article sur retour à la viande

guiguixx1

Jeune bulbe
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Bonjour,

Je ne suis pas sûr d'être dans la bonne partie du forum. Merci de déplacer ce poste si il aurait mieux sa place ailleurs.

Je suis tombé sur cet article: https://www.psychologytoday.com/blog/an ... n-meat-why

Bien que cet article a l'air assez scientifique, avec des pourcentages, diagrammes, .... les résultats m'étonnent trop et je doute donc de sa fiabilité.

Qu'en pensez-vous?
 
Je ne sais pas exactement le niveau de fiabilité de ce site, mais c'est pas la première fois que je vois ces chiffres, ils reviennent de manière assez récurrente, donc j'aurais tendance à les croire. Mais pour être tout à fit honnête, je m'en fous un peu ! ^^
 
Je les trouves assez "gros" et ça dépend de ce que tu catégorises végétarien (on compte ceux qui mangent du poisson ? du jambon ?), végan (pareil que précédemment).
De la durée du régime, 1 jours ? 1 mois, 1 an ?
Je suis une espèce rare, je connais irl beaucoup de végés, dont des membres de ma famille (mes parents sont décédés, mais ma tante est toujours végé).
On va dire que ceux que je connais, c'est plus l'inverse, 20% de gens lâche et le reste sont des vieux végés ^^.
 
J'ai survolé cet article, mais j'avais déjà lu ces chiffres il y a environ un an. Grosso modo 80% des végétariens reviennent à la viande en moins de six mois/1 an. C'est difficile à entendre et admettre, d'autant plus que c'est démoralisant et démotivant, et donc dissonance cognitive, tout ça... Mais tant qu'on n'a pas d'autre étude qui donne un résultat différent, on est bien obligé de prendre ces données comme (probablement) valides.

Et je ne suis pas spécialement étonné, en vérité, après réflexion. Il y a tellement de critères pour définir le végétarisme/véganisme, et c'est quand même une restriction assez forte. (Concrètement, quelqu'un qui mange de la viande une fois par mois pour ne pas blesser ses hôtes n'est pas végétarien, par exemple.). La pression sociale, l'omniprésence de la viande, les conflits avec autrui, le refus de juger ses proches, la difficulté à évoluer l'impact réel de son choix alimentaire, etc. sont autant de raisons pour se remettre à manger de la viande, sans pour autant changer d'opinion quant aux arguments du végétarisme, voire véganisme. (Pas dans l'immédiat, en tout cas. Mais après, sur la durée, la pression sociale peut aussi ré-endormir les convictions morales... Expérience de Asch et tout ça...)

Après, ça n'empêche que les arguments du végétarisme, du véganisme, de l'antispécisme se font de mieux en mieux entendre et comprendre, que les alternatives végétariennes et véganes (ouvertement vues/vendues/produites comme des alternatives) se développe, qu'il est probable malgré tout que le nombre de végés augmente (même si ça reste lent), et que la tendance à la diminution de consommation touche de plus en plus de monde aussi. (Quand on regarde les courbes officielles de consommation de viande, au niveau national en tout cas, c'est ce qu'en déduisent les industriels. On est en phase décroissante depuis quelques années. Au niveau mondial, c'est un autre problème...)

Et il est probable aussi que ce chiffre de 80% d'abandons diminuera à mesure que l'offre végé/végane sera de plus en plus disponible. Puisque ça sera de plus en plus facile de rester végé.

Mais pour moi, ça serait surtout un argument pour appuyer la revendication de l'abolition de la viande, en tant que projet politique qui doit être considéré par la société entière (institutions, gouvernement, etc.) plus que comme pratique alimentaire personnelle qui ne concerne que les consommateurs.
Le fait que la revendication ne se manifeste pas immédiatement et à 100% dans la pratique quotidienne de tous/toutes celles et ceux qui acceptent/eraient de la soutenir n'est pas forcément un problème insurmontable en soi. C'est même quelque chose d'assez commun à toutes les revendications politiques (La majorité des citoyens qui sont favorables à un projet politique ne sont pas des militants qui y consacrent leur temps ni leur énergie au quotidien. Mais c'est suffisant pour que le projet soit envisageable puis réalisé.)

