Enfants & réflexions

Mélodie28

Avale du tofu
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Cher/Allier
Dans la lignée des divers sujets ouverts sur les enfants, l'éducation, l'instruction, le fait de leur parler très jeunes des choses pas forcément marrantes de la vie, sans leur mentir, je lance ce sujet pour recueillir des témoignages de gens côtoyant des enfants (parents ou autres), et qui ont pu constater à quel point les enfants sont aptes à comprendre ce qu'on cherche pourtant souvent à leur cacher.
J'ai bien conscience que c'est pas hyper clair, alors je donne un exemple.

J'ai déjà raconté 2 ou 3 fois ici comment j'avais emmené Fiston à moins de 3 ans voir ma grand-mère à l'hôpital juste avant qu'elle meure, alors qu'elle était dans un sale état, et que ses cousin(e)s (qui avaient à l'époque entre 8 et 15 ans) n'avaient pas pu la voir, leurs parents voulant qu'ils gardent "une belle image de leur grand-mère".
Et comment le jour de sa mort j'avais récupéré un des cousins de 8 ans complètement effondré parce qu'il n'avait pas pu lui dire au revoir.

Fiston a maintenant 6 ans. Il y a 4 semaines, un de ses grands-pères est mort, et il a pu aller le voir 4 jours plus tôt avec son père et moi à l'hôpital. Le jour des obsèques, il a choisi de venir avec moi le voir dans son cercueil (il a trouvé son costume très joli) avant la crémation. Dans la semaine des obsèques, il y a eu 3 moments où il a pleuré, pour son papy mais aussi parce que du coup forcément la famille reparlait des autres personnes mortes, dont le frère de mon mari, que Fiston n'avait jamais connu, et ça le chagrinait beaucoup. Le reste du temps ça a été très bien, même si on passe pas mal de temps maintenant dans la maison du grand-père pour faire du tri, etc, et Fiston a intégré cette mort à ses jeux, quand il joue avec mon filleul à construire des circuits de petit train, maintenant il ajoute la "gare du cimetière" pour aller voir son grand-père.

Hier soir, je reçois un mail de ma mère qui m'apprend que le frère de ma belle-soeur a eu un AVC et est à l'hôpital. Comme on avait prévu d'aller visiter tous les 3 un truc dans la ville où il se trouve aujourd'hui, je décide d'aller lui rendre visite. Fiston me demande s'il peut venir avec moi, je lui dis que oui, s'il veut, mais bon, c'est quelqu'un qu'il ne connaît pas, donc à la base je ne comptais pas spécialement lui proposer de venir.
Réponse de Fiston :
"Oui je sais, mais moi j'aime bien rencontrer des gens que je ne connais pas, ils sont mignons comme des petits chats".
Et puis il ajoute :
"Et puis je préfère aller avec toi à l'hôpital, comme ça s'il meurt bientôt, je l'aurai rencontré avant. Et pour les gens que je connais, s'ils meurent bientôt, j'aurai pu les revoir une dernière fois."
 
Je n'ai pas vraiment d'exemple qui me vient à l'esprit tout de suite, mais la dernière phrase que tu as écrit m'a fait tilté. Je trouve la réflexion de ton enfant très mature pour son âge.
 
Je profite de ce sujet pour te dire que j'ai apprécié parcourir ton blog et tout particulièrement les histoires avec "Fiston".

J'aime ton approche avec lui. Je lis beaucoup pour tenter de trouver une éducation adéquate pour mon petit.
J'ai donc parcouru les classiques de Thomas Gordon et Isabelle Filliozat mais aussi quelques blogs dont le tien qui m'a bien inspiré.
J'en suis encore à tenter de déconstruire l'image de l'éducation classique prônée par notre société (j'y suis parvenu pour le végétarisme, j'espère bien y arriver pour l'éducation).

J'espère lire la suite des "aventures" de Loulou et de Fiston (et de leurs parents aussi).
 
