Qu'est-ce qui vous fout le bourdon ou le cafard ?

Picatau

Fait crier les carottes
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J'adore les bourdons et les cafards mais parfois j'ai le blues.
Je voudrais savoir ce qui vous colle le spleen ? et aussi comment vous réagissez, que cela vous en sorte ou au contraire vous y enlise un peu plus ? Chansons, musique, lectures, pensées...
 
Picatau":9qvg1sp1 a dit:
J'adore les bourdons et les cafards mais parfois j'ai le blues.
Je voudrais savoir ce qui vous colle le spleen ?
La vie.
Picatau":9qvg1sp1 a dit:
et aussi comment vous réagissez, que cela vous en sorte ou au contraire vous y enlise un peu plus ? Chansons, musique, lectures, pensées...
Je ne réagis pas, je satisfais ma curiosité en essayant de voir jusqu'où je peux creuser.
 
*une fumée noire, grasse, suffocante et âcre vous enserrent*

J'avoue, au détour d'une crise de réalisme aigu, il m'arrive d'être un peu essoufflé, malgré un entraînement certain, acquis durant l'instant que représente ma courte vie.

Parmi les différentes pensées qui peuvent, de par la consternation ou l'indignation qu'elles m'inspirent, me plonger dans l'abîme, il y a celles qui se rapportent à vous, chers végéwebiens.
Je sais qu'on ne peut pas tous vous ranger dans la même catégorie, il y aurai sûrement la possibilité de mettre une catégorie par personne, mais je vais tailler large.

Les impatients, ceux qui pensent que si ils ont su devenir vegan en 2 jours, arrêter la clope du jour au lendemain, avoir une vision supérieur sur des sujets comme les interactions entre humains de toutes sortes, tout le monde peut arriver à la même chose, dans le même temps et sans oublier que c'est la seule vérité.

Les fous furieux contre-productif, qui attaquent l'omnivore moyen à coup de cuisine de cépafo, au lieu d'user de délicatesse, au risque de transformer le veau pénible mais au demeurant apathique en un ennemi qui ne trouvera le repos qu'après la mort du dernier vg.

Les militants et autres pétitionnaires de tous poils qui sont très fière de faire des "actions", quelque soit les conséquences de celle-ci.
Honnêtement si vous voulez que ça change, lancez-vous en politique, obtenez le pouvoir et changez les choses, tout en restant droit et sans impose. Vous n'aimez pas la politique ? Devenez entrepreneur, lancez un truc, prenez le pouvoir de production et de proposition de produit. En politique, comme dans le monde des affaires, adapter vous à la réalité, utilisez toutes les possibilités connues.

Je rappel au passage que fermer les yeux n'arrête toujours pas les balles...

Dans un autre registre j'ai ici, grâce à moi-même et à un analphabète notoire au demeurant fort sympathique, une sérieuse réputation de pro-technologie. C'est que nous ne sommes pas au pays des bisounours là, la technologie c'est la puissance et sans puissance on se fait écraser. Il y a une grosse différence entre avoir la liberté et pouvoir s'en servir. Donnez-vous les moyens de vos pensées.

Le forum n'est pas la réussite ultime du vg, c'est un petit pas pour l'homme mais un...
Bref après cette distribution généreuse de douceur, laissez moi vous parler de le dernière cause de blues en date. Ce matin un petit coup de mou, la cause en est la lecture d'un message, ici même, traitant de l'échec la politique allemande à l'égard de la prostitution.
Je suis souvent moi-même la cause de mon désespoir...

*une légère brise balais les fumées épaisses suite à l'ouverture opportune d'une fenêtre*

Pour ceux qui se sentiraient concernés je vous laisse voir ça en tête à tête avec votre conscience, je suis assez occupé avec la mienne comme ça.

Pour chasser les idées noires c'est lectures et musique à dose de cheval.
 
Picatau":2oig000y a dit:
J'adore les bourdons et les cafards mais parfois j'ai le blues.
Je voudrais savoir ce qui vous colle le spleen ? et aussi comment vous réagissez, que cela vous en sorte ou au contraire vous y enlise un peu plus ? Chansons, musique, lectures, pensées...

- Voir mes (plus ou moins) proches plongés jusqu'au cou dans leur bon vieux système carniste (chouette, un Noël et un Nouvel an à entendre beau-papa parler de barbaque... Ca va être bieeeeeeeeeeen :rolleyes: ), et ne pas pouvoir leur ouvrir les yeux; penser aux conflits qui en résulteront tôt ou tard...
- Constater à quel point le temps passe vite, et le vieillissement qui en découle (le mien -qu'aurai-je accompli de bien à la fin de ma vie?- comme celui des membres de ma famille -combien de temps me reste-il à profiter de leur présence? )
- Mon incompétence notoire en bien des domaines (serai-je un jour bonne à quoi que ce soit?)

