Citations

"Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit" (Lacordaire, 1870)

Cet auteur est une figure historique du libéralisme (chrétien en plus), mais cette phrase n'en reste pas moins tragiquement juste. (car le sujet ici n'est pas les individus, mais les rapports entre eux)
 
Je regarde la conf d'Etienne Klein sur qu'est-ce qu'un objet et il commence par une citation de Nietzche : https://youtu.be/YW2cR2cVY-U

"L'avenir de la science, par Friedrich Nietzsche
Nietzsche187a

La science donne à celui qui y consacre son travail et ses recherches beaucoup de satisfaction, à celui qui en apprend les résultats, fort peu. Mais comme peu à peu toutes les vérités importantes de la science deviennent ordinaires et communes, même ce peu de satisfaction cesse d’exister : de même que nous avons depuis longtemps cessé de prendre plaisir à connaître l’admirable Deux fois deux font quatre. Or,si la science procure par elle-même toujours de moins en moins de plaisir, et en ôte toujours de plus en plus, en rendant suspects la métaphysique, la religion et l’art consolateurs : il en résulte que se tarit cette grande source du plaisir, à laquelle l’homme doit presque toute son humanité. C’est pourquoi une culture supérieure doit donner à l’homme un cerveau double, quelque chose comme deux compartiments du cerveau, pour sentir, d’un côté, la science, de l’autre, ce qui n’est pas la science : existant côte à côte, sans confusion, séparables, étanches : c’est là une condition de santé. Dans un domaine est la source de force, dans l’autre le régulateur : les illusions, les préjugés, les passions doivent servir à échauffer, l’aide de la science qui connaît doit servir à éviter les conséquences mauvaises et dangereuses d’une surexcitation. — Si l’on ne satisfait point à cette condition de la culture supérieure, on peut prédire presque avec certitude le cours ultérieur de l’évolution humaine : l’intérêt pris à la vérité cessera à mesure qu’elle garantira moins de plaisir ; l’illusion, l’erreur, la fantaisie, reconquerront pas à pas, parce qu’il s’y attache du plaisir, leur territoire auparavant occupé : la ruine des sciences, la rechute dans la barbarie est la conséquence prochaine ; de nouveau l’humanité devra recommencer à tisser sa toile, après l’avoir, comme Pénélope, détruite pendant la nuit. Mais qui nous est garant qu’elle en retrouvera toujours la force ?

Extrait de Humain, trop humain"

Alors moi qui suit une bile en philo, j'essaye de comprendre, comme d'hab je prend ça au premier degrés, et je m’interroge sur l'avenir en pensant au véganisme et à l'appel à la nature grandissant un peut partout. Étant moi même végane, dans la permaculture, tendance décroissante, j'aime aussi beaucoup la science et dans ces milieux je la voit tellement souvent mise en doute, qui ce contexte fasse à cette citation peu laisser penser à un retour à l’obscurantisme ? Je me demandais si ça valait le coup d'en faire un post à part si certains ont envie d'en débattre :)
 
Il y a beaucoup à dire en effet, en faire un topic est tout à fait approprié, surtout en liens avec la question animale.
Tu peux déjà considérer qu'il est fort probable qu'une grosse frange de la population ai un rapport aux science qui est équivalent aux religion : la croyance en des faits non vérifié, ou en tout cas non vérifiables par soi-même et s'en remettre à une figure d'autorité pour croire qu'elle dit la vérité.

Pour la citation de Nietsche, 2 grands absents selon moi qui peuvent permettre de faire perdurer l'avancée de la science en plus du recours à la dichotomie nécessité/fantaisie :
-La nécessité morale de l'avancée des sciences et leur apports dans les champs où la justification scientifique est déterminante pour clouer définitivement le becs des obscurantistes justement.
-La mémoire : l'héritage de l'historique politique de ces sciences, leurs abus, ce qu'elle ont permit d'affranchir ou émanciper, et le devoir de conserver cette mémoire (et la prolonger) pour ne pas reproduire. (Les médias dominants s'emploient à faire oublier tout ça justement, pour mieux nous proposer toujours la même merde comme quelque-chose de neuf et moderne)

