Quand ça tombe à plat ..

Petite aventure désagréable qui m'est arrivé un soir récemment. Ca va me faire du bien de vous confier cette petite défaite ^^
Bon je vous préviens, cette anecdote se base sur l'éternel "mais les poissons c'est pas de la viande !"
Donc je vais grignoter chez une copine dont la famille (père cuisinier dans une brasserie et frère boucher) aime la bonne chère. Ma copine est super gentille, elle va me préparer du taboulé pour pas que je me retrouve à rien manger comme une conne. Au menu pour les autres: des moules. Le papa de me dire "oooh mais même les moules tu mange pas ça ??" et là dans ma tête, au lieu de bouillir et de me crisper (je m'énerve vite, c'est vrai), j'ai réussi à former une phrase à laquelle il aurait rien à redire. Je lui répond "les moules ça pousse pas sur les arbres à ce que je sache..."
Bon moi je voulais lui faire comprendre que je considérais pas les moules comme une plante, enfin vous comprenez? Je pensais que ça tombait sous le sens !
Malheureusement pour moi il a compris tout de travers...Et a pensé que je ne mangeait QUE ce qui poussait sur les arbres! Un pote qui était là en rajoute "haaa trop bizarre, en fait t'es arbrivore, tu manges que ce qui pousse sur les arbres" et j'étais juste trop exaspérée pour ré-expliquer ma petite phrase... Et toute la soirée j'ai eu le droit à des trucs style "tu veux de la glace à la vanille? Ah bah non t'en voudras pas ça pousse pas sur les arbres!"
J'aurai peut être du m'expliquer au bout d'un moment mais ce sont des gens très bruyants (surtout quand ils vannent) et moi je suis plutôt dans le genre discrète invisible donc voilà...et puis comme je l'ai dis plus haut j'étais exaspérée. "Lâche l'affaire" me suis-je dit.
Avez vous aussi desfois l'impression que vos proches ou autres comprennent de travers ce que vous tentez de leur expliquer ? Que votre répartie semble tomber à plat parfois? Comment on fait pour être pris au sérieux avec les moules, les huîtres etc...? Moi j'avoue que j'ai plutôt le défaut de me dire "tu sais mieux qu'eux, laisse les dans leur bêtise"

En fait tu as été simplement victime du réflexe de dénie par le ridicule : ils sont tous partie des des optiques de logique idiote et non réfléchies, à portée "humoristique" (sans forcément se rendre compte de l'infini irrespect et intolérance dont ça relève)

Associes ça à l'entrainement de groupe et te voilà dans un magnifique exemple de ce que j'appelle un "lynchage social" ou un "peloton d'exécution".

Personnellement quand ça tourne comme ça je ne me gène pas pour "plomber l'ambiance" (j'ai un don pour ça xD), même si ça concerne un autre sujet et une autre personne, mais je reconnais que ce n'est pas donné à tout le monde.

En résumé : ils ont volontairement compris de travers. Il se sont rués sur cette opportunités pour tourner ton choix en ridicule. (et quoi qu'en disent certains, j'appelle ça de l'irrespect, quand bien même c'est de la famille)

C'est la défense commode de la fausse naïveté et de la protection confortable du groupe consensuel... Quel courage de leur part !

Docu PDF toujours bon à rappeler expliquant assez bien tout ça : la végéphobie

Ne te culpabilises pas de ne pas avoir réagit, je crois que tu as faire encore la meilleure chose à faire : les ignorer et les laisser dans les gargarismes auto-satisfaits.

Tu deviens ce que tu es, au mépris de ceux que ça défrise, c'est tout ce qui importe.

Ou alors, ils voulaient ta part de glace à la vanille :s

Ha putain ouai... même moi je mé fait eu. DIANTRE !

"Gargarisme autosatisfait" ça c'est de l'expression! Ca me faisait un peu l'effet du genre de scène où la personne voit que des visages déformées qui hurlent de rire à n'en plus finir...

Et le pire dans tout ça c'est que justement, ils ont réussis à la garder pour eux ma part de glace à la vanille ^_^ Zavé pu faim moi...
Un jour je réussirai à les défendre mes petits fruits de mer chéri

Commences par ne plus les appeler "fruits"
ça participe à ne pas les considérer comme des animaux, tout comme les patés, sauciflards, rillettes, boudins, andouilles, nuggets... qui n'ont plus rien "d'animal"

Tout ça sont des "détails insignifiants", mais ils sont légion, et cette somme forme ce qu'on ne peut appeler autrement que "discrimination ordinaire".