Étant ado et fils unique, je n'ai pas d'exemple qui me viennent en tête... Par contre je rejoint Bibou pourdire que ton fils a l'air très mature pour son âge ;) .
 
Merci Kob, ça me touche beaucoup, ce que tu dis. C'était le but du blog au départ, sur les différents sujets qu'on aborde, de partager notre expérience pour que ça puisse éventuellement en aider d'autres qui passent par les mêmes questionnements que nous. C'est vrai qu'on manque un peu de temps ces temps-ci, mais on va recommencer à l'alimenter bientôt j'espère. :kiss:

Clément et Bibou, oui, il est plutôt mature pour son âge mais ma conviction c'est qu'il n'a rien d'exceptionnel, c'est juste la façon dont on agit avec lui sans lui cacher les choses difficiles (sans lui mettre la tête dedans exprès non plus, hein), sans lui mentir, qui fait qu'il a ce genre de réflexions.
Je pense que tous les enfants pourraient être aussi matures si notre société ne les "infantilisait" pas à donf. D'ailleurs mon filleul qui est élevé un peu pareil et qui n'a pas encore 5 ans est tout aussi mature et parfois les dialogues entre eux deux sont impressionnants.
(Bon, ils ont des phases caca-prout aussi, hein ^^)
 
J'aime beaucoup ton approche avec ton fils. Moi à côté je suis complètement flippée avec mes enfants^^ Je les considère comme des petites personnes intelligentes, et je fais en sorte de les traiter comme tels, mais j'ai tellement peur de ma planter...Même les grands pontes de l'éducation non-violente disent qu'un enfant à qui on donne trop le choix, trop de responsabilités dévellopent des angoisses, je ne sais pas dans quelle mesure c'est vrai ou non.

Ma grande a des angoisses, je suppose qu'il y a plein de raisons, mais depuis qu'un médecin à eu une parole un peu condescendante à ce sujet, j'ai peur que ce soit mon éducation qui en soit la cause. Par certains côtés elle est très mature aussi.
 
Je pense que le principal est de bien doser tout ça. Donner trop de responsabilités risque de donner des angoisses à l'enfant, mais ne pas en donner du tout risque aussi de le frustrer.
 
Oui ça c'est évident^^ ce qui l'est moins c'est la part d'infantilisation induite par la société. On a coutume d'entendre qu'il faut protéger les enfants, les cadrer, leur cacher des choses...Et c'est vrai que leur cerveau est en perpétuelle construction les premières années, ils sont sensibles, fragiles, pas équipés pour notre société qui est pleine de sur-stimulation inutiles. En fait j'ai l'impression que c'est un gros paradoxe, d'un côté on a une injonction de sur-protection, de l'autre un monde qui avance toujours plus vite et dont on attend que les enfants s'y adaptent comme des adultes.

Quelle est la part de vieille coutume patriarcale et quelle est la part de vrai besoins des enfants ?

Tiens je vais donner un exemple qui date d'il y a quelque jours, mes grands ont 4 ans et demi et 2 ans et demi, on leur a proposé des glaces. D'habitude ils choississent leur parfum préféré entre citron et orange, l'un et l'autre savent parfaitement ce qu'ils préfèrent et si on se trompe pas de soucis, ils se les échangent. Rien que dans cette partie, certains vont considérer qu'ils ont trop de liberté de choix pour leur âge et que pour leur épargner un stress inutile les parents devraient imposer un seul parfum de glace.

Je poursuis, il ne restait que des glaces au citron, le parfum attitré de ma fille. Le soucis c'est que son frère à été servi en premier, elle est donc allée vers lui pour faire l'échange comme d'habitude et n'a pas compris pourquoi il a refusé. Chez elle les choses "pas comme d'habitude" sont une situation de stress et stress = crise. On a expliqué, on lui a donné sa glace, mais elle n'a pas voulu la prendre et continué à pleurer dans son coin (pendant ce temps son frère essayait de lui donner sa propre glace tellement il n'aime pas la voir pleurer^^). Là encore, pour certaines personnes, on aurait du sévir et l'envoyer dans sa chambre parce qu'un enfant est incapable de décider par lui-même de refuser une glace et c'est donc un caprice.

