Les morts et souffrances dans le monde dit sauvage

Je ne crois pas au principe de religion, mais je ne sais pas si croire ou non en un dessein de la vie... je ne sais pas bien comment m'exprimer. Je me pose la question si oui ou non il y a, comme tu dis, une volonté derrière le vivant. Savoir s'il y a un autre dessein que celui de nos propres attentes et intentions.

Le bien et le mal sont alors des créations subjectives. Mais pourquoi et comment les avons-nous créées ? Sommes-nous fait pour évoluer vers la subjectivité de nos émotions ? Est-ce ça l'Evolution ?
 
Je ne pense pas que le bien et le mal soient si subjectifs que ça. Du point de vue des croyances peut être mais concrètement voilà comment personnellement j'identifie comme mauvaise une action ou une décision:

-Est-ce que quelqu'un d'autre va en payer les conséquences, et si oui, en me mettant à sa place, Est-ce que je considère toujours ça comme acceptable ? Si ce n'est pas le cas, c'est mal. En gros tout ce que je n'aimerai pas qu'on me fasse (en me projetant à la place de l'autre autant que possible), j'évite de le faire.

A partir du moment où tu te projettes à partir du point de vue de la "victime" (ou des victimes, aux intérêts différents, ce qui rend l'équation parfois plus complexe), tu peux juger qu'une action est bonne ou mauvaise même si c'est celle de quelqu'un d'autre.

Donc dans ce cas, la prédation, du point de vue de la proie, on dira ce qu'on voudra, ça n'a rien d'agréable et à choisir, elle préfèrerai survivre que mourir dévorée. Donc c'est "mal" (ce qui ne veut pas dire qu'il faut qu'on débarque en gendarme pour dégommer tous les prédateurs comme le font nos amis les chasseurs).

Outre les erreurs de perception des uns et des autres, ça me parait pas si subjectif est plutôt logique de définir ainsi ce qui est bon de ce qui est mauvais.
 
Je suis aussi d'accord avec toi Ayo sur la notion de bien et de mal. C'est ma pensée première. Nous la trouvons objective et logique parce que nous avons, justement, cette perception. Et en tant que perception, ça semble logique.. Il me semble que je me suis comprise XD
Mais l'est-ce ? Puisque que la "Vie" n'a pas cette "objectivité" là de par la présence du principe de prédation. Apparemment le "mal" comme on le qualifie, est dans le package de la vie. Et nous le percevons, subjectivement ou objectivement, comme qqch de mauvais tel que le nom qu'on lui a donné l'indique.

Et comme celui-ci a été dicté par la vie même, estce de notre ressort d'intervenir ?

En même temps je trouve ça déguelasse de dire ça.

Gros méli mélo.
 
La présence du principe de prédation ne lui donne pas de fait une valeur morale (de même que l'existence des armes à feu ne rend pas de fait morale leur utilisation pour tuer des gens ou des animaux). Plein de choses existent et sont majoritairement nocives (les humains les premiers).

Et est-ce de notre ressort d'intervenir ? C'est pas vraiment la question car il n'y a pas "d'arbitre" ni de "grand patron" qui va vérifier si chaque espèce (et nous y compris) fait bien son travail et distribuer les punitions dans le cas contraire. Les "règles" de la vie sont trop facilement contournées par l'homme pour considérer qu'elle sont les véritables règles du jeu actuellement.

Par contre une vrai question c'est : pouvons nous intervenir ? et comment ? Et là, la réponse est oui, vu qu'on le fait déjà, comme des brutes pour l'instant, sachant que l'humanité ne va pas (ne peut plus) se tenir tranquille et interfère forcément. Porter une attention particulière et une volonté positive dans nos interventions peut, d'après moi, faire la différence, et devient donc nécessaire.
 
