Refuser de la viande, une impolitesse ?

Allez, je m'incruste dans la discussion pour débuter mes pas sur le forum!
Je pense que refuser la viande n'est pas une impolitesse mais une nécessité pour montrer à des personnes non-sensibilisées que les végétariens et végétaliens existent, sont en bonne santé et mangent plein de bonnes choses et bien sûr pour les amener à se questionner sur la souffrance animale, les enjeux écologiques, évidemment politiques, éthiques, la santé...
Ca ouvre des possibilités pour expliquer la démarche (si les gens sont ouverts d'esprit et ne sortent pas le bon vieux "tu manges que de l'herbe") et sinon, si aucune question ne fuse, ça passe en douceur. :)

La situation où l'on va chez quelqu'un sans prévenir au préalable peut occasionner une gêne, un malaise ou un rejet de celui qui invite. Je suis entièrement d'accord avec l'idée de prévenir les personnes chez qui on va manger. C'est respectueux pour lui et pour moi. Quand je vais manger chez quelqu'un, je précise toujours que je suis végétarienne, sans viande, sans poisson. Si mes hôtes sont inquiets de savoir quoi cuisiner, je leur suggère des petits plats simples comme salades, pâtes etc... (ou des gros d'ailleurs miam!).

Chez moi: ben...c'est chez moi, non?! "my ship, my rules" :) Donc, vive les plats végétariens, et s'il y a des végétaliens, c'est végétalien point. Si les gens ne supportent pas de ne pas manger certains aliments, ils n'ont qu'à aller au resto. La plupart du temps, même les plus réticents finissent par avouer qu'ils sont surpris de tout ce qu'on peut manger... (Le V de victoire ahahah :p )

En ce qui concerne les autres cultures/religions: je reste intransigeante! Je vis actuellement au Cambodge, pays bouddhiste theravada, donc différent du bouddhisme tibétain ou vietnamien. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ici le végétarisme n'a pas grand sens. Tout le monde mangent du cadavre, je n'ai jamais rencontré de cambodgiens végétariens et encore moins végétaliens. Les gens me considèrent comme une personne aux moeurs étranges, mais personne n'osera me dire quoique ce soit. J'ai beaucoup moins de difficulté ici qu'en France.

Pour la petite anecdote, il y a 4 ans, j'étais dans la jungle profonde cambodgienne et je me suis retrouvée invitée chez une famille non-khmère, qui pratique l'animisme. Après avoir dû rendre hommage aux esprits en buvant de l'alcool de riz très fort (je bois rarement de l'alcool), quelqu'un a amené un veau. Une massue. Et voilà un sacrifice devant mes yeux écoeurés. Lorsqu'on me proposa de manger pour faire honneur aux esprits (c'était jour de fête exceptionnel pour eux), j'ai refusé. Ils ne parlaient pas khmer, donc aucun échange possible, j'ai décliné poliment avec le sourire et je leur ai montré que je pouvais manger les pousses de bambous cuites. Ca a demandé un peu d'effort pour faire passer le message tranquillement, mais au final, ça a fait rire tout le monde genre "elle est vraiment bizarre l'étrangère!".
 
Je trouve ça beaucoup plus impoli de faire toute une histoire quand on dit qu'on est végétarien que de refuser de la viande, s'il s'agissait d'allergies personne ne trouverait rien à redire... Enfin quoi, on leur enlève pas la viande de LEUR assiette en la refusant dans la notre, si?

Heureusement j'ai pas trop eu ce problème, on se contente de me noyer sous les blagues vaseuses et les faux débats à base de "tu vas finir par plus rien manger" (sous couvert d'humour, oui c'est super drôle de s'entendre répéter 50 fois la même chose)
 
Fipy":6kebg6ck a dit:
Chez moi: ben...c'est chez moi, non?! "my ship, my rules" :) Donc, vive les plats végétariens, et s'il y a des végétaliens, c'est végétalien point. Si les gens ne supportent pas de ne pas manger certains aliments, ils n'ont qu'à aller au resto.