Deux secondes plus tard, mon mari a débarqué avec un cône (le dernier), et natuellement les enfants l'ont réclamé. Comme mon fils a été le premier à le dire, mon mari lui a échangé sa glace au citron contre le cône, et de mon côté pour éviter une injustice, j'ai été cherché deux cuillères pour qu'ils puissent manger cette glace tous les deux. Mais même avant que je revienne de la cuisine le petit avait déjà proposé à sa soeur de lécher chacun leur leur tour^^ Ils se sont installés côte à côté en tenant le cône tous les deux et ont mangé chacun leur tour une cuillère de glace.

Mon mari à râlé, il a dit à notre fils de garder sa glace pour lui (oui comme la grande avait fait un caprice soit-disant, elle devait être privée). Alors que dans ces situations là, j'estime qu'ils sont assez matures pour décider eux-même si ça leur fait plaisir de partager une glace, de faire leurs petites transactions, de s'échanger un cailloux contre un bonbon et toutes ces choses. Et mon mari pense qu'ils sont trop jeunes et qu'on devrait contrôler.


Bon c'était un exemple un peu léger, mais ça résume assez ma façon de voir les choses.
 
J'espère que tu as privé ton mari de glace pour lui apprendre à râler :whistle:
Je trouve ça trop génial, perso, d'avoir des enfants qui partagent spontanément ! Comment peut-on vouloir empêcher un petit de 2,5 ans de vouloir partager sa glace, ça m'échappe. :mmm:
 
C'est ce que j'appelle un vieux reste de patriarcat mal placé. L'homme donne sa glace à l'enfant pour qu'il la mange, l'homme ne tolère pas que l'enfant fasse autre chose que ce qui a été décidé par lui. Je caricature hein^^ Mon mari n'est pas vraiment aussi strict, il a suffit que je lui explique qu'on devait laisser les enfants trouver leurs propres solutions et ne pas interférer dans leurs arrangements. Parce que je plaisantais pas qunad je parlais de bonbon contre cailloux, ça se passe vraiment comme ça^^

Pour le partage, j'avoue que des fois je suis complètement bluffée de les voir ensemble prendre soin l'un de l'autre et s'occuper ensemble de la plus jeune (8 mois). Quand il y en a un qui pleure l'autre lui apporte son doudou, si la petite pleure ils viennent me prévenir et en attendant que j'arrive la grande lui chante des chansons^^ Des fois y en a un qui n'a plus faim à table et il donne sa part à l'autre, comme ça. Ce qui me fait le plus rire, c'est quand je me trompe dans la couleur des assiettes, ma fille veut toujours la bleue, mon fils s'en fout. Si je donne la bleu au petit, la grande me la réclame. Alors quand c'est moi qui demande a mon fils s'il veut bien faire l'échange il refuse, mais quand je me tourne vers ma fille pour lui dire "demande à ton frère s'il veut bien échanger", qu'elle lui demande en disant s'il te plait, là c'est magique il veut bien échanger les assiettes.

Je pense que si on les laisse faire ils sont capable de comprendre et faire bien des choses, c'est pour ça que j'aime pas trop intervenir dans ce qu'il font, sauf s'il y a danger bien sûr. Je crois que si on traite ses enfants avec respect, ils adopteront d'eux-même un comportement respectueux.

Voilà ma grande question qui va sûrement me tourmenter toute ma vie : si ce genre de choses marche pour les sujets légers, est-ce que ça marcher aussi pour des sujets graves ? Tu parlais de la mort, j'ai dans l'idée d'expliquer brièvement la conception de l'église catholique puisque c'est ce à quoi je crois, et aussi d'expliquer la façon de voir des autres religions et non-religions. De façon simple en fait. La question de voir les corps et d'aller au cimettière je ne l'ai pas encore résolue, peut être que quand l'occasion se présentera je leur laisserais le choix...Je ne sais pas encore.


