[JP] 与謝野 晶子

Luisão

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与謝野晶子歌人の詩。その次は鳴り響く万葉集の短歌。
僕の翻訳。

Un poème de Yosano Akiko. A la suite, un tanka extrait du Manyôshû qui lui fait écho. Traductions perso.

Yosano Akiko (1878-1942)

琴の音に
巨鐘のおとの
うちまじる
この怪しさも
胸のひびきぞ

Koto no ne ni
Kyoon no oto no
uchimajiru
kono ayashisa mo
mune no hibiki zo


Parmi les notes
De mon luth
Résonne comme
Un bourdon mystérieux,
Celui de mon cœur.


Manyôshû (~760)

琴取れば
嘆き先立つ
けだしくも
琴の下樋に
妻や隠れる


Koto toreba
nageki sakidatsu
kedashiku mo
koto no shitabi ni
tsuma ya kakureru


Lorsque je prends mon luth
En montent des pleurs.
Se peut-il
Qu’en ses entrailles
Mon épouse se soit retirée ?
 
Poème japonais anti-guerre

J'aimerais vous présenter un poème japonais anti-guerre de Yosano Akiko与謝野晶子.
A travers le poème, elle s'adresse à son petit frère qui doit quitter le pays pour joindre l'armée japonaise au moment de la guerre russo-japonaise en 1904.
A l'époque, son texte était polémique à cause de son caractère anti-guerre.
Quand je pense à la guerre, je pense toujours à ce poème..

君死にたまうことなかれ
/kimi shinitamau kotonakare/

ああおとうとよ、君を泣く 君死にたまふことなかれ
/Aa otoutoyo, kimiwo naku kimi shinitamau kotonakare/
Ah mon petit frère, je pleure pour toi, ne meurs pas s'il te plaît

末に生まれし君なれば   親のなさけは まさりしも
/sueni umareshi kiminareba oyano nasakeha masarishimo/
comme tu es le dernier-né, tu as reçu plus d'amours par les parents

親は刃(やいば)をにぎらせて  人を殺せと をしへ(教え)しや
/oyaha yaibawo nigirasete hitowo koroseto woshiheshiya/
ces parents te font saisir une épée et t'apprennent à tuer les gens?

人を殺して死ねよとて  二十四までを そだてしや
/hitowo koroshite shineyotote nijuyonmadewo sodateshiya/
Tues les gens et meurs? alors qu'ils t'ont élevé jusqu'à tes 24ans?

堺の街の あきびとの  旧家をほこる あるじにて
/sakaino machino akibitono kyukewo hokoru arujitote/
Toi qui es propriétaire de la maison honorable de la ville des commerçants de Sakai (à Osaka)

親の名を継ぐ君なれば  君死にたまふことなかれ
/oyanonawo tugu kiminareba kimi shinitamaukotonakare/
Toi qui hérites le nom de nos parents, tu ne dois pas mourir

旅順の城はほろぶとも  ほろびずとても何事ぞ
/ryojunno shirohq horobutomo horobizutotemo nanigotozo/
Que le château Ryojun soit détruit ou non à cause de la guerre, quelle importance?

君は知らじな、あきびとの  家のおきてに無かりけり
/kimiha shirajina akibitono ieno okiteni nakarikeri/
Tu ne sais peut-être pas, mais tuer les gens et tuer soi-même n'existe pas dans les règles de la maison

君死にたまふことなかれ、 すめらみこと(皇尊)は、戦ひに
/kimishinitamau kotonakare, sumeramikotoha tatakahini/
Ne meurs pas s'il te plaît, notre empereur

おほみづからは出でまさね  かたみに人の血を流し
/ohomidukaraha idemasane katamini hitono chiwo nagashi/
ne va pas à la guerre où on fait couler du sang

獣の道に死ねよとは、 死ぬるを人のほまれとは、
/kemonono michini shineyotoha, shinuruwo hitono homaretoha/
mourrez en suivant la voie des monstres, mourir est une honneur

大みこころの深ければ もとよりいかで思(おぼ)されむ。
/oomi kokorono fukakereba motoyori ikade obosaremu/
lui qui a une compassion profonde ne peut pas penser ainsi, n'est-ce pas?

ああおとうとよ、戦ひに 君死にたまふことなかれ
/aa otoutoyo, tatakahini kimishinitamau kotonakare/
Ah mon petit frère, tu ne dois pas mourir à cause de la guerre

すぎにし秋を父ぎみに  おくれたまへる母ぎみは、
/suginishi akiwo chichigimini okuretamaheru hahagimiha/
L'automne dernier, notre père nous a quitté

なげきの中に いたましく わが子を召され、家を守(も)り
/nagekinonakani itamashiku wagakowo shimesare iewo mamori/
dans cette immense tristesse et malgré la convocation de son fils, notre mère protège la maison

安しときける大御代も  母のしら髪(が)は まさりぬる。
/yasuhitokikeru oomiyomo hahano shiragaha masarinuru/
Alors que notre empereur devait nous rassurer la sécurité, notre mère a de plus en plus de cheveux blancs

暖簾(のれん)のかげに伏して泣く あえかにわかき新妻を
/norenno kageni fushitenaku aekani wakaki niidumawo/ 
Dans l'ombre du rideau d'enseigne servant à l'entrée du magasin, ta jeune et faible femme pleure

君わするるや、思へるや 十月(とつき)も添はで わかれたる
/kimi wasururuya omoheruya totsukimo sohade wakaretaru/
Tu l'as déjà oubliée? Séparée de toi après moins de dix mois de vie commune

少女(をとめ)ごころを思ひみよ この世ひとりの君ならで
/wotomegokorowo omohimiyo konoyohitorino kiminadare/
Penses au coeur de la jeune femme, tu es unique au monde

ああまた誰をたのむべき  君死にたまふことなかれ。
/aa mata darewo tanomubeki kimishinitamaukotonakare/
Ah, sur qui je peux encore compter? Ne meurs pas s'il te plaît

与謝野晶子source du poème : http://dailydrink.exblog.jp/3486009/

Yosano Akiko est une écrivain, une poète et une critique de la littérature de l'époque Meiji et Showa.
Ses premiers poèmes Midaregami みだれ髪en 1901 sont réputés d'être sensuels revendiquant la liberté sexuelle des femmes.
C'est aussi une femme qui a revendiqué à travers sa carrière, l'indépendance et la nécessité de l'éducation pour les femmes.
Elle est connue également pour avoir traduit le dit des Genjis 源氏物語de Murasaki Shikibu 紫式部en japonais contemporain.
 
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