Elections 2017

Ben là je ne suis pas d'accord. On est d'accord que les personnes racisé.es ont les mêmes droits sur le papier que les blanc.hes ? ça n'empêche pas le racisme structurel d'exister. A mon avis le passage du FN, c'est quand même la porte ouverte au racisme décomplexé (et à toutes les autres oppressions d'ailleurs), à son ouverture encore plus frontale et assumée, et à l'exacerbation de son expression dans toutes ses dimensions (allant des injures, au traitement réservé par les forces de l'ordre, au délit de faciès, aux difficultés administratives, aux discriminations à l'embauche, au droit aux logements, aux aides etc. )

Jusque là, effectivement la lutte contre le racisme n'est plus une revendication de droits, mais d'égalité effective.
Par contre, j'ai du mal avec le lien de causalité dirigeant raciste = monté du racisme. Pour moi les CT qui ont des dirigeants racistes sont celles où les personnes qui votent sont racistes, donc elles élisent quelqu'un qui leur ressemble. Personne n'a dit que la Démocratie était forcément l'idée qu'on se fait du progressisme, c'est pour ça que beaucoup d'universitaires méprisent le peuple et soutiennent l'idée d'un vote censitaire (en tout cas, je trouve que c'est une idée surreprésentée en Droit par rapport aux idées du reste de la population que j'ai pu côtoyer, ce qui n'a aucune valeur statistique, j'en conviens ).

Dire que les abus de l'administration et des forces de l'ordre vont augmenter avec le FN, ça me parait compliqué à prouver, il faudrait des statistiques fiables qui pourraient comparer les "bavures" racistes des agents dans les CT FN et les autres, sans ça, il s'agit simplement d'accusations sans fondement.
Il ne faut pas oublier que les agents sont recrutés au sein de la société civile, et qu'ils ne subissent pas de lavage de cerveau par le parti au pouvoir une fois qu'ils sont en service. Au pire ils auront des circulaires impératives problématiques, et elles pourront être attaquées en REP devant le juge administratif (qui, à priori, ne subi pas non plus de lavage de cerveau par le parti en place).
 
Titesieste":3etf0coh a dit:
Par contre, je suis vraiment dérangé par le discours du genre "on va arranger ça aux autres élections" (pardon je caricature) ou dans 5 ans un autre insoumis pourra faire face à Le Pen. En gros "les législatives sont importantes".
Juste ça serait cool de se rendre compte que quand on en est aux urnes c'est déjà trop tard. Je parle pas spécialement pour vous, mais quand je vois des politicien-es de la France Insoumis qui parlent là maintenant des législatives, ça me fait un peu vomir.
Le combat contre le FN il est dans la tête (même si là très concrètement il se matérialise dans les urnes), c'est un combat idéologique qui se gagne par une lutte sociale et du militantisme ! Faut déFNisé les esprits c'est là que ça se joue. La bataille elle se gagne dans les têtes avant de se gagner dans les urnes.
C'est quelque chose que j'ai compris grâce à toi et d'autres ici, c'est sûr, c'est qu'il n'y a pas que les élections pour faire changer les choses dans une société.
Là, juste, on peut considérer que les législatives, qui auront lieu les 11 et 18 juin, soit 5 et 6 semaines après le 2nd tour de la présidentielle, font partie du même cycle électoral, que ce sont en sorte les 3e et 4e tours ; la déFNisation des discours y aura toujours sa part, évidemment, mais ça fait short niveau timing pour concrétiser d'autres luttes ou actions.
En revanche, c'est déjà le moment de prendre acte pour la suite, de rester motivé.e.s pour se mobiliser localement, associativement, "militantistement", etc ...


Excalibur":3etf0coh a dit:
C'est pas parce que Mélenchon parle de "monarchie présidentielle" que le président peut effectivement passer outre toutes les normes constitutionnelles comme ça lui chante, je ne sais pas si ta crainte tient du pessimisme, de la méconnaissance du fonctionnement de cette République, ou de l'idée qu'un système normatif complet peut facilement être renversé par un Gouvernement un peu déterminé. Mais dans les faits, si Lepen est élue il est probable qu'elle ait ni plus ni moins les mêmes pouvoir que ses prédécesseurs, et à ce titre elle sera soumise aux mêmes contraintes constitutionnelles.
Déjà que Macron veut gouverner par ordonnances (c'est bien qqch qui existe, légalement ? Ou bien c'est de l'enfumage médiatique ?) en attendant les législatives, pourquoi LePen ne continuerait-elle pas à le faire tout le temps, après ?
Ce qui m'inquiète aussi, c'est l'influence de son idéologie parmi les forces de l'ordre et les forces armées ; pas vraiment cool s'il faut descendre dans la rue pour mettre la pression, lutter, se défendre contre les atteintes aux libertés, etc ...