En tout cas je viens de résoudre un trèèèès grand tabou qui n'a rien à voir avec la mort, les organes génitaux. Vous avez le droit de vous moquer, mais j'ai énormément de mal à nommer le sexe féminin d'une petite fille, je fais un gros blocage dessus (pour mon fils c'est facile il a un titi, parce que j'aime pas le mot zizi). Et puis ça m'énerve que les noms utilisés pour les petites filles soient des mots mignons ou totalement cons (sans mauvais jeu de mot), genre des mots dérivés de zizi, comme ça le sexe féminin n'était qu'un erzats du vrai sexe du mâle -hein Freud- ou pire une absence de sexe. Donc on a résolu l'affaire, ma fille a aussi un titi. Un titi de fille, et son frère à un titi de garçon. Je peux pas faire plus égalitaire :D

Et du coup c'était vraiment important pour moi, parce que pour mes parents le sexe c'est sale faut pas toucher, faut pas en parler sauf s'il y a un problème médical et on en parle qu'avec un parent de même genre. La fois où j'ai tenté de parler de zizi avec mon père je me suis pris une claque :mmm:
 
erulelya":2jv1ow9q a dit:
En tout cas je viens de résoudre un trèèèès grand tabou qui n'a rien à voir avec la mort, les organes génitaux. Vous avez le droit de vous moquer, mais j'ai énormément de mal à nommer le sexe féminin d'une petite fille, je fais un gros blocage dessus (pour mon fils c'est facile il a un titi, parce que j'aime pas le mot zizi). Et puis ça m'énerve que les noms utilisés pour les petites filles soient des mots mignons ou totalement cons (sans mauvais jeu de mot), genre des mots dérivés de zizi, comme ça le sexe féminin n'était qu'un erzats du vrai sexe du mâle -hein Freud- ou pire une absence de sexe. Donc on a résolu l'affaire, ma fille a aussi un titi. Un titi de fille, et son frère à un titi de garçon. Je peux pas faire plus égalitaire :D

Et du coup c'était vraiment important pour moi, parce que pour mes parents le sexe c'est sale faut pas toucher, faut pas en parler sauf s'il y a un problème médical et on en parle qu'avec un parent de même genre. La fois où j'ai tenté de parler de zizi avec mon père je me suis pris une claque :mmm:
Pour mon petit, j'ai nommé son sexe "robinet", car il a toujours tendance à ouvrir son robinet au moment où j'enlève la couche.

Pour les émotions des enfants, je conseille la lecture de 2 bouquins d'Isabelle Filliozat : "Au coeur des émotions de l'enfant" et "J'ai tout essayé !". (Je suppose que erulelya et Malodie28, vous connaissez déjà).
Ces lectures apportent une explication sensée aux "caprices" (qui n'en sont pas vraiment).
 
Oui mais tu vois Erulelya, ce que je dis paraît assez simple et évident comme ça, sauf que ça l'est pas du tout. La preuve en est avec ton mari qui ne voit pas du tout les choses comme toi (pour l'exemple que tu as dit en tout cas). Tous les parents ne donnent pas des responsabilités à leurs enfants comme d'autres en donnerait, etc. Pour reprendre ton exemple, tes enfants sont parfaitement en âge de choisir eux-mêmes certaines choses.

Pour ce qui est de la mort, je pense que l'important c'est surtout d'en parler avec eux et de bien leur expliquer. Par exemple, pour l'enterrement de la grand-mère de mon copain, on avait bien expliqué à notre nièce (qui avait 3 ans à l'époque) ce qu'il se passait, autant à l'église qu'au cimetière. On avait même reprit l'exemple du Roi Lion, quand Mufasa meurt et se retrouve au ciel.

En tout cas je trouve ça vraiment bien que ton fils et ta fille aient cette notion du partage et qu'ils prennent soin d'eux mutuellement.
 
