Besoins d'éclaircissement

HaricotPrincesse":211vgv8e a dit:
Pour les topics des remarques que reçoivent les vg, il y en a plein ici:
https://vegeweb.org/prix-de-la-remarque-carniste-t7772.html
https://vegeweb.org/prix-du-specisme-de-la-remarque-speciste-t19412.html
https://vegeweb.org/prix-de-la-remarque-est-ce-que-tu-peux-manger-t21724.html

Et encore bien d'autres.

Concernant le fait de relâcher les animaux d'élevage le jour ou il n'y aura plus d'élevage. De mon point de vue et c'est un point de vue largement partagé, pour la fin de l'élevage le omnis mangeront les derniers animaux encore dedans et faudra juste pas les faire se reproduire. Ces animaux ne se retrouveront pas dans la nature et il y a de fortes chances que des espèces disparaissent.



P.

Je suis en train de lire, c'est excellent. J'aime pas trop certains commentaire de végans après les citation, mais bon c'est une conversation entre vous donc je n'ai pas mon mot à dire.

Faudrait ouvrir un site "vdv" (vie de végan) avec les anecdotes parce que certaines sont vraiment a pisser de rire.
 
Watermelon":3a7oili4 a dit:
Non mais, chercher maintenant quoi faire des animaux d'élevage dans un monde devenu végane pour moi c'est mettre la charrue avant les bœufs. Pour en arriver là il faudrait que la majorité de la population adhère à l'idée de mettre un terme à l'exploitation animale donc la recherche de solutions ne serait plus le problème d'une poignée d'individus mais de la société toute entière. À ce moment là les moyens disponibles pour trouver des solutions seront bien plus importants. Des moyens gouvernementaux par exemple pour étudier la faisabilité de telle ou telle option.

Oui mais justement c'est l'argument de pleins d'omnis de dire "mais qu'est ce qu'on va faire des vaches, elles vont envahir la planète vous vous rendez pas compte toussa toussa", donc avoir des pré-solutions à portée de main c'est plus convaincant :) (je trouve)
 
HaricotPrincesse":nos9ipo4 a dit:
Concernant le fait de relâcher les animaux d'élevage le jour ou il n'y aura plus d'élevage. De mon point de vue et c'est un point de vue largement partagé, pour la fin de l'élevage le omnis mangeront les derniers animaux encore dedans et faudra juste pas les faire se reproduire. Ces animaux ne se retrouveront pas dans la nature et il y a de fortes chances que des espèces disparaissent.

P.

Watermelon":nos9ipo4 a dit:
Non mais, chercher maintenant quoi faire des animaux d'élevage dans un monde devenu végane pour moi c'est mettre la charrue avant les bœufs. Pour en arriver là il faudrait que la majorité de la population adhère à l'idée de mettre un terme à l'exploitation animale donc la recherche de solutions ne serait plus le problème d'une poignée d'individus mais de la société toute entière. À ce moment là les moyens disponibles pour trouver des solutions seront bien plus importants. Des moyens gouvernementaux par exemple pour étudier la faisabilité de telle ou telle option.

Je pense qu'on est déjà dans la merde jusqu'au cou (au sens propre) avec les élevages intensif, je veux pas tellement attendre plus, sinon on va se noyer, je sais bien qu'il y a du B12 dans la merde mais c'est un peu trop extrème pour moi :p .
Plus sérieusement, si tu propose une solution au problème, les personnes concernées l'accepteront plus facilement.

La solution de HaricotPrincesse est pas parfaite, mais elle a le mérite de résoudre le problème rapidement, sans cout supplémentaire et en bonus elle permet une transition de carniste à végétalien progressivement.

PS: pourquoi je ne suis pas dans le prix de la remarque carniste ? :/
 
Alors, si j'ai bien compris, ce qui t'empêche d'être végétalien est de devoir prendre un cachet de B12 (et enrichir les labos)
Ok, mais sais-tu que la B12 que tu ingères via la chair animale provient ... de cette même B12 produite par des laboratoires que tu enrichis indirectement via ta consommation ? :D http://www.cahiers-antispecistes.org/le ... allages-2/
(enfin, + exactement, les ruminants ne reçoivent pas de B12 mais du cobalt qu'ils transforment en B12)

De +, tu veux manger uniquement des animaux qui n'ont pas souffert, mais sais-tu que tous les animaux, même les animaux bio, doivent passer par un abattoir ? Les animaux bio ont donc une mort douloureuse et traumatisante.
 
