Etat policie rà Mayotte

flolalapine

Massacre des légumes
Inscrit
12/8/10
Messages
2 406
Score de réaction
0
Localité
Région Parisienne
Ça me vient d'une copine sage-femme partie bosser 2 ans à Mayotte, Aude, et pour éclairer ce qu'elle va dire, sa famille est juive.

bonjour,
comme vous savez j'habite Mayotte, ma vie est belle ici, on pourrai croire qu'ici c'est plage plongée et cocotier. mais en approfondissant un peu et en vivant avec les gens d'ici on découvre une autre réalité que celle transmise par la télé ou les jolies photos . voila trois mois le mari de ma voisine ichata c'est fait arrêtre par la Police aux frontière, la semaine dernière c'était safnati, toutes deux des mère de famille avec des enfants à l'école travaillant honnêtement dans les champs et construisant mayotte au même titre que tous ses habitants. les arrestations ce font de manière aléatoire sans possibilité de recours en dehors de tout contrôle de la justice.
http://red-huma.com/fr/Publications/Pub ... -illusoire
je suis en rage, une rage profonde qui correspond à un écho de mon histoire familiale, du temps ou les rafles existaient en France et ou un policier pouvait décider pour un bout de papier si tu pourrai t'occuper de tes enfants, qui ont besoin de santé et d'éducation et de sécurité. On parle d'immigration illégale à Mayotte mais il faut savoir que Mayotte fait parti des Comores historiquement culturellement et familialement, qu'il y a 15 ans avant la mise en place des visas entre les Comores et Mayotte, les "clandestins" ne choisissaient pas de rester à Mayotte il y venait pour se faire soigner et voir leur famille et repartaient sans avoir peur de ne jamais pouvoir revenir.
on a l'habitude en France de s'insurger de beaucoup de chose qui se passe à l'étranger. sachez que ce n'est pas de l'étranger que je parle mais de la France et d'une situation de non droit ou tout est permis aux policiers et à l'armée, que ces clandestins si "dangereux" sont des personnes qu'on traite comme des animaux sans droit.

merci de lire ce texte écrit par Lucie ma colocataire et de le transmettre à toutes personne capable de le publier ou le diffuser.
pour finir je citerai ce beau discours de Jaques Chirac :

Le 16 juillet 1995, le président Jacques Chirac a reconnu devant le monument commémoratif la responsabilité de la France dans la rafle et dans la Shoah.[6] Il a notamment déclaré:

« Ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français. Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 4 500 policiers et gendarmes français, sous l'autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis.
Ce jour-là, dans la capitale et en région parisienne, près de dix mille hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés à leur domicile, au petit matin, et rassemblés dans les commissariats de police.
(…)

La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. »
J'étais en colère cette nuit, j'ai écrit un mail à mes parents.

Ce matin, Pierre et moi avons décidé qu'il nous fallait témoigner de cet état policier qui règne à Mayotte. Nous avons donc décidé d'écrire des articles (enfin moi j'écris), et Pierre dessinera des Bd narrant les anecdotes glauques et inacceptables dont fumes témoins cette année. On ne peut pas nous taire et c'est la seule chose qui nous est permise et possible : raconter.


Nous allons l'envoyer à différents journaux et radio en métropole.

Je voudrais votre avis, sur le fond un peu, surtout sur la forme, et si vous aviez des idées de titre. Merci d'avance.

si vous avez été témoins de choses un peu ou beaucoup choquante en rapport avec des expulsions ou tout autre plein pouvoir policier, racontez les nous, nous les mettrons en image ou en texte.

Tout cela n'aura peut-être aucun retentissement, mais cela devient pour nous une évidence, on ne peut taire ce que l'on voit ici, on ne peut pas faire que passer en constatant sans essayer de faire ne serait-ce qu'un mouvement pour que ça change.

[email protected]
7heures du matin, surprise, les ouvriers, les cadres, les instits, les infirmiers, sont partis travailler, les gosses sont à l’école. Les témoins n’existent pas. La police municipale - et oui municipale celle qui n’en a pas le droit en métropole -est venue à domicile. Elle a fait tout le quartier : 2 cases en « dur », le reste est constitué de baraque en tôle, facile à reconnaitre le clandestin à Mayotte, c’est celui qui s’entasse à flan de colline derrière du fer, sans eau ni électricité. Notre voisine, Safinati, la maman de la petite décédée en octobre a été attrapée.


La police ne peut pas venir chez toi sans mandat et te demander tes papiers, seuls les militaires le peuvent, 'l'a bon dos Mayotte….

On a passé 48heures d'administrations en administrations, horreur absolue, papier à trouver, retrouver, à faire faire, à faire refaire, à photocopier, par l'école, l'hôpital, la préfecture, ce qui fut le plus dur, la préfecture!!!


Se rendre au centre de rétention : et les sept plaies du Christ se remirent à saigner Les conditions d’hygiènes sont tellement lamentables qu’on n’a du mal à ne pas imaginer que ca devait ressembler à peu près à ca avant de prendre les trains à bestiaux pour les camps.