Ouf, je ne suis donc pas la seule ayatollah de la salade si je refuse que l'on amène du cadavre chez moi ! :D
J'ai le même problème que pas mal de gens sur cette discussion, sauf que là c'est avec mes parents que ça coince, au point que j'aurais besoins de l'avis éclairé de végétariens expérimentés en diplomatie : (attention, je suis encore en mode "mavie.com")
Donc, mon père aussi considère comme une grande impolitesse de refuser de manger de la viande, même pour un repas de fête. Au cours de la dernière discussion que j'ai eue avec mes parents, le ton a fini par monter un chouïa, puisque j'ai refusé de "faire un effort" pour le prochain repas de famille qui s'annonce. Mon père considère que puisqu'il fait l'effort de me préparer un plat végétarien, je pourrais faire l'effort de manger de la viande et du foie gras et du poisson de temps en temps. Et aussi, tant qu'on y est, je devrais faire de la viande pour mes invités, ou du moins les laisser amener leur barbaque chez moi. Bien entendu, j'ai dit NIET. Après tout, les omnis en mangent bien, des légumes, donc en quoi est-ce que ça serait différent d'en manger au cours d'une soirée végé?
Réaction de mon paternel : "Hé bien très bien puisque c'est comme ça, nous ne viendrons plus manger chez toi, et je refuse que tu amène tes trucs de végétarien chez moi !" Bon bah..... on se verra plus qu'à l'apéro alors !
Bref, je vis dans une famille de drama-queens. Là j'attends que ça se tasse, mais je me demande ce que je dois faire : est-ce que je dois vraiment laisser tomber les repas chez papa-maman, et ne plus les inviter (c'est moche quand même.... :( ) Sachant que même si ça leur passe et qu'ils me tolèrent à un repas chez eux, ou qu'ils daignent venir chez moi, j'aurais droit éternellement à leurs réflexions en mode "regarde comme nous, nous sommes tolérants, nous acceptons que tu ne mange pas comme nous alors que c'est très très impoli et que tu pourrais faire un effort et que tu gâche l'ambiance....".
Bref, ça vous est déjà arrivé, vous, des gens qui refusent de venir manger chez vous parce que c'est vg???
 
Wanderlust":2a66k2ra a dit:
Fipy":2a66k2ra a dit:
Chez moi: ben...c'est chez moi, non?! "my ship, my rules" :) Donc, vive les plats végétariens, et s'il y a des végétaliens, c'est végétalien point. Si les gens ne supportent pas de ne pas manger certains aliments, ils n'ont qu'à aller au resto.

Ouf, je ne suis donc pas la seule ayatollah de la salade si je refuse que l'on amène du cadavre chez moi ! :D
J'ai le même problème que pas mal de gens sur cette discussion, sauf que là c'est avec mes parents que ça coince, au point que j'aurais besoins de l'avis éclairé de végétariens expérimentés en diplomatie : (attention, je suis encore en mode "mavie.com")
Donc, mon père aussi considère comme une grande impolitesse de refuser de manger de la viande, même pour un repas de fête. Au cours de la dernière discussion que j'ai eue avec mes parents, le ton a fini par monter un chouïa, puisque j'ai refusé de "faire un effort" pour le prochain repas de famille qui s'annonce. Mon père considère que puisqu'il fait l'effort de me préparer un plat végétarien, je pourrais faire l'effort de manger de la viande et du foie gras et du poisson de temps en temps. Et aussi, tant qu'on y est, je devrais faire de la viande pour mes invités, ou du moins les laisser amener leur barbaque chez moi. Bien entendu, j'ai dit NIET. Après tout, les omnis en mangent bien, des légumes, donc en quoi est-ce que ça serait différent d'en manger au cours d'une soirée végé?
Réaction de mon paternel : "Hé bien très bien puisque c'est comme ça, nous ne viendrons plus manger chez toi, et je refuse que tu amène tes trucs de végétarien chez moi !" Bon bah..... on se verra plus qu'à l'apéro alors !
Bref, je vis dans une famille de drama-queens. Là j'attends que ça se tasse, mais je me demande ce que je dois faire : est-ce que je dois vraiment laisser tomber les repas chez papa-maman, et ne plus les inviter (c'est moche quand même.... :( ) Sachant que même si ça leur passe et qu'ils me tolèrent à un repas chez eux, ou qu'ils daignent venir chez moi, j'aurais droit éternellement à leurs réflexions en mode "regarde comme nous, nous sommes tolérants, nous acceptons que tu ne mange pas comme nous alors que c'est très très impoli et que tu pourrais faire un effort et que tu gâche l'ambiance....".
Bref, ça vous est déjà arrivé, vous, des gens qui refusent de venir manger chez vous parce que c'est vg???