(une part très importante de nos combats passe par le champ lexical et la déconstruction des habitudes langagières, qui inconsciemment "figent" des concepts dans la culture)

Bea27":sclzi67k a dit:

Donc je vais grignoter chez une copine dont la famille (père cuisinier dans une brasserie et frère boucher) aime la bonne chère

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C'est une faute d'orthographe sa non ?

http://www.expert-en-ligne.com/upload/c ... -chere.gif

Que quoi je sais pas en faite,pige rien a l'orthographe moi

J'crois que j'l'ai deja dis plein de fois mais la meilleur façon d'éviter les malaise et les remarque du style c'est vraiment de la jouer cool et d'avoir un peu d'humour. Si tu vois qu'en face les gens sont pas ouvert ou qu'ils sont bornés et peuvent pas s'empêcher de faire des remarques, ça sert à rien de "plomber l'ambiance" en essayant de justifier son végétarisme avec 30'000 arguments. Après tu passe pour le/la dégénéré de service et tu perd toute crédibilité.

On rigole de ton végétarisme? Et bien rigoles-en un bon coup avec eux et tu verras qu'au bout d'un moment, quand tout le monde aura bien ri et qu'ils n' auront plus rien d'autres à faire, ils passeront soit à un autre sujet ou seront plus enclin à en parler plus sérieusement.

Ça serait cool qu'on puisse tous mettre à contribution le genre de contre-attaque (sérieuse ou humoristique) qu'on aurait pu faire dans telle ou telle situation, qu'on soit armés pour la fois où ça nous arrive.

J'ai moi aussi souvent l'impression d'être victime de l' « esprit de l'escalier » (expression que j'ai apprise aujourd'hui ) qui consiste à trouver « l'argument qui tue » seulement après que le débat soit fini.

Donc mettons nous en situation:
- les moules ça pousse pas sur les arbres à ce que je sache…
- tu manges que ce qui pousse sur les arbres !?
- [<-- remplacer ici].

Des inspirés ?

Haha je me sens encore moins inspirée là tout de suite que quand j'ai vraiment fait face à cette question...
D'ailleurs SEB t'as tout à fait raison et je pratique souvent le "mutisme" face aux omnis moqueurs. Déjà parce que je suis pas une grande oratrice et je me perd dans mes arguments (jusqu'à capituler desfois...). Et puis la lassitude, l'exaspération, etc... Généralement je fais une sorte de petit rictus, genre sourire sur le côté, un peu mystérieux, ça déconcerte toujours. C'est ce conte zen qui m'a inspiré:

"Près de Tokyo vivait un grand samouraï, déjà âgé, qui se consacrait
désormais à enseigner le bouddhisme Zen aux jeunes. Malgré son âge, on
murmurait qu'il était encore capable d'affronter n'importe quel
adversaire.

Un jour arriva un guerrier réputé pour son manque total de
scrupules. Il était célèbre pour sa technique de provocation : il
attendait que son adversaire fasse le premier mouvement et, doué d'une
intelligence rare pour profiter des erreurs commises, il
contre-attaquait avec la rapidité de l'éclair.
Ce jeune et impatient guerrier n'avait jamais perdu un combat.
Comme il connaissait la réputation du samouraï, il était venu pour le
vaincre et accroître sa gloire.
Tous les étudiants étaient opposés à cette idée, mais le vieux
Maître accepta le défi.
Il se réunirent tous sur une place de la ville et le jeune
guerrier commença à insulter le vieux Maître. Il lui lança des pierres,
lui cracha au visage, cria toutes les offenses connues - y compris à ses
ancêtres.
Pendant des heures, il fit tout pour le provoquer,
mais le vieux resta impassible. A la tombée de la nuit, se sentant
épuisé et humilié, l'impétueux guerrier se retira.
Dépités d'avoir vu le Maître accepter autant d'insultes et de
provocations, les élèves questionnèrent le Maître :
" Comment avez-vous pu supporter une telle indignité ? Pourquoi
ne vous êtes-vous pas servi de votre épée, même sachant que vous alliez
perdre le combat, au lieu d'exhiber votre lâcheté devant nous tous ?

Si quelqu'un vous tend un cadeau et que vous ne l'acceptez pas,
à qui appartient le cadeau ? demanda le samouraï.

A celui qui a essayé de le donner, répondit un des disciples.

