Adolescence et homosexualité: Les étranges conseils du Dico des filles

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yapuka":2dy4kqy7 a dit:
Je me demande si les hétéro (comme c'est mon cas) sont hétéros parce qu'ils ont été élevés comme ça (un peu comme le carnisme en fait) et que ce schéma est intégré dans le mode de pensée.
Je pense que c'est le cas de plein de gens, oui, vu la culture hétéro-normée dans laquelle on baigne et que ça permet de mettre plus de femmes à disposition des hommes (d'ailleurs au 19e en Angleterre il y avait un aspect d'une loi qui interdisait formellement de mentionner l'homosexualitté féminine en toute circonstance pour ne pas leur donner de "mauvaises" idées).
 
monsidlateci":3ayhvgo6 a dit:
J'ai du mal à croire qu'on soit hétéro, homo ou bi, je pense jsute que parfois on est attiré par une personne, parfois par d'autres et qu'on tire des conclusions du fait des caractéristiques de cette personne

Madhuri":3ayhvgo6 a dit:
Effectivement Numa, mais il me semble que la tendance à décrire les choses en termes d'identité plutôt que de pratiques ne s'applique pas seulement à la sexualité. C'est peut-être dû à une approche médicale, on étudie l'individu, on a donc des normes qui correspondent à l'individu sain et si on part du principe qu'un individu sain n'a que des pratiques hétérosexuelles (c'était du moins le point de vue de la médecine il y a quelques décennies encore =p), alors "être sain" = "être hétérosexuel", n'avoir aucune envie d'avoir des pratiques homosexuelles.

yapuka":3ayhvgo6 a dit:
On a tendance dans notre socièté à catégoriser les choses ou les gens (ce qui en soit est humain) mais surtout à les réduire uniquement à ladite catégorie. Effectivement, c'est plutôt là qu'est le problème.

Cela regroupe ce que je voulais dire, merci a vous. :)
 
yapuka":2hq66upd a dit:
Je me demande si les hétéro (comme c'est mon cas) sont hétéros parce qu'ils ont été élevés comme ça (un peu comme le carnisme en fait) et que ce schéma est intégré dans le mode de pensée.

si je peux expliquer "mon cas": jai été elevée dans une famille totalement hétéro, sans jamais avoir eu de contacts ni de près ni de loin avec des gays et-ou lesbiennes. Et pourtant, aussi loin que je me souvienne, je suis lesbienne !
Rien ni personne n'aurait pu changer cela.

Donc je pense sincerement qu'à l'inverse, si javais été elevée, admettons par 2 hommes, je suis sure que si javais eu le ressenti d'etre hetero, jaurais construit ma vie comme cela.

Apres c'est mon exprerience perso. Peut etre que ca dépend aussi du caractère de chacun. (ce qui expliquerait sans doute que certains "refoulent" pendant des années pour s'apercevoir de l'évidence) ché pas, c'est ma théorie ^^
 
En fait, le sujet est complexe justement parce qu'il y a une norme plus ou moins imposée, l'hétérosexualité, et que certains s'y conforment sans doute parce que c'est plus simple de rester dans la norme. Mais il y a pourtant des homos purs et durs qui ne se sentent jamais attirés par les personnes du sexe opposé, du coup ça ne semble pas être juste une histoire de norme qui irait à l'encontre d'une nature bisexuelle de l'humanité.
Même si pour certains, le sexe de l'autre est juste une variable parmi d'autres, ça reste néanmoins un critère insurmontable pour beaucoup de gens, contrairement à d'autres critères sur lesquels se fondent les préférences. On peut ne pas être attiré par les cheveux blonds/bruns/roux, les tatouages, les gros seins ou que sais-je encore, c'est rarement rhédibitoire, alors que le sexe de la personne, oui (sauf pour les bi, bien sûr).
On peut donc se demander ce qu'il y a de si important dans le critère du sexe, et si c'est une question de sexe ou de genre d'ailleurs. Est-ce qu'on est attirés par les hommes/les femmes en tant que sexe ou en temps que genre ? Est-ce que ça dépend selon les gens ?

Personnellement, j'ai pas la réponse.
 
snoopyne":34nrb89e a dit:
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Suffit de faire un ptit up de temps en temps Snoopyne :D

Sinon concernant la discussion. Je ne pense pas que nos éducations, vécus, relations, traumas, etc, nous "forcent" (ou pas toutes) à vivre (ou subir) une sexualité précise, mais plutôt à nous forger des concepts exclusifs.
Du genre "si je suis ça" (soit par suivit traditionnel, ou rebélion, peu importe), alors je ne suis pas ceci.