Personne ne vient manger chez moi (même pas les amis végés)... Mais il y a 3 ans, j'avais invité 5 ou 6 amis, je leur ai cuisiné du végétarien (pas végétalien), ça n'a pas posé de problème.

Sinon, pour les parents, au passage au végétalisme, j'ai eu droit à une petite crise, mais surtout sur la base de la peur pour ma santé. J'ai donc renvoyé par mails quelques liens de diététique (pas tirés de sites végétariens, mais plutôt des sites pas partisans mais canadiens francophones -plus avancés sur le véganisme-), pour calmer le jeu. Et plus tard, pour bien faire comprendre mes motivations, j'ai renvoyé un autre mail, en expliquant bien que je comprenais que ça soit contraignant de se passer de viande/oeufs/produits laitiers au quotidien, donc je ne peux pas exiger des autres qu'ils en fassent autant, mais en ce qui me concerne, ça fait partie d'une revendication politique, d'une volonté de voir évoluer la société dans son ensemble, donc je suis obligé d'être intransigeant là-dessus. Et au final, ils ont fini par très bien accepter, comprendre (et même me soutenir, et réduire leur propre consommation de produits animaux).
Quand on ne comprend pas qu'il s'agit d'une revendication réelle, rationnelle, et même éthique, c'est logique que le principe de se passer de produits animaux ait du mal à être appréhendé dans le bon sens. Si la motivation n'était que la santé, par exemple, ça serait difficile de rester strict sur les exceptions.
 
Wanderlust... j'ai relu ta présentation, et il me semble que tu as un petit peu de mal à t'affirmer (au moins par rapport au végétarisme).
Pour tes parents, c'est normal qu'ils soient un peu crispés au début, mais dans quelques mois, si tu restes ferme sur tes positions, ça finira par passer. ;)

Y a que mon frère qui refuse de manger chez moi, et de goûter mes plats végé que je prépare chez maman, mais c'est surtout parce qu'il est très difficile, surtout à propos des légumes, pas tellement parce que c'est végétarien. Ca serait un plat exotique, même avec de la viande dans la sauce, il refuserait. Par contre, mes gâteaux, muffins,... il goûte quand même ; c'est pas trop éloigné de ce qu'il connait.
 
Wanderlust":1uw9dy71 a dit:
Donc, mon père aussi considère comme une grande impolitesse de refuser de manger de la viande, même pour un repas de fête. Au cours de la dernière discussion que j'ai eue avec mes parents, le ton a fini par monter un chouïa, puisque j'ai refusé de "faire un effort" pour le prochain repas de famille qui s'annonce. Mon père considère que puisqu'il fait l'effort de me préparer un plat végétarien, je pourrais faire l'effort de manger de la viande et du foie gras et du poisson de temps en temps. Et aussi, tant qu'on y est, je devrais faire de la viande pour mes invités, ou du moins les laisser amener leur barbaque chez moi. Bien entendu, j'ai dit NIET. Après tout, les omnis en mangent bien, des légumes, donc en quoi est-ce que ça serait différent d'en manger au cours d'une soirée végé?