(Je renvoie une fois de plus vers ces articles/blogs :
http://www.cahiers-antispecistes.org/sp ... article363
http://abolitionduveganisme.blogspot.fr ... chive.html
http://meat-abolition.org/fr/faq
Et même ça : https://medium.com/@Animaliste/perdre-d ... .7p3kf79e8 )
 
C'est donc bien de très jeunes végés, des tentatives donc. Je comprends mieux les chiffres. Le plus dure c'est la première année (vu les échos de nos membres). Si tu n'es pas aidé, soutenue, forcément tu peux pas y arriver (vu que la moitié savent pas se nourrir correctement avant de démarrer), et qu'ils mangent mal (on a tous vu des newbies juste enlever la viande et le poisson, et plouff finir malade...).
C'est clair que pour faire baisser ce chiffre, il faut de l'information, qui n'existe pas ailleurs que dans les milieux spécialisés, (la preuve les 3/4 des nouveaux ne vont pas d'eux même sur le site sur le végétarisme.).
Faut un lobby plus puissant ^^
 
Je ne sais pas. Dans l'exemple d'intro, la fille de l'autrice était végétarienne depuis 18 ans.

Mais quand on lit les explications :
One of my daughters recently asked me for suggestions on types of meat she might enjoy. I was shocked. A vegetarian for nearly 18 years, she has always found meat, well, icky.
I stopped eating meat when I was 13. I told my mom and dad that my decision was based on animal welfare and the high carbon footprint of meat. But the truth is that while I theoretically cared about animals and the planet, mostly I just wanted to be different. I lived in a small Southern town where it was more common to see the image of Jesus in a piece of toast than encounter a real live vegetarian. So while my motives weren’t entirely pure, giving up meat certainly made me different: Population of Cullowhee, NC: 9,427 meat eaters and 1 vegetarian.

For the next 17 years, I ate grains, produce, legumes, and fake meat products like those Morningstar bacon strips that have a lower nutritional value than cat food. And for the next 17 years, it seemed like I was always hungry no matter how large my bowl of beans and rice. Even worse than constant hunger, I didn't seem to enjoy food the way other people did. Eating was a chore, like folding laundry or paying bills, but even more annoying because if I didn't do it I would die. I was sick of being hungry, I was sick of beans and rice, and so at the age of 31, I have made a decision: I will try and become a meat-eater.

Ce qui est intéressant, c'est que c'est le père qui est choqué par la décision de sa fille, alors qu'il n'a pas l'air d'être végétarien. Donc quelque part, ça signifie qu'il comprend et partage les arguments pour le végétarisme, sans l'être lui-même. (Je me trompe peut-être, ça n'est pas très clair.)

Ensuite, l'explication qui est donnée par la fille :
And for the next 17 years, it seemed like I was always hungry no matter how large my bowl of beans and rice.
Je ne vois pas comment on peut avoir toujours faim, quelle que soit la quantité qu'on mange... Moi, personnellement, quand je me prends de grosses assiettes de riz/pâtes/lentilles ou quoi que ce soit, vient un moment où je ne peux plus rien avaler. Donc soit elle se restraignait, soit c'est complètement psychologique.
Et je penche pour la deuxième possibilité quand je lis ça :
Even worse than constant hunger, I didn't seem to enjoy food the way other people did.
C'est le comportement de autres, l'impression que les autres mangent mieux, font moins d'efforts pour choisir leur nourriture, et ne se posent aucune contrainte, qui lui donnaient l'impression qu'ils prenaient plus de plaisir avec leur nourriture. (Et de toute façon, le goût est complètement psychologique, évidemment... La couleur, l'ambiance, l'état d'esprit : Tout peut changer le goût de ce qu'on mange, en tout cas notre appréciation du goût. Pas mal d'expériences le prouvent.)