Tigresse":3etf0coh a dit:
Et vu que certain/e/s hésitaient entre voter blanc ou nul, ça vous embête pas que blanc et nul soient regroupés ?
Depuis 2014, blancs et nuls sont comptés séparément, mais ont le même effet sur les suffrages exprimés en % : aucun :><:.


Excalibur":3etf0coh a dit:
Par contre, j'ai du mal avec le lien de causalité dirigeant raciste = monté du racisme. Pour moi les CT qui ont des dirigeants racistes sont celles où les personnes qui votent sont racistes, donc elles élisent quelqu'un qui leur ressemble.
En France, je ne sais pas, mais on peut s'inspirer de ce qui se passe en Russie, Hongrie, Pologne, USA, etc ..., qui, déjà, était des sociétés plutôt violentes, mais où les atteintes aux personnes continuent d'augmenter (forcément, quand le régime en place ne fait rien contre, voire le prône indirectement ou directement, pourquoi les personnes violentes se priveraient ? :( )
 
En fait, le gouvernement peut prendre des actes qui ont valeur règlementaire et sont contestables devant le juge administratif, et le Parlement vote des lois qui ont valeur législative, donc qui sont contestables devant le juge constitutionnel. (Principe, art 34 et 37 constit)

Par exception, le gouvernement peut effectivement prendre des ordonnances qui auront une valeur législative MAIS à condition que le parlement donne son aval.
Par exemple, l'an dernier il y a eu une grosse ordonnance qui a réformé le droit des contrats, mais sans l'accord du Parlement, cet "upgrade" de la valeur de l'ordonnance ne peut pas avoir lieu.

Art 38 constit (légifrance):
"Le Gouvernement peut, pour l'exécution de son programme, demander au Parlement l'autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi.

Les ordonnances sont prises en Conseil des ministres après avis du Conseil d'Etat. Elles entrent en vigueur dès leur publication mais deviennent caduques si le projet de loi de ratification n'est pas déposé devant le Parlement avant la date fixée par la loi d'habilitation. Elles ne peuvent être ratifiées que de manière expresse.

A l'expiration du délai mentionné au premier alinéa du présent article, les ordonnances ne peuvent plus être modifiées que par la loi dans les matières qui sont du domaine législatif."
 
Purée, j'en ai marre de voir fleurir les posts sur "les électeurs de Mélenchon qui sont des traitres qui vont voter Le Pen"...

Du coup, j'en ai vu passé un de trop, je me suis lâchée :

le gars":2jdqaqol a dit:
Je me demande si les insoumis se souviennent que les basanés de France ont lnternet, et parfois même le droit de vote, et qu'ils se souviendront longtemps de ce lâchage total, cette trahison.
Ils n'ont toujours pas digéré SOS racisme, alors bon courage quand vous aurez besoin de leur soutien à l'avenir, genre un proche avenir, genre les législatives.
En tous cas vous avez perdu ma confiance.
Jess":2jdqaqol a dit:
Euh... Merci pour ce jugement à l'emporte-pièce, qui se base sur quoi d'ailleurs ? Sur les sondages qui disent qu'une partie de l'électorat de Mélenchon va voter Le Pen au second tour ? Dans les chiffres que j'ai vu, ces sondages donnaient au maximum 20% (et c'est un maximum, dans d'autres c'étaient 15%) des électeurs de Mélenchon qui voteront Le Pen. 20% ! Merci pour les 80% restants de fouler aux pieds leurs convictions ! Ensuite, j'aimerais bien rappeler que c'est un amalgame un peu rapide : voter Mélenchon ne veut pas dire être Insoumis !!! Il est indéniable qu'une partie de l'électorat de Mélenchon a vté pour lui par ras-le-bol, et peut-être ces gens-là voteront Le Pen au second tour. Mais ces gens-là ne sont pas des Insoumis !!! Merci de ne pas tout mélanger ! Les Insoumis, les gens qui ont voté pour Mélenchon par convictions profondes, ces gens-là croient en des valeurs de partage, de solidarité, de tolérance et de justice sociale. Et ils ne voteront JAMAIS pour Le Pen !
le gars":2jdqaqol a dit:
Jessica, je te connais ? qui t'a donné l'autorisation de commenter sur mon mur ? oust, supprime.
Jess":2jdqaqol a dit:
la joie de FB : les posts circulent, il ne fallait pas poster ici si tu ne voulais pas que ça dépasse les frontières de ton petit monde. Et dans la mesure où tu me juges sans me connaitre, je ne vois pas pourquoi je n'aurais pas le droit de te répondre sans te connaitre
le gars":2jdqaqol a dit:

Et il m'a banni...
J'aime les discussions constructives comme ça...
 
