Film "GRAVE" de Julia Ducournau (2017)

Trapipo

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Bonjour,

L'une ou l'un d'entre vous a vu le film GRAVE ?

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Date de sortie 15 mars 2017
Durée 1h 38min
De Julia Ducournau
Avec Garance Marillier, Ella Rumpf, Rabah Naït Oufella plus
Genres Epouvante-horreur, Drame
Nationalités Français, Belge, Italien

Note sur Allociné : 4,1/5

Interdit aux moins de 16 ans

Tres bonne critique presse et spectateur

Le Synopsis :

Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature.

J'aurais aimé avoir des avis :)

Personnellement je ne l'ai pas encore vu.
 
Je l'ai vu deux fois déjà.

Le pitch de départ parle de végétarisme (la famille de départ même si ce n'est pas vraiment explicite dans le film), et si on dévie très vite dans un délire charnel puis carné plus ou moins érotique, j'ai eu pendant un moment peur d'un discours un peu trompeur concernant les végés.
Mais le végétarisme dans ce film est clairement juste un prétexte pour faire contraste avec le délire morbide qui s'en suit. Et la 2ème partie ainsi que la fin du film est très ouverte et permet toutes les interprétations (y compris de se demander si on est dans un film réaliste ou dans le domaine -jamais montré ni évoqué vraiment- du fantastique).

Il s'agit surtout d'une histoire extraordinaire de filles (non stéréotypée), entre soeurs, et de relations sociales dans un contexte dur (grande école vétérinaire, bizutage à gogo), et d'un traumatisme...

Le film se vante d'avoir fait vomir des spectateurs dans certains cinémas. A part je dirais plusieurs scènes très crues et potentiellement dérangeantes, c'est pas pire qu'un slasher classique.

Il s'agit surtout d'un film adoptant un point de vue de femme plutôt cool et pas dégradant on a trouvé, très esthétique, avec de belles palettes de couleur, mais n'hésitant pas à montrer du gore, sans cependant l'esthétiser pour le rendre glamour ni érotique. (à l'inverse d'un Hostel, I spit on your grave, et compagnie)

Descriptif -sans spoiler autant que je peux- des scènes pour info (trigger warnings suicide/gore/phobies/traumatismes liés au corps/vrais animaux morts):
-première scène du film : tentative apparente de suicide en se jetant sous une voiture.
-scène d'un doigt humain, coupé par accident aux ciseaux, puis mangé avec délectation et même une certaine forme d'addiction manifeste.
-longue scène de vomissement de cheveux interminable.
-une personne se réveille dans un lit à coté de son ami/amant, et se rend vite compte qu'il est mort dans son sommeil, la cuisse à moitié dévorée (jusqu'aux os visibles)
-et de nombreuses scènes montrant des animaux morts, vraisemblablement des vrais -ce film est filmé dans une vraie école vétérinaire en activité, notamment dans une scène de dissection de chiens; mais également un endormissement de cheval avec contention, et le geste d'insémination d'une vache.
 
Yep et c'est un bon film (rare pour un truc français).

Il y a une vrai recherche derrière le film autour du corps et de la norme social.


J'ai pas trop compris pourquoi tant de personnes disaient qu'il était dérangeant ou thrash par contre, les gens doivent être trop sensibles de nos jours (puis comme je vois pas de différence entre anthropophagie et carnisme, j'ai trouvé ça soft) :p

En tout cas j'ai hate de voir une nouvelle oeuvre de Julia Ducournau. :)
 
Ma copine par exemple n'a pas pu voir la première scène dont je parle à cause du regard -fort bien joué- de l'addict en proie à son manque quasi physique, associé à l'objet singulier dont il est question. Elle bosse en psychologie, spécialité psychoses, donc de n'est pas de la sensiblerie non plus.

Une amie à qui j'ai conseillé de voir ce film par ailleurs (grille de lecture psy aussi) ne pourra pas voir la seconde scène dont j'ai parlé car elle a faillit se noyer étant plus jeune (entre autre tentatives d'étouffement), et garde certains troubles et traumatismes lié aux voies respiratoires, l'étouffement, etc...

Et plus globalement, concernant ce qu'on trouve violent ou pas, je pense au contraire qu'il y a une banalisation perpétuelle de la violence visuelle sur à peu près tous les supports possibles (films, séries, BD, musique, romans, spots d'info, affiches de pub...), qui nous rends au fil du temps et des générations relativement anesthésiés.
Je pense que ce sont les personnes qui deviennent insensibles ou avec une capacité de distanciation tellement réflexe et facile qu'elle se met aussi en oeuvre pour des sujets qui ne devraient pas (éthique animale, droits des femmes, etc), et ceci explique entre autre la dérive lente mais sûre du sensationalisme de plus en plus trash des magasines d'information. (à force d'exploiter la fascination morbide pour capter le spectateur, il faut augmenter les doses pour garder un effet à peu près constant)

ça et mon intime conviction qu'une recherche de sensations passe entre autre par l'expression d'une certaine violence, dans laquelle naissent les nouvelles générations qui se retrouve à percevoir ce "degré" de violence global comme étant leur propre niveau "normal" et donc devoir aller encore un peu plus haut pour cette recherche de sensation, et ainsi de suite... (sans fin, à part un questionnement moral frontal je pense)
 
