A la frontière de la tolérance ?

Etoile

Jeune bulbe
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21/1/12
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Bonsoir,

En ouvrant ce sujet, je ne souhaite pas lancer un débat sur la tolérance des VG (il en existe déjà).
En ouvrant ce sujet, je souhaite témoigner, raconter mes problèmes relationnels avec les non-VG, et lire le témoignage d'autres à propos de ce que l'on peut/doit tolérer/demander des autres, en rapport avec notre mode de vie, notre philosophie, nos croyances, et surtout nos émotions.
Et si j'ouvre ce sujet à présent, c'est parce que Zhomme, qui souhaite comme moi devenir vegan, et qui est comme moi végétalien depuis peu, me reproche de plus en plus de devenir intolérante.

Au centre de ces reproches : ce que je suis prête à "autoriser" à notre entourage, lorsque nous sommes ensemble.

Je suis de nature très sensible. Pas pour rien que je me tourne vers une vie vegan : je ne peux pas faire autrement sans être en conflit perpétuel avec moi-même. Le problème il est là : j'ai lu tellement de choses, et surtout, j'ai vu tellement de vidéo portant sur de telles horreurs, qu'à un moment, je ne dormais plus et éclatais en sanglots à tout moment, comme une femme enceinte. Durant cette période, je broyais beaucoup de noir. Devenir vegan était pour moi la seule solution de vivre malgré tout ça. Je suis une "âme sensible", mais je suis bien trop curieuse pour m'arrêter aux alertes du genre "cette vidéo contient des scènes violentes" ou "déconseillé aux âmes sensibles". Et pourtant, je n'ai pas encore osé regarder Earthlings. Je comprendrais que certains ne comprennent pas que je puisse réagir de manière si excessive... Mais même si je me bats contre ça, même si j'essaie de m'endurcir, mon empathie est quelque chose de très contraignant au quotidien, surtout dans notre monde..

Enfin ! Tout ça pour dire qu'à présent je ne vois plus le steak, mais l'animal qu'il a été avant, et le cheminement qu'il a fallu pour qu'il le devienne, sans oublier la peur qu'il a du ressentir, l'incompréhension, la souffrance. Je ne peux plus passer dans le rayon des viandes. Croiser une personne qui porte de la fourrure est une véritable épreuve. Alors forcément, de plus en plus, voir quelqu'un manger de la viande me dégoûte et me déprime.

De ce fait, je souhaitais expliquer à Zhomme, que puisque nous ne sommes pas des personnes qui sortons souvent, et puisque nous mangeons avec nos amis/familles à peu près une fois tous les trois mois, je ne trouvais pas exagéré de leur demander de manger autre chose que de la viande ce soir là... Que techniquement, ca ne devrait pas nous empêcher de passer de bons moments. Je ne leur demande pas de devenir VG, même pas de comprendre notre vie (surtout pour la famille). Seulement de faire passer le plaisir de nous voir avant le plaisir du goût de la viande en bouche.

Il n'est pas de cet avis. Il ne comprend tout bonnement pas mon point de vue. Lui ne voit que l'aspect "emmerdeur" que cela donnera à notre image. Et de ce qu'il dit, déjà qu'on voit pas beaucoup nos amis, là, pour le coup, il est sûr qu'on ne les verra plus du tout...

Demander à notre entourage de se passer de viande en notre compagnie serait-il de l'intolérance ? Suis-je "extrémiste" ? Comment vivez-vous ces repas ? Comment arrivez-vous à vous détachez de ce que vous savez pour vivre au milieu de tout ça ?

Enfin voilà...
 
Etoile":38e21sda a dit:
Au centre de ces reproches : ce que je suis prête à "autoriser" à notre entourage, lorsque nous sommes ensemble.
De ce fait, je souhaitais expliquer à Zhomme, que puisque nous ne sommes pas des personnes qui sortons souvent, et puisque nous mangeons avec nos amis/familles à peu près une fois tous les trois mois, je ne trouvais pas exagéré de leur demander de manger autre chose que de la viande ce soir là... Que techniquement, ca ne devrait pas nous empêcher de passer de bons moments. Je ne leur demande pas de devenir VG, même pas de comprendre notre vie (surtout pour la famille). Seulement de faire passer le plaisir de nous voir avant le plaisir du goût de la viande en bouche.