Attention, justement, je n'attribue aucune valeur morale au principe de prédation, au contraire. La "Vie" ne se régit pas de façon morale.
J'essaie plutôt de voir si nous avons un rôle à jouer ou si, simplement, ce sont nos "subjectivités" qui nous poussent à agir pour un "bien".
Je ne cherche pas non plus à trouver une justification dans le but d'éviter une punition ^^
Mais j'essaie de confronter le principe de nature à celui des émotions.
 
Tant que les humains ne seront pas capables de s'occuper des humains correctement (les migrants, les défavorisés, etc), je dirais qu'ils ne sont pas capable de s'occuper du reste des vivants de cette planètes. Je ne doute pas du bien vouloir des humains, je doute du résultats... (au vu de l'état actuelle de la planète).
Vous voulez vraiment qu'on décide pour autrui, alors qu'on est même pas capable de décider pour nous....
 
Malaury":g0saf9dx a dit:
Je ne cherche pas non plus à trouver une justification dans le but d'éviter une punition ^^

Je sais bien mais je disais ça pour illustrer le fait qu'il n'y a pas de règles (le respect des règles dans nos sociétés étant souvent associé à la menace d'une punition en cas de non-respect).

Ce qui rend les notions de bien et de mal subjectives la plupart du temps, c'est surtout l'ignorance et l'absence d'esprit critique. Si on prend l'exemple des religions, on te dit ce qui est bien et ce qui est mal, et toi en bon croyant, tu fais "confiance" en une divinité quelconque et en ses portes paroles. Mais y'a pas que les religions, c'est aussi l'oncle machin, qui t'as dit un jour que c'était pas bien de faire ça, ou maman, qui te le dit depuis tout petit, et du coup ça devient évident alors que tu n'y as jamais porté un regard critique.

Je pense que ce qui permet de rendre ces notions beaucoup moins subjectives, c'est l'esprit critique sur chaque jugement de situation, l'évaluation des conséquences pour et du point de vue de tous ceux qui pourraient être impactés. Quand t'as fait le tour de tout ça de manière la plus impartiale possible, théoriquement on est plus dans du subjectif.

Parfois c'est fichtrement évident aussi, pourtant on interfère directement avec "l'ordre naturel des choses" : si je soigne un oiseau sauvage et qu'il survit au lieu de mourir, je me demande en quoi on pourrait considérer que ce n'est pas "bien".
 
Ayo":1f6kdz0u a dit:
si je soigne un oiseau sauvage et qu'il survit au lieu de mourir, je me demande en quoi on pourrait considérer que ce n'est pas "bien".
Parce qu'il va manger un tas d'insectes et vers qui ne demandaient qu'à vivre ?
 
Oui enfin si tu raisonne comme ça laissons crever tous les humains malades, ça sauvera énormément d'autres vies (cela dit c'tune idée...)
 
Ayo":12bmgd2e a dit:
Parfois c'est fichtrement évident aussi, pourtant on interfère directement avec "l'ordre naturel des choses" : si je soigne un oiseau sauvage et qu'il survit au lieu de mourir, je me demande en quoi on pourrait considérer que ce n'est pas "bien".

Oui mais je trouve pas que cet exemple illustre ce que je voulais dire.
Dans la notion de prédation on parle des prédateurs qui sont dans l'obligation de se nourrir dans le milieu naturel dans lequel ils se trouvent.
L'oiseau n'est pas obligé de mourir si quelqu'un veut et peut le soigner. Le soin fait partie d'un ordre naturel : aider le corps à se remettre tel qu'il en est capable naturellement.
Empêcher un fauve de se nourrir d'après sa constitution physique et ses besoins physiologiques, là oui on interfère dans l'ordre naturel des choses.

D'un point de vue philosophique seulement (parce qu'en pratique il nous reste taaant de choses "biens" à faire avant de décider d'interférer sur l'ordre naturel des choses), devons nous accepter et laisser le "mal naturel" ou devons nous céder à nos émotions au risque de bousculer un certain ordre des choses ?
 
(Je jouais à l'avocat du diable. On peut toujours trouver des raisons qui font qu'un comportement n'est pas tout blanc ou tout noir.)
 