Cela vaut aussi pour l'envie, la rage et les insultes, dit le
Maître. Lorsqu'elles ne sont pas acceptées, elles appartiennent toujours
à celui qui le porte dans son coeur. "



Vouala En gros je me dit, si la personne se moque et que tu répond pas, ou juste par un sourire, sa moquerie fera une sorte d'echo dans le silence que toi tu as crée (je me comprend...) et c'est cette personne qui se retrouvera tout con, pas toi. Bon en vrai ça me permet de cacher mon manque de répartie (et d'éviter d'être victime du satané "esprit de l'escalier" hihi)

SEB":gviwohp8 a dit:

Si tu vois qu'en face les gens sont pas ouvert ou qu'ils sont bornés et peuvent pas s'empêcher de faire des remarques, ça sert à rien de "plomber l'ambiance" en essayant de justifier son végétarisme avec 30'000 arguments.

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Il y a méprise mais c'est de ma faute, je n'ai pas précisé : Quand j'entends "plomber l'ambiance", il ne s'agit pas de renforcer l'argumentaire, qui est déjà embourbé de toute façon (j'ose croire qu'après 5 ans de véganisme affirmé je suis loin de ça), mais plus pragmatiquement de bien faire comprendre à tous ceux qui participent de cette moquerie collégiale qu'ils font preuve de l'irrespect le plus élémentaire = les mettre devant leur propre intolérance et mépris. (quitte à abandonner le sujet de discussion, ou du moins le mettre en pause)

(ça rejoins un peu le compte de Bea, à ceci près que je tends un miroir et force les gens à s'y regarder )

Sinon...

- les moules ça pousse pas sur les arbres à ce que je sache…
- tu manges que ce qui pousse sur les arbres !?
- [<-- remplacer ici].

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Personnellement je n'entre pas dans le jeu de la répartie (pourtant j'en manque pas, ça m'échappe encore souvent, mais j'me soigne), car c'est volontairement idiot de leur part, et n'appelle donc aucune logique. Et à l'idiotie je joue la franchise pure. J'aurais tendance à répondre des choses du genre "t'as réfléchis avant de la sortir celle-là ?", ou "tu te fous de ma gueule ou t'es sérieux ?".

Parce que jouer le jeu de la joute oratoire, non seulement il y a peu de chances qu'en cas de "victoire" l'adversaire soit enclin à bavarder (j'en ai rarement rencontré des humbles), et je ne vois pas grand intérêt à "gagner" à ce genre de jeu...

Disons que je coupe court, je désamorce ce genre de suite d'arguments débiles potentiellement sans fin.

Le classique "l'homme a toujours mangé de la viande", souvent je réponds "l'homme a toujours été pédophile aussi, et après ?".
Non pas essayer de justifier ce qui vient d'être invalidé, mais faire comprendre que ce n'est pas le bon sujet, et que l'argument ne vaut rien.
Et concernant le spécisme, les omnis n'ont aucun argument valable, et, consciemment ou non, ils le savent. (sinon ils auraient recours à autre chose qu'à ces réactions d'école primaire)

Je te rejoins sur pas mal de truc V3nom... et une de mes tactiques de répartie ça donnerait quelque chose du genre "Les moules ça pousse pas dans les arbres à ce que je sache... rassure-moi tu es au courant que les coquillages ne poussent pas comme des fleurs sur l'étale du poissonnier?" et après je pars sur un monologue du consommateur déconnecté du monde animal et végétal qui établit le même quotient émotionnel entre une patate et un steak, et qui "en grand chasseur digne héritier de ses frères préhistoriques" va attraper son steak dans sa barquette en cellophane pour le jeter frénétiquement dans son caddie...!

Et ça fait un moment qu'on ne m'a plus fait ch*er...

C'est vrai que cette image d’Épinal du trappeur des grandes steppes à l’affût d'une barquette de steaks hachés planqué derrière le carrousel de croissants au beurre a tendance à refroidir les ardeurs ^^

Bea27":2s0hgsnj a dit:

"haaa trop bizarre, en fait t'es arbrivore, tu manges que ce qui pousse sur les arbres"

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Enorme la reponse quand meme, me suis mise une barre toute seule devant mon pc

Tu peux aussi répondre "je préfère être arbrivore que nécrophage" ou même "nécrophile" (puisque "phile" désigne "aimer" sans forcément un caractère sexuel, mais le doute a tendance à clouer le bec ^^)
Et si la personne répond (blessée) qu'elle ne baise pas les cadavres, tu peux lui demander s'il a déjà vu un philatéliste baiser ses timbres... ^^ (ou que du coton hydrophile baise de l'eau ?)
C'est relativement "facile" d'argumenter contre quelqu'un qui n'a de logique de défense que l'absurde ^^

Je dérive mais le conte zen était chouette