Il n'est pas de cet avis. Il ne comprend tout bonnement pas mon point de vue. Lui ne voit que l'aspect "emmerdeur" que cela donnera à notre image. Et de ce qu'il dit, déjà qu'on voit pas beaucoup nos amis, là, pour le coup, il est sûr qu'on ne les verra plus du tout...
Demander à notre entourage de se passer de viande en notre compagnie serait-il de l'intolérance ? Suis-je "extrémiste" ? Comment vivez-vous ces repas ? Comment arrivez-vous à vous détachez de ce que vous savez pour vivre au milieu de tout ça ?
Enfin voilà...

Bonsoir Etoile,
Non je ne pense pas que ce soit extrémiste.
En tant que vegan moi même je ne pourrais partager une table où se trouvent des morceaux de cadavres, impossible, donc je comprends que cette éventualité tu ne puisses ni l'accepter ni l'envisager.
De plus cela reste rare comme occasion justement !
On mange, c'est sympa et convivial de se retrouver réunis autour d'une table mais l'important ce sont les personnes qui sont présentes pas les "viandes" qu'il pourront consommer quand bon leur semblera les 364 autres jours de l'année.
Si vous perdez vos amis à cause de ça ce serait triste certes mais peut-être aussi le signe qu'ils n'avaient pas de vrais sentiments d'amitié pour vous en faisant passer un plaisir très ... :mmm: avant les sentiments de respect, compréhension, affection et tout ce qui a pu construire vos liens avant.

Je pense que d'autres membres sont confrontés régulièrement à ce genre de "partage" et pourront aussi te dire comment eux/elles le vivent.

Les quelques personnes de mon entourage n'ont jamais trouvé anormal ou contraignant de manger vegan, pour eux c'est plutôt une occasion de découvrir autre chose mais surtout de se voir et passer une bonne soirée.
Je ne crois pas que cela leur viendrait à l'esprit de m'inviter à un repas où il y aurait de la viande. Ils connaissent mes convictions, je ne l'ai jamais caché d'ailleurs.
Bien possible que je sois extrémiste, je leur fait peut-être peur :p
 
Je n'ai pas de solution à proposer, mais je vais apporter mon témoignage sur la question :

En règle générale, mon mari et moi sommes assez protégés, nous sommes tous deux véganes, sortons peu, ne côtoyons presque que des vg, ou quand nous allons chez des amis omnis, ils préparent vg pour tous... Le seul moment ou nous sommes susceptibles de croiser de la viande, c'est chez mes beaux-parents. Pas tant quand nous allons les voir dans l'année, où on n'en voit pas vraiment en fait, car on mange simplement. Par contre, je me souviens trop de notre premier noël végane (fête dont on se contrefout, mais bon, pour la famille c'est important) pour lequel nous sommes allé chez eux. Bien que nous ayons apporté les amuse-bouche et qu'on nous avait préparé à manger vg spécialement pour nous 2, les 4 omnis autour de la table se sont régalés d'une orgie de cadavres de toutes sortes tout au long du repas. Hé bien, pour tout dire, j'ai passé un très, très mauvais moment. Au début, je me suis dit que c'était parce que c'était mon premier repas d'omni en tant que végane, que peut-être ça me passerait avec le temps, mais depuis je me suis affirmée et je me suis dit que je ne voulais plus vivre ça, tant pis pour noël, je ne peux pas passer un bon moment avec des gens, quels qu'ils soient, si je dois les voir se régaler avec des corps morts. Oui je sais, je suis extrémiste.

Du coup, mon dernier noël végane, pour faciliter les choses, c'est bien tombé c'était un week-end, mes beaux parents sont venus le passer à la maison. Des heures aux fourneaux et week-end sans cruauté pour tout le monde. Après, je ne sais pas comment va se passer le prochain, et bien qu'en février j'appréhende déjà... Pour moi c'est clair et définitif, je ne ferai plus de concession là dessus. Le problème, c'est que mes omnis de beaux-parents ne savent pas (encore) cuisiner vg, mais que noël c'est important...

Tout ça pour dire que le plus simple quand on doit manger avec des omnis, c'est de les inviter à la maison on dans des restaus vg. Sinon, si ils acceptent de cuisiner autrement, seuls ou avec ton aide aux fourneaux, je ne trouve pas excessif de leur demander qu'ils préparent un repas vg pour tout le monde quand ils sont en ta compagnie. Ne serait-ce que pour ne pas faire de différenciation, qu'il n'y ait pas de plat spécifique pour le pénible de service (!). En plus et pour ne rien gâcher, ça leur fera pas de mal.
 