Ayo":14gwu32k a dit:
Je ne pense pas que le bien et le mal soient si subjectifs que ça. Du point de vue des croyances peut être mais concrètement voilà comment personnellement j'identifie comme mauvaise une action ou une décision:

-Est-ce que quelqu'un d'autre va en payer les conséquences, et si oui, en me mettant à sa place, Est-ce que je considère toujours ça comme acceptable ? Si ce n'est pas le cas, c'est mal. En gros tout ce que je n'aimerai pas qu'on me fasse (en me projetant à la place de l'autre autant que possible), j'évite de le faire.

A partir du moment où tu te projettes à partir du point de vue de la "victime" (ou des victimes, aux intérêts différents, ce qui rend l'équation parfois plus complexe), tu peux juger qu'une action est bonne ou mauvaise même si c'est celle de quelqu'un d'autre.

Donc dans ce cas, la prédation, du point de vue de la proie, on dira ce qu'on voudra, ça n'a rien d'agréable et à choisir, elle préfèrerai survivre que mourir dévorée. Donc c'est "mal" (ce qui ne veut pas dire qu'il faut qu'on débarque en gendarme pour dégommer tous les prédateurs comme le font nos amis les chasseurs).

Outre les erreurs de perception des uns et des autres, ça me parait pas si subjectif est plutôt logique de définir ainsi ce qui est bon de ce qui est mauvais.

En défendant l'objectivité du bien et du mal, tu as exactement démontré l'inverse, c'est à dire sa subjectivité.
Je m'explique:
Tu dis que pour jauger si une action est bonne ou mauvaise, tu te mets à la place de l'individu sur lequel à une conséquence cette action, et si la conséquence lui nuit, alors elle est mauvaise.
Mais pourquoi conduire vers un individu une action lui portant préjudice est forcément mauvais par essence ? Tu postules que cette idée est vrai en te basant sur ce postulat qui n'est démontré à aucun moment, donc tu te bases sur le fait que toi tu "n'apprécierais pas", or l'appréciation d'un acte/ d'une émotion, est subjective par essence puisqu'elle en appelle à notre subjectivité.

Par exemple, comment affirmer que si quelqu'un me poignarde, cette action est "mal" objectivement, qui juge de ce que d'un point de vue totalement neutre, extérieur et "froid", cette action serait perçue comme "mal" ?
Usuellement on apprend aux enfants qu'il est mal de faire à autrui ce qu'on ne voudrait pas que l'on nous fasse à nous même, et je me base également sur cette doctrine morale pour jauger la plupart des actions. Cela dit je n'admet aucune Vérité à cette doctrine, c'est un principe moral dégagé de notre perception de la morale, et je ne pense pas que ce soit péjoratif d'admettre que nous créons nous même nos valeurs morales, ni même que ça les dépossède d'un quelconque caractère impératif auquel seule l'objectivité pourrait prétendre.

Et comme je l'avais dis dans mon message précédent, si tu vois une logique dans ton raisonnement, c'est parce qu'il y en a une, mais c'est le postulat de départ qui n'en contient pas, et c'est sur lui que se base la logique de la morale.

Pour conclure, on pourrait admettre que la définition même du "mal" admet son essence subjective, le mal, comme le bien, ne sont définis que par rapport à nos ressentis/ nos valeurs.
Larousse définition de "mal, maux":
"Ce qui est contraire au bon, à la vertu ; ce qui est condamné par la morale (seulement singulier, avec article défini) : Faire le mal pour le mal.
Ce qui est susceptible de nuire, de faire souffrir, ce qui n'est pas adapté : Le mal est fait."
 
Malaury":25qgopg5 a dit:
Empêcher un fauve de se nourrir d'après sa constitution physique et ses besoins physiologiques, là oui on interfère dans l'ordre naturel des choses.