Kob : Oui c'est des basiques de ma bibliothèque^^

Bibou : Ce qui est évident c'est de savoir qu'il faut doser et que les extrêmes ne sont pas bons. En théorie tout le monde sait qu'il faut un juste milieu, la question c'est de savoir comment et quel est ce milieu. Les deux parent.e.s d'un couple n'ont pas forcément eu la même éducation et n'ont pas la même sensibilité, il se peut qu'elleux passent du temps à accorder leurs violons. Et encore ce curseur varie d'une famille à l'autre.
 
erulelya":3v4mt3o3 a dit:
Kob : Oui c'est des basiques de ma bibliothèque^^
Tu en as d'autres des basiques sur le sujet ?

Les parents n'ont pas besoin d'afficher un front commun au sujet de l'éducation. Chaque parent a sa sensibilité, son seuil de tolérance. Il a dur pour un parent de faire appliquer à son enfant une règle dictée par l'autre parent.
Je ne sais pas si c'est clair.
Exemple : le père ne tolère pas que son enfant commence son repas par le dessert et enchaine par le plat principal alors que la mère se fout de l'ordre des plats. C'est donc au père de faire appliquer éventuellement la règle (évidemment, en mettant la forme qui va bien). Si la mère tente de faire cette règle qu'elle trouve injuste, ça risque de sonner faux.

Il s'agit d'un exemple, on peux remplacer les termes mère et père par toutes les combinaisons possibles (2 pères, 2 mères...), j'ai juste illustré pour faciliter la compréhension de mes propos.
 
kob27g":34if834n a dit:
Pour mon petit, j'ai nommé son sexe "robinet", car il a toujours tendance à ouvrir son robinet au moment où j'enlève la couche.
Chez nous c'est tout simplement... un pénis :) . Spontanément j'aurais eu tendance à employer "zizi", mais mon mari trouvait que c'était plus logique d'employer le terme qu'on emploierait entre adultes.
 
Kob : Oui, celui qui m'a plus ou moins sauvé la vie "il n'y a pas de parents parfaits" de la même auteure, "les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)" de Marshall B. Rosenberg -Pers0nne avait lancé un long sujet dessus. Pour déconstruire de façon ludique j'ai bien aimé "la princesse qui croyait aux contes de fées". J'ai retrouvé en faisant le ménage un vieil exemplaire de "pour être des parents acceptables" de Bruno Bettleheim, il à l'air bien, je vais voir ce que ça donne. Je dois encore me procurer "mères épuisées" de Stéphanie Allenou, "sans couche c'est la liberté" d'Ingrid Bauer, c'est une approche de l'hygiène infantile naturelle qui est super intéressante même si on ne pratique pas, ça brise bien des croyances (vendues par pampers).

Il est drôle ton exemple, c'est exactement ce qui se passe chez moi^^ Mais c'est l'inverse, c'est moi qui explique l'importance d'écouter ses sensations physiologiques pour éviter les troubles alimentaires plus tard, et à force il a fini par être d'accord avec moi...Surtout quand je le met en face de ses propres incohérences. Il lui arrive souvent de s'empifrer de biscuits juste avant de passer à table, alors je vois pas pourquoi les enfants n'auraient pas le droit de manger le dessert en premier.

Une fois mon frère à dit en classe qu'il avait un pénis, le soir même il avait un mot dans le carnet parce que le mot était soit-disant inapproprié dans la bouche d'un enfant. Alors dans le doute...
 
Pareil ici que Moineau, on a toujours employé le mot "pénis". Ce qui a donné un jour lieu à une scène assez rigolote : Fiston avait 4 ans, on était à un endroit sans toilettes et il faisait froid, il pleuvait, on était avec des amis et Fiston a envie de faire pipi. Je lui dis qu'il peut faire contre un arbre, et là imaginez le petit bonhomme de 4 ans, dans son ciré trop grand pour lui, qui fond en larmes en disant "mais je vais avoir froid à mon pénis !" Nos amis étaient pliés en 2.