Oulala. Je suis vegan aussi et ça ne me viendrait JAMAIS à l'esprit d'imposer un repas vegan CHEZ mes mes amis ! Je me sens déjà chanceuse quand ils me préparent des petits plats rien que pour moi. Que tu fasses un repas vegan chez toi c'est normal, mais on ne vit pas dans un monde vegan.
Il faut accepter que les gens ne sont pas des connards parce qu'ils mangent de la viande, ou portent du cuir. Ta façon de faire est à mon avis complètement contre-productive. Toi aussi avant tu mangeais de la viande et tu portais des chaussures en cuir. La seule chose intelligente à faire, à mon avis, c'est de répondre aux interrogations que ton engagement suscite, en étant bienveillante et pas culpabilisante. Et si tu te sens l'âme militante, va manifester, participe à des actions.
Mais laisse tes amis comprendre les choses à leur rythme.
 
En tout cas les repas entre amis doivent être une bonne occasion d'en discuter avant, puisque ce qui empêche les gens d'être vegan c'est d'abord qu'on en parle jamais. Ça permet de se faire comprendre, non ?
En fait, à l'instar des relations entre hommes et femmes, les relations entre vegans et non-vegans doivent se comprendre (à mon avis) comme des relations inter-culturelles. Si un iranien m'invitait à une lapidation publique, je refuserais, mais en lui expliquant pourquoi, et en trouvant une solution avec lui...
 
En même temps, celleux qui prônent la tolérance (soit tolérant accepte qu'il y est une putain d'odeur de mort quand tu manges avec les gens, accepte sans broncher des blagues sexistes, fais preuve de tolérance face à ceci ou cela... etc) sont souvent celleux qui sont porteur-ses de trucs horrible.

Je pense qu'on a le droit d'être "extrémiste" même que c'est un devoir de l'être face à toutes les horreurs qui existent. Oui je ne peux pas supporter l'odeur du poisson, oui je ne peux pas blairer les remarques, allusions et blagues sexistes, oui j'ai envie que cette société subisse un profond changement pour arriver à une société totalement égalitaire avec des rapports humains bien plus sains, et? En quel honneur je devrais supporter le monde dans le quel je vis? Tout ce qui est sus-mentionné est juste abobinable, je me demande comment font plein de gens pour accepter sans broncher tout ça. C'est de l'aliénation à ce niveau là.
Il faut être sacrément révolté-e (donc extrémiste) pour vouloir changer les choses. Bah voilà j'ai envie de plein de belles choses pour le monde dans lequel je suis en train d'évoluer, je sais que tout un tas de choses pourrait être radicalement changé. Rien que pour ça je refuse les compromis, les acceptations de trucs incrompéhensible, ok je me fait pas des masses d'ami-es ainsi, ok j'ai plus ma famille qui se fout gentiment de ma pomme (donc de mes idéaux en fait, preuve que ça fait tiquer quand quelqu'un-e dit "et les gens, vous savez ci et ça c'est vraiment pas normal au fond", en gros je fais réfléchir) au lieu de respecter un minimum ce que je dis.
Mais alors? Je ne peux pas tolérer l'intolérable. A ce compte là faudrait enseigner à l'école "oh vous savez le nazisme c'est une idée comme une autre" ou alors qu'on tolère que des cinglé-es, sans aucune critique, disent ouvertement "Les noirs sont inférieurs aux blancs" "les femmes sont faites pour ceci ou cela" "la pédophilie c'est bien" etc... Car ses idées sont nuisibles à d'autres.
Vouloir tout tolérer et à mon sens une profonde bêtise.
 
Frago,
Tu as le droit d'être comme tu es. Tu as le droit de vivre, penser et dire ce que tu estimes bon pour toi.
Tu es idéaliste, et personnellement je ne te considère pas comme utopiste ou pire encore extrémiste.
Saches simplement que chacun ressent, expérimente et apréhende la vie différemment.

Personnellement je suis pour une certaine forme de tolérance, mais pour celà j'ai mené bien des combats, non pas a l' extérieur de moi, mais en moi. j' ai appri a controler ma façon de ressentir émotionnellement pour ne pas être émotionnellement toujours a fleur de peau. Lorsque j'étais enfant a 8ans j' ai été traumatisé par la façon dont ma grand-mère retirait cruellement la vie d' un lapin. C'était insupportable, j'ai criée, je me suis sauvée. Ma grand-mère se l' ai repprochée longtemps, et pourtant elle n'a pas changé sa façon de vivre. J'ai toujours compris que tous les êtres humains ne ressentent pas la souffrance des animaux, ainsi que la souffrance des autres êtres humains de la mêmse façon.

