Je me permet de faire remonter ce topic car il y a des éléments inconnus dans cette statistique. (même si ça fait un moment que je ne l'ai pas recroisée, mais ce n'est pas une raison pour ne pas prévoir)
J'en vois 3 d'emblée :
Cette statistique unique (84% des végétariens ET véganes) englobe de façon très confortable non seulement tous les vég R/L/N, mais aussi (surtout ?) toutes les raisons / motivations pour le devenir.
Un exemple tout bête : Des personnes qui passent
momentanément par un régime appelé (et j'insiste sur la notion "appelé") végétarien pour maigrir ? Ici dès le début il s'agit de recommencer à manger de la viande une fois finit. L'article nous évoque par le témoignage qui suit un échec, mais je suis convaincu que nombre de végétarismes entrepris dès le début dans une optique temporaire auront pu être transformés en
"ha ouai maintenant que j'y pense, c'était tout faible et pas bien pendant" à postériori.
(j'en ai lut je ne sais pas combien des comme celui-là il y a quelques années)
Un autre, évoqué plus haut : Toutes les personnes qui auront répondu
"ouai j'ai testé végé moi aussi" , alors qu'elles mangeaient encore du poisson, ou du lapin le dimanche en famille, ou ne considérait même pas les jambon, lardons et rillettes comme de la "viande". Essayer de réduire c'est bien, ça n'en fait pas un régime à comptabiliser dans une statistique "végétarienne" pour autant à mon avis.
Quoi qu'il en soit, quand une statistique s'annonce d'emblée comme démontrant soit disant par A+B à quel point un mouvement de lutte serait bidon, j'ai toute confiance en l'intégrité de la personne qui l'aura menée pour ne pas être trop regardant envers ce qui pourrait gonfler de façon que passablement honnête les chiffres.
Ensuite il n'y a aucune information concernant les proportions : Dans ces 84%, c'est quoi ? 50% de végés et 50% de véganes ? 87% de végés et 13% de véganes ? ça peut sembler futile comme distinction mais je suis intimement persuadé que la résistance aux pressions n'est pas la même entre végés et véganes, entre autre parce-que le degré d'implication est différent (on change sa vie de façon bien plus drastique en devenant végane que végétarien), mais aussi potentiellement pour des raisons de motivations.
J'ai tendance à penser qu'il y a une proportion nettement supérieure de personnes qui deviennent véganes pour des êtres autres qu'elles-mêmes que des personnes végétariennes (devenir végane pour des raisons diététiques ou santé n'a que peu de raison d'être), l'engagement est alors lui aussi potentiellement bien différent.
Quand on change juste pour soi, on a sa conscience également que pour soi, du coup si on abandonne, on n'a pas en plus la possible culpabilité de "laisser" tomber autre que soit (les animaux non humains, les humains exploités dans le circuit alimentaire, la pollution, que sais-je)
Du coup je pense qu'on est plus facilement enclin à céder face aux pressions qu'on connait tous en tant que végétarien, surtout si on l'est devenu que pour soi, que végane, surtout si on l'est devenu pour d'autres que soi.
Enfin, et c'est là que c'est potentiellement le plus fourbe pour tous y comprit l'auteur de cette étude : c'est un psychologue. A moins d'avoir mené une étude de terrain et avoir été financé pour, il va se contenter de la mener à son échelle tout en travaillant, soit, sur ses patients. S'il ne voit que des végétariens (ici j'inclu vgR/L/N) qui viennent le voir en tant que patients, c'est qu'ils ont forcément des problèmes, que ce soit à propos du végétarisme ou pas (et là peu importe en fait), et comme ce végétarisme fait très probablement partie des points sur lesquels l'entourage fait pression sur le patient, c'est aussi un élément facile à supprimer : suffit de remanger de la viande pour être soulagé de ce poids là.
La question qui me vient là tout de suite c'est : Quid des végétariens qui vont suffisamment bien pour ne pas aller voir ce psy ? Ils sont comptabilisés dans cette statistique ?
Je m'avance, là, mais je ne serais pas surpris que lui et tous ses lecteurs du coup soient ici victimes d'un TRÈS classique biais de scientifique trop centré sur sa spécialité, et qui pourtant courre encore massivement les rues.
J'avais eu exactement la même critique envers JPVegan (anciennement JPBacman pour ceux qui s'en souviennent ^^), à propos de son mépris exacerbé envers à peu près tous les humains... Il bossait depuis des années à la BAC et me soutenait que de voir à longueur de journées depuis des années ce qu'il appelait lui-même la lie de l'humanité était représentatif de l'humanité entière...
Quand on met en avant quelque-chose, volontairement ou non, on masque le reste. Il est parfois crucial d'essayer de voir ce qu'on ne veut pas (ou oublie involontairement) montrer. L'arbre qui cache la forêt, tout ça...