Tant que les fauves ne pourront se nourrir que de proies, c'est clair on ne pourra rien faire (à moins de dégommer les prédateurs ou de protéger les proies jusqu'à ce qu'ils crèvent de fin, ce qui aboutit au même résultat inacceptable). Maintenant, dans un futur très lointain, on aura peut être des solutions à ça (même si j'ai peur que pour les fauves, on les ai tous exterminés avant de trouver une solution).

Mon petit fauve de maison lui, il a sa solution, prête pour quand il sera un peu plus solide gastriquement ! Tiens à ce propos, mon frangin vient de recueillir un nouveau chat, il nourrit donc maintenant 2 chats complètements végétaliens. Ils ont la forme. Physiologiquement parlant, le chat est un petit fauve dont la solution existe déjà, logistiquement parlant, ça va être difficile de filer des ami-cats géants aux lions et autres jaguars et panthères en liberté.

Malaury":25qgopg5 a dit:
D'un point de vue philosophique seulement (parce qu'en pratique il nous reste taaant de choses "biens" à faire avant de décider d'interférer sur l'ordre naturel des choses), devons nous accepter et laisser le "mal naturel" ou devons nous céder à nos émotions au risque de bousculer un certain ordre des choses ?

Je suppose que ça dépend des opportunités qui se présentent de le faire, je sais que moi je raterai pas une ocaz de protéger un animal d'un autre (qu'il soit sauvage ou pas), si l'occasion se présente d'elle même. Mais de là à rechercher ces situations, sauf si "l'autre" est un humain, c'est pas dans mes priorités d'actions.
 
Je n'ai pas envie de rentrer dans les détails des échanges, mais les bases du bien et du mal sont assez simples :
- Je n'aime pas souffrir, je déteste la souffrance, s'il y a quelque chose qui peut avoir le caractère "négatif" dans tout ce qui existe, c'est bien la souffrance. Le mot "négatif" n'existe pour ainsi dire que parce que la souffrance existe.
- Je ne veux pas mourir, j'ai peur de la mort. (Bon, après, si on est dépressif, ça n'est plus forcément vrai. Mais bon, pour une bonne partie de la vie et une bonne partie des gens, c'est vrai.)
- J'aime le plaisir : réciproque de la souffrance. Pour éprouver du plaisir, j'ai besoin de vivre.
- J'apprends assez rapidement au cours de ma vie à identifier d'autres individus qui semblent exister également et qui semblent avoir les mêmes intérêts que ceux cités précédemment.

Tout raisonnement moral, bien ou mal, ne repose que là-dessus et rien d'autre. Si je désire déclarer que le bien et le mal n'existent pas, je dois admettre que je suis capable de me comporter en cohérence avec ces quatre déclarations, et aller à l'encontre de l'une d'elles.
Donc par exemple(s) :
- je ne reconnais pas l'existence de quelqu'un d'autre que moi, je me fous de ce qui arrive à autrui, à n'importe qui d'autre que moi. Je suis capable de torturer et tuer un enfant humain, si ça m'est utile. Je peux torturer et tuer absolument n'importe qui, si ça m'est utile. (Dans ce cas-là, on peut quand même débattre sur le fait que je peux encore définir le bien et le mal à partir de ce qui m'arrive à moi. Même si ce qui arrive à autrui est sans intérêt.)
- je n'aime pas le plaisir, je ne recherche jamais le plaisir, et je me fiche de la souffrance (les deux sont liés/réciproques). Je n'ai aucune préférence en matière de nourriture, je me fiche d'avoir chaud ou froid, d'avoir mal (au moins tant que je sais rationnellement que ça ne menace pas ma vie), je peux être aussi actif/ve quand je ressens une intense souffrance que quand je n'en ressens pas (pas besoin de m'allonger, pas besoin de faire passer la souffrance), je ne ressens aucune émotion (ni colère, ni dégoût, ni joie, ni hâte, ni stress), je ne cherche aucune distraction ni aucun divertissement, je ne communique avec personne (quand ça n'est pas nécessaire), je peux rester des heures immobile éveillé sans penser, au moins en attendant d'avoir faim, soif ou besoin de dormir (indicateur de quelque chose de nécessaire à ma survie).
- je n'ai pas peur de la mort, ma vie n'a aucune valeur en soi. Je me suicide dans la minute qui suis.