Alors je me suis dit que si je voullais survivre dans ce monde il fallait que j' apprenne a comprendre l'incompréhensif. Pas a l' excuser mais a le comprendre.

Frago, restes toi même, et continue tes combats.
Même si parfois des personnes comme moi pensent différemment de toi, ce n' est pas pour te heurter. Considère celà comme des échanges, des façons de voir différentes et qui ne porteront pas forcément a de grandes conséquences. Du moins je l'espère ;)
 
Bonsoir,

Merci beaucoup pour vos réponses, vos témoignages, vos avis. Je vais tentais d'éclaircir mes pensées, car de ce que j'ai lu de certaines réponses, je crois que je passe pour plus stricte que je ne le suis.

Il ne s'agissait pas pour moi d'une volonté d'imposer mon mode de vie vegan à mon entourage, amis, ou famille. Non, clairement, s'ils n'en veulent pas, si ca ne les intéresse pas, et bien tant pis. Je n'ai pas la force morale nécessaire pour militer auprès de mes proches, car l'on sait qu'on n'est jamais vu à notre juste valeur dans notre famille. Cela ne m'empêchera pas, je pense, de militer à d'autres occasion. La question était surtout de connaître les possibilités de compréhension de mon entourage. Car après tout, si je ne mange plus de viande, ce n'est pas parce que son goût n'est pas en accord avec le mien ou parce que j'en suis alergique, mais bien parce que je suis consciente de la vie que ca avait été et qu'on a retiré. Cela m'affecte particulièrement. Et je ne parle pas de colère, de révolte, même si en mon fort intérieur il y en a, je parle essentiellement de tristesse.

Est-ce si difficile à le faire comprendre aux non-vg ? Naturellement, je devine que la réponse n'a que peu de rapport avec leur alimentation, mais bien plus avec leur éducation, leur capacité à la compréhension, à la compassion. Je ne leur demande pas de devenir vg. A quelque part, ce que je souhaite, c'est qu'il me préserve, qu'ils ne m'imposent pas une vision qui me fera souffrir. A quelque part, c'est ça, l'amitié, non ?.. Je comprends que ce soit plus compliqué avec la famille.

Je souligne en exemple.
Je vis provisoirement chez ma mère. Elle n'est pas vg, et même si elle mange peu de viande, il ne me viendrai jamais à l'idée de lui interdire d'en manger tant que je vis chez elle. Je l'accepte. Je m'efforce de ne pas regarder, de ne pas respirer, voilà tout. Comme elle considère la viande comme un accompagnement, et non comme le centre de son plat, cela va.
Par contre, lorsque l'autre soir ma soeur et mon beau frère ont débarqués sans prévenir avec l'envie de manger une grillade avec ma mère, ils ont eu beau nous prévoir du tofu, et des rouleaux de printemps.. Je n'ai pas pu. Je suis allée manger dehors. Rien qu'à l'idée de voir autant de viande, de la sentir griller, je n'avais pas la force de rester, encore moins pour manger du tofu trempé dans le jus de la viande.. Naturellement, ils n'ont pas compris, ont dit que j'avais beaucoup changé, que je devenais extrémiste, tout ça, tout ça...
Mais là encore, je n'ai pas demandé à ce qu'ils changent de menu. Je suis partie, voilà tout.
 
Etoile":vlzf70rz a dit:
Il ne s'agissait pas pour moi d'une volonté d'imposer mon mode de vie vegan à mon entourage, amis, ou famille. Non, clairement, s'ils n'en veulent pas, si ca ne les intéresse pas, et bien tant pis. Je n'ai pas la force morale nécessaire pour militer auprès de mes proches, car l'on sait qu'on n'est jamais vu à notre juste valeur dans notre famille. Cela ne m'empêchera pas, je pense, de militer à d'autres occasion. La question était surtout de connaître les possibilités de compréhension de mon entourage. Car après tout, si je ne mange plus de viande, ce n'est pas parce que son goût n'est pas en accord avec le mien ou parce que j'en suis allergique, mais bien parce que je suis consciente de la vie que ca avait été et qu'on a retiré. Cela m'affecte particulièrement. Et je ne parle pas de colère, de révolte, même si en mon fort intérieur il y en a, je parle essentiellement de tristesse.
Il n'est en effet pas question d'imposer ton veganisme mais qu'on le respecte ce n'est pas la même chose. Cela fait partie de toi, de ce que tu es (devenue), de ce qui te touche et t'interpelle ni plus ni moins et cela a de la valeur.