Pour les responsabilités à laisser aux enfants, oui, c'est difficile de doser, et les parents n'ont pas toujours la même vision des choses, effectivement. Après je trouve que ce n'est pas forcément grave (bon, quand il y en a un pro-fessée et l'autre non, là oui y a un souci) d'avoir des divergences y compris devant les enfants. Le "front commun" (terme guerrier) à opposer aux enfants, je n'aime pas ça du tout. C'était le cas chez mes parents, mon père suivait tout ce que décidait ma mère et je sais que mes frères et moi l'avons beaucoup méprisé pour ça à l'époque. :/
En plus c'est malhonnête. Je ne parle pas de faire des compromis, mais de penser oui et de dire non pour faire comme l'autre, c'est malhonnête à mes yeux.

Pour la religion, nous sommes plutôt agnostiques à tendance athées, je dirais (disons que j'espère que les athées ont raison), par contre le reste de ma famille est catholique pratiquante et quand Fiston est chez ses GP, il baigne là-dedans. J'ai juste demandé à ma mère de ne pas le baptiser en douce (ça l'a choquée, d'ailleurs, la pauvre, que je lui dise ça), Fiston demande maintenant à ne plus y être le dimanche parce que la messe ne l'intéresse pas, et puis parfois on discute, on lui dit que oui, ses gp croient telle et telle choses, d'autres croient autre choses, et nous on ne sait pas.
Par contre l'autre jour avec une de ses cousines on parlait de nos poneys morts il y a qq années, et c'était à la suite de la mort du GP, c'est une des 3 fois où Fiston a pleuré parce que "tout le monde était mort", et la cousine a commencé à lui dire que les chevaux ils allaient au ciel dans un endroit spécial, avec des arc-en-ciels et tout ça, et Fiston qui s'énervait en plus d'être triste parce qu'il savait bien que c'était n'importe quoi et qu'elle-même n'y croyait pas, qu'elle disait ça juste pour qu'il arrête de pleurer.
Et puis après quand elle a juste parlé d'aller au ciel en y croyant, il a pleuré encore plus fort "parce que si les gens sont dans le ciel, les oiseaux vont leur rentrer dedans". ^^

Pour "Au coeur des émotions de l'enfant", c'est un livre que je conseille et offre beaucoup, et qui a un effet souvent très fort sur les gens qui le lisent.

Je suis beaucoup plus mitigée sur "J'ai tout essayé". La première fois que je l'ai lu ça m'a surtout semblé être un petit traité de manipulation douce à l'usage des parents, et je déteste la façon dont c'est présenté avec les petits dessins qui donnent à lire les pensées de l'enfant (pour moi ça présente comme quelque chose de certain et généralisable à tous les enfants ce qui n'est finalement qu'une théorie). Après, de toute façon, j'avoue que j'ai été plusieurs fois assez refroidie par Filliozat, même si je conseille toujours certains de ces bouquins. Et je ne doute pas que "J'ai tout essayé" puisse être très utile, quand on n'est pas refroidi comme je l'ai été par la forme.

Personnellement j'ai découvert l'éducation non violente avec "Parents efficaces" de Thomas Gordon, et "Éduquer sans punir", du même auteur, que je conseille aussi beaucoup. C'est une approche très différente de "Au coeur des émotions de l'enfant", c'est hyper pragmatique, on ne fait pas appel aux sentiments où aux émotions du lecteur, mais surtout à la logique. Et à l'époque, c'était ce qu'il me fallait, je pense.
 
J'ai bien aimé "j'ai tout essayé" parce que je l'ai découvert à une période où j'étais complètement perdue et dépassée. Lire les pensées des enfants ça m'a donné l'impulsion pour apprendre à me mettre à leur hauteur. Et les illustrations c'est génial, au moins mon mari le lit volontiers (sinon je peux crever il devient violent quand je fais référence à un livre), je m'en suis surtout servi pour lui montrer que deuz ne vidait pas la bibliothèque pour nous faire tourner en bourrique^^

Par contre j'ai eu beaucoup de mal à lire "au coeur des émotions de l'enfant", je m'endormais systématiquement sur certains passages, et ça, ça ne trompe pas.
 
