Ovo-lacto-végétarisme et condition animale

Et le lait de chèvre?

Avez-vous souvent vu de la viande de chevreau ou de chèvre proposée dans les boucheries ou les restaurants, sauf à Pâques dans le midi de la France?
Pourtant il se fabrique à longueur d'année d'importantes quantités de fromages et même de yoghurts au lait de chèvre.
Qu'advient-il donc des chèvres et de leurs chevreaux? S'ils ne sont pas abattus ce serait peut-être une alternative aux produits à base de lait de vache et de brebis?

Quelqu'un/e a-t-il/elle des informations à partager à ce sujet?
 
Bonsoir,

Il y a un début de réponse sur Wikipédia, par exemple. En gros, les chevreaux (abattus donc) sont exportés sous forme de charcuterie dans les pays consommateurs de viande de chèvre. La France exporterait notamment vers l'Italie.
 
Il était un peu tard hier quand j'ai posté ma réflexion sur le lait de chèvre, et je crois que je n'avais pas les idées bien claires...
Evidemment il reste la question des chevreaux mâles qui ne peuvent être entretenus pour leurs beaux yeux par l'industrie fromagère.

Bon, j'esseyais juste de trouver une issue pour concilier ma gourmandise avec mes idéaux en toute sérénité, mais c'est loin d'être gagné.
 
Et on retire les petits à leur mère, et on les traite comme de la merde, et on les instrumentalise, et il y a des maltraitances gratuites.

Sinon, pas de souci, le fromage de chèvre...
 
Ce weekend, à l’occasion de l’événement « de ferme en ferme », je suis allé visiter une exploitation de fromage de chèvre.
« De ferme en ferme » est une sorte porte ouverte des exploitations agricoles au grand public. Le choix étant plutôt restreint autour de chez moi : un viticulteur, un élevage d’escargots (sic) et une exploitation de foie-gras (mégasic) et donc ce petit producteur de fromage de chèvres bios.

J’ai donc pu voir comment cette petite exploitation fonctionne. Ils vendent exclusivement en circuits courts (dans leur ferme, Amap ou marchés).
L’exploitation est surement dans ce qu’il se fait de mieux pour le bien-être des animaux, du bon fourrage, des grands prés, un hangar pas surchargé (ils pourraient mettre encore plus d’animaux tout en respectant la nombre bio).

Mais, je ne suis pas là pour faire une apologie de cette exploitation, car malgré qu’ils semblent très bien traiter leurs chèvres, certains points ont retenu mon attention :
- A la naissance, les cabris sont très vite arrachés à leur mère et nourris au lait en poudre. Certains cabris (1% selon l’exploitant) ne le supportent pas et refusent de s’alimenter. Mais plus les cabris sont isolés tard, plus ce risque est grand.
- Puis quelques jours plus tard, les cornes sont brulées.
- Quelques chevreaux sont sélectionnés pour devenir de futur bouc, les autres sont euthanasiés (la viande de chevreau ayant moins d’amateur que la viande de veau ou d’agneau par exemple).
- Les chevrettes grandissent et sont maintenant capables de procréer et donc de donner du lait. Les boucs sont lâchés à proximité d’elles pour faire monter la chaleur. Mais elles sont inséminées artificiellement…
- Ca y est, elles ont donné des petits (qu’on leur enlève donc) et peuvent donner enfin de lait. On les équipe d’une puce électronique et on surveille leur production. « On ne doit pas les nourrir pour rien » dixit l’exploitant. Une baisse de production importante ? La chèvre va connaitre l’honneur d’être tout bonnement euthanasiée (et pas plus d’amateurs de viande de chèvre que de chevreau…).

Voilà pour une vie « type » d’une chèvre, et je le répète, il s’agit à mon avis d’une exploitation exemplaire dans le traitement de ses animaux.

Petites infos sur la fabrication du fromage :
- Une chèvre fournit environ de quoi faire 2 fromages secs par jour !
- Utilisation de présure de cabri (certains sont un peu moins morts pour rien…).
 