Pour prendre la mesure (si c'était nécessaire) des écarts abyssaux entre les deux programmes.



Les petits arrangements d’un tract d’extrême droite pour récupérer le vote Mélenchon
Sous la mention « L’Avenir en commun, c’est aussi avec Marine », un tract d’extrême droite appelle les électeurs de La France insoumise à voter pour la candidate.
LE MONDE | 26.04.2017 à 13h33 • Mis à jour le 26.04.2017 à 15h11 | Par Anne-Aël Durand, Adrien Sénécat, Mathilde Damgé, Eléa Pommiers et Agathe Dahyot

« Insoumis, ne vous trompez pas de combat. Ne votez pas Macron. » Un tract qui circule en ligne, affirme que « l’avenir en commun », le programme de Jean-Luc Mélenchon, « c’est aussi avec Marine ». Pour appuyer sa démonstration, il recense pas moins de seize grands sujets de prétendues convergences entre le chef de file de La France insoumise et la candidate du Front national :
HTTPS://WWW.FACEBOOK.COM/LEBREVIAIREDESPATRIOTES/
Ce tract a été partagé des milliers de fois sur les réseaux sociaux depuis dimanche 23 avril. Plusieurs versions ont circulé sur les comptes de nombreux militants et responsables du FN ou sur des pages Facebook d’extrême droite, comme Le bréviaire des patriotes (où elle a suscité plus de 5 000 partages en moins de vingt-quatre heures).
Marine Le Pen a elle-même lancé un appel aux électeurs de La France insoumise, mardi 25 avril : « Je vais dire aux électeurs de Mélenchon : est-ce que sérieusement vous envisagez de voter pour M. Macron ? », qu’elle a qualifié de candidat de « la France soumise ».
Pourtant, quand on regarde le détail des propositions mentionnées dans ce montage, on s’aperçoit que les positions des deux responsables politiques ne sont souvent pas aussi proches que ce qu’il essaie de faire croire. Nous les avons passées en revue pour démêler le vrai du faux. Il en ressort que les « convergences » sont exagérées, voire trompeuses dans douze cas sur seize :
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Voici, dans le détail, ce que cache le tract de l’extrême droite :

• 1. Sortir des traités européens : deux stratégies bien différentes
Marine Le Pen souhaite une « négociation avec nos partenaires européens » suivie d’un référendum sur « l’appartenance à l’Union européenne » (sans le conditionner au résultat de la négociation), dans l’objectif de « restitu[er] au peuple français sa souveraineté ». Elle souhaite remettre en cause la construction européenne en elle-même, jusqu’à bannir le drapeau européen.
Jean-Luc Mélenchon défendait, quant à lui, une ligne sensiblement différente pendant sa campagne. Il voulait rester dans l’Europe mais sortir des traités européens, à cause des règles économiques fixées par ceux-ci. Ses deux plans, A et B, ont été présentés davantage comme une stratégie de négociation que comme une réelle alternative ; le « plan A » consistait à renégocier de nouveaux traités avec les autres pays européens, et le « plan B » à sortir unilatéralement des traités, mais tout en cherchant « d’autres coopérations ». Derrière un même objectif en apparence se cachent donc deux visions différentes.

• 2. Sortir de l’OTAN : Marine Le Pen ne le propose pas
Jean-Luc Mélenchon voulait quitter l’OTAN et faire de la France un pays « non aligné » sur la scène internationale. Marine Le Pen, en revanche, propose de quitter le commandement militaire intégré de l’OTAN, mais pas l’organisation en tant que telle.

• 3. Sortir de Schengen : Jean-Luc Mélenchon était contre
« Sortir de l’espace Schengen », c’est l’engagement de Marine Le Pen. Ce n’était pas le projet de Jean-Luc Mélenchon, qui voulait au contraire renégocier les accords en faveur de plus de flexibilité et restaurer l’entière liberté de circulation à l’intérieur de Schengen.

• 4. Un point d’accord pour sortir des accords de libre-échange
Sur ce point, les deux candidats sont d’accord, qui s’opposent aux traités comme le TAFTA ou le CETA.