V3nom":s7t7kldx a dit:
Et plus globalement, concernant ce qu'on trouve violent ou pas, je pense au contraire qu'il y a une banalisation perpétuelle de la violence visuelle sur à peu près tous les supports possibles (films, séries, BD, musique, romans, spots d'info, affiches de pub...), qui nous rends au fil du temps et des générations relativement anesthésiés.
Je pense que ce sont les personnes qui deviennent insensibles ou avec une capacité de distanciation tellement réflexe et facile qu'elle se met aussi en oeuvre pour des sujets qui ne devraient pas (éthique animale, droits des femmes, etc), et ceci explique entre autre la dérive lente mais sûre du sensationalisme de plus en plus trash des magasines d'information. (à force d'exploiter la fascination morbide pour capter le spectateur, il faut augmenter les doses pour garder un effet à peu près constant)

D'un coté c'est vrai qu'il y a un gouffre entre les années 70, là ou un film comme Orange Mécanique à choqué beaucoup de monde, comparé à ce qu'on voit aujourd'hui, c'est vraiment peanuts et banalisé.
De l'autre et c'est l'un des arguments (faussé ?) des éleveurs envers les véganes : on est dans une société aseptisée de la mort (et de la violence) ou tout est passé sous silence mais pourtant réel et c'est ce qui rendrait les gens plus facilement "choqués" et "sensibles".

Sinon, parait qu'on est pas tous foutu pareil :)
 
Bin justement je trouve que l'argument des éleveurs et responsables (jamais les employés bizarrement) d'abattoirs qui veut que les végés font preuve de sensiblerie c'est toujours le même sens : celui d'une société justement aseptisée, lavée de tout jugement moral, rationaliste et utilitariste à mort, sans plus aucun affect, jugé à la fois pas rentable et incompatible avec l'intellect, vu par le prisme marchand et/ou scientifique. (alors que dans le même temps ce sont bien les militants abo qui sont au plus proche des réalités de la mort des animaux et la morbidité des emplois en abattoirs ou en élevages)

La froideur, le calcul, la force de caractère, l'archétype du mâle viril gardant son sang-froid coute que coute, le scientisme, la compétition (de tous contre tous), l'excellence, et si possible se rapprocher de la perfection, et par dessus tout, la méritocratie. Voilà les "valeurs" de notre société. (je rejette toute valeur perso, je préfère avoir des principes, ça au moins, on peut pas en faire le commerce)

Je crois surtout que c'est une question de statut dans la pyramide, non pas alimentaire, mais de domination. Les personnes qui psalmodient ad nauseam que les gens sont "trop sensibles" ce sont globalement des hommes, blancs, hétéros, cis genre, entre 20 et 40 ans, classe moyenne à haute. En gros, globalement des personnes qui subissent peu voire pas de domination sociale.
 
Bon je l'ai vu hier avec ma chérie...
On a pas trouvé ça top...

C'est glauque pour etre glaugue...

"Alooors, qu'est ce qu'on pourrait mettre dans ce film pour mettre mal à l'aise le spectateur...??
-un mec qui se branle devant un porno/gay avec une lumière glauque ?
-Ouai ok, ça en générale ça fou un malaise, on le mets...
-des animaux morts ?
-ouai ok d'accord, on rajoute des dissection mais avec de la lumière glauque aussi...
-Et que penses tu d'une fille qui danse devant un miroir en se regardant bizarrement ?
-c'est pas assez bizarre... Il faudrait qu'elle s'embrasse alors...
-Ok, avec une lumière glauque ça va le faire..."
-du bizutage au début du film aussi !
-non, pas qu'au début... un peu partout dans le film c'est mieux...
-ca va pas faire beaucoup ?
-on s'en fou c'est expérimentale...
-et pour la musique, j'avais pensé à une grosse musique electro qui arrive par moment !
-mais caaarrreeeement !!! Avec la lumiere glauque c'est le combo parfait !!!

Bref, beaucoup de facilité j'ai trouvé à plusieurs moment...

Sinon j'ai aimé :
les injonctions sociales
"Il faut etre dans le rang"
etre dans la norme
"tout le monde l'a fait alors toi aussi"
la séance d'épilation/torture : tout le monde est passé par là...

Bon, oui, ça critique les passages de la vie soit disant "obligés" pour devenir... adulte ?
Il y a la "transformation" de la fille. transformation psychologique, mais aussi physique illustré par son eczéma...
Puis son eczéma disparaît, pouf... on en parle plus...

L'actrice principale est pas mal, la soeur n'est pas très convaincante... Pas beaucoup d'empathie pour quiconque... donc du coup un petit je m'en foutisme s'installe pendant le film...

Sincèrement j'avais hâte que le film se termine... et je m'attendais à la dernière scène...
Par contre je ne m'attendais pas à ce qu'ils remettent le titre en grosse lettre capitale noir sur fond rouge avec la musique electro genre "ha ha vous avez vu ce que vous avez vu ??"
Et je ne m'attendais pas non plus à voir au générique de fin que le film était produit par Julie Gayet lol...

Bref : clique droit, supprimer.
 
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