Dans les 2 cas, une idée de devoir et d'investissement, qui, si elle ne va pas forcément de soi que l'idée de plaisir "pur" (il ne la définit jamais), ne lui est pas nécessairement moins forte, ni pérenne. (on s'habitue aussi aux mécanismes de récompense, peut alors venir la nécessité de plus pour retrouver un degré constant de plaisir)
 
J'ai déjà pas pigé ta réponse, faudra que je relise au calme :p

Alors si tu veux t'en charger pour développer plus que moi avec tes pistes je t'en prie :D
 
C'est probablement plus du à ma façon d'écrire pas claire, car ce sont des sujets simples :
-On a besoin de preuves scientifiques pour étayer nos positions morales, non pas qu'elles soient nécessaires pour appuyer ces positions morales, mais qu'on est sous le coup d'injonctions à les fournir car on nous oppose des "faits" qui, eux, relèvent de l'ignorance et de l'obscurantisme.
-La nécessité de se rappeler les abus et crimes du passé pour ne pas les reproduire (chose que les médias dominants empêchent avec grandes force et moyens)

Sinon pour le sujet, soit je me contente de copier coller à partir de ta citation de Nietzsche (mais ça sera moins clair et pas beau je pense), soit un gentil admin scinde le sujet pour en faire un tout beau. (j'l'aurais fait si j'avais les outils, mais hélas)
 
" Che non men che saper dubbiar m'aggrada ", qui signifie " Car non moins que de savoir, douter me plâît ". C'est de Dante, réutilisé par Montaigne dans ses essais en rapport avec l'éducation. J'ai découvert cette phrase vers mes 15 ans et elle me parle toujours autant. :)

Il est aussi une flopée de lignes écrites par Bob Dylan qui s'inscrivent dans les choses qui me toucheront toujours, notamment celle de ma signature qui est aussi encrée sur mon bras depuis un an qui est issue du morceau " Desolation row ", mais celle ci me plaît également beaucoup :

" Preacher was a talkin’, there’s a sermon he gave
He said every man’s conscience is vile and depraved
You cannot depend on it to be your guide
When it’s you who must keep it satisfied "

Du morceau " Man in the long black coat ".
 
Quelques citations que j'aime bien. :)



« À force de se laisser dicter ce qu’on est censé ressentir, on finit par ne plus savoir ce qu’on ressent réellement. »

Gyspsy - S01ep07



« Il est habituel de traiter de fou celui qui énonce une vérité perturbante. »

Antispéciste
Aymeric Caron



« À tous ceux qui de part le monde se sentent étrangers sur leur propre terre »

Nicolas Vanier



« Parfois les drogues, celles sur ordonnances je veux dire, ne font rien sur quelqu’un. Il y a des chagrins qui vont au-delà de la dose prescrite à ne pas dépasser. »

L’épouse antilope
Louise Erdrich



« Les saules des coyotes sont des arbustes élancés d'un mètre soixante-dix à deux mètres de haut. Ils poussent en rangé serré le long des ruisseaux et des rivières. Les brusques rafales de vents les faisaient plier et emportaient leurs feuilles mais aucun ne se brisa. Le chêne, apparemment robuste, ne résista pas aussi bien au vent. La force d'âme est pareille au saule des coyotes. Pour la posséder, nous devons apprendre à plier sous le vent. »

Le cercle de la vie
Joseph Marshall III



"Ce fléau que la bêtise... Que l'on ne sut point était chose pardonnable, personne n'était omniscient, l'apprentissage pouvait y pourvoir. Que l'on ne pût point était humain, chaque homme avait ses limites, l'expérience pouvait atténuer les inaptitudes. Mais que l'on ne possédât pas le simple bon sens d'avouer ses incompétences et de tâcher d'y pourvoir était insupportable."

L'énigme de la Diane, De l'Iroise aux Caraïbes
Nicolas Grondin



« Je ne peux m’empêcher de penser une fois de plus que l’homme est bel et bien une créature brutale et imbécile. Est-il une autre espèce sur terre qui tue pour le plaisir ? »

Mille femmes blanches
Jim Fergus



"Ils peignent des ombres aux quatre coins du monde, puis ils disent à leurs enfants de ne pas s’éloigner de la lumière. De leur lumière, de leur vision des choses, de leur façon de penser, parce que dans l’obscurité il y a des dragons. Mais ce ne sont que des légendes.
Nous pouvons prouver que tout ça n’est que légende.
De l’obscurité naît la lumière, d’elle peut surgir des possibilités, la chance d’être libre. Tout ça est accessible, si quelqu’un décime enfin l’obscurité."