• 5. Protectionnisme solidaire ou intelligent ? Des approches différentes
Certes, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen partagent une certaine opposition au libre-échange. Mais avec, là aussi, des stratégies différentes. Ainsi, tous deux souhaitent l’abrogation de la directive sur les travailleurs détachés (voir au point 11). Pour schématiser, là où Marine Le Pen vise à instaurer une « préférence nationale », Jean-Luc Mélenchon espérait plutôt encourager une harmonisation sociale et environnementale par le haut.

• 6. Référendum d’initiative populaire : Jean-Luc Mélenchon voulait aller plus loin
Les programmes de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen présentent effectivement cette mesure (comme trois autres candidats d’ailleurs). Chez Marine Le Pen, il s’agit de la possibilité de convoquer un référendum sur n’importe quel sujet dès lors que ce dernier aurait récolté 500 000 signatures de citoyens.
Chez Jean-Luc Mélenchon, l’idée était légèrement différente puisqu’il souhaitait que les citoyens puissent convoquer des référendums, mais également qu’ils puissent eux-mêmes proposer des lois et non pas seulement se prononcer pour ou contre un sujet. Il prévoyait également un référendum révocatoire d’initiative citoyenne pour les élus en cours de mandat.
Mais cette proposition commune ne masque pas la différence entre leurs deux projets. La VIe République de Jean-Luc Mélenchon renforçait le pouvoir du Parlement et la démocratie directe, quand Marine Le Pen n’envisage pas de réformer la nature des institutions, ni d’affaiblir les pouvoirs du président.

• 7. Mise en place de la proportionnelle : deux mesures différentes
Les deux responsables politiques sont d’accord sur le principe de la mise en place du scrutin proportionnel. Mais ils ne sont pas d’accord sur la formule : Jean-Luc Mélenchon voulait une proportionnelle intégrale, là où Marine Le Pen veut accorder une « prime majoritaire » de 30 % des sièges pour la liste arrivée en tête pour faciliter l’obtention d’une majorité. Dans l’esprit, il ne s’agit donc pas du tout d’un mode de scrutin « à la proportionnelle intégrale ».

• 8. Abroger la loi El Khomri : un objectif partagé, mais…
Comme Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen souhaite l’abrogation de la loi travail. Cela ne veut pas dire pour autant que les deux candidats partagent la même conception du droit du travail et les mêmes projets. Jean-Luc Mélenchon proposait ainsi une hausse du smic d’environ 180 euros net par mois, contrairement à Marine Le Pen.

• 9. Retraite à 60 ans avec quarante années de cotisations : une proposition partagée
Sur ce point, les deux candidats ont effectivement porté la même proposition.

• 10. Encourager les circuits courts : Jean-Luc Mélenchon était plus précis
Marine Le Pen dit effectivement dans son programme vouloir encourager les circuits courts « en réorganisant les filières », dans une proposition qui évoque par ailleurs le refus des accords de libre-échange. La candidate a néanmoins très peu développé ce thème, contrairement à Jean-Luc Mélenchon et sa « planification écologique », qui voulait « privilégier systématiquement les circuits courts et les productions locales dans la commande publique (alimentation, fournitures, etc.) et les rendre obligatoires pour les cantines scolaires ».

• 11. Interdire le statut de travailleur détaché : harmonisation sociale contre préférence nationale
Certes, tous deux souhaitent l’abrogation de la directive sur les travailleurs détachés. Mais là où Marine Le Pen défend une « taxe additionnelle sur l’embauche de salariés étrangers » pour privilégier l’emploi de Français, Jean-Luc Mélenchon ne demandait que l’application de la législation nationale, y compris pour les cotisations patronales et salariales. Le candidat de La France insoumise avait tenu des propos polémiques en 2016 à propos du « travailleur détaché, qui vole son pain aux travailleurs qui se trouvent sur place », avant de s’expliquer en précisant qu’il ne visait pas les étrangers en France mais la concurrence entre les différents pays européens.

• 12. Egalité salariale femmes-hommes : Jean-Luc Mélenchon voulait aller plus loin
Marine Le Pen affirme vouloir « mettre en place un plan national pour l’égalité salariale femmes-hommes », une ambition floue et non dotée de moyen dans le programme de la candidate. Au contraire, Jean-Luc Mélenchon y consacrait tout un livret de campagne, disant par exemple qu’il comptait mettre en place un « corps d’inspecteurs et d’inspectrices » chargés d’enquêter dans les entreprises, ainsi qu’un « pôle judiciaire de lutte contre les discriminations ». Il souhaitait en outre « mettre fin au quotient conjugal, système favorisant les inégalités salariales entre les femmes et les hommes, en accordant un droit d’option aux couples qui souhaitent le conserver ».