ça rejoint ma citation de cet anthropologue (je crois) qui disait que d'ici quelques décennies, il ne devrait plus y avoir de véritables "caractéristiques" de sexualité, mais juste "la sexualité" dans un concept plus large et libre, et surtout propre à chacun et finalement n'engageant que chacun. Ce qui n'est pas encore réglé aujourd'hui, comme si la sexualité de chacun était l'affaire de tous... Le privé rendu public. (c'est politique et une affaire de taux de fécondité nationale, avec le spectre et mythe de l'invasion arabe, donc pleinement raciste en plus d'être homophobe, j'en suis certain)

Sinon je rejoins madhuri concernant le fait de nommer les choses pour leur accorder réalité sociale, et non segmenter les relations. C'est juste que notre société occidentale s'attache aux différences comme devant être des problèmes relationnels, alors qu'ils sont un gage de variété des plus saines. C'est le boulot de la mondialisation : uniformiser les gens, en faire des clients clones interchangeables à l'infini, idem pour la langue unique, pratique pour ne faire plus qu'une campagne de pub anglophone dans le monde entier.
 
Je suis d'accord sur le fait que les catégories "homosexuel" et "hétérosexuel" n'ont rien de naturelles et que je préférerais vivre dans un monde merveilleux ou l'on aurait plus besoin d'utiliser ces mots. Où le sexe ou le genre d'une personne serait juste un critère d'attirance comme un autre, important pour certain-e-s et pas pour d'autres.
Je suis d'accord aussi que le langage est important et qu'il a un impact sur la perception que l'on a de la réalité.
Pourtant je ne suis pas sûre que changer le vocabulaire efface complètement les catégories que les gens ont dans la tête. Surtout que tant qu'on continuera à apprendre aux enfants des contes à base de princesses et de princes ils continueront à considerer l'hétérosexualité comme la norme. La norme n'a pas de nom. C'est quand elle commence à être remise en question qu'on lui donne un nom, en même temps qu'on donne un nom à l'alternative à cette norme.

Il me semble qu'aux États Unis le mot "race" est utilisé pour décrire une réalité sociale sans rapport avec la biologie. Il est utilisé notamment pour faire des statistiques. Ça aide pour constater l'existence du racisme d'une manière un peu plus tangible que l'impression des personnes racisées. En France les autorités se refusent à faire des statistiques ethniques. Chez nous on ne voit pas les couleurs… en théorie. Parce que madame et monsieur tout le monde eux ils ne se gênent pas pour classer les individus dans des grands sacs avec plein de caractéristiques inévitablement déduites de leurs tronches (et parfois les gens ne se rendent pas compte de leur propres préjugés). Et quand ces gens là sont DRH ou flics ça pose des problèmes. En France il n'y a pas de race, on est tous une grande et belle famille et il n'y a pas de plafond de verre pour les gens qui ne sont pas caucasiens… en tout cas personne ne peut en prouver l'existence. :rolleyes:
Ce dont j'ai peur c'est que ça soit pareil si on se prive du mot "homosexuel". Comment on fait pour se rendre compte si le taux de suicide chez les jeunes homosexuels augmente ou diminue si ceux-ci n'existent pas ?


yapuka":1ma3whth a dit:
Je me demande si les hétéro (comme c'est mon cas) sont hétéros parce qu'ils ont été élevés comme ça (un peu comme le carnisme en fait) et que ce schéma est intégré dans le mode de pensée.
Ça dépend des gens. Si on regarde la société dans son ensemble on remarque que l'hétérosexualité est beaucoup plus courante et ça, à mon sens, il est évident que c'est social. L'attirance hétérosexuelle étant présentée aux enfants comme normale la plupart d'entre eux ne vont pas se poser plus de questions que ça si ils la ressentent en grandissant. Je pense qu'on interprète pas de la même façon tous les petits détails qu'on remarque chez les autres, tous les petits ressentis qu'on peut avoir en fonction de la personne pour qui on les a. Quand on voit quelque chose qui nous plait chez une personne du même sexe on va avoir tendance à se dire que ça ne veut rien dire ou que c'est parce qu'on a de l'affection pour la personne, etc. La même chose pour une personne du sexe opposée on va l'interpréter comme voulant dire qu'on est attiré-e. Tous ça peut même se passer à un niveau ou l'on en a pas conscience. Mais bon, nous sommes nombreux sur cette terre et il est inévitable que les individus réagissent à cette norme de manières variées. Après tout on a tous plus ou moins la capacité à faire une distinction entre ce qu'on trouve beau ou pas chez tous les individus. Ça me paraît normal que chez certain-e-s l'attirance homosexuelle soit trop forte pour être repoussée dans un coin de leur cerveau. C'est un peut la proportion irreductible de la population qui va resister à la norme. Cette proportion irréductible, je pense qu'elle existe pour toute les normes. On repète à tous le monde pendant toute leur enfance qu'un truc est vrai et à la fin on se retrouve avec une majorité de la population qui croit effectivement que ce truc est vrai, mais pas tout le monde. Donc certaines personnes développent malgré tout des attirances homosexuelles qu'elles ne peuvent pas ignorer. Et certaines sont en plus incapables de ressentir de l'attirance pour les personnes du sexe opposé. Et la plupart de ces personnes font déjà tous les efforts qu'elles peuvent pour rentrer dans la norme et pour se convaincre que finalement, si, elles sont amoureuses de machin-e du sexe opposé, mais ça ne marche pas. À mon avis c'est de là que vient l'idée qu'il est impossible de choisir son orientation sexuelle. Les personnes qui restent après l'écrémage et qui se considèrent comme homosexuelle malgré la norme hétérosexuelle sont justement souvent celles qui n'avaient absolument pas le choix. Je pense que si la norme était inversée on obtiendrait le même résultat mais dans le sens contraire : genre 10% d'hétéros, quelques bisexuel-le-s et une majorité d'homos. Et, dans notre société actuellement, je pense que de nombreuses personnes pourraient potentiellement faire des choix qui puisse mener à terme à changer l'attirance qu'elles ressentent. Au moins le choix de se poser des questions. Mais ce choix existe beaucoup plus du côté des hétéros qui n'ont jamais trop eu à s'interroger par rapport à leur orientation sexuelle que du côté des homos qui ont souvent déjà essayé de rentrer dans la norme sans y parvenir.
 