Est-ce si difficile à le faire comprendre aux non-vg ? Naturellement, je devine que la réponse n'a que peu de rapport avec leur alimentation, mais bien plus avec leur éducation, leur capacité à la compréhension, à la compassion. Je ne leur demande pas de devenir vg. A quelque part, ce que je souhaite, c'est qu'il me préserve, qu'ils ne m'imposent pas une vision qui me fera souffrir. A quelque part, c'est ça, l'amitié, non ?.. Je comprends que ce soit plus compliqué avec la famille.
Tes souhaits sont légitimes et parfaitement normaux et humains. Je ne crois pas que quand on aime vraiment on désire voir la personne qui nous est proche souffrir.

Je souligne en exemple.
Je vis provisoirement chez ma mère. Elle n'est pas vg, et même si elle mange peu de viande, il ne me viendrai jamais à l'idée de lui interdire d'en manger tant que je vis chez elle. Je l'accep. Je m'efforce de ne pas regarder, de ne pas respirer, voilà tout. Comme elle considère la viande comme un accompagnement, et non comme le centre de son plat, cela va.
Cela me semble normal aussi, ta mère étant chez elle elle est censée faire et agir comme bon lui semble et il serait mal venu de trouver à y redire...
Si elle abordait le sujet tu pourrais lui en parler bien sûr et peut-être tenter de temps à autres de lui proposer un repas sans viande, c'est toujours dans le domaine du possible, ça peu s'envisager sans avoir le sentiment d'empiéter sur sa liberté .

Par contre, lorsque l'autre soir ma soeur et mon beau frère ont débarqués sans prévenir avec l'envie de manger une grillade avec ma mère, ils ont eu beau nous prévoir du tofu, et des rouleaux de printemps.. Je n'ai pas pu. Je suis allée manger dehors. Rien qu'à l'idée de voir autant de viande, de la sentir griller, je n'avais pas la force de rester, encore moins pour manger du tofu trempé dans le jus de la viande.. Naturellement, ils n'ont pas compris, ont dit que j'avais beaucoup changé, que je devenais extrémiste, tout ça, tout ça... Mais là encore, je n'ai pas demandé à ce qu'ils changent de menu. Je suis partie, voilà tout.
Imagines un instant que vous soyez dans un autre pays avec ta soeur et ton beau-frère, vous êtes conviés à un repas au cours duquel on vous sert du chien car chez eux ils ne font pas de différence entre les animaux et consomment indifféremment ce qu'ils ont.
Je pense que ta famille ne pourrait pas un seul instant envisager d'avaler la chair d'un chien que eux considèrent bien entendu comme animal de compagnie n'est-ce-pas ?
Seraient-ils devenus intolérants, auraient-ils changé tout à coup pour autant, ne seraient-ils plus des personnes dignes de respect et de compréhension ?
Je gage par ailleurs que les hôtes de ce repas seraient probablement les premiers à comprendre et respecter vos arguments vous empêchant de manger cette viande-là et n'en prendraient pas ombrage.
Alors ? Pourquoi les humains ont-ils décidé un jour que certains animaux auraient le droit de vivre, pour certains en leur compagnie, et pas les autres ?
Après avoir réduit à l'esclavage une partie de la race humaine, ce besoin de décider, une fois de plus, quelles "espèces" ont le droit de vivre, de les servir, d'être torturés, exploités ... Encore et toujours des êtres sans défense.
Les humains et leur besoin de domination cruel.
Non, ce n'est pas intolérant de refuser l'intolérable.
Tous ne sont pas prêts à entendre.
Quelque part ton choix les confronte à des réalités qu'ils préfèrent oblitérer pour bien des raisons, c'est peut-être cela qui dérange sans qu'ils n'en soient vraiment conscients.
En nous renvoyant à des termes durs tels que intolérance, extrémisme, les autres tentent de nous renvoyer leur propre malaise, leur culpabilité.
Il te faudra du temps pour qu'ils acceptent que ton choix est respectable.
Refuser d'assister à un repas composé de cadavres n'est pas extrémiste, c'est rester en cohérence avec son choix et son éthique.
 
Etoile":278mpcjn a dit:
Refuser d'assister à un repas composé de cadavres n'est pas extrémiste, c'est rester en cohérence avec son choix et son éthique.