C'est très bien de venir nous voir, je suis le premier à encourager les omnis et même parfois des carnistes aux œillères bien vissée à venir discuter ici, mais quand presque dès le début tu nous explique en creux que tu ne te soucies pas de la souffrance des animaux que tu mange, comprends qu'on monte un peu au créneau. Et même si tu peux trouver ça contre productif pour notre lutte, je dirais que, n'en faisant pas partir, laisse la liberté à chacun de ne pas être la vitrine parfaite de son mouvement.
(surtout quand ce sont des visites régulières de personnes qui n'ont clairement pas envie de prendre position vis à vis de l'éthique animale... ce qui est une prise de position en soi)

"Hey bonjour les Straight Edge, je trouve votre mouvement très honorable, vous savez pas où je peux trouver des plans de mariejanne bio ?"

ça fait un peu ça ^^

Concernant l'exemple (inutile) de la poule, peut-être que tu l'as 4 fois mal formulé aussi. Quand on est plusieurs à te demander précision ou à visiblement comprendre "de travers" ce que tu as écris, comme je te l'ai dis plus haut, peut-être que c'est un défaut de l'émetteur au bout d'un moment...

Perso j'ai appris que quand j'ai l'impression d'être mal compris, mon réflexe premier c'est de me dire que je me suis mal exprimé.
Est-ce que c'est internet qui a généralisé la mode du "stupid receiver shaming"...

Concernant ton éthique animale, comme je l'ai dit au dessus, c'est surtout un effet "ricochet" qui vient généralement sur la table des écolo que quand on les confronte à cette question. Dire qu'on est devenu écolo entre autre pour le bien des animaux tout en continuant de les manger, c'est une au moins aussi grosse incohérence que celle que tu nous prêtait en venant ici. (que tu nous prête toujours peut-être d'ailleurs, malgré ce qu'on t'a répondu à ce sujet)
Je sais d'après les discours écologiques, les professionnels que j'ai entendu parlé là dessus, les discours officiels, les documentaires, les bouquins que j'ai lu dessus, ma formation en école d'écologie et mon passage en PNR : le point de vue écologie se fout de la souffrance des individus, il se soucie exclusivement de la pérennité des espèces (et parfois des habitats) en tant que groupes indivisibles aux membres interchangeables dans une optique anthropocentrée de "bio diversité" utile aux humains. (notamment en privilégiant ou au contraire réduisant, plus ou moins violemment, le volume des groupes en question, toujours sans se soucier des souffrances causées)
Le voilà le point de vue écologique majoritaire en France et dans le monde. Le partages-tu ?

Il y a heureusement d'autres façons de penser et faire l'écologie. Mais encore faut-il s'en donner la peine.
Un élément de réponse parmi d'autres : https://www.cairn.info/revue-multitudes ... ge-151.htm
Un autre élément de réponse c'est la permaculture végane... Là je te laisse le soin de chercher par toi-même, si ça t'intéresse. (et chose encore pas étudiée mais qui m'intéresse fortement à titre personnel, c'est la permaculture végane, si possible en écovillage autonome, et selon les techniques de conservation des sols.)

Autre point, ce n'est pas parce-que tu ne t'identifies pas aux autres mangeurs de viande que tu n'en fais pas partie. C'est pas une vue de l'esprit, c'est un fait.
De ton point de vue écologiste, tu es vachement moins pire que la plupart des omnivores, oui surement, mais du point de vue de l'animal dont tu as mangé un morceau, ça ne fait pas grande différence. Alors oui tu n'as aucune considération à ce sujet, mais c'est le notre et comme nous luttons quasi tous ici contre ça, on en tient compte, tout le temps, sur tous les sujets possibles, que tu le veuilles ou non.