Si on ne met pas en pratique l'une de ces choses, c'est qu'on admet implicitement que le bien et le mal ont une réalité. Et donc on va pouvoir énoncer des raisonnements éthiques en les considérant comme vrais.

Ensuite, si on veut l'appliquer à un groupe d'individus, les bases sont également assez simples.
Si j'imagine un système où vivent simultanément les individus A et B, et que j'ai le choix entre :
- A vit heureux en torturant puis en tuant B
- A et B vivent heureux sans s'entre-tuer ni se faire du mal (sans que A raccourcisse son espérance de vie par rapport au premier cas)

Choisir de produire le premier système alors qu'on a la possibilité de produire le deuxième système, c'est mal.
Choisir de produire le deuxième système, quand on a le choix entre les deux, c'est bien.
Choisir de ne pas chercher à savoir si le deuxième système est réalisable, parce qu'il se trouve qu'on est actuellement dans le premier système, c'est dommage.
 
Je rejoins tout à fait les dires de Excalibur : les notions de bien et de mal sont subjectives. Il n’y a qu’à voir combien elles peuvent varier entre les individus, les époques et les civilisations.

Est-ce mal d’être homosexuel ? Pour beaucoup de personnes, oui parce que ça va à l’encontre de tabous moraux, alors que l’homosexualité en tant que telle ne fait de mal à personne. C’est même interdit dans le code pénal de nombreux pays.

Est-ce mal d’atteindre à l’intégrité du corps d’un défunt ? Pour beaucoup de personnes, oui parce que ça va à l’encontre de tabous moraux, alors que cette atteinte en tant que telle ne fait de mal à personne. C’est même interdit dans le code pénal, même s’il n’y a aucun proche du défunt qui pourrait se sentir blessé.

Les notions de respect des autres humains, des autres animaux, des autres espèces, des écosystèmes ou de la vie sont elles aussi subjectives et probablement toutes acquises.


Mais, peu importe la différentiation entre le bien et le mal, on est parfois obligé de faire « un mal pour un bien ». La punition (mal) peut avoir une valeur éducative (bien). Un traitement médical lourd dont on sait qu’il a des conséquences possibles ou réelles (mal) peut sauver une vie ou améliorer une existence (bien).

Mais une punition inadaptée peut avoir un effet inverse. Et un choix thérapeutique peut se révéler pire que ce qu’on voulait soigner.

Il faut donc peser le pour et le contre pour évaluer ce qui sera le plus juste. Adapté à la prévention de la prédation, ça revient à évaluer si cette action ne causera pas plus de mal que de bien.

Ce mal peut être assez objectif : perturbation profonde de l’écosystème et des pressions de sélection, proies malades contagieuses laissées en vie plus longtemps, possibilité de perturbations psychologiques des prédateurs, etc. Ou complètement subjectif : dénaturation de la vie telle qu’elle existe sur Terre(*), mise sous tutelle des animaux non humains, etc.

Entre les deux maux, lequel choisir ? Si on choisit, ce principe moral s’applique-t-il à tout ou les circonstances peuvent-elles faire varier ce principe (en d’autre mots : le principe moral qui fait mettre une clochette à un chat domestique est-il le même qui fait protéger les proies des panthères, des hérissons, des coccinelles et des dauphins) ?

H.

* Attention à ne pas balayer ça en disant qu’on l’a toujours fait : l’ancienneté d’un comportement n’en est jamais une justification.
 
HaricotPrincesse":3pcf9lyc a dit:
Est-ce mal d’être homosexuel ? Pour beaucoup de personnes, oui parce que ça va à l’encontre de tabous moraux, alors que l’homosexualité en tant que telle ne fait de mal à personne. C’est même interdit dans le code pénal de nombreux pays.