Je suis un peu surprise, de cette dernière phrase. Je n'ai jamais été choquée de voir de la viande à table, du moment que moi je ne participe pas au massacre, je me sens cohérente.
Je suis même parfaitement capable de cuisiner de la viande s'il le fallait, (chose que je fais régulièrement lorsque je suis invitée chez mes parents qui ne sont pas au courant de mon choix). Par contre il est hors de question d'en acheter, là je refuse. Je me dis qu'ils ont acheté de la viande, c'est trop tard, ils ont participé au commerce et je ne vois pas l'intérêt de gâcher la viande en la cuisinant mal, je préfère la sublimer.

A se demander si contrairement à Etoile je ne suis pas assez extrémiste ?

Je n'ai jamais imposé quoi que ce soit et c'est comme ça que certains de mes amis se sont décidés à ne pas consommer de viande en ma présence. Je suppose que l'impact est plus fort et durable quand le déclic vient d'eux "Ça me gêne qu'on ne mange pas la même chose et qu'elle soit à part alors je fais l'effort" plutôt que si ça avait été forcé.
 
Hello,
je comprend bien ton extrème sensibilité devant les animaux morts que ton entourage ingurgite en toute indifférence. Effectivement, c'est triste. Surtout venant de personnes qu'on apprécie, et même que, paradoxalement, on trouve gentils et ouverts dans d'autres situations que le repas.
Ta soeur estime certainement avoir fait un effort en te proposant du tofu et vu ta réaction, ça l'a probablement froissée. Il lui faut du temps pour comprendre. Surtout si ton végétalisme est récent.
Par rapport à ça, une partie d'entre nous est déja heureux quand on a prévu quelque chose pour eux à bouffer lors d'un repas, et ne doivent pas se contenter des patates. Donc, positive et dis -toi que ton entourage a déja fait un premier pas dans la bonne direction ;)
Pour tes amis, concevoir un repas "de grande occasion" sans viande, ça peut paraitre compliqué, voire insurmontable. Donc si tu veux qu'il n'y ait pas de viande à table, tu as intérêt à préciser que tu viendras aider, voire que tu apporteras certains ingrédients moins faciles à trouver. Après, ce genre de repas végétarien entre amis, ça peut être très chouette en comité restreint (maxi 5-6 personnes que t'apprécies vraiment), mais probablement + difficile à faire passer dans un grand groupe
 
Pew":grwv77mn a dit:
Je suis même parfaitement capable de cuisiner de la viande s'il le fallait, (chose que je fais régulièrement lorsque je suis invitée chez mes parents qui ne sont pas au courant de mon choix). Par contre il est hors de question d'en acheter, là je refuse. Je me dis qu'ils ont acheté de la viande, c'est trop tard, ils ont participé au commerce et je ne vois pas l'intérêt de gâcher la viande en la cuisinant mal, je préfère la sublimer.

Je suis surpris de cette phrase, car même si je supporte de voir de la viande dans les assiettes d'autres personnes, il n'est pas question de la cuisiner pour autrui. Comment fais-tu vis-à-vis de tes parents, tu cuisines mais tu ne manges pas ?
 
Je suis un peu partagée sur ce sujet (accepter avec le sourire et cuisiner de la viande, j'avoue que j'aurais du mal...mais je ne suis jamais partie non plus d'un repas de famille à cause de l'odeur de viande).

Mais d'expérience, je trouve que la meilleure méthode est d'être très clair(e). Je n'étais pas là au moment du repas mais d'après ce que tu dis sur ta sensibilité, je pense qu'il est possible que tu aies trop voulu ménager la sensibilité des gens autour de toi et qu'au final ils n'aient pas bien compris tes convictions, et que ce n'est qu'au moment où tu es partie que tu leur as envoyé le premier signal clair. Si c'est ça, ils ont en plus dû te trouver soupe au lait, à piquer une crise sans prévenir.
 
Pew":3j1kyy17 a dit:
Je suis même parfaitement capable de cuisiner de la viande s'il le fallait, (chose que je fais régulièrement lorsque je suis invitée chez mes parents qui ne sont pas au courant de mon choix). Par contre il est hors de question d'en acheter, là je refuse. Je me dis qu'ils ont acheté de la viande, c'est trop tard, ils ont participé au commerce et je ne vois pas l'intérêt de gâcher la viande en la cuisinant mal, je préfère la sublimer.

D'un côté je comprends que tu ne veuilles pas jeter la viande mais, de l'autre en cuisinant de la viande en fait c'est comme si tu acceptais quand même de participer à ce commerce. Tu ne te sens pas en contradiction avec toi-même quand tu cuisines ?
 
