végévore":swp9aeu5 a dit:
Le problème est que certain refusent de d'entendre l'avis des végés, des gens qui se moquent d'eux, mais lorque l'on exprime son opinion,ils répondent par quelque chose du genre : « Tu m'énerve, chacun sa propre vision sur la viande. Je respecte ton végétarisme alors respect le faits que je mange de la viande. Point. »
Que faut-il faire face à ces carnivores qui refusent de débatre ?
Ben, il suffit d'exposer les faits. Les faits, ça n'est pas une vision, ni une opinion, et ça n'a aucun rapport avec le respect. Quand on expose les faits, on n'est en train de manquer de respect à personne.
Par exemple : Il n'est pas juste de tuer sans nécessité des individus sensibles, conscients, qui veulent vivre et profiter de la vie, alors qu'on a le choix de faire autrement. Donc il faut abolir la viande (élevage, chasse, pêche, abattoir) et transformer la société pour tout le monde vive heureux, sans perdre en plaisir de vivre, sans tuer ni se faire tuer.
C'est simple, c'est logique, ça ne manque de respect à personne, et il n'y a pas grand chose d'autre à ajouter.
Et si l'interlocuteur n'est pas d'accord, s'il n'a pas envie de faire l'effort immédiat de changer sa consommation ou même juste de comprendre, il n'y a toujours rien à ajouter, juste lui dire qu'on a toutes les raisons de penser que la société, elle, est déjà en train de se transformer, et que ça va certainement se produire dans les toutes prochaines décennies (pour diverses raisons, à cause du progrès moral, des gens qui décident de plus en plus de réduire leur conso de viande, des alternatives végés qui se multiplient, des discours politiques qui commencent à intégrer la question, etc. et à cause des contraintes écologiques inévitables aussi, entre autres). Il y a tout un tas d'indices qui nous permettent de montrer que la société est déjà en train de se transformer. (Et simplement faire ce simple constat, c'est quelque chose de terriblement efficace, psychologiquement... C'est bien pour ça que les gens qui ne veulent pas voir le monde changer se contente parfois de déclarer "De toute façon, ça n'arrivera jamais.", sans avoir d'autre argument. Parce que c'est puissant, ça tue l'espoir, ça pousse au défaitisme et à l'inaction. Au contraire, si on leur démontre que ça peut se produire, que ça a une forte probabilité de se produire, on fait déjà tomber une immense barrière...)
Que la personne à qui on parle décide de changer tout de suite son comportement de consommateur/rice, finalement, c'est une question assez secondaire.
Le fait que quelqu'un ne change pas d'avis immédiatement sous nos yeux, ne décide pas de devenir végétarien dès qu'on lui expose nos arguments, n'est pas à prendre comme un échec.
C'est très rare, quel que soit le sujet d'une discussion, que quelqu'un change de conviction au cours d'un débat. Dans un débat, les interlocuteurs vont avoir pour réflexe prioritaire de défendre leur position, leur conviction, de rassembler un maximum d'éléments pour confirmer leur position, et tenter de convaincre l'autre de changer d'avis. C'est irrationnel (parce que la position rationnelle dans un échange devrait toujours être de décider qu'on ne sait pas avec quelle opinion on va ressortir de l'échange, toujours mettre le doute comme position par défaut, pour être capable d'intégrer de nouvelles informations), mais c'est ce qui se produit le plus souvent.
Si la personne change d'avis, si elle continue à réfléchir à ce qui est dit pour voir s'il y a quelque chose de nouveau à tirer de ce qui a été dit, elle le fera en dehors de notre présence. L'immense majorité des gens ont besoin de ne pas perdre la face. Changer d'avis au cours d'un échange, c'est perdre la face, c'est admettre qu'on a eu tort, voire qu'on a été idiot, que nos arguments étaient ridicules. C'est très rare que ça se produise.
Ou alors, pour ne pas perdre la face et changer d'avis malgré tout, il faut que notre interlocuteur commence par valider certains de nos arguments, admette qu'on peut lui apprendre quelque chose, et nous laisse une porte de sortie pour changer d'avis sans avoir le sentiment de changer d'avis, en nous laissant démontrer nous-mêmes que c'est juste le cours normal de notre réflexion qui nous mène à la conclusion (au lieu de simplement à répéter l'opinion que l'autre tente de nous coller dans le crâne)...
Ca peut se produire par exemple si on se contente de poser des questions (en évitant les arrières pensées assez évidentes, qui montreraient trop facilement qu'on cherche à convaincre notre interlocuteur), au lieu d'affirmer nos convictions. La personne va chercher par elle-même à réfléchir à nos questions posées, et c'est elle-même qui va tomber sur les réponses logiques, sans avoir besoin de se défendre face à notre position.
Mais c'est rare que ça se produise au cours de la conversation. Généralement, c'est plus tard que le changement va se produire. L'échange va créer une dynamique, un stimulus, la personne , irritée, va chercher des informations, souvent pour se conforter dans sa position, mais elle va alors se confronter à tout un tas d'autres informations... et comme elle sera seule pour réfléchir à tout ça, elle aura plus de liberté pour changer d'avis, envisager de nouvelles idées, sans avoir le sentiment de perdre la face.
Bref, pour faire changer d'avis quelqu'un, il ne faut pas chercher à convaincre. Il faut simplement informer, ou questionner. Suggérer, mais montrer qu'on écoute, aussi. C'est quand on montre qu'on écoute sincèrement, que notre interlocuteur nous écoute sincèrement en retour.