Et surtout :
Post script: In reality, my daughter was not the only vegetarian in her home town when she was a kid. And today she is still a reluctant omnivore. The truth is that she does not like meat very much -- but we did eat a sausage and mushroom pizza for dinner last night.

Donc elle s'est convaincue que la viande lui manquait, qu'elle prenait moins de plaisir en s'en privant, alors qu'elle n'aime même pas ça... Et de la même manière, elle a probablement cherché à rationnaliser son retour à la viande en s'imaginant que ses raisons initiales n'étaient pas objectives mais purement égocentriques. (Mais quand bien même elle aurait eu des raisons égocentriques, ça ne devrait pas enlever la valeur des arguments qu'elle sait objectifs...)
Mais la vérité, c'est qu'elle est retournée à la viande sous l'effet de la pression sociale, l'omniprésence de la viande partout autour d'elle, l'impression de se créer une contrainte inutile que les autres n'ont pas, l'herbe plus verte du voisin... Enfin bref, la pression sociale (au sens large : ça ne passe pas forcément pas les mots et les remarques directes).
 
Pour compléter ce que tu dis, c'est vrai que les chiffres qu'on a sont que 8 végétariens sur 10 renoncent.
Ce qu'on oublie dans ces chiffres, c'est que la raison principale est la pression sociale.
Ce qui est donc le cas dans la situation de l'auteur.

Voilà, c'était mon grain de sel.
 
Je pense qu on choisis d être végétarien mais cela ne dois pas être vécu comme une restriction ou une privation. Il faut gardé se que l on défend ( les animaux) . Et bien franchement quand on le fais en bonne conscience on a pas de manque .
 
And for the next 17 years, it seemed like I was always hungry no matter how large my bowl of beans and rice.

Je trouve cette partie intéressante, je crois que ni elle, ni un autre membre de sa famille n'a vraiment fait d'efforts pour trouver des recettes végétariennes décentes. Personnellement, je trouve que surtout la cuisines asiatique et africaine offrent des plats qui rassasient beaucoup, même après une assiette.

Bien sûr, si on pense qu'être végétarien ou végan veut dire qu'on peut uniquement manger des légumes crus et du riz sans sauce, il n'est pas trop difficile de comprendre la décision de recommencer avec la viande.

Cela me rappelle une chose que ma partenaire m'a dit il y a quelque jours. Vu qu'elle est prof, elle mange aussi à la cantine de son école, qui offre un plat végé chaque jour. Mais là aussi, les gens ne font que peu d'efforts pour trouver des recettes originales. Habituellement, c'est du riz ou des nouilles avec des légumes bouillis à mort et des dés de tofu nature sans marinade ni rien. Sous cette optique, même les curieux omnivores qui se laissent tenter par ce menu penseront que les végétariens sont un peu fous s'il ne mangent que de cette façon tous les jours...
 
Je me permet de faire remonter ce topic car il y a des éléments inconnus dans cette statistique. (même si ça fait un moment que je ne l'ai pas recroisée, mais ce n'est pas une raison pour ne pas prévoir)

J'en vois 3 d'emblée :

:caillou: Cette statistique unique (84% des végétariens ET véganes) englobe de façon très confortable non seulement tous les vég R/L/N, mais aussi (surtout ?) toutes les raisons / motivations pour le devenir.