C'est comme discuter de l'accès à l'emploi sans tenir compte des discriminations sexistes et racistes sous prétexte que ce n'est pas le sujet. (en tout cas pour nous)

Pour le végane non bio, bin tu as tes réponses : les raisons sont diverses et propres à chaque individu, uniquement pour ceux qui effectivement ne mangent pas bio. (cad pas tous les véganes, désolé pour toi si aucun des véganes de ton entourage ne mangent pas bio, peut-être que c'est ton discours qui les en a dégouté ? :p)
Si tu cherches une réponse globale à "pourquoi les véganes ne mangent pas bio", tu n'en trouveras pas parce-que la question elle-même est sans objet. Je pense que tu as eu suffisamment de réponses pour t'en rendre compte maintenant.

A ça oui chaque individu est différent et faut mettre personne dans un panier. Tu as par moment un peu eu tendance à faire de même tu sais, même si tu n'en as pas l'impression de ton point de vue. (on généralise la majorité du temps sans s'en rendre compte)
Exemple : quand tu dis que ça serait horrible de libérer les animaux dans la nature, tu généralise le fait que les véganes n'y ont pas réfléchit, ou on tous trouvé que cette solution... C'était peut-être pas ce que tu voulais dire, il n'empêche que ça signifie aussi ça. Que tu le veuilles ou non. (et tu en fais surement des pires au quotidien sur plein d'autres sujets, et moi aussi !)

Tu n'as pas expressément dit que tu étais mieux que nous, mais regardes 2 secondes l'articulation du sujet :

-Tu viens nous demander pourquoi on mange pas bio. (et aussi où se situe notre limite éthique en tant que végane)
-On te dit que si, mais pas tous, un peu comme surement ton entourage.
-Du coup tu nous demandes pourquoi on est incohérents si on est végane sans manger bio (et donc sans se soucier de l'écologie)
-On te réponds qu'être végane c'est déjà faire quelque-chose pour l'écologie, en plus des véganes qui mangent bio. On te réponds aussi que notre grille de lecture c'est la souffrance animale, et que sous cet aspect c'est toi qui est incohérent.
(tu as un peu posé la question dès ton premier post, ne dis pas que c'est nous qui avons dérivé, c'est surtout parce-que tu n'y avais jamais vraiment réfléchit par toi-même)
-Tu nous réponds que les animaux que tu manges sont bien traités, que tu prendrais leur place avec plaisir (bin voyons), et que de toute façon tu t'en fiche de mourir (même si c'était vrai, et alors ?)
-Tu nous dis aussi que tu ne seras pas végane tant que tu ne trouveras pas de moyen de produire ta B12 chez toi. (ce qui en creux signifie qu'on pollue avec ce truc, en plus de la supposée consommation non bio, avant d'enfin dire qu'il s'agit de ne pas participer à l'industrie pharmaceutique, ce qui est un raccourci sujet à débat)
-Tu rajoutes qu'on va foutre en l'air l'environnement si on libère les animaux dans la nature. (et donc qu'on s'en foutrait encore une fois de l'écologie, avant de nuancer ton propos, mais après, encore une fois.)
-Réponses diverses, parfois à plusieurs reprises pour que tu veuilles bien comprendre de quoi il retourne vraiment et de quoi on parle en réalité, réitération de notre grille de lecture entre autre basée sur la souffrance des individus... (là bizarrement, tu ne tiens pas compte du fait de devoir rabâcher les mêmes trucs sous plein d'angles différents pour que ça rentre...)
-Réponse bizarre à base de poule suicidaire...
-Et la palme : attention tu es trop agressif, ça désert ta cause, je ne la partage pas mais je vais t'expliquer comment la mener mieux que tu ne le fait ! (l'argument numéro un du carniste, qui est un superbe ad hominem, un sophisme très répandu sur internet)

Bref : des leçons, que tu veuilles les voir comme tel ou pas, c'en est... Et qui donne des leçons ? Un professeur.