Autant je suis complètement en faveur d'une refonte de la langue pour tenir compte de la composante féminine qui est pour moitié de la population. Autant je ne pense pas que ce soit judicieux de changer quoi que ce soit concernant les qualificatifs liés aux sexualités. C'est surtout une question d'éducation sociale de mon point de vue.

Ces mots sont des outils, on ne peut pas reprocher à un marteau d'avoir servit à fracasser le crâne de quelqu'un.

+1000 concernant les stats de suicides. (Durkheim serait content ^^)

Concernant la construction de l'attirance sexuelle, je crois que c'est comme à peu près tous les gouts, on commence dans la vie en singeant nos parents et entourage, la télé, etc... On repère ce qui est "normal", et implicitement on s'interdit tout ce qui nous est invisible. Ou bien on nourrit un jardin secret inavouable, en réaction à des situations favorables ou non... jusqu'à un évènement x
Après le vécu et les traumas (et le besoin de survivre) peut nous faire changer volontairement, comme une porte de sortie, un échappatoire. (je pense réellement qu'il existe dans le même ordre de "puissance" des préférences inconscientes que d'autres -potentiellement les mêmes- qu'on a sciemment construit soi-même)
 
V3nom":3tc0tkqz a dit:
Concernant la construction de l'attirance sexuelle, je crois que c'est comme à peu près tous les gouts, on commence dans la vie en singeant nos parents et entourage, la télé, etc... On repère ce qui est "normal", et implicitement on s'interdit tout ce qui nous est invisible. Ou bien on nourrit un jardin secret inavouable, en réaction à des situations favorables ou non... jusqu'à un évènement x
Après le vécu et les traumas (et le besoin de survivre) peut nous faire changer volontairement, comme une porte de sortie, un échappatoire. (je pense réellement qu'il existe dans le même ordre de "puissance" des préférences inconscientes que d'autres -potentiellement les mêmes- qu'on a sciemment construit soi-même)

C'est fort possible oui.
C'est vrai que je m'interroge parce que je n'ai jamais au grand jamais été attirée par une autre femme (je ne peux parler que de mon cas personnel forcément puisque je ne suis pas dans la tête des autres) et je me demande si avec une éducation moins normée (pourtant mes parents étaient des gens ouverts mais il se trouve qu'ils n'avaient pas d'amis homo ou bi qui auraient pu me faire connaître une autre possibilité) j'aurais pu regarder une femme comme une partenaire potentielle.
 
En fait je pense que s'il devait y avoir un... "caractère" de vie à détacher du reste en tant que pièce maitresse de ce qui sera le socle de nos vies à tous, c'est bien l'endroit où l'on nait, la localité, famille, environnement et relations qui en découlent tissent immancablement le canevas sur lequel nos brodont nos représentations, notre morale et in fine nos choix, eux plutôt orientés par la façon dont on aura perçu cet environnement et nos réactions vis à vis de ce qu'on subit comme pression.
Et ça vaut pour tout, véganisme, coupe de cheveux et collection de cuillères à soupe aussi.

ça fleure la lapalissade mais bon, le fait est...
 
V3nom":3k8mncxy a dit:
snoopyne":3k8mncxy a dit:
Déterrage de topic pour vous faire connaitre une BD sur le thème du coming-out : 4 histoires (un coming-out Lesbien, un coming-out Gay, un coming-out Bi et un coming-out Trans).

Si ça vous intéresse de soutenir ce projet, rendez-vous là : http://www.kisskissbankbank.com/fr/proj ... out-en-bd/

Suffit de faire un ptit up de temps en temps Snoopyne :D
Voilà je suis le conseil de V3 nom... UP ! :) (plus que 4 jours pour boucler le budget...)
 
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