Est-ce mal d’atteindre à l’intégrité du corps d’un défunt ? Pour beaucoup de personnes, oui parce que ça va à l’encontre de tabous moraux, alors que cette atteinte en tant que telle ne fait de mal à personne. C’est même interdit dans le code pénal, même s’il n’y a aucun proche du défunt qui pourrait se sentir blessé.

On est typiquement sur des sujets d'exemples extrêmement subjectifs. Quand je parlais d'objectivité, je le voyais plutôt sous un angle similaire à Pers0nne, dans lequel un "tabou moral" ne fait de mal à personne (ni à Pers0nne) comme tu l'as dit toi même, et comme je l'ai dit moi même : l'absence d'esprit critique se ressent dans ces exemples, le tabou moral comme quoi l'homosexualité serait "mal" se défend avec des arguments dignes d'un carniste défendant son steak, avec un niveau de réflexion et de mauvaise foi similaire.

Effectivement les notions de bien et de mal ne peuvent jamais être objectives à 100% quand on estime le point de vue de quelqu'un d'autre sur ces notions, mais je pense qu'en analysant sans cesse les choses en étant le plus impartial possible, on se doit de tendre au maximum vers l'objectivité et de se rejoindre l'immense majorité du temps sur ce qui est "bien" et ce qui est "mal".

Pareil, "ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse" c'est bien, c'est une base qui évite un paquet de bourdes, mais ça reste un "principe" qui n'implique pas une réflexion bien profonde. Quand je parlais de se mettre à la place de la victime potentielle, ce n'est pas seulement se transférer dans son corps et se demander comment MOI je vivrais la chose. C'est (essayer au maximum) de se projeter dans SON contexte pour estimer son ressenti des choses.

Exemple un peu extrême sur un sujet épineux : une personne gravement atteinte d'une maladie quelconque (mais grave et insupportablement douloureuse, disons incurable) peut souhaiter mourir. Admettons que je sois son médecin, je n'ai pas envie de mourir (car je suis en bonne santé), si je vois les choses de mon point de vue sans tenir compte de son contexte perso (de sa douleur, son âge peut être etc) je vais tout faire pour le garder en vie (comme moi), mais de son point de vue, je prolonge son supplice.

Certains diront là que c'est un exemple de subjectivité du mal, je dirais qu'au contraire, le gars souffre le martyr et n'a aucune chance, la mort (liée au mal quelque soit le contexte par nos conventions sociales, c'est pas le cas partout) du point de vue de la victime (seul PDV qui ai de l'intérêt selon mon raisonnement, vu que la décision ne va l'impacter qu'elle, le médecin va continuer à vivre dans tous les cas) est une option "bonne" à ce stade, très objectivement.
 
Jess, je pense que ton exemple sur le malade et le médecin est tout à fait logique dans notre raisonnement à nous, terriens humains normalement constitués/sociabilisés. Je n'aurai pas pensé différemment. Et de notre point de vue à nous, cela semble totalement objectif (mais de notre point de vue à NOUS donc peut-être subjectif au final) parce qu'on est en faveur de la VIE/bonheur et non de la MORT/souffrance/malheur (si on analyse toute situation dans ce contexte là, où nous sommes pour la vie et non la mort, oui ton raisonnement est objectif par rapport à ce contexte). Une objectivité humaine si je puis dire.

En fait tout dépend sur quoi nous nous basons pour parler d'objectivité et de subjectivité (un contexte, un état, une situation..).

Mais j'avais une vision plus globale de la subjectivité et de l'objectivité. Mots que nous avons inventés nous, encore une fois.

Qu'en est-il du point de vue de la Vie sur Terre, avec un grand V, et de ses règles biologiques, chimiques, physiques...?
Dans mon raisonnement, il ne s'agit pas d'évaluer le bien et le mal d'une situation exclusivement sociale ni même émotionnelle/sensitive.
Parce qu'en revenant au principe de prédation, il s'agit là d'un ordre naturel établi par Mère Nature, qui nous a livré le "mal" avec le "bien".