Très intéressant ce témoignage.
Donc les chevreaux et chèvres de réforme, j'imagine qu'elles sont transformées en aliments pour animaux du coup, vu que la consommation humaine de ce type de viande est assez marginale.
 
Luisão":12gclbvy a dit:
Très intéressant ce témoignage.
Donc les chevreaux et chèvres de réforme, j'imagine qu'elles sont transformées en aliments pour animaux du coup, vu que la consommation humaine de ce type de viande est assez marginale.
Je ne pense pas.
L'exploitant avait dit qu'il faisait à une époque des saucissons de chèvre, mais que ça lui demandait trop de temps. En plus, il a dit qu'il y a seulement 8kg de viande dans une chèvre, donc que ce n'était pas rentable de la désosser et dénervurer...
 
Super document Synae, je me garde ça sous le coude.
Donc en effet, export vers les pays qui en sont plus friands, un peu de charcuterie, mais surtout pet food (c'est ce que je voulais dire plus haut). Parce qu'ils doivent pas s'embêter à désosser et dénerver pour faire de la pâtée pour chien ou des farines animales. :confus:

C'est clair, si ce qui est décrit est le top de l'élevage bio, ça fait frémir...
 
Luisão":2keh6hfk a dit:
C'est clair, si ce qui est décrit est le top de l'élevage bio, ça fait frémir...
Dans le sens où les chèvres sont bien traitées durant leur vie (passé le traumatisme d'avoir leur cabris enlevés).

Ceux qui ont fait la visite avec moi semblaient ravis, les chèvres sont mignones, les enfants leur ont donné à manger de la paille, elles font du bon lait. Je pense que 95% des visiteurs ont été rassurés. La dégustation et la vente en fin de visite me l'ont prouvé.

L'exploitant ne s'est pas trop étendu sur le sujet de l'euthanasie, mais il répondant aux question en toute franchise.

Son but est de faire des bons produits, de vendre directement aux clients, de bien traiter ses animaux (durant leur courte vie) mais aussi de pouvoir en vivre. D'où sa nécessité de rentabilité.
 
kob27g":y0cxngfn a dit:
- Quelques chevreaux sont sélectionnés pour devenir de futur bouc, les autres sont euthanasiés (la viande de chevreau ayant moins d’amateur que la viande de veau ou d’agneau par exemple).

Euthanasiés???
Larousse":y0cxngfn a dit:
L'euthanasie désigne un acte médical consistant à ménager une mort sans souffrance à un malade atteint d'une affection incurable entraînant des douleurs intolérables

Faut arrêter avec les euphémismes, là. On dit pas "euthanasie" on dit "abattage". Si l'abattage c'est de l'euthanasie, un abattoir c'est un hôpital? Déjà qu'on OSE appeler "anesthésie" une gros décharge éléctrique dans la gueule des animaux avant l'égorgement! Bientôt ce même égorgement sera nommé "soin spécial" ou un truc comme ça???

Désolée je m'énerve mais merde, y a de quoi.
 
J'ai simplement repris le terme de l'exploitant (j'aurais dû le spécifier). Il a bien dit euthanasié.
 
kob27g":152z8vlj a dit:
J'ai simplement repris le terme de l'exploitant (j'aurais dû le spécifier). Il a bien dit euthanasié.
Evidemment, il va pas dire "on les butte sans pitié". Ni "on leur tire un piston hydrolique dans la tête, vous verriez comme c'est marrant quand ils tombent par terre avec des spasmes".

Donc il parle d'euthanasie.
 
kob27g":24yi7pep a dit:
J'ai simplement repris le terme de l'exploitant (j'aurais dû le spécifier). Il a bien dit euthanasié.

Je m'en doutais, je disais pas ça contre toi. Mais je trouve assez dégueulasse de sa part d'utiliser un tel mot.
 
100% d'accord avec lelfe
Se voiler la face notre société le fait tout le temps :

On ne dit plus :
  • Balayeur mais technicien de surfaces
    Éboueur mais ripper
    Aveugle mais non voyant
    Nain mais personne de petite taille
    femme de ménage mais agent d'entretien
et autres tartufferies...
 
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