Politique sexuelle de la viande Adams J. Carroll

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Skud

Élève des carottes
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Ce livre publié dans les années 1980 aux États-Unis le sera bientôt en langue française à la fin du mois aux éditions l'âge d'homme.

Je vous invite à découvrir la préface de Élise Désaulniers dont voici quelques extraits:

"Ce livre rapporte minutieusement comment le concept de masculinité s’est d’abord construit sur deux axes: la viande et le contrôle du corps des femmes.
"

"Déjà en 1907, on écrit dans le journal de la Vegetarian Society qu’«il est intéressant de voir comment le végétarisme est lié aux mouvements progressistes. Un certain nombre de leaders du mouvement des suffragettes sont végétariennes»".

"Le fond du problème, et Carol J. Adams le montre bien, c’est la domination patriarcale. Parce que la viande est un symbole masculin, l’enlever de la table transforme les relations de pouvoir. Lorsqu’on refuse de servir de la viande aux hommes et qu’on en appelle à l’abolition de l’élevage, on défie les structures établies en insistant sur notre propre subjectivité et celles des autres animaux."


Un livre qui promet d'être intéressant, et qui va venir combler encore un peu plus le retard d'ouvrages francophone sur ces sujets.
 
Ah oui ça semble très intéressant !
C'est vrai qu'il y a sans doute un lien entre la "masculinité" et la viande, car beaucoup d'hommes (pas tous, heureusement) ne jurent que par leur "bon gros steak", et leur proposer un repas sans viande est quasiment impossible. Souvent les légumes sont appelés par ces machos de la "bouffe de meuf" et j'ai connus pas mal de mecs qui ne sentaient virils que lorsqu'ils géraient un barbecue.

Après ce n'est évidemment pas une généralité, mais c'est un sujet à creuser, en particulier au niveau de l'éducation des jeunes garçons et son lien avec la consommation de viande. Je le lirais à sa sortie je pense donc merci pour l'info ;)
 
Le lien est aussi vite fait entre viandes, protéines, et muscles. Et beaucoup plus d'hommes font de la musculation, en comparaison des femmes (cette phrase est drôlement tournée et assez bizarre mais j'ai pas envie de la refaire :D)
 
Hommes => pouvoir - dominants => refouler l'empathie pour les plus faibles => être capable de tuer et chasser => virilité/domination masculine/viande

Voilàààà... Je fais ça vite, mais intuitivement, ça se confirme assez vite. Quand on ne mange pas de viande pour les animaux, on est qualifié d'hypersensible, et l'empathie c'est considéré comme une qualité/faiblesse de femmes et de dominé.e.s. Pour prouver qu'on est capable d'écraser autrui, il faut s'empêcher de ressentir et montrer qu'on ne ressent rien. (Même les pubs Charal et autres s'appuient bien là-dessus.)

Du coup, statistiquement, ça se confirme, les animaux pour lesquels l'empathie est plus immédiate (mammifères et vertébrés terrestres) se retrouvent dans l'assiette des hommes. La viande rouge qui saigne.
Et les animaux pour lesquels l'empathie est moins évidente, oiseaux et surtout poissons, c'est plus les femmes. Et bien sûr, les végétaux.

(Et j'ai lu le bouquin en anglais, mais en fait elle développe ses idées sur tout un tas de choses, il y a pas mal de trucs intéressants, mais parfois j'ai un peu décroché.)
 
Dasvitania":1xxt1q5b a dit:
Je le lirais à sa sortie je pense donc merci pour l'info ;)

Tu fais tourner quand tu l'a lu ? :)

Pers0nne":1xxt1q5b a dit:
Hommes => pouvoir - dominants => refouler l'empathie pour les plus faibles => être capable de tuer et chasser => virilité/domination masculine/viande

Ça me rappelle une amie omni qui se cantonne à répéter qu'elle consomme des cadavres parce que elle n'aurait aucun mal à les tuer elle même. Et j'avoue que je suis toujours étonné quand elle sort cette phrase (c'est arrivé à plusieurs reprises), étant donné que c'est aussi mon cas (si tenté que j'en consommais encore).

C'est pour cela que j'apprécie cette préface, je me retrouve totalement dans les phrases autour de l'intellectualisation d'actes et donc d'un manque d'empathie et d'émotions. Disons que j'ai bien été formaté ^^ :whistle:

Puis le féminisme est un sujet que je connais mal. À force de rencontrer des féministes dans le milieu militant, j'ai envie de pousser ma curiosité autour de cette thématique et je pense que ce livre peut être une approche intéressante. Il y a le sujet du féminisme et de l'urbanisme et les aménagements urbains aussi qui pique ma curiosité et m'intéresse fortement.

Bref toutes ces raisons me donne envie de lire cet ouvrage.
 
J'ai le pdf en anglais, pour celleux que ça intéresserait.
 
Manth":30csrazj a dit:
J'ai le pdf en anglais, pour celleux que ça intéresserait.

ça m'intéresserait ça (puis ça me ferait bosser mon anglais aussi^^).
 
Manth":2hfsk05z a dit:
J'ai le pdf en anglais, pour celleux que ça intéresserait.

Ah ouai ça m'intéresse carrément aussi ;)
 
Pour info :

26 mai 2016

Alimentation et féminisme, quels liens ?
Mairie de Paris 18e, 1 Place Jules Joffrin
75018 Paris Ile-de-France
Conférence qui accueillera Carol J. Adams, The sexual politics of meat slideshow, et Elise Desaulniers, La parole des femmes sur la question animale.
 
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