• 13. Trente-cinq heures : Marine Le Pen plus souple que Jean-Luc Mélenchon
Marine Le Pen veut que les trente-cinq heures restent la durée légale hebdomadaire, mais n’hésite pas à les assouplir dans les faits, en autorisant à revenir aux trente-sept heures ou aux trente-neuf heures dans certaines branches et en encourageant les heures supplémentaires. Elle propose également d’autoriser la négociation sur l’allongement du temps de travail au niveau des branches professionnelles.
Jean-Luc Mélenchon, au contraire, comptait favoriser le passage aux trente-deux heures en convoquant une conférence sur le partage du temps de travail. Il souhaitait également majorer les heures supplémentaires (25 % pour les quatre premières et 50 % au-delà).

• 14. Baisses d’impôt : des mesures bien différentes
Marine Le Pen propose de baisser de 10 % l’impôt sur le revenu sur les trois premières tranches. Avec sa formule, un contribuable redevable de l’impôt sur le revenu paierait donc 10 % d’impôt de moins, quels que soient ses revenus, jusqu’à 152 260 euros net par an (le haut de la tranche à 41 %, qui correspond à environ dix fois le smic net).
Jean-Luc Mélenchon, quant à lui, défendait une réforme fiscale bien différente, touchant à la fois à la CSG et à l’impôt sur le revenu et créant quatorze tranches d’imposition, jusqu’à 90 %. Selon son simulateur, un contribuable célibataire gagnant 1 500 euros net par mois paierait avec sa formule 1 440 euros d’impôt et de CSG par an au lieu de 2 337 euros jusqu’ici (soit environ 38 % de moins). A l’inverse, un contribuable gagnant 12 500 euros net par mois paierait 62 500 euros au lieu de 59 840 (4 % de hausse).
Leurs deux conceptions de la « justice fiscale » sont donc très éloignées.

• 15. Majoration et défiscalisation des heures supplémentaires : deux mesures différentes
Attention, majoration et défiscalisation ne sont pas synonymes. Majorer les heures supplémentaires augmente directement leur montant (Jean-Luc Mélenchon proposait une hausse de 25 % pour les quatre premières, et 50 % ensuite), ce qui rapporte au salarié et coûte à l’entreprise. Marine Le Pen se contente de maintenir la majoration actuelle (de 25 % et de 50 % après les huit premières heures) mais propose de les défiscaliser, comme l’avait fait Nicolas Sarkozy. Cela signifie exonérer les cotisations sociales sur ces heures (un gain pour le salarié mais aussi pour l’entreprise) et les écarter du calcul d’impôt sur le revenu, ce qui est un manque à gagner pour l’Etat.

• 16. Les aides aux petites retraites : proches, à une (grosse) différence près
Marine Le Pen promet de revaloriser le minimum vieillesse (ASPA) sans préciser dans quelles proportions, d’instaurer une prime de pouvoir d’achat pour les petites retraites et de défiscaliser la majoration des pensions de retraite pour les parents de familles nombreuses.
Jean-Luc Mélenchon avait une position proche, mais plus précise : il souhaitait revaloriser les pensions au niveau du smic et porter le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté.
Une différence de taille existe cependant entre les deux candidats. Jean-Luc Mélenchon n’établissait pas de différence entre Français et étrangers. A l’inverse, Marine Le Pen prévoit de conditionner l’ASPA « à la nationalité française ou à vingt ans de résidence en France », et c’est cette suppression des aides à certains étrangers qui financerait l’augmentation des « très petites retraites » des Français.


Des mesures qui différencient clairement les deux candidats

Non seulement le tract qui prétend montrer des ressemblances entre les programmes de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen comporte des inexactitudes et approximations, mais il est surtout très incomplet.
Nous avons dressé une liste qui montre que le leader de La France insoumise et la candidate du Front national s’opposent frontalement sur de nombreux sujets de première importance. Vous pouvez en avoir d’autres exemples dans notre comparateur de programme.

Le salaire minimum (SMIC)
Jean-Luc Mélenchon : l'augmenter de 16 %
Marine Le Pen : le maintenir au niveau actuel

Le droit de vote des étrangers aux élections locales
Jean-Luc Mélenchon : l'accorder aux étrangers
Marine Le Pen : ne pas l'accorder

L’écart de salaire entre patrons et employés
Jean-Luc Mélenchon : le réduire de 1 à 20
Marine Le Pen : ne pas modifier la situation actuelle

L’acquisition de la nationalité française par le droit du sol
Jean-Luc Mélenchon : la défendre, y compris en outre-mer
Marine Le Pen : la supprimer

L’aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière
Jean-Luc Mélenchon : la maintenir
Marine Le Pen : la supprimer

