Pers0nne
Se gave de B12
Synae":3vb0uxus a dit:Je ne suis pas sûre que nous "fermerions nos gueules" face à une espèce supérieurement intelligente. Soit elle nous explique et nous comprenons, auquel cas nous ne sommes pas moins intelligents mais peut-être juste plus lents, et on ne la "fermerait" pas, on serait juste d'accord ; soit elle nous explique et nous ne parvenons vraiment pas à comprendre pourquoi c'est mieux, auquel cas nous nous révolterions car sa dictature nous paraîtrait injuste. En effet quelle preuve aurions-nous qu'elle est vraiment plus intelligente que nous si nous ne comprenons pas pourquoi ? D'ailleurs, un animal qui se fait stériliser se révolterait s'il le pouvait, parce qu'il ne comprend pas le pourquoi de la chose, tout comme nous nous révolterions face à la dictature d'une autre espèce, ne comprenant pas ses raisons. Peut-être que dans l'absolu elle aurait raison et agirait pour notre bien, mais n'ayant pas la capacité de le comprendre, nous continuerions de nous révolter comme des idiots, comme des lapins qu'on attrape pour les mettre sur une table d'opération afin de leur sauver la vie, et qui ne peuvent même pas ensuite nous remercier de l'avoir fait (là par contre je pense que nous aurions suffisamment de capacité de réflexion pour nous dire avec du recul que l'espèce supérieure avait raison ce coup-ci... Mais aura-t-elle encore raison la fois d'après ?). Bref tout ça c'est de la science-fiction.
Franchement si des E.T. débarquent et déclarent qu'il faut couper les jambes à tous les humains parce que c'est mieux et qu'ils savent mieux que nous, c'est clair que je vais pas fermer ma gueule tant que je comprends pas pourquoi c'est mieux exactement. La stérilisation des humains c'est pareil.
On parle de stériliser, pas de couper les jambes, hein... Franchement, pour les humains, je pense qu'ils seraient capables d'accepter, si ça venait d'une "espèce supérieure". Tout comme ils ont toujours été capables d'accepter des tas de lois et traditions idiotes tant que ça venait de dieux, de rois, d'empereurs, de gouvernements, des ancêtres, etc. La soumission ne tient pas forcément éternellement, mais elle tient un certain temps, tant qu'ils pensent que leurs chefs sont plus aptes qu'eux à savoir ce qui est bon pour eux... Maintenant, ça reste propre à la culture humaine.
Mais tout ça n'était qu'un exemple pour expliquer que même si c'est bénéfique, ça reste spéciste, puisqu'on n'en demande pas autant à ceux de notre propre espèce. Et on n'en demande pas autant, parce qu'on ne peut pas mettre un voix suffisamment forte et suffisamment légitimisable au-dessus du reste des êtres humains pour montrer que ça devient nécessaire. (Parce qu'on touche à quelque chose de beaucoup trop ancré et sacré, le droit de procréer... Voire la presque obligation de procréer...)
Synae":3vb0uxus a dit:Après si on se met à parler d'une hypothétique déprime sans aucun symptôme physique connu alors là... On ne peut en effet plus être sûr de rien. Mais je ne trouve pas ça assez pertinent pour continuer de priver de foyer tous les animaux actuels qui en manquent, en continuant de faire se reproduire les autres.
Tant qu'aucune donnée ne m'indique que les plantes souffrent, je continue d'en manger. Tant qu'aucune donnée ne m'indique que les animaux de compagnie sont tristes de ne pas avoir d'enfant, je continue d'être en faveur de la stérilisation. Sinon on rentre dans des croyances immatérielles et sans fondement argumentatif, ce qui n'est pas mon genre en tout cas.
Je n'ai jamais dit le contraire, c'est la conclusion que je donnais...
Par contre, comparer avec la souffrances des plantes, c'est un peu osé. (Ça n'est même pas une affaire de preuve de l'existence de souffrance chez les plantes... C'est tout simplement que la souffrance n'est pas envisageable, puisque "l'individu" lui-même n'est pas envisageable.) Comparer avec la souffrance des bivalves aurait plus de pertinence. Leur souffrance est douteuse. Pourtant, beaucoup de végés préfèrent ne pas en manger. Ils décident de les épargner, notamment parce qu'ils le peuvent (et que ça ne crée pas plus de mal que de bien). Mais vivre sans manger de plantes, je ne vois pas trop d'alternatives...
Et quand à la capacité des animaux à se représenter un "moi" et un "moi avec des enfants", je crois que tu t'avances un peu. Pour les lapins, et autres petits rongeurs, j'y crois peu. Mais pour beaucoup d'autres mammifères, qui ont une plus forte conscience d'eux-mêmes et de capacité métacognitive (notamment ceux qui réussissent le test du miroir), ça ne m'étonnerait pas. Plus je lis de choses sur le sujet, et plus je suis surpris.
Ah, et pour clarifier peut-être ma vision des choses, de manière générale : Je ne crois pas qu'un monde absolument antispéciste (ou plutôt non-spéciste. Puisque l'anti-spécisme, c'est lutter contre le spécisme, tandis que le non-spécisme, c'est simplement de ne pas l'être.) soit possible. Je ne crois pas qu'aucun antispéciste déclaré soit réellement non-spéciste. Je crois que c'est un absolu impossible à atteindre. (Personne ne peut avoir un respect de la vie aussi fort pour cent ou mille puces sur son plancher que pour un humain dans la même pièce. Si on lui demande de choisir entre la vie des puces ou de l'humain, je crois que le choix sera vite fait.) Je ne suis même pas sûr que ça serait une bonne chose. Mais il est clair qu'on peut être au moins mille fois moins antispéciste qu'on ne l'est aujourd'hui par le véganisme et l'abolition de l'exploitation, et que ça serait certainement une chose extrêmement bénéfique.