Et ce schéma-là tu vois, c'est à chaque visite d'un omnivore se disant écologiste (personne pour vérifier), ou justement se sentant plus légitime que nous : des leçons et un jugement de valeurs.
Et les omnivores non écolos dans tout ça ? Ils sont trop nombreux et font partie de la pensée dominante et "normale", du coup on ne vas rien leur dire ? :gné:

Alors tu as tout à fait le droit de considérer que NON tu n'as donné aucune leçon. Seulement un dialogue c'est un échange de messages entre 2 points de vue, parfois différents. Et de notre point de vue, c'est perçu comme tel.
Tu peux nier le fait d'avoir été professoral, oui, mais nies-tu qu'on puisse le ressentir comme tel et, selon notre point de vue, et réagir en conséquence ? (un brin agressés et remis en question à chaque post) ? Ne jamais oublié le contexte d'où toi tu viens et où tu parles (un omnivore dans un pays omnivore qui vient sur un forum végétarien, certes pas pour parler de consommation de viande, mais c'est très vite arrivé sur le tapis et rien ni personne ne t'obligeait à le dévoiler, quand bien même tu te serais senti """obligé""" de répondre)

Autre point : tu es "absolument contre les abattoirs". Il se traduit comment cet absolu ? Pour quelles raisons es-tu contre ?
Parce-que l'éleveur qui abat lui-même ou l'abatteur itinérant, ça semble ok pour toi, puisque tu réaffirme que le questionnement moral lié à la durée de vie raccourcie des animaux ou la souffrance dans les abattoirs, tu ne te sens pas concerné. (ce qui au passage file un coup à ce que tu as dis plus haut concernant ton attachement à une certaine éthique animale, m'enfin bon)
Est-ce une question de degré de pollution au même titre que tu parles de degré de consommation de viande et produits d'animaux en dénonçant la surconsommation ?
S'il s'agit de ça, comprend que chez nous, notre ligne militante ce n'est pas un degré d'exploitation animale que nous accusons, mais son existence même. Et pour la plupart d'entre nous, qui ne sommes pas que végane, l'écologie fait aussi partie de notre quotidien, d'une manière plus ou moins poussée, parfois encore plus que la tienne, même si c'est rare effectivement, mais peut-être en proportion moins rare que chez les omnivores. (surement même je pense)

Donc je le redis encore une fois, nous sommes tous ici une fois de plus lassés de voir une personne venant nous servir une messe écologique alors que notre fait même d'être végétariens nous fait de fait avoir un impacte écologique bénéfique plus important qu'à peu près n'importe quel omnivore mangeant bio. (rien que question occupation des terres arables, le gaspillage de flotte et de volume de végétaux à destination d'animaux à destination de consommation humaine, il est là aussi le débat écologique de la consommation de viande, aussi écologique soit-elle, en plus d'être éthique)

Sinon je n'ai pas dis que tu as déformé mes propos, j'ai dis que tu as fait une citation sortie de son contexte, et qu'évidemment ça ne voulait plus rien dire (une manière trop facile de rembarrer un contradicteur). Tu as juste à relire les lignes au dessus du passage concerné et que tu as cité, tu trouveras le contexte et de quoi il s'agissait.

PS : si si tu as distribué un bonbon pile en haut de cette page, à la dernière ligne de ton commentaire. Je ne vais pas te faire l'affront de te citer, je pense que tu sais déjà de quel ligne je parle. ;)

PS 2 : Non tu n'es pas obligé de répondre à chacune de nos question, et à vrai dire tu n'as pas attendu qu'on en soit là pour faire des sélections. (cf le premier post en haut de la 2ème page de ce sujet, presque intégralement ignoré, par exemple)

PS 3 : Et on dit carniste (c'est un terme politique pointant du doigt une ligne morale systémique et culturelle), pas "carnien" (ça c'est une strate géologique)

PS 4 : console de jeu trop chère pour que ce c'est

PS 5 : Nous nous joues pas le couplet de la victime obligée de se justifier à chacun de ses posts. Tu es venu avec cette exacte même injonction envers nous dès ton premier post.

Comprends que ce soit chiant à la longue d'avoir des sujets comme les tiens, où on finit par nous dire qu'on n'a qu'à pas poser des questions si on ne veut pas voir les réponses alors qu'il s'agit clairement de l’inverse, c'est toi qui vient nous poser des questions, on te donne nos réponses qui ne plaisent moyen car tu ne les envisage pas sous cet angle, mais voilà, c'est notre façon de fonctionner.

