Tuerie dans les champs

La permaculture aussi, tout dépend ce qu'on appelle science.
Chez P.Rabhi, ils appellent ça agroécologie et je vois pas franchement de différence avec l'approche permaculturelle.
 
En effet, j'avais lu ça, c'est vrai. En gros permaculture englobe agroécologie.
Enfin, tout ça pour dire qu'il n'y a plus qu'à s'y mettre quoi. :)
 
Salut kob27g

Tu dis :

Ca fait quelques temps que je m'intéresse un peu à une agriculture bio et la plus respectueuse possible de l'environnement (aussi bien la faune que la flore). Car on n'est pas d'accord que la culture bio permet malgré tout pas mal de dérive.

Effectivement. Peu de gens le savent, mais l’agriculture bio n’interdit pas l’usage des pesticides, herbicides et fongicides. Et puis, rien n’empêche les exploitants bios de transgresser les règles ou de faire des erreurs.

Et tu ajoutes :

Deux possibilités :

- soit cultiver soi même, dans ce cas on est directement responsable de nos actes. Mais bon, ce n'est pas vraiment simple à mettre en pratique (à part réaliser un pauvre petit potager).

- soit s'approvisionner en circuit court. Cela permet de discuter directement avec l'agriculteur, de connaitre sa façon de travailler et même de visiter son exploitation. Pour un citadin, la démarche est beaucoup plus compliquée que pour un campagnard comme moi. Malgré tout, l'offre reste limitée. Il est assez facile de se fournir en fruits, légumes, farines, pains (et pour les non végés en oeufs, fromages et viande). Mais pour le reste, c'est la galère (céréales et légumineuses par exemple), surtout quand on est habitué à la surabondance des aliments importés.

C’est le cœur du problème. Moi je pense qu’il ne sera jamais possible d’avoir des normes éthiques élevées (ex. Vegan) en restant en ville. On est trop dépendant des producteurs, des transporteurs, des distributeurs, etc.

Et puis l’enjeux du siècle, c’est la dépendance au pétrole. Et ça, c’est tout un défi (surtout en agriculture)qui vient s'ajouter aux problèmes déjà existants.
 
Salut davidsonstreet

davidsonstreet":3kn80ycs a dit:
C’est le cœur du problème. Moi je pense qu’il ne sera jamais possible d’avoir des normes éthiques élevées (ex. Vegan) en restant en ville. On est trop dépendant des producteurs, des transporteurs, des distributeurs, etc.

Et puis l’enjeux du siècle, c’est la dépendance au pétrole. Et ça, c’est tout un défi (surtout en agriculture)qui vient s'ajouter aux problèmes déjà existants.
L'agriculture vegan est un vaste débat, puisque toute activité humaine implique la mort d'animaux.
J'ai vu des exploitations respectant leur écosystème. On voit nettement que "ça vit" tout autour, ça gazouille, ça gambade, il y a des haies, des arbres autour des champs. L'exploitant est malgré tout, bien obligé de tuer quelques insectes ou petits animaux lorsqu'il récolte ses céréales (même sans moissoneuse). Il s'agit en quelques sorte de dommages collatéraux (même si je n'aime pas vraiment ce terme).

Je trouve que depuis quelques années, certaines personnes prennent conscience du carnage (je parle de l'agriculture conventionnelle) dans les champs et que les offres de circuit court sont en plein boom. Toutes les AMAP en France tournent à bloc, en ville, les listes d'attente s'allongent. Dommage même qu'il n'y ait pas plus de producteurs...
 
Jezebel":1h40tvw9 a dit:
L'agriculture vegan sans labour peut aussi être une solution (mais alors là, bonjour pour la trouver... :confus:)

Les TCS existent déjà et sont employés par beaucoup d'agris indés qui se font fort de les développer et ou, finalement, en france nous sommes une fois de plus une belle lanterne rouge.