Ah mais non, c'est pas possible de mettre sur le même plan ces deux possibilités car d'un côté, les omnis peuvent très bien se passer de viande sans problème éthique alors que de l'autre, les végés font face à une situation dans laquelle ils sont mis en porte-à-faux car ils ne veulent pas manger de viande par choix éthique.
"Qui peut le plus peut le moins", n'est-ce pas ? l'inverse n'est pas vrai.
Mais c'est dingue, je sens que ce soir, j'ai la rage, je renverrais rembarrer tout le monde après ce foutu reportage de merde de F2. Merde alors, ils nous font chier ces connards de meurtriers viandards...
 
Wanderlust":2543mun5 a dit:
Bref, ça vous est déjà arrivé, vous, des gens qui refusent de venir manger chez vous parce que c'est vg???
Oui, mais c'était une connaissance et pas un membre de la famille. Cela dit, j'avoue, je ne suis pas très famille, une réaction telle que celle de tes parents serait pour moi une excuse pour ne plus y aller :tongue:

Sinon, une "solution" que j'imagine : voir tes parents à d'autres occasions que des repas (pour une balade, des jeux de société, un film...). Ou pour le "goûter" si tu es végétarienne. Si tu es végétalienne, même cette idée devient plus compliquée.

Par contre, contrairement à PersOnne, j'ai l'impression que cela passe moins bien quand j'insiste sur le côté éthique et politique des choses (parce que cela ajoute de la culpabilité chez mes interlocuteurs?)
 
Nurja":30ofwsvf a dit:
Par contre, contrairement à PersOnne, j'ai l'impression que cela passe moins bien quand j'insiste sur le côté éthique et politique des choses (parce que cela ajoute de la culpabilité chez mes interlocuteurs?)
Justement, quand on intègre ça à une réflexion plus globale, collective, en s'y prenant bien on peut passer outre le côté culpabilité. La responsabilité revient à la collectivité, c'est la société entière qui doit changer, faire en sorte d'assumer tout ça. Ce qui est bien plus facile à envisager que d'affronter soi-même tous les bâtons dans les roues que nous met la société pour changer notre comportement. (Même si au final, quand on supporte l'idée de l'abolition de la viande, on a des chances de se retrouver à faire des efforts pour nous conduire au végétarisme, sans même s'en rendre compte.)
 
Tigresse":3itiooe5 a dit:
Wanderlust... j'ai relu ta présentation, et il me semble que tu as un petit peu de mal à t'affirmer (au moins par rapport au végétarisme).
Oui et non : disons que j'essaie d'y aller lentement mais sûrement avec mon entourage. Ils sont au courant de mes convictions, je commence à m'impliquer et à militer IRL, et comme le propose Pers0nne, j'envoie souvent des infos, brochures, mails, articles, etc, aux personnes susceptibles d'être intéressées. Le seul souci c'est que.... ils s'en foutent complètement (dans la majorité des cas, y'en a quand même quelques-uns avec qui il est possible d'avoir une conversation). Pourtant j'essaie bien d'adapter le discours à la personne que j'ai en face, en fonction des convictions de chacun, et je débarque pas en hurlant VIANDE=MEUTRE au moment du repas, hein ! :) Mais concernant mes parents, je pense en effet que l'on va finir par se voir uniquement pour des sorties en "terrain neutre" ; seulement c'est quand même dommage, vu que le repas pris en commun c'est la base de la vie en société, (c'est d'ailleurs pour cela que ça génère autant de crispations...). Bien souvent une soirée au ciné ou une rando se termine par un repas improvisé, c'est toujours plus sympa de terminer comme ça une soirée plutôt que chacun rentre chez soi juste après.

Concernant la culpabilité des personnes à qui l'on met en avant l'argument moral, je pense que ça dépend de la personnalité de celui que l'on a en face, non? Une personne à l'aise dans ses baskets assumera complètement de manger de la viande tout en écoutant son interlocuteur, juste par curiosité, alors que celle qui ne supporte pas que l'on décèle chez elle le moindre défaut ou contradiction criera au scandale dès qu'on lui sortira un argument moral, parce qu'elle se sentira insultée ou du moins prise à défaut. Je me base juste sur ce que j'ai pu voir autour de moi, mais j'ai eu des réactions plutôt positives de la part de personnes que je n'imaginais absolument pas être susceptibles de s'intéresser à la cause animale, et d'autres qui font de grands discours contre la malbouffe et pour l'écologie, mais qui refusent complètement la possibilité de consommer autrement.
 