C'est un peu comme quand Yann Moix ou Léa Salamé (je ne sais plus) chez Ruquier avait demandé à Michel Onfray "qui il voterait entre Sarkozy et Le Pen", ce à quoi Onfray avait répondu Chevènement. "Ha mais c'était pas ma question", "bin oui mais c'est ma réponse".

C'est pareil ici. Grille de lecture "souffrance animale directe évitable car non nécessaire", on te donne nos réponses basée là dessus, même si tu n'y avais pas pensé en venant.
Point de vue souffrances animales indirecte, chacun fait de son mieux et progresse chaque jours. Tant mieux si tu penses être plus avancé que nous dans ce domaine, et surtout tant mieux pour les animaux en question. Il n'empêche que tu es, pour nous, aussi incohérent avec ce discours que tu pensais que nous l'étions en venant nous demander pourquoi tant de véganes ne consomment pas bio. (surtout quand tu continues d'affirmer que ce qui prime pour toi c'est ta santé, et que le sors des animaux n'est pas une considération pour toi... sur un forum végétarien...)
 
Je suis tombé il y a quelques jours sur cet article dans Libé qui fait le point sur les rapports entre le bio et la souffrance animale. De quoi justifier a postériori nos réticences et quelques-uns de nos arguments.


Souffrance animale : C’est bio, c’est bon, mais c’est moche
Par Sarah Finger — Libération, 20 août 2017

En plein essor, la filière de la viande bio met en avant un meilleur traitement des animaux. Si le cahier des charges garantit quelques progrès, les mutilations, les espaces réduits et la douleur des bêtes restent monnaie courante.

Lancés le 20 juillet, les états généraux de l’alimentation sont l’occasion de rappeler le succès de l’agriculture biologique dans nos assiettes : en un an, le nombre de producteurs bio a augmenté de 12 %. Aujourd’hui, 7,3 % des exploitations françaises sont bio. Et la viande se taille une belle tranche de ce juteux marché : le syndicat de la viande, Interbev, se félicite du «rapide développement des volumes abattus», soit +15 % entre 2015 et 2016. «La viande bio sait concilier à la fois le respect de la nature, le bien-être des animaux et le plaisir des consommateurs», assurent les industriels. L’élevage bio garantit en effet des conditions d’élevage plus respectueuses de l’environnement et une alimentation plus saine des animaux. Mais la promesse est-elle tenue concernant leur bien-être ou s’agit-il seulement de caresser le consommateur dans le sens du poil ? Autrement dit, tout le monde il est bio, tout le monde il est gentil ?

En principe, la réglementation européenne prévoit que «toute souffrance, y compris la mutilation, doit être réduite au minimum pendant toute la durée de vie de l’animal, y compris lors de l’abattage.» Dans la pratique, on est encore loin de ces belles intentions.

Pas d’anesthésie
Il s’agit d’abord des mutilations. La plus courante est la castration des porcelets. Agés d’à peine une semaine, environ 85 % d’entre eux subissent le même sort : ils sont castrés par l’éleveur, afin d’éviter une odeur désagréable à la cuisson, dite «odeur de verrat». Inoffensive pour le consommateur, elle n’apparaîtrait que dans 5 % des cas… Le cahier des charges bio prévoit que cette mutilation soit pratiquée avec une anesthésie ou une analgésie, comme la bombe à froid. «Les porcelets ne bénéficient pas d’anesthésie car l’éleveur ne peut pas la pratiquer lui-même, affirme Pauline Di Nicolantonio, coordinatrice à Welfarm, une association de protection des animaux de la ferme. Quant aux analgésiques, ils sont très insuffisants pour prendre en charge une telle douleur.» Jean-François Vincent, éleveur d’agneaux et de porcs bio dans le Cher, également secrétaire national «viande» de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), reconnaît que le recours à la bombe à froid n’est pas «forcément satisfaisant» et que la castration peut être vue comme un acte «violent». «Dans les élevages conventionnels, certains utilisent des anti-inflammatoires mais nous, en bio, on n’en veut pas, dit-il. La Fnab a commencé à travailler sur des alternatives, nous venons de lancer une étude.»