L’usage du cannabis
Jean-Luc Mélenchon : le légaliser
Marine Le Pen : maintenir l'interdiction

Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE)
Jean-Luc Mélenchon : le supprimer
Marine Le Pen : le maintenir pour les TPE-PME

Le droit d’asile
Jean-Luc Mélenchon : mieux accueillir les demandeurs d'asile
Marine Le Pen : le réduire

La procréation médicalement assistée (PMA)
Jean-Luc Mélenchon : l'autoriser pour toutes les femmes
Marine Le Pen : maintenir l'interdiction aux femmes seules et aux homosexuelles

Le nucléaire civil
Jean-Luc Mélenchon : sortir du nucléaire
Marine Le Pen : le maintenir et le développer

Le mariage pour tous
Jean-Luc Mélenchon : le maintenir
Marine Le Pen : le remplacer par un pacs amélioré

La déchéance de nationalité
Jean-Luc Mélenchon : défavorable
Marine Le Pen : favorable

Les prisons
Jean-Luc Mélenchon : développer des peines alternatives
Marine Le Pen : construire 40 000 places supplémentaires et durcir les peines
 
Haha nickel, j'étais en train de copier le lien.
Pour une fois que le boulot est fait correctement ; dommage que ça n'ait pas été plus relayé avant le 1er tour, mais bon :><: ...
 
Un point de vue publié aujourd'hui dans Le Monde, qui est assez proche de ce que certain-e-s d'entre-nous ont pu exprimer ici.


Qu’avons-nous fait depuis 2002 pour endiguer la poussée du FN ?

LE MONDE IDEES | 26.04.2017

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TRIBUNE. Depuis le soir du dimanche 23 avril, se multiplient les appels au « front républicain » dans le but de faire barrage à Marine Le Pen le 7 mai. Pour avoir marqué sa différence vis-à-vis de ces appels adoubés par les partis dits « de gouvernement », Jean-Luc Mélenchon a suscité une vague d’indignation à son encontre, qui démontre à quel point les leçons de l’après 21 avril 2002 n’ont pas été retenues.

De quel droit ?
On pourrait d’abord se demander de quel droit des candidats se croient autorisés, aussitôt éliminés, à agir comme les légataires des suffrages qu’ils ont recueillis au premier tour d’une élection qui en compte deux. Au nom de quel principe républicain ?
Aussi, quand M. Mélenchon explique dimanche soir qu’il s’en remettra à la décision des militants de son mouvement face au choix qui se présentera à eux le 7 mai prochain, ne peut-on pas considérer qu’il fait tout simplement preuve de respect à l’égard de ceux qui l’ont désigné comme leur porte-voix ?
Gageons que ces derniers sont parfaitement conscients de l’enjeu de ce deuxième tour et qu’ils agiront en leur âme et conscience sans qu’il soit nécessaire qu’un être providentiel ou une élite éclairée leur indique le chemin à suivre.

Une unité de circonstances
De nombreux électeurs vivent les résultats de ce premier tour comme la défaite collective du vivre ensemble, voire comme une humiliation personnelle. « Fool me once, shame on you ; fool me twice, shame on me », dit le vieil adage anglais. Pour ces femmes et ces hommes, l’appel au « front républicain » par ceux-là mêmes qui nous ont conduits à la débâcle est une irritation supplémentaire.
D’abord, parce que la mise en scène d’une unité de circonstances ne permet plus de distinguer entre, d’un côté, ceux qui le 7 mai agiront par éthique républicaine et, de l’autre, ces « responsables » désavoués qui, de M. Fillon à M. Valls, sont à la recherche d’une nouvelle respectabilité. Ensuite, parce que la convocation du « front républicain » ne traite en rien le problème.
Pire, en donnant l’illusion d’effacer, même momentanément, les clivages partisans si nécessaires à notre démocratie, elle alimente la rhétorique frontiste du « tous pareils » qui s’est tellement banalisée depuis 2002.