J'ai lu "au coeur des émotions de l'enfant" avant "j'ai tout essayé" donc ce dernier m'a paru un peu simpliste, une sorte de résumé illustré.
Comme pour erulelya, c'est le seul bouquin sur ce sujet que je suis arrivé à faire lire à me femme (le pouvoir des images).

Thomas Gordon a une approche beaucoup plus technique, scientifique. Du coup, je trouve que c'est plus dur à lire (pourtant j'ai un esprit beaucoup plus scientifique que littéraire) et plus difficilement applicable. Malgré tout les 2 auteurs sont à peu de chose près sur la même longueur d'onde, seule la manière de l'expliquer diffère.

Mon gamin étant encore bébé, j'essaye surtout de m'inspirer de Fillizoat. Mais dans quelques années, je testerai aussi l'approche Gordon.
 
Fiston, cet aprem, je ne sais plus pourquoi on parlait des gens qui mangent de la viande. Pour rappel, il a pris la décision d'être végétarien depuis un bon paquet mois (après une tentative avortée un an plus tôt), et à part une fois où on mangeait à l'extérieur et où il n'y avait que de la charcuterie de proposée, il s'y tient (d'ailleurs chaque fois qu'il va qq jours chez mes parents il me demande de leur rappeler qu'ils ne doivent pas lui faire manger de viande et il ne reste chez eux que s'ils promettent de ne pas lui en donner).
Et d'un seul coup il me sort en gros que ce n'est pas toujours facile pour lui parce qu'en fait le goût de la viande il aime toujours ça, et que du coup parfois c'est dur, ça dépend de s'il mange avec des végétariens ou non.
Je lui dis "ah oui, je comprends, c'est sûr que si tu aimes toujours ça, quand tu es à côté de gens qui mangent de la viande ça doit être difficile de résister, tu es tenté ?"
Et il me répond "Non, tu sais, moi je suis un peu spécial, c'est l'inverse. Parce que quand je suis avec des gens pas végétariens, je sens l'odeur de la viande et du coup j'ai le goût dans la bouche, donc je n'ai pas besoin d'y penser. Alors que quand je suis chez des végétariens, je n'ai pas l'odeur, pas le goût, et du coup j'y pense plus et c'est plus dur."
Et puis il a ajouté que quand il voyait des histoires ou des vidéos où il y avait de la viande, pareil, ça lui mettait le goût dans la bouche.

Il ne m'avait encore jamais dit que c'était difficile pour lui, il avait plutôt tendance à dire que la viande c'était dégoûtant (j'en déduis qu'il ne parlait pas du goût mais de la façon dont c'est produit), du coup je lui ai demandé s'il regrettait d'être végétarien (il sait de toute façon qu'il peut changer d'avis, à la maison il n'y en aurait toujours pas mais il pourrait en manger ailleurs).
Il m'a regardée comme si j'étais débile (du style c'est quoi cette logique, ma pauvre maman ^^) en me répondant "bah non, je ne regrette pas, c'est pas parce que c'est dur que ça me fait regretter."

Encore une fois je ne crois pas du tout que Fiston soit un enfant exceptionnel. Il est unique, comme nous tous, il a oublié d'être bête comme on dit, mais il n'est pas non plus précoce ou plus intelligent que les autres.
Pour la plupart des gens, un enfant de 6 ans (et plus) ne voit pas plus loin que le bout de son nez, est incapable de faire des efforts si on ne l'y oblige pas (ce qui me fait doucement marrer, parce que je ne sais pas comment ils pensent que les bébés apprennent à se déplacer et à marcher si ce n'est pas en faisant des efforts immenses et sans se décourager malgré les chutes et autres déconvenues), et de manière générale n'est pas apte à faire la grande majorité des choix le concernant. Cherchez l'erreur.
 
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