[Youtube] Véganisme : pourquoi le plus intolérant gagne toujours ?

Balika

Élève des carottes
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Je suis tombé par hasard sur cette vidéo Youtube (11 minutes) de Autodisciple.


L'auteur y expose des idées enrichissantes. Il y parle du confort de la radicalité, des mécanismes qui font qu'une règle d'une minorité peut s'appliquer à l'ensemble d'une population, de l'inefficacité d'une communication paralysante (culpabilisation par les images choquantes), de pourquoi il considère qu'il faut minimiser son identité, etc. Il s'appuie sur l'ouvrage Willpower Instinct de Kelly McGonigal.

Il s'est aussi imposé d'être végane (et sans sucre raffiné ni gluten) pendant 30 jours. Chapeau. 0:)
 
Oui, je l’avais déjà vue, elle est très intéressante.

HS : le gars fait partie de l’équipe qui a défié Youtube, qui voulait édulcorer une interview de Juncker.
« Confier à quelqu’un qui a été le ministre des Finances pendant dix-huit ans du plus grand paradis fiscal en Europe la mission de lutter contre l’évasion fiscale, est-ce que ça serait pas finalement comme désigner chef de police un braqueur de banque ? » :clapclap:


On voit d’ailleurs l’intervieuweuse dans ses vidéos de ses 30 jours de véganisme.

H.
 
Premier truc avec lequel je ne suis pas d'accord avec lui : son exemple de "majorité" de boissons casher "ce qui n'a pas de sens". Bah, si, tu fais que tu casher comme ça ça convient à tout le monde, et du n'as pas besoin de décliner ta boisson en plusieurs recettes, ce qui impose un surcout qui lui, pour le coup, n'as pas de sens fondamentalement.

Pour les cacahuètes et autres, c'est principalement à cause de la peur d'être trainé en justice par des parents parce-que tel enfant, sans même parler d'allergie, a faillit s'étouffer avec. (même phénomène en Chine qui fait que les gens ne se portent même plus secours entre eux)

Pour l'exemple halal, il faut déjà partir du principe que Marène Lapine n'ai pas gonflé les stats pour effrayer son électorat...

Ensuite l'appel de la règle de la minorité elle est quand même très théorique et simpliste selon moi : cela par du principe qu'elle ne va à l'encontre d'aucun intérêt autre, et si "contre-intérêt" il y a, que ces personnes n'ont pas les moyens de lutter contre cette minorité-là. (je ne vais faire à personne l'affront de narrer la chiée de lobby plus ou moins explicitement anti-végé...) ça plus la végéphobie ambiante. (et accessoirement les végétariens "en général" ne le sont pas spécialement pour les animaux, nombreux n'en on pas grand chose à faire d'ailleurs)

En bref : C'est très bien d'être autocritique d'un mouvement (encore qu'il n'en fait pas vraiment partie lui-même, pour changer...), mais passer sous silence toutes les raisons externes à ce mouvement qui font que ce mouvement n'irait "pas assez vite", c'est quand même vachement jeter la responsabilité entière de "l'inefficacité" de ce mouvement sur celui-ci.

En fait j'ai l'impression que ce youtubeur veut réinventer la roue. Son projet d'honnêteté radicale, pareil sur le papier c'est cool, mais ça fait des siècles que les philosophes ont étudié la question et il est admis depuis bien longtemps que dire 100% du temps la vérité ou le fond de sa pensé, c'est absolument pas judicieux ni efficace. (c'est brièvement abordé dans le fumeux fameux Interstellar de Nolan)

Encore une fois son autre exemple de ne pas voler, tuer, etc, ce n'est pas "la règle de la minorité" qui a fait devenir ces règles comme communes, mais la pérennité de la société (donc je dirais plus volontier au contraiure la règle de la majorité) et les instances dirigeantes ayant statuté des règles en lois obligatoires.

Supprimez ces lois demain et au revoir la paix sociale. (même avec ces lois on se paie quand même des viols, des meutres, des agressions et des vols, imaginez 2 secondes sans l'épée de Damoclès des risques liés au non respect de ces lois)

Et puis merde quoi il fout dans le même sac le mouvement végane et les véganes SJW qui critiquent ceux qui ne font pas "assez" d'effort. Rien qu'avec cet argument là (qui est un homme de paille dans toute sa splendeur, un magnifique sophisme) toute sa vidéo ne vaut rien. Etant à l'extérieur de ce mouvement, il a l'impression que "beaucoup de véganes" (dans sa bouche ça sonne comme "une majorité", en tout cas parmis ceux qu'il semble cotoyer) fait des vidéos choquantes, agresse, etc...
Combien sur végéweb font ça ? Pas des masses... (et je pense que végéweb est un peu plus représentatif que les véganes qu'il côtoie) <br /:><:br /> — Le 17 Aoû 2017, 15:59, fusion automatique du message précédent — <br /:><:br /> Et son "essai 30 jours végane, sans gluten, sans sucre"...
30 jours = aucun engagement (ou rien à foutre de la portée politique de ce qu'il a critiqué juste avant)
végane + gluten + sucre = santé individuelle ? (un énième "stress test" pour savoir si c'est viable/facile/pas cher d'être végane ? En 2017 ??)
 