Bon, comme les pensées de ce genre (complètement égocentrées, pardon) m'assaillent principalement le soir, on va dire que j'y pense jusqu'à m'endormir, et qu'elles se sont envolées le lendemain matin.
 
Gros bisous à vous tous alors, à moins que mes bisous ne vous collent aussi le blues, vous qui avez le blues de temps à autres (ça doit être souvent Pers0nne si c'est la vie qui te colle le blues, mais en fait, je crois que je te rejoins assez sur ce point).

Vous savez quel est le comble pour un cafard ? d'avoir le bourdon ! ou l'inverse.
 
Souvent des coups de déprime sans aucune raison, ou en tout cas je ne l'ai pas encore trouvée... Le moral fait des montagnes russes ^^ Sinon le truc du moment c'est qu'à chaque fois que je suis confronté à quelqu'un pour expliquer mon véganisme, je me refais 20 fois le film de la conversation en déplorant qu'à ce moment là j'aurais du dire ci ou ça, répondre cela... C'est très auto-culpabilisateur mais j'ai vraiment du mal à m'en empêcher, et psychologiquement c'est fatigant.
J'ai énormément de mal à accepter que certains de mes proches soient spécistes et ne soient pas tous interpellés par la nécéssité morale du véganisme... Je ne dis pas pas que c'est pas normal, mais une fois qu'on a conclu soi-même qu'il s'agissait d'un choix totalement rationnel, c'est difficile d'admettre qu'autour ça ne suit pas...

Sinon je ne comprends pas ce que tu reproches au fait de faire des actions militantes yuyu... Pour toi l214 et cie ça ne sert à rien ??
 
Des tas de choses peuvent me donner le cafard, et en général ma solution est dans la musique ; chanter, très fort, me fait l'effet d'un courant qui me parcourt et emporte au loin les choses qui me font mal. Il y a toujours une chanson qui colle particulièrement à mon bobo du moment, et c'est d'ailleurs aussi une aide de me rendre compte que tout ce que je ressens, d'autres l'ont vécu et extériorisé longtemps avant moi.
Entre deux chansons, j'ai tendance à me goinfrer, salé ou sucré selon le jour.
Quand c'est possible, marcher au bord de l'eau, et s'il pleut c'est encore mieux.
 
Le seul intérêt que je vois dans le militantisme de groupe, c'est d'être un peu vu et d'avoir un peu de lobbying, mais il y a trop souvent des dommages collatéraux contre-productifs. Voir les actions inconsidérées et/ou illégales qui nous font si mauvaise presse.
Le militantisme c'est plus souvent un coup d'épée dans l'eau, autant dépenser son temps dans une action constructive. Je ne sais pas, ouvrir un restaurant vg qui donne de la visibilité à la possibilité de repas sans viande, ouvrir une chaîne de produit vegan, devenir employé et/ou actionnaire de ce type d'entreprise, faire de la politique. Simplement devenir "puissant", si vous êtes un(e) grand(e), reconnu pour son intelligence, personne ne vous dira que le manque de viande vous rend idiot, vous servirez d'exemple.

Pour aller plus loin je pense que pour promouvoir le vegetal*isme/veganisme il faut une très grande dose de délicatesse et de tact, le militantisme en est rarement capable.

Un autre point, il me paraît peu productif de demander aux puissants de nous prêter un peu de pouvoir pour faire une chose qu'ils ne veulent pas voir arriver.

Avec ce raisonnement qui est le mien, difficile de ne pas ressentir une légère fatigue à la lecture d'une énième apologie du militantisme.
 
yuyu, est-ce que tu as lu beaucoup de bouquins sur le militantisme ?... Non, parce que les bonnes organisations militantes, qui utilisent la documentation et l'expérience existante sur le sujet au niveau international, élaborent aussi des outils de mesure des résultats de leurs actions et tentent de monter des stratégies complètes. Donc elles savent très bien ce qu'elles font pour optimiser les résultats en fonction des moyens dont elles disposent à un instant t. Elles ont également des réflexions sur comment interagir avec les instances poliques, et sur la pertinence de créer un parti ou d'utiliser ceux existants. (Sachant qu'il y a déjà eu des essais de partis animalistes. Y compris en France.)
Et bien sûr, elles varient les types d'action, du mieux possible en fonction des objectifs recherchés. Toutes les actions n'ont pas les mêmes tactiques, les mêmes cibles, les mêmes objectifs.

Ca n'est pas le cas de toutes les organisations militantes, ni de toutes les actions (un certain nombre sont très mal pensées), et le militantisme Français n'est probablement pas le plus efficace (si on fait la somme de toutes les assocs' et les dysfonctionnements, conflits, etc.), mais faut pas non plus faire des généralisations abusives...