Un exemple tout bête : Des personnes qui passent momentanément par un régime appelé (et j'insiste sur la notion "appelé") végétarien pour maigrir ? Ici dès le début il s'agit de recommencer à manger de la viande une fois finit. L'article nous évoque par le témoignage qui suit un échec, mais je suis convaincu que nombre de végétarismes entrepris dès le début dans une optique temporaire auront pu être transformés en "ha ouai maintenant que j'y pense, c'était tout faible et pas bien pendant" à postériori.
(j'en ai lut je ne sais pas combien des comme celui-là il y a quelques années)

Un autre, évoqué plus haut : Toutes les personnes qui auront répondu "ouai j'ai testé végé moi aussi" , alors qu'elles mangeaient encore du poisson, ou du lapin le dimanche en famille, ou ne considérait même pas les jambon, lardons et rillettes comme de la "viande". Essayer de réduire c'est bien, ça n'en fait pas un régime à comptabiliser dans une statistique "végétarienne" pour autant à mon avis.

Quoi qu'il en soit, quand une statistique s'annonce d'emblée comme démontrant soit disant par A+B à quel point un mouvement de lutte serait bidon, j'ai toute confiance en l'intégrité de la personne qui l'aura menée pour ne pas être trop regardant envers ce qui pourrait gonfler de façon que passablement honnête les chiffres.

:caillou: Ensuite il n'y a aucune information concernant les proportions : Dans ces 84%, c'est quoi ? 50% de végés et 50% de véganes ? 87% de végés et 13% de véganes ? ça peut sembler futile comme distinction mais je suis intimement persuadé que la résistance aux pressions n'est pas la même entre végés et véganes, entre autre parce-que le degré d'implication est différent (on change sa vie de façon bien plus drastique en devenant végane que végétarien), mais aussi potentiellement pour des raisons de motivations.

J'ai tendance à penser qu'il y a une proportion nettement supérieure de personnes qui deviennent véganes pour des êtres autres qu'elles-mêmes que des personnes végétariennes (devenir végane pour des raisons diététiques ou santé n'a que peu de raison d'être), l'engagement est alors lui aussi potentiellement bien différent.
Quand on change juste pour soi, on a sa conscience également que pour soi, du coup si on abandonne, on n'a pas en plus la possible culpabilité de "laisser" tomber autre que soit (les animaux non humains, les humains exploités dans le circuit alimentaire, la pollution, que sais-je)
Du coup je pense qu'on est plus facilement enclin à céder face aux pressions qu'on connait tous en tant que végétarien, surtout si on l'est devenu que pour soi, que végane, surtout si on l'est devenu pour d'autres que soi.

:caillou: Enfin, et c'est là que c'est potentiellement le plus fourbe pour tous y comprit l'auteur de cette étude : c'est un psychologue. A moins d'avoir mené une étude de terrain et avoir été financé pour, il va se contenter de la mener à son échelle tout en travaillant, soit, sur ses patients. S'il ne voit que des végétariens (ici j'inclu vgR/L/N) qui viennent le voir en tant que patients, c'est qu'ils ont forcément des problèmes, que ce soit à propos du végétarisme ou pas (et là peu importe en fait), et comme ce végétarisme fait très probablement partie des points sur lesquels l'entourage fait pression sur le patient, c'est aussi un élément facile à supprimer : suffit de remanger de la viande pour être soulagé de ce poids là.

La question qui me vient là tout de suite c'est : Quid des végétariens qui vont suffisamment bien pour ne pas aller voir ce psy ? Ils sont comptabilisés dans cette statistique ?
Je m'avance, là, mais je ne serais pas surpris que lui et tous ses lecteurs du coup soient ici victimes d'un TRÈS classique biais de scientifique trop centré sur sa spécialité, et qui pourtant courre encore massivement les rues.

J'avais eu exactement la même critique envers JPVegan (anciennement JPBacman pour ceux qui s'en souviennent ^^), à propos de son mépris exacerbé envers à peu près tous les humains... Il bossait depuis des années à la BAC et me soutenait que de voir à longueur de journées depuis des années ce qu'il appelait lui-même la lie de l'humanité était représentatif de l'humanité entière...

Quand on met en avant quelque-chose, volontairement ou non, on masque le reste. Il est parfois crucial d'essayer de voir ce qu'on ne veut pas (ou oublie involontairement) montrer. L'arbre qui cache la forêt, tout ça...
 
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