Wanderlust":7i4cqtrn a dit:
Concernant la culpabilité des personnes à qui l'on met en avant l'argument moral, je pense que ça dépend de la personnalité de celui que l'on a en face, non? Une personne à l'aise dans ses baskets assumera complètement de manger de la viande tout en écoutant son interlocuteur, juste par curiosité, alors que celle qui ne supporte pas que l'on décèle chez elle le moindre défaut ou contradiction criera au scandale dès qu'on lui sortira un argument moral, parce qu'elle se sentira insultée ou du moins prise à défaut. Je me base juste sur ce que j'ai pu voir autour de moi, mais j'ai eu des réactions plutôt positives de la part de personnes que je n'imaginais absolument pas être susceptibles de s'intéresser à la cause animale, et d'autres qui font de grands discours contre la malbouffe et pour l'écologie, mais qui refusent complètement la possibilité de consommer autrement.

Ben c'est quand même plus ou moins une constante. Le débat est éthique, donc si tu envisages une demie seconde qu'il soit justifié, ça va soulever de la culpabilité. Et ça reste vrai quand on est ovo-lacto-végétarien, face à un végane. C'est quasi systématique, même si tu essaies de présenter les choses comme de simples infos, hors jugement.
Typiquement, quelqu'un qui a une réaction violente ou irrationnelle, c'est quelqu'un qui est pris de culpabilité, qui pourrait basculer, même si en même temps il renforce sa position de défense par l'agression. Et quelqu'un qui ne réagit pas, qui déclare que "Tout le monde est libre, alors pourquoi pas.", mais qui n'entre pas dans le débat, c'est quelqu'un qui ne comprend pas le problème.
Même si ce deuxième cas peut aussi surprendre, parce que dès qu'il comprendra le problème, s'il arrive à le comprendre sans se sentir directement visé, vu que lui n'a pas hérissé ses barrières d'orgueil et renforcé ses craintes, il pourra changer beaucoup plus rapidement. Typiquement, le meilleur moyen de lancer la réflexion chez quelqu'un, c'est vraiment de poser le problème clairement, mais sans viser personne en particulier, ou en tout cas pas en visant la personne qui sera amenée à y réfléchir... enfin je crois. (En tout cas, c'est clair que jusqu'à maintenant, les réactions les plus positives, elles me sont vraiment tombées dessus par surprise. Et certaines très décevantes étaient également là où je ne m'y attendais pas vraiment.)
En gros, si on tirait à l'arc... ce qu'on toucherait en premier serait plus souvent en dehors de la cible (ce qui n'empêche pas que pour toucher quelque chose, il faut tirer). Du moins, c'est l'impression que tout ça me donne, pour le moment.

D'où l'intérêt de la revendication de l'abolition, qui dilue la responsabilité de l'interlocuteur dans un projet plus vaste (Tout autant que la consommation de viande dilue la responsabilité de chaque consommateur dans le système global pour se perpétuer.).

Et je dis ça, et en même temps, je suis pas vraiment au top là-dessus, au niveau pratique...
 
Wanderlust: Pour répondre à ta question de savoir si des gens ont déjà refusé de manger chez nous parce qu'on est végé*ien, la réponse est oui pour moi.Il y a plusieurs années, des "copains" (que je ne vois plus ahah), ont été plus que détestables et n'ont pas eu la curiosité de venir goûter :( Mais ces gens-là sont plus évitables que la famille ça va de soit! courage!

