Alors oui le rendement en kilo calories est important pour les céréales, mais cet outil de comparaison m'est assez réducteur pour "calculer" une production vivrière, et à fortiori dans une optique de subsistance végane.
(j'ai toujours été très dubitatif quant à la pertinence de cette grille de lecture, mais je peux me tromper étant donné que j'ai tendance à fuir les approches de course au rendement.)
En restant dans un cadre purement "monoculture", je trouve que réduire une production vivrière à son rendement en "kcal" (donc tous éléments nutritifs confondus, peu importe leur "équilibre" ou non équilibre) me semble trouver assez vite une limite de pertinence, surtout si on compare ce qui est produit comme céréale en france avec une autre monoculture maraichère. (par exemple une production potagère toujours "mono" qui peu comprendre à la fois racines et feuilles, comme le choux fleur, des carottes ou des radis, où là tout est consommable mais sans apporter les mêmes éléments nutritifs)
Et je trouve que ces outils de comparaison deviennent intéressants quand on y incorpore les consommations nécessaires, comme l'eau. (les personnes qui vivent dans des régions de production de maïs où en ce moment il est arrosé nuit et jour voient de quoi je parle)
Et dans certains cas de figure (des études ou des tableaux évoqués dans divers articles), je ne suis pas arrivé à déterminer si les "déchets" (ce qui ne sera pas consommé en tant que nourriture) est compris dans ces calculs de rendements de production céréalières. Car même si elles pourront (et seront) réutilisées, ce n'est pas "du manger" et donc les compter dans le "rendement kcal" me semble malhonnête.
Après je suis d'accord que simplement parler de "monoculture" est déjà un sujet très vaste comportant potentiellement des approches contraires. (ogm ou non, bio ou non, conventionnel ou permaculture, à l'échelle d'un champ ou d'une commune, selon des techniques de conservation des sols ou avec labours herbicides et intrants, etc.)
Personnellement j'ai tendance à continuer à relier rapidement mono et conventionnel, puisque ce sont encore aujourd'hui les 2 faces de la même pièce majoritaire de "la culture" telle que pratiquée en France (aussi bien à l'échelle du pays que dans encore pas mal de "jardins" individuels), j'ai peut-être tort aujourd'hui en 2018, ça participe surement à m'enfermer dans une dynamique de culture "plurielle" et tournante, mais comme les actuels essais dans le bio peinent à rejoindre les rendements conventionnels, je me dis que ça serait bien qu'on commencer à gratter ailleurs.
Après dans un cadre de rendement uniquement surfacique mais dans une optique vivrière (disons avec une approche d'autosuffisance), peu importe le type de culture, je vois mal comment concourir face au milpa (ou tout autre type de culture associée), qui permet à surface égale de produire une nourriture bien plus complète et avec moins de risques que n'importe quelle céréale en mono. (il est difficile de survivre en se nourrissant uniquement de blé, ou de mais, ou même de riz même si j'aimerais bien personnellement ^^)
Mais ici encore j'emploie l'exemple du milpa dans un cadre où une personne seule s'occupe de sa production et potentiellement en vit, produisant d'abord pour elle-même avant de la vendre. (ce qui me place d'entrée dans un biais de lecture quand il y a ce type de sujet, je le reconnais
)
A l'échelle d'une commune (qui est l'échelle de la solution alimentaire de mon point de vue), il est évident que tous les types de cultures peuvent trouver leur place si elles sont menées intelligemment et dans une optique
durable pérenne.
PS : TCS = Techniques Culturales Simplifiées = Techniques de Conservation des Sols.
Ces 2 expressions désignent le même ensemble de techniques de culture, et outre le fait que ça correspond au même anagramme, j'ai tendance à employer l'une ou l'autre selon l'objectif principal évoqué ou souhaité : émanciper le producteur (avec notamment un allègement de la charge de travail, suppression de la tutelle intrants-pesticides industrielle), ou protéger / maintenir la vie du sol.