Black Sails - s4ep10



"Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors vous vous apercevrez que l’argent ne se mange pas."

Prophétie d'un amérindien Cree



"L'humilité est une vertu que les Lakotas d'autrefois attendaient de leurs chefs. Une personne discrète, humble, croyions-nous, avait conscience des autres gens et des choses de la vie. Un homme arrogant et vantard n'avait conscience que de lui-même. Chose intéressante, les méthodes employés aujourd'hui pour choisir nos dirigeants semblent privilégier l'arrogance et la vantardise."

Le Cercle de la vie
Joseph Marshall III
 
Jean-Jacques Rousseau":2igbloe2 a dit:
Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire : "Ceci est à moi", et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile.
Que de crimes, que de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d'écouter cet imposteur; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne."

Albert Camus":2igbloe2 a dit:
Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde.
 
"Give me six hours to chop down a tree and I will spend the first four sharpening the axe" - Abraham Lincoln .

“The meeting of two personalities is like the contact of two chemical substances: if there is any reaction, both are transformed.” - Carl Jung.
 
"Avec l’épidémie des vaches folles, à la crainte de contracter une maladie mortelle s’ajoute l’horreur que nous inspire traditionnellement le cannibalisme étendu maintenant aux bovins. Conditionnés dès la petite enfance, nous restons certes des carnivores et nous nous rabattons sur des viandes de substitution. Il n’en reste pas moins que la consommation de viande a baissé de façon spectaculaire. Mais combien sommes-nous, bien avant ces événements, qui ne pouvions passer devant l’étal d’un boucher sans éprouver du malaise, le voyant par anticipation dans l’optique de futurs siècles ? Car un jour viendra où l’idée que, pour se nourrir, les hommes du passé élevaient et massacraient des êtres vivants et exposaient complaisamment leur chair en lambeaux dans des vitrines, inspirera sans doute la même répulsion qu’aux voyageurs du xvie ou du xviie siècle, les repas cannibales des sauvages américains, océaniens ou africains."
Claude Lévi-Strauss, "La leçon de sagesse des vaches folles", Etudes rurales, 2001.

"En ce siècle où l'homme s'acharne à détruire d'innombrables formes vivantes, après tant de sociétés dont la richesse et la diversité constituaient de temps immémorial le plus clair de son patrimoine, jamais sans doute il n'a été plus nécessaire de dire, comme font les mythes, qu'un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l'homme, le respect des autres êtres avant l'amour-propre ; et que même un séjour d'un ou deux milliers d'années, sur cette terre, puisque de toute façon il connaît un terme, ne saurait servir d'excuse à une espèce quelconque, fût-ce la nôtre, pour se l'approprier comme une chose et s'y conduire sans pudeur ni discrétion."
Claude Lévi-Strauss, Mythologiques III, 1968.
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Chaque morceau de viande est une sorte d'usine, moulins et pressoirs à sang.
Tubulures, hauts fourneaux, cuves y voisinent avec les marteaux-pilons, les coussins de graisse.
La vapeur y jaillit, bouillante. Des feux sombres ou clairs rougeoient.
Des ruisseaux à ciel ouvert charrient des scories avec le fiel.
Et tout cela refroidit lentement à la nuit, à la mort.
Aussitôt, sinon la rouille, du moins d'autres réactions chimiques se produisent, qui dégagent des odeurs pestilentielles.

Francis Ponge, « Le morceau de viande », Le parti pris des choses, 1942.
 
Dernière édition:
« Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille » Tolstoï

« L’utopie, c’est la vérité de demain » Victor Hugo

« On apprend à trouver des inconnues dans les équations, tracer des droites équidistantes et démontrer des théorèmes, mais dans la vraie vie, il n’y a rien à poser, à calculer, à deviner » (Delphine de Vigan, No et moi)

« C’est l’enfer des pauvres qui fait le paradis des riches. » Victor Hugo

« Don’t cry because it’s over, smile because it happened »

While it is always possible to wake a person who's sleeping, no amount of noise will wake a person who is pretending to be asleep.
Jonathan Safran Foer, Eating Animals
 
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