Il faut du temps pour s'affirmer face à ceux qui ne connaissent pas le végéta*isme et peuvent renvoyer du négatif face à nos prises de positions. C'est comme si penser par soi-même et avoir une éthique que l'on cherche à appliquer était insupportable pour certains, mais pour la plupart c'est seulement "nouveau". Et la nouveauté, ça dérange, ça questionne là où on n'a pas forcément envie d'aller. C'est humain.
Cela demande des efforts de déconstruire ses schémas socio-culturels: "manger de la viande ça rend fort" "c'est la seule source de protéine" "le lait c'est bon pour les os" etc... ce n'est pas évident pour tout le monde et tout le monde n'en a pas envie. Cependant, pour qu'un discours soit entendu, il faut qu'il y ait écoute réciproque. Si l'autre refuse de nous écouter, nous ne pouvons rien y faire. Ca peut prendre du temps et tu n'es pas sur que tes arguments (qui pourtant relèvent du bon sens) soient entendus, mais qui sait: peut-être qu'un jour?

Je rebondis un peu sur ce que Pers0nne et Wanderlust ont dit à propos des arguments éthiques ou politiques.
Plusieurs personnes omnis/flexi m'ont déjà dit que les végé*iens renvoyaient de l'agressivité et de la culpabilité: ils prendraient la parole avec des arguments forts mais qui ne conduisent qu'à se faire détester à cause du ton employé. Il est évident que le discours végé amène de la passion: nous parlons de souffrance, de cruauté et d'assassinats! Et ces personnes qui critiquent le ton visent très souvent le discours en réalité car ils se sentent désemparés. Il s'agit d'un point de vue nouveau, qu'ils entendent probablement pour la première fois. C'est seulement en s'armant de patience qu'on peut réussir à convaincre quelqu'un que notre position éthique est la seule réaliste.

Tous les végés cependant ne prennent pas un ton moralisateur pour expliquer leur éthique. Savoir s'adapter à son auditoire -qu'il soit personnel ou professionnel-, savoir exposer ces arguments et son point de vue sans offusquer l'autre est un exercice périlleux. Je rejoins Pers0nne sur le point de vue du collectif: exprimer une rhétorique faisant appel au global sans incriminer les individus à qui on s'adresse relève surement de la sagesse.
Encore faut-il savoir comment y parvenir car ce n'est pas parce qu'on a la recette que le gâteau est bon (ok, c'est pas très spirituel cette analogie :tongue: ...)...
 
Fipy":366r1jha a dit:
Je rebondis un peu sur ce que Pers0nne et Wanderlust ont dit à propos des arguments éthiques ou politiques.
Plusieurs personnes omnis/flexi m'ont déjà dit que les végé*iens renvoyaient de l'agressivité et de la culpabilité: ils prendraient la parole avec des arguments forts mais qui ne conduisent qu'à se faire détester à cause du ton employé. Il est évident que le discours végé amène de la passion: nous parlons de souffrance, de cruauté et d'assassinats! Et ces personnes qui critiquent le ton visent très souvent le discours en réalité car ils se sentent désemparés. Il s'agit d'un point de vue nouveau, qu'ils entendent probablement pour la première fois. C'est seulement en s'armant de patience qu'on peut réussir à convaincre quelqu'un que notre position éthique est la seule réaliste.

Tous les végés cependant ne prennent pas un ton moralisateur pour expliquer leur éthique. Savoir s'adapter à son auditoire -qu'il soit personnel ou professionnel-, savoir exposer ces arguments et son point de vue sans offusquer l'autre est un exercice périlleux. Je rejoins Pers0nne sur le point de vue du collectif: exprimer une rhétorique faisant appel au global sans incriminer les individus à qui on s'adresse relève surement de la sagesse.
Encore faut-il savoir comment y parvenir car ce n'est pas parce qu'on a la recette que le gâteau est bon (ok, c'est pas très spirituel cette analogie :tongue: ...)...

Alors voilà un excellent exemple, à mon avis :
www.youtube.com/watch?v=i177-1M63qg

Je n'arrive pas bien à comprendre comment elle s'y prend. Ça vient peut-être des interviewers qui sont déjà relativement ouverts sur la question, ou d'elle qui maîtrise remarquablement le dialogue, mais en tout cas elle expose clairement son argumentaire antispéciste, sans faire de concession, sans rien céder, sans s'enfoncer dans l'émotionnel (la colère, ou au contraire l'amour de son prochain et tout ça), mais sans rabaisser non plus son propre ressenti... Elle explique très bien, et elle est écoutée, ça passe très bien. Elle est très forte, je trouve.
 
