Bipolaire / trouble borderline et vegan (psy compréhensif?)

  • Auteur de la discussion Jul
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Jul

Jeune bulbe
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28/9/19
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(Pour ceux qui n'auront pas le courage de tout lire, l'essentiel: Recherche bon psy vegan(friendly) sur Paris ou région parisienne pour un vegan souffrant de bipolarité!)

Bonsoir à tous,

Tout d'abord je tiens à présenter mes excuses à l'avance si je ne suis pas dans la bonne catégorie du forum. J'aimerais parler de problèmes de santé mentale, cette partie du forum me semblait donc appropriée. (Je tiens aussi à prévenir que ce sera un long pavé, merci d'avance pour votre patience.)

Je suis vegan depuis quelques mois après un an de végétarisme. Je suis en couple avec un autre vegan (qui l'est depuis 5 ans). Et je suis ici pour parler de lui et prendre conseils auprès de vous à son sujet afin de l'aider au mieux car je n'ai que très peu de gens dans mon entourage à qui me confier là-dessus, ou en tout cas aptes à comprendre la cause que l'on défend.

Après s'être renseigné longuement sur le sujet, il pense être atteint de bipolarité/trouble borderline. Ceci n'est pas un diagnostic officiel fait par un psy mais il se reconnaît beaucoup là-dedans et le connaissant bien je pense qu'il a raison. (D'autant plus que certains membres de sa famille proches sont atteints du même trouble.)

Je ne doute pas que beaucoup comprendrons ici ce que c'est de vivre dans un monde de carnistes. Et il en souffre énormément. Et pour rendre la réalité plus "supportable", il est extrêmement sujet aux addictions, dont l'alcoolisme (chose très fréquente apparemment chez les bipolaires).

Je me suis souvent retrouvée confrontée à des situations où je devais calmer ses pulsions destructrices (s'en prendre physiquement aux gens dans la rue portant de la fourrure, jeter son mégot au visage d'un carniste qui faisait la queue devant un restaurant spécialisé en entrecôtes, etc). Mais généralement il le prend très mal quand j'essaye de le calmer. Car après tout "ce ne sont que de sales humains, je vois pas ce qui te choque. Et c'est pas Dupond et Dupont de la police française qui m'arrêteront" comme il dit.
Autant je partage sa colère face aux injustices faites aux animaux, autant j'ai très peur pour lui quand il me dit "il n'est pas exclut que j'aie du sang humain sur les mains un jour". Je ne tiens pas à ce qu'il devienne un criminel. Au-delà du mal qu'il pourrait faire à autrui, il s'en fera à lui même s'il ne devient que haine et violence. Et il n'accorde que très peu de crédit à son bonheur personnel, tant qu'il sert une cause juste.

Cela a créé beaucoup de violence verbale de sa part à mon égard, car je suis trop "bisounours" à son goût (ne cautionnant pas la violence physique et actes criminels pour résoudre le problème, car au final les carnistes ciblés continueront de l'être et se poseront en tant que victimes d'un "méchant vegan").

Mais au-delà de me soucier de notre couple, je me fais surtout du souci pour lui et son instabilité mentale. Car souvent après ses phases "down" il redevient calme et me présente ses excuses. Mais il ne le fait pas car il regrette ce qu'il a dit ou ce qu'il comptait faire aux carnistes, il le fait surtout car il ne veut pas que j'en souffre. Il m'invite régulièrement à le quitter à cause de ça, je le soupçonne même parfois de faire exprès de me pousser à bout pour me faire fuir et que je vive une vie saine loin de lui. Il se voit comme un "triste sire qui ne fait que me causer du chagrin" comme il dit.

Comme je suis de nature tenace et profondément amoureuse, je tiens à rester à ses côtés malgré tout. Car par ailleurs, en dehors de ses phases down, il arrive à être un compagnon très aimant et valeureux. Je souhaite qu'il aille mieux, qu'il arrive à mieux gérer sa colère permanente qui le ronge de l'intérieur. Non pas pour notre couple ou pour moi, mais surtout pour LUI. Il bousille sa santé avec ses addictions, car au final la mort serait pour lui une façon de ne plus avoir à supporter ce monde pourri. J'ai l'impression d'assister en direct à une descente aux enfers et je suis désespérée de ne pas pouvoir plus l'aider, même s'il me dit une fois calmé que je fais déjà du mieux que je peux et qu'il m'en remercie.

Je voulais donc prendre conseil auprès de vous sur la situation. Premièrement pour savoir si vous connaissez un bon psychiatre sur Paris ou en région parisienne vegan (friendly) de qualité qui ne le dénigrera pas pour ses convictions. Et deuxièmement, des conseils "amicaux" sont toujours les bienvenus. :)

Merci beaucoup de m'avoir lue, j'espère par ailleurs que mon post aidera d'autres personnes qui vivent sensiblement la même chose.
 
Bonjour, Jul ! :salut:

Que pense-t-il à l’idée de suivre une thérapie ? Il a l’air conscient du problème mais est-il ouvert à chercher de l’aide pour le régler ?

S’il ne l’est pas, ça peut être délicat de le lui proposer : ce peut être perçu comme une imposition, voire comme une atteinte à son mode de pensée, du style « C’est ainsi que je pense, et je ne veux pas qu’on me “rééduque” à ce qu’on considère comme convenable. »
(Ce ne sont que des suppositions, hein. Je ne le connais pas.)

Y a-t-il, dans sa famille proche souffrant (ou ayant souffert) des mêmes maux, des résultats de thérapies ayant permis de soigner, voire de guérir ? Ça peut aider à avoir une vision positive de la thérapie.