Je pense qu'elle sera reconduite ce soir, ou demain.

Beaucoup de papiers remués de coups de téléphone passés, de polis de bureau non insultés(alors qu'ils le méritaient), beaucoup de petits chefs tout imbus de leur pouvoir, de petits flics excités du cerveau reptilien, de gamins qui ont perdu leur petite sœur et qui se retrouvent sans leur maman, beaucoup de mal au ventre à gerber devant le système Français comme il est appliqué ici, loin des lois, des assos, des « garde-fous » de la République et des Droits humains que nous avons dans l'hexagone natal. Si c'est ça la France, alors on n'est plus dans un pays libre, elle est morte la terre d'asile, elle doit faire la gueule Marianne! C'est quoi ce Président qui vient inciter publiquement, au micro à la délation, qui incite à la dénonciation et condamne le fait de venir en aide à un sans-papier, ben oui , c'est vrai quelle idée d'aider un plus pauvre que soi dans le besoin si on le peut?!!!

Excusez mon amertume, il est difficile de vivre à Mayotte sans troubles de conscience et d'identité –nationale, puisque c'est d'actualité - sans remise en question fondamentale du régime ou plutôt du gouvernement. Ici, plus qu’ailleurs encore, la politique d'immigration où l’on en se fout que les gosses aillent à l'école, où l'on demande aux proviseurs de n'inscrire que des « réguliers » et de dénoncer les autres , où l'on ne parle que de quotas, où l'Homme n'existe plus, ici, cette politique est palpable quotidiennement, Ici les décisions de Sarkozy et d'Hortefeux sont à tous les coins de rues, et hier au coin de la mienne.


"Quand ils sont venus prendre, les Juifs,
Je n'ai rien dit car je ne suis point juif
Quand ils sont venus prendre, les Noirs,
J'étais de ceux qui ne voulaient rien voir
Quand ils sont venus prendre, les Beurs,
Je n'ai rien fait, je n'étais pas des leurs

Mais le jour où ils viendront me prendre
Restera-t-il quelqu'un pour me défendre ?
Oh, le jour où ils viendront me prendre
Restera-t-il quelqu'un pour me défendre ?

Quand ils sont venus prendre, les Rouges,
Je n'ai rien dit, je me méfiais des Rouges
Quand ils sont venus prendre, les femmes,
J'étais de ceux qui n'avaient pas de femme
Quand ils sont venus prendre, les gays,
Je n'ai rien fait, je n'étais pas concerné

Quand ils ont commencé à prendre nos villes
Je n'ai rien dit, j'étais d'une autre ville
Quand ils ont défilé dans nos rues
J'étais de ceux qui n'avaient toujours rien vu
Quand ils sont venus prendre mon voisin
C'était trop tard, je n'y pouvais plus rien

Aujourd'hui qu'ils sont là pour me prendre
Il n'y a plus personne pour me défendre !"




Hier, ils sont venus chercher ma voisine, on s'est tous démenés becs et ongles, certains ont usé de leur couleur de peau, d'autres de leur charme, de leur métier et de leur élocution, on a pourtant protesté, elle est peut-être déjà à Anjouan. Alors elle va faire n'importe quoi jusqu'à ce qu'elle ait 400 ou 700 euros, elle va prendre leurs putains de kwassa et risquer de crever en mer bouffée par les requins pour retrouver ses trois gamins, et nous Français, Mahorais, « Métro », aurons été témoins,53% auront suivi un gars qui pousse à la délation et condamne l'aide aux sans-papiers.

On aura excusé ceux qui « ne font que leur travail, ils ont des ordres, et ils ont des chiffres, ils exécutent ».

Jusqu’où ne fait-on « que » son travail ?

Jusqu’où est-on prêt à suivre les ordres ?

Au Tchad, au Rwanda, au Kosovo, en Corée du Nord, il y en a aussi qui ne font « que » suivre les ordres, en d’autres temps, il y en eu à Varsovie, Büchenwald, ou à Dachau.
 
Pour protéger ses privilèges et le pillage des dernières ressources, l'homme riche va traiter son prochain pauvre comme un non humain, au nom d'une frontière, d'une carte... C'est quasiment chose faite, ça ne va qu'empirer, avec l'inflation et la disparition inéluctable des matières premières, le dégringolage de l'économie. La question est : l'humain trouvera t'il la force de se révolter, de mettre en place un niveau de confort, une économie viable et redistributrice.
Le parallèle avec la Shoah n'est pas seulement justifié, il est nécessaire, urgent !! plus jamais ça mon cul ! les crèves la faim crèvent. Alors qu'il y a assez de nourriture pour tout le monde. C'est normal, c'est le marché. Chaque marché national doit savoir subvenir aux siens -raison pour laquelle on ne peut accepter les crèves la faim des autres- ( et ceux qui crèvent la faim chez soi sont de toutes façons ceux qui ne savent pas s'adapter au marché... ha oui, bon d'accord...)
Les crèves la faim sont la nouvelles race de sous hommes, qu'ils crèvent...
 
Retour
Haut