abattage au CO

Je ne jette pas tout dans le raisonnement. Je dis juste que ce n'est vraiment pas ma priorité. Et que je crains que nos bonnes intentions ne fassent, au final, plus de tort que de bien.
 
Le fait que les souffrances des autres causées par d'autres ne soient pas ma priorité me semble un raisonnement qui ne tient pas si nous considérons que nous avons le devoir d'être solidaire et/ou que nous rejetons le spécisme.

Je m'efforce de ne pas faire de mal directement et indirectement mais cela ne m'empêche pas de considérer que les souffrances ressenties par d'autres sans que j'en sois directement responsables, ces souffrances me semblent tout aussi digne de considération.

Mais ce que tu dis (d'après ma compréhension hein !)c'est que tu estimes être responsables des souffrances que l'espèce humaine fait subir. Et que les souffrances que les autres espèces se font entre elles, et bien c'est un problème oui mais d'abord essayons de balayer devant notre porte.
Autrement dit à une même souffrance tu vas accorder plus de considération à celle qui est causée par des humains et accorder une moindre considération pour celles qui ne sont pas causées par l'espèce humaine. Mais pourquoi ce retour du critère espèce pour considérer les souffrances ou ne pas le faire ? En quoi ce critère "espèce" est il pertinent ? Et en quoi n'est ce pas du spécisme que de ré introduire le critère espèce comme un critère pertinent pour considérer ou non les souffrances des autres ?
 
Moi je le voyais pas en terme de différences entre espèces mais plutot en terme de responsabilité directe de ses actes et d'intégrité. La souffrance des autres m'importe, et je pense plus efficace d'essayer d'agir sur ce dont je suis (de près ou de loin) responsable. Puis le meurtre gratuit et inutile me paraît plus important à abolir que le meurtre au nom de la survie, sur lequel on a beaucoup plus difficilement prise, autant du point de vue du concept que solutions dans la vie pratique.. et beaucoup moins de légitimité à remettre en cause.
Oui, je m'identifie dans l'Humanité, ses erreurs, ses bons choix... ses qualités, ses défauts... Autant que je m'identifie comme français, moins de 30 ans, en situation précaire, ou autres détails qui me définissent. Je pense pas que ça fasse de moi un spéciste facho nationaliste anti-vieux anti-riche.
 
Tant que "penser" aux problèmes futurs n'amènent pas à l'inaction face aux problèmes présents, je comprends pas trop le souci. C'est ce qu'on fait dans la vie de tous les jours non ?
 
Le fossoyeur de topic a encore frappé ^^

Je me permet de répondre à ce fil concernant un point précis qui est de mon point de vue un nœud de débat inextricable et cyclique, même ici.

C'est l'idée de "nature", avec ici le fait de savoir si oui ou non on doit (ou juste le droit) d'interférer dans "les cycles naturels de la vie", ou s'il faut mettre des réserves sous cloche pour que rien n'y bouge par l'action (ou l'absence d'action) de la main humaine.

Ce débat est sans fin, et sans parler du fait qu'effectivement si c'est dans une todolist, c'est tellement loin dans l'échelle des priorités (à mon avis) qu'on a pas trop à s'en soucier à l'heure actuelle à part réparer nos conneries (ou pas, rien que cette question fait débat au sein même des associations écologiques). Il est sans fin de part son sujet-même : "la nature", qui est et restera un concept, où chacun y mettra plus ou moi_ns rationnellement ce qui l'arrange, et, s'il est construit en partie par des faits tangibles, ces mêmes faits sont eux-même changeants et on ne peut moins stables. (sans parler de termes fondamentaux comme "espèce" qui changent au fil des époques également)

Ajoutez à cela que les plus grands chercheurs eux-même ont du mal à définir si l'humain fait ou non partie de la nature, question à laquelle chacun répondra là aussi comme ça l’arrange, et qui dans les fait ne permettra pas d'effacer tout ce que l'humain a pu faire, en bien comme en mal. (ces notions de bien et mal étant infiniment subjectives, pour changer...)

Bref, je pense qu'il faut vraiment en finir avec ces notions plus que casse-gueule de "nature", "naturel", "cycle naturel" et autre termes vaguement sacrés, qui sont surtout un moyen pratique (par abus de langage, finement hérité d'époque obscurantistes, hélas) de nommer une réalité R à un instant T de la vie sur cette planète (et je n'ai donné que 2 variables là, je suis gentil), et se reposer sur des termes plus scientifiques que ça comme l'observation de souffrances causées, la qualité de vie des individus, la pérennité des espèces (même si cette question là aussi est un vaste débat), car je crois intimement qu'à continuer à employer de termes reposant sur une idée aussi plurielle que "la nature", c'est aller au devant du jour où je ne sais quel comité d'auto-proclamés experts décrèteront que l'humain et tout ce qu'il fait "fait partie de la nature" et que par extention, les abattoirs et ce qu'il s'y passe est tout aussi "naturel" et donc "légitime" (et "légitimement" à préserver) que les pièges des araignées ou les stratégies de chasse en groupe des lions.

(et accessoirement, repartir dans un entre-soi intellectuel homo-centré où les grands oubliés seront encore une fois toujours les mêmes)
 
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