Je n’ai hélas aucune adresse à te proposer mais, selon mon expérience d’entraide psy et selon ma propre expérience, il est important de trouver un⋅e psy avec qui le courant passe bien. Si, après quelques séances, on sent que le courant ne passe pas, il vaut mieux changer. Vouloir persévérer avec la même personne ne sert à rien.

Pour ta recherche de psy, si tu ne l’as pas déjà fait et si tu en es membre, tu peux poser la question sur un groupe Facebook végane parisien : c’est généralement un bon endroit pour obtenir de genre de réponse.

Bon courage ! à toi et à lui : la bipolarité est rude à vivre, à la fois pour soi-même et pour les proches. :><:

H.
 
Bonjour Haricot (signé H. donc je réponds à ce nom ^^),

Alors tout d'abord un grand merci pour ta réponse rapide, j'en avais grand besoin car j'avais peur que le sujet tombe aux oubliettes!

Pour ce qui est de sa volonté de voir un psy: oui ET non. Tout dépend s'il est dans sa phase up ou down. Un coup il admet que le problème est réel et envisage de suivre une thérapie à la fin de son CDD prochainement (up), un coup ce sont les autres le problème et non lui (down).

Au final, ce qui lui arrive soulève une question que beaucoup d'autres militants se sont posé: dans quelle mesure peut-on être militant ET rester dans les clous?
Ne serait-ce pas du pain béni pour les carnistes de voir dans les gros titres "un vegan coupe des gorges devant un restaurant à viande"? Du moins c'est ce que je pense et c'est le seul argument qu'il veut bien écouter.

Il considère que son vrai lui s'exprime à travers toute cette colère. Mais dans quelle mesure est-ce sa maladie qui s'exprime, ou alors son militantisme?
Une thérapie devrait l'aider à comprendre à quel moment la maladie parle et donc, le domine. Et dans la mesure où ce serait la maladie qui parle, je doute que ce soit à encourager.

Sa sœur suit une thérapie, et un traitement au lithium dans le passé. Mais elle a arrêté car son traitement était inefficace et ne faisait que lui embrouiller l'esprit. Et elle se bat toujours contre la maladie. Et quand ils ont une conversation là-dessus, ils en arrivent souvent à la conclusion qu'ils ne sont pas faits pour les relations amoureuses car ils causent beaucoup de chagrin à leurs partenaires.

Je ne vais pas mentir, en effet ça me fait beaucoup de mal quand il est en phase down. Mon instinct de survie face à toute cette agression verbale me fait freezer complètement au bout d'un moment. Je me recroqueville sur moi-même et je deviens inapte à calmer ses pulsions. Et au final, la seule chose qui le fait redescendre c'est quand j'ai pleuré une bonne partie de la nuit et que je me retrouve en boule dans le lit. Car bien évidemment, ça lui fait du mal de me voir dans cet état...

Pour ce qui est de demander sur un groupe fb vegan, je ne peux le faire moi-même car il doit y être sur beaucoup déjà. Ou alors il faudrait créer un autre compte en douce mais j'ai peur qu'un compte "fantôme" ne soit pas accepté.

C'est pour cela que ce forum est ma seule issue...
 
Aïe. La mauvaise expérience de sa sœur risque de ne pas l’encourager à suivre une thérapie. (Ceci dit, s’il en suit une et qu’on lui prescrit des médicaments, c’est probablement important de signaler que le lithium ne semble pas fonctionner pour sa sœur : l’(in)efficacité de ce traitement a une composante familiale.)

Ce n’est pas une réponse à ta question initiale (psy vegan-friendly), mais l’association Argos 2001 peut peut-être vous aider. Elle propose notamment des groupes de parole et d’information, y compris pour les proches. Voir les dates en Ile-de-France pour octobre 2019.

Je ne sais pas ce qu’elle vaut mais, d’après les témoignages de cet article, ça semble assez bienveillant.

H.
 
Merci beaucoup pour ton message Haricot (et désolée pour le temps de réponse, j'avais justement besoin de discuter de cela avec lui ces derniers jours).

Oui en effet, il est très sceptique de base, alors l'expérience de sa soeur aide encore moins. Et il y a en effet de fortes chances que le traitement n'ait pas d'effets bénéfiques. D'autant plus qu'il refuse catégoriquement d'en prendre.

Il va suivre une thérapie prochainement, reste encore à déterminer avec qui et où. Pour le moment il ne semble vraiment pas chaud tant qu'il n'est pas sûr que le psy ne lui sorte pas "le véganisme est une névrose" ou "il faut aimer l'humanité". Je lui ai cependant passé le lien vers le programme que tu as gentiment partagé. Ce sera à lui de faire son choix.

Je laisse tout de même le topic en ligne au cas où d'autres personnes voudraient partager des noms de psy compréhensifs avec lesquels ils ont eu une bonne expérience concernant le véganisme.

Encore une fois un grand merci pour ton aide!
 
Je connais mon psychiatre qui est très intelligent et vraiment très respectueux. Il n'a absolument rien dit pour mon végétarisme et ne dit rien pour rien d'autres. Il considère qu'il apprend encore et est profondément respectueux intelligent.
Il n'est pas spécialisé en bipolarité à ma connaissance, en autre chose, mais il est vraiment tellement respectueux ( en plus je le trouve super apaisant et calme ) mais il est en libéral et secteur deux.

Il ne force pas à parler de ce qu'on ne souhaite pas, il ne force à rien ( par exemple pas à lui serrer la main en tant que personne autiste), il est également psychothérapeute formé au TCC et à la méditation ( supervisé avant par Christophe André). Il écoute beaucoup et prends les difficultés réellement au sérieux.

Pour dire lorsque je lui avait parlé de projet suicidaire il a passé 30 minutes de plus avec moi en rdv à gérer la situation et m'a félicité d'en avoir parlé. Il considère que c'est du courage de demander de l'aide et une force pas une faiblesse.



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