Car des alternatives existent, comme la détection post-mortem de «l’odeur de verrat» sur les carcasses des porcs à l’abattoir. «Dans le cadre de notre campagne contre ces castrations, baptisée "Couic 2018", nous avons contacté tous les acteurs de l’élevage porcin. Ceux de la filière bio n’ont pas donné suite, assure Pauline Di Nicolantonio. Or tous les porcelets mâles élevés en bio subissent cette castration.»

Les porcelets ne sont toutefois pas les seuls concernés. «Les bœufs sont eux aussi castrés à l’âge de 6 mois, ceci dans le but de ralentir la croissance du mâle et donc de rallonger notre cycle de production, détaille Jean-François Vincent. Cette opération est réalisée la plupart du temps par un vétérinaire et sous anesthésie, mais certains éleveurs utilisent encore des techniques plus rustiques.» D’autres mutilations sont autorisées en élevage bio, comme l’épointage du bec des poules pondeuses, pratiqué sur les poussins avant qu’ils atteignent 10 jours : jusqu’à un tiers du bec peut être coupé. De même, les éleveurs peuvent couper la queue des chèvres ou des agneaux, ou faire subir un écornage aux veaux et aux chevreaux : «La naissance de leurs cornes est brûlée pour éviter qu’elles ne poussent, explique Pauline Di Nicolantonio. Cet écornage vise surtout à garantir la sécurité des éleveurs et à éviter que les animaux ne se prennent les cornes dans du matériel trop souvent inadapté. Comme pour la castration, la prise en charge de la douleur liée à cette mutilation est très insuffisante, voire absente.»

Malgré ces points noirs, la directrice du CIWF France, une organisation dédiée aux animaux de ferme, estime que le bio présente un intérêt certain : «Même s’il reste des choses à améliorer, c’est le seul label qui affiche clairement le bien-être animal dans son cahier des charges, rappelle Léopoldine Charbonneaux. L’accès au plein air et la densité moindre dans ces élevages constituent des points très positifs.» Les animaux ont en effet généralement accès à des pâturages. Généralement, mais pas systématiquement, car tout dépend des conditions climatiques. L’éleveur Jean-François Vincent explique ainsi que ses brebis vivent à l’intérieur durant l’hiver et qu’un agneau né en novembre a peu de chances de voir la couleur du ciel. De plus, pour les bovins, le cahier des charges bio stipule que la «phase finale d’engraissement peut avoir lieu à l’intérieur», à condition qu’elle n’excède pas trois mois ni un cinquième de leur vie. Comme disent les éleveurs, ces animaux sont «finis à l’auge», c’est-à-dire engraissés à l’intérieur avant d’être abattus. Quant aux volailles bio, les textes prévoient qu’elles aient accès au plein air «au moins un tiers de leur vie».

Six poules par mètre carré
La taille des «parcours d’extérieur» des animaux ne fait pas non plus rêver. Ainsi, un porc de 120 kg a droit à une «aire d’exercice» minimum de 1,2 mètre carré. Un porc de 50 kg peut prétendre à 0,6 mètre carré. A l’intérieur de l’élevage, notre porc de 120 kg se voit attribuer une surface minimum de 1,5 mètre carré, et son congénère de 50 kg, à nouveau la moitié. «En moyenne, un cochon bio à l’engraissement a accès à 2,3 mètres carrés, contre 1 mètre carré, voire moins, en élevage conventionnel», résume Jean-François Vincent. Dans un bâtiment, un chevreau ou un agneau a droit à 0,35 mètre carré. Pour les poules pondeuses, la densité maximale prévue par le cahier des charges bio est de 6 poules par mètre carré ; quand elles sont élevées pour leur chair, elles peuvent se retrouver à 10 par mètre carré. Un même bâtiment peut contenir jusqu’à 3 000 poules pondeuses, ou 4 800 poulets élevés pour leur chair, ou 5 200 pintades… Pour Anissa Putois, chargée de campagne au sein de l’association Peta, poids lourd international en matière de défense des animaux, «les élevages bio présentent certes des avantages pour les consommateurs, mais guère pour les animaux. La notion de bien-être animal dans ces élevages n’est qu’un argument marketing qui vise à rassurer le consommateur.» Peta a d’ailleurs diffusé fin juillet une enquête vidéo tournée en Allemagne, dénonçant de graves maltraitances dans un élevage de chèvres estampillé bio.