D'excellents scientifiques et philosophes comme Lydia et Claude Bourguignon, Pierre Rabhi, Eric Petiot, Dominique Guillet (Kokopelli) ou Jean-Pierre Berlan pronent cet avancée (et non ce retour) vers une agrologie où il n'est plus question de violer la terre avec ces pénis d'acier, mais vivre avec elle, en la laissant se gérer comme elle sait le faire depuis plus longtemps que nous.

Semi-direct sous couvert
BRF
Push-Pull
Paillages et autres mulchs
Cultures intercalaires
Scarification légère au lieu du moindre labours.
(et en plus ça demande moins de boulot une fois que le cercle vertueux d'un sol qui vit est lancé, et il n'y a souvent même plus besoin d'arroser ni irriguer)

Les techniques existent et font de vraies prouesses là où l'agriculture conventionnelle stagne depuis 20 ans, elles sont juste ignorées taboues auprès des premiers concernés, et vous ne verrez pas de sitôt la chambre d'agri en parler autrement que comme du terrorisme (à l'image des végés tiens...)
http://www.dailymotion.com/video/xrb5f9 ... T96U1c6fYI

En tout cas personnellement je crois que la destruction du sol lui-même (et de sa faune microbienne) est plus grave encore que les habitats de macro animaux détruits par cette mécanisation agricole moderne inventée pour expédier les surplus (mécaniques, pétroliers ET chimiques) de la 2ème guerre mondiale (Plan Marshall des années 50 et toute la gestion qui s'en est suivie)

Ptits ajouts sur Claude Bourguignon, dernier ingénieur agrologue au monde sachant comment vit un sol.
http://www.dailymotion.com/video/xqgm5y ... T9651c6fYI
http://www.dailymotion.com/video/xr87qz ... T97OFc6fYI
 
v3nom":1d7ehxmo a dit:
une agrologie où il n'est plus question de violer la terre avec ces pénis d'acier, mais vivre avec elle, en la laissant se gérer comme elle sait le faire depuis plus longtemps que nous.

C’est vrai qu’il y a tout un buzz autour de l’agriculture naturelle dans certains milieux marginaux. Et je pense que c’est prometteur. J’ai lu la révolutoin d’un seul brin de paille de Fukuoka et ça m’a emballé. Après, c’est plus facile de le lire que de mettre ses principes en pratique… Et puis il faut savoir que la plus grande partie des problèmes du sol ne viennent pas tant de la mécanisation que de la motorisation. Un socle de charrue tirée par deux chevaux, ça n’a aucune commune mesure avec ce qu’un tracteur peu faire.

v3nom":1d7ehxmo a dit:
Semi-direct sous couvert
BRF
Push-Pull
Paillages et autres mulchs
Cultures intercalaires
Scarification légère au lieu du moindre labours.
(et en plus ça demande moins de boulot une fois que le cercle vertueux d'un sol qui vit est lancé, et il n'y a souvent même plus besoin d'arroser ni irriguer)
Ça fait plaisir de voir quelqu’un s’intéresser vraiment au sujet!

v3nom":1d7ehxmo a dit:
En tout cas personnellement je crois que la destruction du sol lui-même (et de sa faune microbienne) est plus grave encore que les habitats de macro animaux

Je suis d’accord. Mais reste que la destruction des habitats naturels des prédateurs (fouines, furets, renards, buses, milans, etc.) causent de véritables problèmes (notamment, des invasions de campagnols) contre lesquels on ne peut pas grand-chose.

v3nom":1d7ehxmo a dit:
Ptits ajouts sur Claude Bourguignon, dernier ingénieur agrologue au monde sachant comment vit un sol.

Moi j’aimais bien ce Bourguigon, jusqu’à ce qu’il se fasse le défenseur de cette niaiserie sans nom qu’est la biodynamie (qui n’est autre que de l’homéopathie pour les plantes. Depuis, je prends ce qu'il dit avec un grain de sel, même si c'est souvent tentant de le croire.
 