Pers0nne":2cyzqnlp a dit:
Alors voilà un excellent exemple, à mon avis :
https://www.youtube.com/watch?v=i177-1M63qg

Je n'arrive pas bien à comprendre comment elle s'y prend. Ça vient peut-être des interviewers qui sont déjà relativement ouverts sur la question, ou d'elle qui maîtrise remarquablement le dialogue, mais en tout cas elle expose clairement son argumentaire antispéciste, sans faire de concession, sans rien céder, sans s'enfoncer dans l'émotionnel (la colère, ou au contraire l'amour de son prochain et tout ça), mais sans rabaisser non plus son propre ressenti... Elle explique très bien, et elle est écoutée, ça passe très bien. Elle est très forte, je trouve.
Elle est calme, on sent qu'elle maîtrise effectivement son sujet et je la trouve très piquante dans ses remarques. Cependant, je ne peux m'empêcher de remarquer quelques petites choses.
Je pense que nous sommes sensibles à ce qu'elle dit et que nous adhérons à son discours parce que nous connaissons et partageons ses arguments et sa prise de position. Mais... Oui, mais! J'imagine quelqu'un qui ne connaît pas le "spécisme", quel effet cela lui fera t'il?
Car ici, un procédé extrêmement courant à la télé est mis en place par les journalistes (surtout le second à qui je mettrai bien une bonne paire de... :cartonR: )

Il s'agit de l'art de couper la parole sans laisser la possibilité de répondre afin de faire défiler une liste de questions préparée avant interview:
exemple numéro 1: "ah ah AH! Je t'ai eu l'antispéciste! Tu viens de dire que l'homme est un animal comme les autres, alors pourquoi on devrait arrêter de bouffer les animaux si nous sommes des animaux comme le lion?". Bide. Le journaliste est surement fier de lui mais ne comprend pas que ce genre d'argument cette femme les connait par coeur et sait déjà comment y répondre...pour peu qu'on lui en laisse l'opportunité, ce qu'il ne fait pas.

Exemple n°2: on ne saura jamais ce qui s'est passé au marché richard lenoir lorsque les policiers sont venus car il lui a magistralement coupé la parole "vous êtes flattée, hein, quand même?! C'est quand même une reconnaissance extraordinaire que des individus en uni-formes avec des pistolets et/ou matraques prennent de leur temps pour votre misérable cause?". Merci de votre intervention monsieur le journaliste, vous avez, une nouvelle fois, récupéré la liberté d'expression à votre compte.

Exemple n°3: la conclusion splendide: "Faut conclure là, Eric, parceque..." (" parce qu'elle nous emmerde avec ses arguments solides que je serais bien incapable de contrer si j'avais le courage de la laisser parler)

Exemple 3 bis (c'est aussi dans la conclusion) Le summum de l'intelligence: " je trouve que vous avez une ressemblance avec panpan le petit lapin dans bambi"... Gratuitement. Comme ça. Avec tout le mépris spéciste (et sexiste, oups je l'ai dit héhé) qui va avec. Et malheureusement, on entendra jamais clairement la répartie de la jeune femme, parce qu'en fait tous ceux qui font l'émission s'en foutent.

Bref, tout ça pour dire, que oui, 1000 fois oui! Je suis d'accord avec toi Pers0nne: elle s'en tire très bien. Par contre, je ne suis pas certaine que les personnes qui découvrent l'anti-spécisme pour la première fois soient sensibles à son argumentaire, pour la simple et bonne raison que personne ne lui laisse l'opportunité de réellement l'exposer. :confus:
 
C'est aussi qqch qui m'a choquée le nombre de fois où elle est interrompue dans ses réponses.
 
Quelque-fois une simple question vaut mieux qu'un long argumentaire...