Tout d'abord je prie Etoile de m'excuser si le topic dévie un tant soit peu mais j'aimerais réagir sur le commentaire de Pew :)

Pew":1ncaha5u a dit:
Etoile":1ncaha5u a dit:
Refuser d'assister à un repas composé de cadavres n'est pas extrémiste, c'est rester en cohérence avec son choix et son éthique.

Je suis un peu surprise, de cette dernière phrase. Je n'ai jamais été choquée de voir de la viande à table, du moment que moi je ne participe pas au massacre, je me sens cohérente.
Je ne crois pas que nous ayons la même définition de ce mot. Je suis vegan et assister à un repas composé de cadavres va complètement à l'encontre de mes convitions et de mon éthique.
Je suis même parfaitement capable de cuisiner de la viande s'il le fallait, (chose que je fais régulièrement lorsque je suis invitée chez mes parents qui ne sont pas au courant de mon choix). Par contre il est hors de question d'en acheter, là je refuse. Je me dis qu'ils ont acheté de la viande, c'est trop tard, ils ont participé au commerce et je ne vois pas l'intérêt de gâcher la viande en la cuisinant mal, je préfère la sublimer.
J'ignore les raisons pour lesquelles tes parents ne savent pas que tu es végétarienne. En revanche, je pense que le fait de continuer à leur cuisiner des "produits" que toi même tu ne consommes plus n'est pas logique. Cela ne me semble pas être la meilleure solution si tu désires qu'ils puissent comprendre ton choix un jour... Pourquoi continuer ce jeu de dupes, cacher ton végétarisme, ce n'est ni un crime ni une abomination que je sache ?
Quant à "sublimer" des morceaux de cadavres ... :mmm:
Ca me fait penser aux gens qui disent "toute façon ils sont déjà morts, alors pourquoi gaspiller ? Le mal est fait ..."
Je crois qu'on pourra reparler de cohérence quand de ton côté tu pourras assumer avec tes proches ;)
A se demander si contrairement à Etoile je ne suis pas assez extrémiste ?
Je mettrai cette phrase peu appropriée sur le compte d'une comparaison pour ma part mais il n'en reste pas moins que tous ces termes : intolérance, extrémisme, sectaire etc sont très blessants pour ceux/celles qui en sont l'objet.
Je n'ai jamais imposé quoi que ce soit et c'est comme ça que certains de mes amis se sont décidés à ne pas consommer de viande en ma présence. Je suppose que l'impact est plus fort et durable quand le déclic vient d'eux "Ça me gêne qu'on ne mange pas la même chose et qu'elle soit à part alors je fais l'effort" plutôt que si ça avait été forcé.
Encore une fois, il n'est pas question d'imposer nos convictions mais de les faire respecter. Elles sont plus que respectables et n'ont rien à voir avec la contrainte.
Forcer ? Faut-il donc se forcer pour essayer de comprendre, avoir de la compassion, accepter nos limites, nos différences, nos convictions et notre engagement vis à vis d'êtres sans défense... où se trouve donc la profondeur, la sincérité d'une relation dans ce cas ? :mmm:
 
J'avais expliqué dans mon message de présentation que je ne souhaitais pas en parler autour de moi car j'avais déjà été la cible de plus ou moins gentilles moqueries, et que n'étant absolument pas portée au conflit, je préfère ne pas m'étendre sur le sujet avec des gens qui, je sais, ne feront pas ou peu d'effort pour comprendre.

Tout d'abord, je refuse d'appeler cela "des morceaux de cadavres", certes, la viande est un morceau de cadavre, tout comme le coeur, le foi.. Pourtant on ne dit pas "j'attends une greffe d'un morceau de cadavre". Je ne veux pas qu'on le dise pour moi, je ne le dirai pour personne. Je trouve le terme "chair animale" bien plus approprié.

Je te fais penser aux gens qui disent "oui le mal est fait alors pourquoi gâcher ?" parce que oui, je fais partie de ces gens là. Il est clair pour moi, qu'à partir du moment où [Insérer le terme au choix : cadavre, viande, chair..] est dans une casserole, je ne vais pas l'asperger de liquide vaisselle en hurlant à qui veut l'entendre que c'est dégueulasse de faire ça. L'animal est mort, quel est le choix le plus judicieux ? Tout balancer ? Nous n'auront pas tous la même réponse.