Léopoldine Charbonneaux, du CIWF, souligne quant à elle que le label bio ne change strictement rien aux conditions de transport des animaux. Idem en ce qui concerne leur abattage : en avril 2016, lors des auditions menées par la commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie, le responsable d’un abattoir (certifié bio) a expliqué : «Le seul critère qui figure dans [notre] cahier des charges, c’est d’abattre l’animal bio avant les autres.» Passer en premier sur la chaîne d’abattage, tel est donc le seul «privilège» des animaux issus du circuit bio. «Abattage avec ou sans étourdissement, gazage pour les cochons, mise à mort des vaches gestantes… A l’abattoir, bio ou pas, tous les animaux subissent le même sort», résume Brigitte Gothière, porte-parole de L214, l’association qui a dénoncé de nombreux cas de maltraitances dans les abattoirs.

Entendue par la commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs, Célia Potdevin, chargée des questions sur l’alimentation dans une association de consommateurs (la CLCV Hauts-de-France), avait évoqué l’intérêt d’un logo qui indiquerait, sur les emballages, dans quelles conditions l’animal a été élevé et tué. «Ceux qui choisissent le bio ont certaines exigences quant au bien-être animal, c’est un domaine dans lequel les attentes deviennent plus fortes, argumente-t-elle. En Angleterre, un logo informe les consommateurs à ce sujet. Pas en France, hélas.» Le CIWF demande, lui aussi, un tel étiquetage pour les viandes et les produits laitiers. Aujourd’hui, seul le code (de 0 à 3) inscrit sur les œufs offre au consommateur une indication claire quant au mode d’élevage des animaux.

Jean-François Vincent, de la Fnab, reconnaît que le bien-être animal représente un élément important pour les adeptes du bio et de la viande «bien élevée». Mais il tempère : «Cet argument n’arrive qu’en troisième position, après la santé des consommateurs et la qualité de la viande.»

http://www.liberation.fr/futurs/2017/08 ... he_1590968
 
Certains points du cahier des charges "bio" peut avoir un impact indirect bénéfique sur le """bien être""" animal, on reste néanmoins dans le domaine de la conséquence pas forcément volontaire.
La souffrance animale, elle, à proprement parler et en tant que telle, ne fait clairement pas partie des considérations nécessaires de production menant à un quelconque label "bio".
(et pourtant cette association -très opportune pour les carnistes- a la vie dure, et chez tous le monde)
 
J'arrive après la bataille mais la B12 solgar que je prends, je l'achète dans un magasin bio. Je dis ça....... :whistle:
 
Moi j'arrive carrément après la bataille (et en prime ca fait aussi un sacré bail que je n'étais pas venu par ici xD), mais deux points me chiffonnent et n'ont selon moi pas été traités :

- Un premier biais semble être fait sur le bio. Bio ne veut pas dire sans pesticides / fongicides, bio ne veut pas dire sans travail du sol, sans utilisation d'énergies fossiles. Donc en terme de vies animales préservées, bio comme non bio, on est pas loin. On sait juste que les produits utilisés sont plus respectueux des sols.
Si un jour on avait un label, garantissant des productions végétales sans insecticides, sans travail du sol, je pense que beaucoup de véganes s'orienteraient vers ca. Même si le prix pourrait rester un facteur limitant pour beaucoup évidemment.

-La b12. La prise de complément n'a rien a voir avec des médicaments. La fabrication de la B12 est assurée par des bactéries (le seul organisme sur notre planète qui produit de la B12), donc concrètement il s'agit d'une culture de bactéries pour avoir de la B12. Rien de plus synthétique que la culture de légumes ou fruits (qui ont eux aussi été sélectionné au fil des siècles et n'ont en soit rien de naturels), et tout comme la culture de fruits/légumes/céreales, on ne peut pas tout faire chez soit.

Pour le reste tout a été traité et retraité :)
 
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