Quant aux solutions que tu proposes : Faire de la politique, être riche, être puissant... Oui, d'accord, ben ça, c'est pas du militantisme, hein, c'est juste être DEJA au pouvoir donc faire déjà ce qu'on veut avec la société. En gros, t'as déjà toutes les solutions en main et ton militantisme va consister à claquer des doigts parce que tu es déjà assis sur le trône... Hum...
Et donc si tu as quelques milliers de militants motivés, comme de toute façon tu ne pourras en faire élire qu'une petite dizaine, ceux qui ont fait les bonnes écoles et qui ont les bons parents, tu gâches toutes tes ressources humaines, vu que tu n'as absolument aucune envie de les utiliser et tu leur demandes instamment de ne pas s'exprimer...
D'ailleurs, comment tu crois qu'on se lance en politique ? On se présente aux élections présidentielles et ça y est, c'est gagné ?... Ou alors il y a tout un travail en amont ?... Comment se fait-on élire ?... Par des gens qui ont envie de voter pour nous et pour nos idées, déjà...

Bref, à mon avis, tu as juste une vision extérieure de la chose, et comme tu ne vois pas les résultats immédiats, tu déprimes. C'est normal. Mais en creusant, tu verrais que c'est beaucoup plus complexe que ce que tu imagines, et que les résultats existent.
Accessoirement, tu n'es pas à toi tout seul plus intelligent que la somme de quelques centaines ou milliers de militants en France, donc tu dois bien t'imaginer que les réflexions que tu proposes peuvent aussi se ballader de temps à autre dans la tête des autres...
 
+1 Pers0nne

Pour moi c'est simplement donner de la visibilité au mouvement. On est tout de même 2 millions de végé-e-s en France (plus que les chasseurs !), si on militait tous, on aurait un pouvoir de lobbying aussi voire plus important que les chasseurs-euses (qui eux sont vachement pris en compte par la classe politique).
Effectivement la conversion au cas par cas ça marche dans l'entourage, mais c'est bien plus compliqué quand l'échange est limité à 3 phrases au coin de la rue ou au détour d'un stand. Mais malgré tout je pense que ça marque le simple fait qu'on existe et qu'on le montre.
Et d'un d'un point de vue utilitariste, ça fait incite tout de même pas mal de gens à réduire leur conso (typiquement la campagne stopgavage de l214 qui fait son petit effet sur le français moyen je pense)
Et quand j'entends certains militant-e-s aborder les gens, on sent qu'ils ont vraiment une approche bien rodée, je pense notamment à Brigitte Gothière ou à Sébastien Arsac. Évidemment qu'il ne faut pas balancer l'antispécisme à la tronche de quelqu'un qui n'a même pas entendu parler du végétarisme...
 
Picatau":1yb5sy4f a dit:
Je voudrais savoir ce qui vous colle le spleen ?

-d'avoir mis 34 ans pour ouvrir les yeux sur la realité de notre monde
-de ne pas etre exterieurement la personne que je suis interieurement
-de penser qu'à chaque seconde qui passe, il y a des millions de vie qui s'arretent juste pour nourrir une seule espece, et penser aux autres enfermés dans des boites si petites qu'ils ne peuvent pas étirer leur aile, leur patte etc etc
 
Ne pouvant être spécialiste dans tous les domaines, je me contente dans de nombreux domaines de l'impression qu'ils me renvoient et des maigres connaissances que j'en ai.Le fait est que le militantisme a une mauvaise image pour moi, plus une image de militantisme (hystérique) de rue d'ailleurs. Je suppose qu'une personne moyenne comme moi n'est pas la seule à voir le militantisme comme ça, avoir une mauvaise image pour un truc qui marche mieux avec une bonne image c'est embêtant.
Quand aux solutions que je propose, je propose au quidam moyen de devenir, pas d'être déjà. C'est que ça paraît facile de dire que celui qui a du pouvoir peut faire changer des choses, mais c'est la vérité, donc obtenir du pouvoir est une solutions pour changer soit-même des choses. J'ai effectivement oublier de parler de lobbying (j'ai dû réécrire mon message), mais si on compte tous les militants et leurs associations, ça m'étonnerai que les petites associations est un grand poids en tant que lobby.
Bref à mon avis ma petite vision extérieur de la chose n'est peut-être pas parfaite, mais pas tout à fait fausse.
Je ne porte pas l'intelligence d'un groupe en très haute estime et bien que je vois l’intérêt de certaines actions, je vois aussi le désastre de la personne qui alpague les gens dans la rue et qui fait plus de mal que de bien, voir pire, qui à cause de ça passe dans la presse (scénario catastrophe).
Comme ici n'est pas le sujet, j'ai proposé que quelques solutions généralistes sans développer, comme ça, je n'aurais peut-être pas dû, ça me pose peut-être plus en donneur de leçon que je ne souhaite donner de leçon.
Finalement c'est peut-être le fait de ne pas aimer donner mon pouvoir d'action à un groupe de personne que je ne connais pas et en qui je n'ai pas confiance qui fait si peu aimer le militantisme.

Aller j'ai peut-être été un peu acide, mais ça change un peu, non ?

N'hésitez pas à démonter ce que je dis, voir à essayer de me convaincre du contraire.
 
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