J'ai regardé 3 de ses vidéos : les 30 jours en question (véganes, sans gluten, sans sucre) et 2 sur la drague de rue.

Enormément de choses que je trouve problématiques à chaque fois, notamment une tendance à évacuer les questions sociales au profit d'un point de vue purement personnel. Il évoque à peine l'engagement politique végane et l'évacue car il ne veut pas "moraliser son public" (il peut expliquer son engagement sans moraliser qui que ce soit)

Pour les vidéos de drague de rue, il revient de loin car apparemment il l'é fait pendant 8 ans, allant jusqu'à (bien) gagner sa vie en donnant des conseils. Il s'étend quand même plus de la moitié de la vidéo sur ce qui est "bien" dans la drague de rue, puis explique pourquoi il arrête (en insistant surtout sur son ressentit personnel), et enfin en tout fin, sans trop expliquer, des points de vue

Mais il fait surtout un distinguo (à grands renforts de rushs de conférences, et une entrevue avec Soral T_T) entre drague de rue et harcèlement, sans jamais faire le liens alors qu'il avoue lui-même s'être éloigné de groupes de "drague intelligente" car parce-que ça devenait trop "grand public" ça devenait problématique pour circuler dans l'espace public.

Bref, un attachement encore très grand à son ressentit personnel et son point de vue propre (parfois carrément dépolitisant) quand il est question de sujets de société je trouve...

(j'ai posté de long commentaires sous sa vidéo "30 jours végane sans gluten sans sucre", et "pourquoi j'ai arrêté la drague de rue", j'y ai surement dit de la merde, mais j'y ai exprimé mon ressentit vis à vis de ce que j'ai trouvé à approfondir ou à travailler question discours)
 
En gros j'aimais bien sa chaine avant de découvrir la zet' et me rendre compte qu'il était bourré de biais :)

Sinon c'est quand même pas mal pour découvrir certains livre et principe et aller se faire une idée soit même. Mais comme tout vidéaste il ne faut pas prendre ce qu'il dit pour argent comptant et aller exercer soit même son esprit critique :)
 
Et puis pour revenir sur le titre de la vidéo d'introduction à ce topic : pourquoi les plus intolérants gagnent toujours ?

2 choses qui ont avoir avec le problème de ne pas donner sa propre position, et celui de l'absence de contexte à ses analyses tombées du ciel(*) :

-Fait-il partie de cette masse de personnes qui spontanément considère que l'intolérance est forcément quelque-chose de négatif et donc à éviter/combattre/punir ?

-Dans certains contextes, l'intolérance est un autre terme pour parler de radicalité, d’extrémisme, ces fameux termes qu'on nous balance systématiquement accolé des sujets religieux et terroristes, mais je ne vois toujours pas quelle différence il y a avec un autre terme plutôt perçu comme flatteur : l'intransigeance.

Et du coup, quand il s'agit de luttes contre la peine de mort, la pédophilie, la culture du viol, les violences faites aux femmes, aux personnes racisées, aux animaux, la destruction institutionnalisée de nos écosystèmes, la pollution débridée car elle-même devenue une monnaie alternative... C'est si absurde et "mal" d'être intransigeant ?

Et pourtant dans ces cas de figures, ce sont bel et bien les agents de la très sainte modération et de l'ordre établit en toute tolérance qui gagnent, et depuis des millénaires... (tolérons donc un faible pourcentage de viols, de meurtres, de peines de mort, de pertes, etc)

J'aimerais tellement que dans ces cas de figure les "plus intolérants" gagnent toujours... Mais tellement...

* Comme chez énormément de personnes s'essayant à remettre en question des thèmes fondamentaux, il y a une absence totale de contexte, de cadre d'analyse, de grille de lecture. Juste ce qui est évoqué par la personne qui s'exprime et qui très (trop) souvent va passer de généralisations à cas de figure particuliers (mais simplifié, sinon réducteurs), et sans jamais tellement guider son auditoire pour suivre de quel niveau de lecture il parle, quand il en change, et donc on ne sait jamais vraiment quand il pourrait tendre à trop généraliser, ou au contraire évoquer une tendance forte, ou bien parler d'un fait de société récurent, ou une caricature... (choses plus faciles à glisser mine de rien que ça en a l'air)

Cas d'école sur la question.
 
C'était pendant sa période ou il résumais des livre, donc le contexte c'est seulement ce que dit le livre et son interprétation personnelle :) Ca lui vient pas d'un grosse expérience personnelle ni d'une étude :)
 
Raison de plus pour ne pas faire dans le péremptoire. (surtout sur des sujets où sont point de vue ne peut pas être objectif, genre la drague de rue)
 
Les thématiques sont intéressantes, mais je trouve qu'il verse souvent dans la simplification, voire la bouillie du développement personnel.
Il définit par exemple la littérature comme "un moyen de prendre de bonnes décisions"... https://www.youtube.com/watch?v=6KvIrdWAFwc Tout ramener à une fonction pratique (et surtout à soi) a quelque chose de lassant.
 
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