Savoir gré à M. Mélenchon
Enfin, est-il concevable que, lors de son allocution triomphaliste dimanche soir, le candidat du centre ait rendu hommage à M. Fillon pendant que M. Mélenchon était voué aux gémonies par le Tout-Paris ? Sans cautionner les outrances du personnage ni même ses idées, reconnaissons à M. Mélenchon une vertu dont peu de candidats peuvent se prévaloir : tout au long de la campagne, il n’a cessé de vilipender le programme de Mme Le Pen sur le terrain des valeurs, lui opposant l’humanisme à la stigmatisation, là où d’autres se contentaient de moquer son hérésie économique.
De la sorte, il nous a certainement préservés d’un score encore plus impressionnant pour la candidate du FN, notamment en convaincant des millions de jeunes et de précaires que l’extrême droite n’était pas le remède aux injustices sociales qu’ils vivent chaque jour. Ne devrait-on pas lui en savoir gré ?
Nous, citoyens républicains, qu’avons-nous fait depuis 2002 pour endiguer la poussée du FN ? Les bonnes consciences prétendront qu’elles ont rempli leur devoir à chaque scrutin où la menace d’une victoire frontiste se profilait… avant de disparaître jusqu’au tour suivant. Pendant cet intervalle, les thèses de l’extrême droite ont prospéré dans notre société, jusqu’à se propager dans les majorités successives de droite comme de gauche (débat sur l’identité nationale sous M. Sarkozy, gestion de la crise des réfugiés et déchéance de nationalité sous M. Hollande, etc.).
Au lendemain d’une claque plus retentissante encore que celle reçue en 2002, ne dissimulons pas notre responsabilité et celle de nos élus derrière un bouc émissaire, a fortiori si celui-ci apparaît comme le moins suspect d’entre nous.

Mikhael Ayache (Cadre dans le secteur privé, chargé d'enseignement à l'université Paris-Dauphine)
 
Excalibur":xwma4bqi a dit:
Par contre, j'ai du mal avec le lien de causalité dirigeant raciste = monté du racisme.
J'ai l'impression qu'il y a quand même une certaine "libération" des actes racistes quand des personnes ou partis raciste remportent des succès, par exemple il me semble qu'après le vote du brexit et l'élection de Trump on a observé une augmentation des actes de violence raciste (et pas que). Mais ce n'est pas forcément spécifique au fait d'avoir un-e dirigeant-e raciste : juste avoir Le Pen au deuxième tour, ça a probablement déjà un peu cet effet.

En fait, je pense qu'il y a un peu un spirale négative où c'est à la fois la montée du racisme qui amène à des succès pour les candidats/partis racistes, et ces succès qui renforcent la montée en question.

Dire que les abus de l'administration et des forces de l'ordre vont augmenter avec le FN, ça me parait compliqué à prouver
Je trouve qu'il y a quand même de quoi être inquiet quand on lit sur le programme de Le Pen qu'elle veut armer davantage les policiers et les faire bénéficier d'une présomption de légitime défense.
 
J'ajoute à ce que dit Numa, que de la même manière que les électeurs votent pour les politiques qui leur ressemblent, les politiques transforment les électeurs pour qu'ils leur ressemblent. C'est bien pour ça que la société n'est pas figée, que les valeurs prioritaires des sociétés fluctuent avec les générations. Qu'on fait des progrès moraux ou qu'on recule.

C'est la même erreur que font les véganes : Les véganes basent (la majorité du temps, en tout cas, je pense) tout leur militantisme sur les consommateurs en déclarant que l'offre est engendrée par la demande. Sauf que les entreprises, tout comme les politiques, ont des stratégies marketings bien éprouvées, et eux savent aussi parfaitement que l'offre produit la demande. La politique au pouvoir façonne aussi les électeurs, les citoyens, elle formate les esprits. (Même si des réactions de rejet peuvent aussi se mettre en place dans la machine.)

Le simple fait qu'on soit aujourd'hui en train de débattre de la légitimité du FN, qu'on envisage réellement Le Pen au pouvoir, qu'on se dise que ça ne sera pas peut-être si grave que ça, ça montre assez bien que toute la société a subi une "lepénisation des esprits", une démocratisation gigantesque du racisme depuis 2002. Les politiques de la droite et du PS ont intégré les idées racistes simplement par électoralisme, pour récupérer les électeurs du FN (solution de simplicité, au lieu de s'attaquer aux sources réelles du malaise, parce que ça aurait été trop coûteux personnellement pour les personnes au pouvoir), et ils les ont retransmises à tout le monde.

Ca fonctionne comme avec le spécisme, hein... On peut banaliser le spécisme (et se faire aider pour ça pour toutes les institutions officielles), et éteindre les réactions choquées, et on peut banaliser le racisme.

On va droit dans le mur.
 
Jean-Luc Mélenchon en 1997 dans Libération":23kur3dk a dit:
Le comble, ce serait d'être à la remorque de la droite. A force de craindre d'agir trop tôt, la gauche pourrait être amenée un jour à constater qu'il est trop tard
Par gauche il faut comprendre "le PS" ; il lui aura fallu du temps pour le quitter, certes. En tout cas son combat contre le FN n'est ni une posture, ni remettable en cause.