Tigresse":1lwuvlp9 a dit:
J'y ai été sensibilisée très jeune, par un dessin animé (Mme Brisby et le Secret de Nimh).
Il m'a traumatisée ^^ surtout le passage où les souriceaux s'enfoncent lentement mais sûrement dans la boue qui les aspire !
 
davidsonstreet":23ln472b a dit:
Un socle de charrue tirée par deux chevaux, ça n’a aucune commune mesure avec ce qu’un tracteur peu faire.

"Soc" de charrue. En fait, au niveau de la destruction des horizons d'un sol, tu peux tirer ou labourer avec ce que tu veux, à profondeur égale, tant que tu tasses et retournes la terre, tu tue ce qui la fait vivre. point ^^
 
v3nom":3ovumcau a dit:
Soc" de charrue.

:red:

v3nom":3ovumcau a dit:
En fait, au niveau de la destruction des horizons d'un sol, tu peux tirer ou labourer avec ce que tu veux, à profondeur égale, tant que tu tasses et retournes la terre, tu tue ce qui la fait vivre. point ^^

Tu "tues". Mais non voyons. Les conséquences sont loin d'être les mêmes. Suivant la profondeur que tu atteins, le risque de créer une semelle de labour et d'asphyxier le sol n'est pas du tout le même. Et plus la traction est forte, plus ce risque augmente.
 
Même sans semelle de labours, un sol ce sont des horizons (terme scientifique, édaphologique et pédologique), des "strates" physiques, chimiques et biologiques complexes qui mettent du temps à se mettre en place (à l'image d'un tas de compost, qui ne devrait pas être bougé avant 2 ans pour être correct), et qui, dès les premiers centimètres, sont primordiaux. Tu peux retourner ta terre à la mains, une fois retourné, ce qui était dessous va mourir dessus et vice versa (assèchement, ultra-violets, érosion par le vent, environnement anaérobie à la première pluie pour le sous-bassement, destruction des réseaux de microflore végétale muscinale et les mycéliums seules capables de garder une structure cohérente et aérée aux molécules argilo-humiques fortement drainables sans celà.)

ça et la présence de vers de terre passée de 2 tonnes à l'hectare à moins de 100kg aujourd'hui dans nos champs... alors qu'ils sont seuls capable de remonter les éléments minéraux du sol vers la surface et contrer le lessivage... Sans détruire ce que j'ai noté plus haut j'entends, car le labour sert à ça, mais à quel prix...

Et l'épaisseur moyenne du sol sur la planète (jusqu'à la roche mère, donc seule partie vivante de l'écorce terrestre) est de 50cm.
 
Quand je vois comme tu es calé sur le sujet (donc devant t'intéresser au plus haut point) V3nom, pourquoi ne bosses tu pas dans ce domaine ?
 
Parce que je trouve pas xD

Le limousin est politiquement orienté élevage bovin depuis avant ma naissance, et même si je voudrais proposer des visions plus végétales et surtout émancipées, comme nombre de petits exploitants maraichers bio, bin ça marche tellement fort pour eux qu'ils ne peuvent aujourd'hui plus vivre que des foires communales, les grossistes les ayant tous abandonnés pour Rungis (yahou...)

Alors je trime comme un connard (et je commence à galérer financièrement en ce moment), en caressant mon écovillage végane autonome du bout des synapses... Et gardant quelques menus contacts de gestionnaires écologistes par-ci par-là...

Par contre je suis bien moins calé que j'en ai l'air, je n'ai énoncé que des bases, le sujet est éminemment plus complexe en plus de ne plus être enseigné nulle part au monde depuis 1992. (dernière chair de microbiologie des sols fermée à ce moment-là)
 
Ça fait plaisir de voir quelqu’un s’intéresser vraiment au sujet!

Je crois qu'il y a plusieurs intervenants de ce forum qui s'intéressent au sujet en fait. Peut-être pas aussi pointus que V3nom certes :genoux:
 
Si nous en discutions profondément, je pense que vous vous surprendriez autant que je vous décevrais. ;)
 
Tu es ovipare Yola ?
 
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