Je tiens à préciser que quand je dis "sublimer", ce n'est évidemment pas de mon point de vue. Ca ne me fait pas plaisir de cuisiner de la chair, ça m'attriste, mais ça ne me fera pas pleurer non plus. Et je ne pense pourtant pas avoir un coeur de pierre.

Je ne me sens pas en contradiction avec ce que je pense, je me bats contre la souffrance faite aux animaux, mais je crois qu'il faut prendre les choses en amont. Imposer mon choix aux personnes qui ont déjà de la chair dans leur frigo ça ne sert à rien, le problème vient de plus haut, alors certes, s'il n'y avait pas demande, il y aurait moins d'offre, les choses sont tout de même plus subtiles que ça.

J'ai une amie qui a eu des enfants, beaucoup. Pourtant je pense que ce n'est pas une si bonne chose que ça, vu l'avenir qu'on leur prépare (pollution, cancer, chômage, guerre...), je ne lui ai jamais dis "tes enfants je veux plus les voir!"
Le rapprochement peut paraître superfétatoire et inopportun, mais on arrive globalement à la même idée : tes choix ne sont pas les miens, on coupe une partie des liens qui nous unissent. Et bien non, moi je refuse, je serai toujours capable de prendre mon repas avec des omni et jamais je ne demanderai à ce qu'on s'adapte pour moi.

Quant au terme "extrêmiste" que j'ai utilisé, il n'était en aucun cas destiné à qualifier Etoile, le mot était mal choisi j'en conviens. Je suis juste étonnée d'être aussi "différente" ? et des réactions que je provoque.
 
Mais par exemple, si il y a du fromage à table ça pose problème aussi ? Ce n'est pas plus éthique que la viande, tu dois être du même avis que moi puisque tu es vegan, DarkCobalt. Où est-ce qu'on met la limite dans ces cas là ?
Je trouve ça absurde dans la mesure où ne vit pas dans un monde vegan et que de toute façon, où qu'on aille, les gens mangeront de la viande, des œufs, et se tartineront de crème L'Oréal. Tu arrêtes donc de parler aux gens qui utilisent des produits testés sur les animaux ? Et si la vaisselle a été lavée avec du Paic Citron ? La viande c'est un symbole, c'est tout. Je ne vois pas où est la cohérence à refuser d'assister à un repas où il y a des gens qui mangent de la viande.
Quand je suis invitée à un dîner où on a fait des plats vegan pour moi (et dont tout le monde profite) et qu'à côté il y a un bol avec des rondelles de saucisson, je ne tape pas mon scandale, même si je vois aussi le cochon derrière le saucisson. Par contre, si la question de mon véganisme vient sur le tapis, je suis très claire, et j'explique volontiers pourquoi je ne consomme pas de produits animaux. C'est la discussion qui est importante.
 
Je pense qu'un végétalien refusera tout autant de cuisiner un plat avec du fromage ou encore du miel, tout comme un végétarien devrait refuser de toucher de la chair animale (si vous n'arrivez pas encore à dire cadavre). C'est vraiment le minimum de la cohérence.

Après, supporter l'odeur de la viande grillée, où tout simplement la vue d'une rondelle de saucisson, d'un verre de lait, d'un pot de miel, d'une veste en cuir, c'est toujours cohérent, même si on peut y voir un degrés différent.

Où placer la frontière de la tolérance là dedans ? C'est le sujet de cette discussion, j'ai pas de réponse précise, mais un végétarien qui cuisine de la viande... pas croyable !
 
@ Pew :
Je te prie de m'excuser si mes propos t'ont blessée et je pense que tes raisons quelles qu'elles soient sont respectables et te regardent.
Il est évident que chacun(e) a un degré de tolérance différent et mon questionnement allait dans ce sens.
Je connais et parle bien entendu avec des omnis qui me respectent pour ce que je suis et non pour ce que je mange. Je ne leur ai rien imposé , jamais, c'est simplement d'eux-même qu'ils ont estimé que ne pas manger devant moi ce qu'ils peuvent consommer le reste du temps et autant de fois qu'ils le désirent ne leur porterait aucun préjudice et ils ne se sont pas forcés crois-moi ;)
J'ai toujours parlé très librement de mon véganisme il est vrai et je ne rencontre pas de problèmes (comme d'autres) avec les personnes que je cotoie.
En revanche, si je ne pense pas que les autres doivent s'adapter à tes convictions, il me semble juste et équilibré que l'inverse soit vrai aussi.
Bonne suite quoiqu'il en soit Pew et je te souhaite de pouvoir vivre ton végétarisme en toute sérénité avec ton entourage.
 
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