Par ailleurs, je repensais à ce qui a été dit sur le fait que la campagne de la FI ait fait reculer le FN. Avec 3 simples calculs de voix en faisant nombre d'inscrits x participation x score attendu, on retrouve en effet que le FN a obtenu environ 1 million de voix de moins que ce qui lui était promis il y a 3 mois (47,5 millions x 66% x 28%), et même environ 500 000 de moins qu'attendu il y a 3 semaines (47,5 millions x 70% x 25%). Ça se voyait dans les deux dernières semaines de sondages, pendant lesquelles Hamon, Fillon et Macron ne baissaient plus, alors que Mélenchon continuait de monter et LePen de descendre (ok, certes, il y avait un effet mobilisation aussi).
 
Tigresse":3s3934ib a dit:
Ah oué, tiens. Elle existe depuis combien de temps, cette loi ? Pourquoi n'a-t-elle jamais été appliquée ?

Après, c'est assez compliqué de condamner le parti en lui-même pour racisme.
Car même si c'est une évidence que les cadres et nombre de militants le soit ... le parti, en lui-même, non.
Par exemple, le programme est très neutre (pas moins que les autres partis), et son règlement ne tend pas non plus vers la discrimination ou le racisme. Et globalement, les lois proposées ne vont pas à l'encontre des lois existantes. Et les éventuelles lois discriminantes qui sortent sont généralement appuyées par les lois existantes.

Elle est extrêmement difficile à appliquer cette loi. Le FN compte dans ses rangs, et même à un niveau élevé, des homosexuels, des gens issus de l'immigration, des étrangers, des femmes et des rascisés. Ce parti n'est pas fermé à ces catégories de personnes, et ne les discrimine pas (théoriquement) en son sein.
Le FN est loin d'être un parti fasciste ou nazi. Et si il est d'extrême droite, il n'en reste pas moins légal à l'heure actuelle.
De plus, on peut considérer la fermeture d'un parti aussi représentatif comme une atteinte à la démocratie.
 
Macron hier sur TF1 :

« Je sais pour nombre d’entre vous que vous ne m’avez pas suivi au premier tour (…). Je ne prends pas le vote qui sera en ma faveur comme un chèque en blanc et je respecte les électeurs de François Fillon qui voulaient plus de réformes économiques. Je leur demande : est-ce que vous vous retrouvez dans le projet de madame Le Pen ? Chacun doit prendre ses responsabilités, mais je parle aussi à celles et ceux qui ont voté pour Benoît Hamon, pour Jean-Luc Mélenchon. »
De quoi me conforter dans mon abstention.
 
Je vais etre abstentionniste par défaut vu que mon bureau de vote est a plus de deux heures de route et je n'ai personne avec qui faire le trajet cette fois-ci.

Néanmoins, cela me met de plus en plus mal à l'aise car j'ai quand meme conscience que si Le pen est au pouvoir cela sera bien pire que Macron (violence différente mais moindre que celle du FN).

Par contre, bien que voter me ferait participer a cette mascarade à nouveau, j'en ai franchement marre de la culpabilisation à outrance qui indique que le vote blanc ou l'abstention = voter Le Pen.
Serieux, fallait peut-être déjà se poser la question au premier tour et les années d'avant pour éviter d'en arriver là. Cette espèce de prise de conscience soudaine m'enerve au plus haut point.
Et puis apres avoir fait barrage, on se félicitera de pas etre raciste, sans avoir changé un iota à nos attitudes et réflexes et en continuant à privilégier les politiques allant dans ce sens.

Enfin bon, je me sens a la fois coupable mais aussi énervée par tout ca.
 
kob27g":23yhvuaa a dit:
De quoi me conforter dans mon abstention.

J'ai regardé son intervention hier soir. Il était terne, vide, falot. Politiquement nul. C'est ce qu'ont dû se dire une bonne partie des gens. Et là c'est un problème.
Son discours est par ailleurs d'une violence évidente pour qui veut bien comprendre ("tolérance zéro", "souplesse dans l'entreprise", etc.). Autant de mots que nous pouvons remplacer par répression et domination. Certain-e-s d'entre nous vont devoir trouver des ressources insoupçonnées pour prendre le bulletin Macron le 7 mai.
 
Au contraire, je suis en train de me dire que sa campagne de second tour est tellement nulle qu'il va falloir aller voter pour lui tellement le risque LePen devient de plus en plus énorme et probable :><:.
(ouais je sais, ce mode de scrutin est si nul/aberrant/anti-démocratique que j'en suis à faire ce genre de raisonnements absurdes :mur:)
 
Et j'en suis au même point de réflexion.. :( :(
 
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