Ma question était : "devons nous accepter et laisser le "mal naturel" (parce que pour nous c'est mal) ou devons nous céder à nos émotions (parce qu'on veut faire le bien) au risque de bousculer un certain ordre des choses (ni bien ni mal ni subjectif ni objectif, juste établi) ?"

A ce moment là, il faudrait sortir du contexte social/émotionnel et évaluer la chose avec recul, tant qu'on le peux, et baser notre raisonnement objectif/subjectif sur l'ordre des choses établis. Comme le dis Haricot :
"Ce mal peut être assez objectif : perturbation profonde de l’écosystème et des pressions de sélection, proies malades contagieuses laissées en vie plus longtemps, possibilité de perturbations psychologiques des prédateurs, etc. Ou complètement subjectif : dénaturation de la vie telle qu’elle existe sur Terre(*), mise sous tutelle des animaux non humains, etc."
 
Malaury":1rhlw8ki a dit:
Jess, je pense que [...]

T'as confondu les avatars de chats là :p

Malaury":1rhlw8ki a dit:
Parce qu'en revenant au principe de prédation, il s'agit là d'un ordre naturel établi par Mère Nature, qui nous a livré le "mal" avec le "bien".

Ben justement, le soucis c'est que "mère nature" n'existe pas, du moins ce n'est pas un individu ni une entité quelconque qui "fixe" des règles. De même que la prédation n'est qu'une adaptation des espèces (sur des millions d'années) à un manque de nourriture à un moment t. N'oublions pas que l'échelle à laquelle nous voyons les choses est infiniment petite MAIS que la "nature" évolue et s'adapte elle aussi, à une toute autre échelle. Rien ne nous a été "livré", nous (au sens large, terriens, des premières bactéries aux espèces actuelles) nous sommes adaptés à nos environnements pour survivre et ce qu'on considère comme un "ordre naturel" aujourd'hui n'est que l'héritage de ces adaptations qu'on s'imagine figées car la nécessité de survivre (et donc d'évoluer) nous (humains socialisés) est devenue totalement inexistante l'immense majorité du temps.

En ce sens la prédation est effectivement naturelle, mais pour le coup "naturel" est bien une notion subjective (on peut considérer que tout ce que l'homme touche n'est plus naturel, ou on peut considérer que TOUT est naturel puisque rien n'apparait à partir de rien, même les produits chimiques les plus raffinés étant fabriqué à base d'ingrédients naturels en tout début de chaine).

Donc qu'une chose soit naturelle ou non n'a a mon sens aucun rapport avec le fait qu'elle soit bonne ou mauvaise (le tofu, c'est pas naturel, qui osera dire que c'est mal :ROFLMAO: )
 
Ah ptain :lol: en plus j'ai pas vu Jess récemment ?! Ma mémoire est plus performante que je ne le pensais :p

Je suis d'accord avec ton raisonnement AYO. Tout comme sur la subjectivité du mot "naturel". J'entends par là ce que Mère Nature (qualificatif pour identifier la "Vie", les "origines") a pu établir.

Mais sommes nous sûr que la prédation n'est qu'une histoire d'adaptation ? Tout le monde était végé à la base ? Les dinosaures aussi bien que les oiseaux mangeurs de ver de terre étaient tous végés ?
Quoi qu'il en soit, la nature s'est agencée aujourd'hui telle qu'elle est pour maintenir un certain équilibre au niveau de ses lois physiques et biochimiques. Et c'est sur le chamboulement de cet équilibre que je m'interroge. Doit-on y introduire nos visions subjectives d'êtres humains ?

"Donc qu'une chose soit naturelle ou non n'a a mon sens aucun rapport avec le fait qu'elle soit bonne ou mauvaise " Oui c'est ce que je voulais dire dès le début : pas de notion de bien et de mal dans ce contexte là.
 
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