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=LGrpsZ7BsQA[/youtube]

Refuser de le transformer en magret de A (sa naissance) à Z (le plat prêt à manger) en passant par ses soins, etc, est-ce une impolitesse ?

Sinon pour en revenir à la petite entrevue citée plus haut, je regrette juste que le thème ait été introduit par l'affiche montrée, un brin provoc et un peu fermée. J'aurais trouvé infiniment plus judicieux de voir celle-ci.

254996438_small.jpg


Affiche (et donc thème) qui se prette extrêmement bien au jeu des questions réponses par un éternel "pourquoi" demandant à un approfondissement des choses constant.

exemple : Donc affiche, tout ça, pourquoi ?
-Bin parce que le chat se mange pas, et le cochon est fait pour être mangé !
-Pourquoi ?
-Bin parce qu'on élève des cochons, il y a plus de viande dessus et ça doit être meilleur au gout qu'un chat...
-Pourquoi ?
-C'est un choix qui doit remonter à il y a très longtemps quand nous avons eu besoin de trouver des gibiers suffisamment dociles et avec un bon rendement pour nous nourrir en devenant sédentaires.
-Pourquoi ?
etc...
Avec in fine de probables voire certaines extrémités finalement super arbitraires, voire illogiques, même aux yeux de la personne interrogée... Et plusieurs thèmes parallèles peuvent être empruntés : Pourquoi continuer d'en manger ? Pourquoi cette absence de remise en question ? Pourquoi ce cout du plaisir ? Pourquoi cette progression carnée en effrayante progression ? etc...

Parce qu'au bout d'un moment il adviendra au végés de ne plus avoir à justifier leurs choix, mais aux carnistes de justifier leur immobilisme.
 
Yep! Bien joué le coup du caneton :D

par rapport à l'affiche, ce n'est peut-être pas la mieux choisie en tout cas le journaliste reconnait lui-même que c'est celle qui l'a conduit à aller voir les antispécistes.
Concernant le questionnement par "pourquoi", peut être qu'il peut vite devenir agressif pour la personne à qui on s'adresse selon sa volonté ou non de nous écouter. Dans l'entrevue la défenseuse anti-spéciste n'aurait pu s'y prêter vu que de toutes manières on sait bien que le but de la télé n'est pas d'être un espace de liberté :mmm:
Lorsqu'on refuse la viande, c'est souvent sur le vif, du tac au tac, sans possibilité de s'appuyer sur un visuel. On a donc tout intérêt à avoir en tête quelques bons arguments et réparties pour notre interlocuteur!
Après, il y a toujours la question du ton et c'est vrai que souvent, quand on sent de l'agressivité ou des moqueries de la part de celui-celle qui nous parle, on a un peu envie de lui renvoyer la balle... ce qui nous dessert c'est sur! :tongue:
 
Pour le choix de l'affiche, dans ce genre d'émission, c'est souvent une mise en scène, un scénario... c'est rarement réel. (ça pose un cadre réaliste pour le spectateur qui lui rend le sujet plausible)

Pour le jeu du "pourquoi" il est bien évident qu'il s'agit de le proposer à l'intéressé avant, en lui expliquant la règle simple. Une émission qui passait à la télé comportait un passage avec ce principe, et chaque invité devait s'y plier. :) (me souviens plus du nom, ça passait en pleine nuit, plateau épuré, entrevue souvent intimiste, sur la vie de l'invité -toujours une personne connue-, son travail, ses réflexions, etc...)
 
V3nom":3s3mhnrc a dit:
Pour le choix de l'affiche, dans ce genre d'émission, c'est souvent une mise en scène, un scénario... c'est rarement réel. (ça pose un cadre réaliste pour le spectateur qui lui rend le sujet plausible)

Oh naïve que je suis, c'est vrai! :red:
Bon j'ai pas la télé depuis 15 ans j'ai une excuse :)
 
Moi 10, donc dans 5 ans j'en serais au même point que toi niveau Alzheimer, c'est ça ? :p
 
A peu près.
Bien qu'attention! Chez certains individus ça arrive plus tôt qu'on croit;)
 
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