Exploitation animale, spécisme et relations avec les animaux

  • Auteur de la discussion Nel
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Nel

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Hello,

Apprentie végane, j'essaie de me renseigner un maximum pour étayer ma réflexion et donc mes futures comportements. Car pour moi, le véganisme n'est pas que changer sa façon de cuisiner et ne pas porter de produits animaux.
Après avoir la tribune de Libération du 18 mars et les réponses d'Aymeric Cameron et L214, je m'interroge.
OK, le premier texte était un ramassis de non-arguments fumeux. Mais sur l'exploitation animale et les relations avec les animaux, les réponses étaient peu claires. Elles visaient probablement à ne pas diviser davantage les véganes, les végétariens...
Cela étant, à moins de se couper du monde animal, il est difficile de ne pas avoir de relations avec eux. Or, je me demandais du coup si travailler avec les animaux était si atroce que cela.
Ce que j'ai en tête serait une commune qui sauverait des abattoirs ou d'une exploitation des chèvres, des moutons... et leur offrirait des conditions de vie sympas avec l'argent des impôts locaux. serait-ce si terrible qu'elle amène (à pattes) le "troupeau en question" brouter les espaces verts ou entretenir les parties boisées. Un animal qui broute est, en la matière, productif jusqu'à sa belle mort (de vieillesse). Exit tondeuses et vive les clochettes (je sais qu'il y a eu des procès contre les clochettes et les chants de coq, mais bon...)
Apprendre à jardiner les espaces verts avec ces animaux serait plutôt sympa, non?
Dans la même veine de questions, comment apprendre le respect (et l'amour) dû aux animaux si on n'a pas d'interactions avec eux dès le plus jeune âge. Comment apprendre à communiquer et susciter le désir de communiquer avec eux si on ne les fréquente pas? Je ne parle pas d'animaux sauvages et de zoos mais d'animaux domestiqués. Sauver une vache ou une poule, c'est cool mais comment susciter cette envie chez les enfants? chez les adultes? Du coup, je me dis que la fameuse commune qui aurait des animaux pourrait les laisser dans un pré (avec des protections et des étables, des poulaillers...) pour que les classes puissent venir faire des activités pratiques comme donner des soins, nourrir..., pour que les maisons de retraites fassent une sortie "on va voir les vaches" afin d'apaiser les retraités (ben oui, voir des vaches, des moutons... ça peut sans doute apaiser autant qu'un aquarium et en plus, ça fait marcher et prendre l'air).
Bref, je pensais à ce type de travail pour les animaux avec bonne nourriture, soins vétérinaires, accès libre à la nature, pas de transport en camion... Serait-ce si terrible? Qu'en pensez-vous?
 
Bonjour !

Les moutons-tondeuses d'espaces verts existent déjà. Certaines communes possèdent un troupeau, et des entreprises se spécialisent là-dedans (une entreprise du côté de chez moi "loue" son troupeau pour aller entretenir les espaces verts - j'essaie de retrouver son nom). Cette pratique ne me gêne pas en soi, surtout si ce sont des animaux sauvés. Après tout, on offre aux animaux des occasions de satisfaire leurs besoins naturels (avoir de l'espace, brouter, être en troupeau), et c'est une manière bien plus écologique que les tondeuses pour entretenir les espaces verts. Cela recrée également une certaine ambiance dans les communes, de la curiosité, du lien social. Bref, en théorie, ça peut être quelque chose de totalement positif pour tout le monde.
Par contre, je ne suis pas sûre qu'il n'y ait pas production de fromage et/ou viande en parallèle. Et là par contre, on en revient à l'exploitation.

Ce que tu décris, on pourrait l'appeler ferme pédagogique, ou encore sanctuaire/refuge ! Une ferme où rien n'est demandé aux animaux, mais qui est un lieu de sortie où tout le monde peut venir voir les animaux, s'en occuper, et apprendre des choses sur eux. Ca, c'est quelque chose qui me parle totalement et j'aime beaucoup l'idée.
En revanche, comme il n'y a pas d'exploitation, les revenus sont très limités et c'est difficile pour ce genre de structure d'avoir l'argent nécessaire pour fonctionner. Donc à moins de faire des animations payantes (ce qui nécessite d'avoir du personnel compétent pour, et qui a le temps !), des entrées payantes, de solliciter les dons... C'est compliqué à faire vivre. Enfin, ça ce sont des associations. Avec une commune, ce serait différent.

Super intéressant cet article, Princesse ! Ca donne envie de lire le livre.
 
Nel":vnebzg7s a dit:
Bref, je pensais à ce type de travail pour les animaux avec bonne nourriture, soins vétérinaires, accès libre à la nature, pas de transport en camion... Serait-ce si terrible? Qu'en pensez-vous?
Confucius disait "ne fait pas aux autres ce que tu ne veut pas qu'on te fasse". Si tu suis ce proverbe, tu comprend bien que l'élevage "respectueux" ne peut par nature ne pas exister.
La carotte masquée à également écrit un très bon article sur la viande "heureuse"
http://www.la-carotte-masquee.com/viande-heureuse/
 
Végévore, Nel ne parle pas de viande mais d'utiliser des animaux pour travailler à faire ce qu'ils font déjà naturellement, comme brouter.
 
Une ferme péda (et même s'il n'y avait ni exploitation de lait, laine, œufs, etc.), c'est pour moi c'est la définition exacte d'un zoo !
La seule différence c'est que là les animaux sont dit d'élevage alors que dans un zoo classique sont dit sauvages (même si comme ceux d'élevage ils sont nés par et pour l'homme, en captivité)
- on ne leur demande rien d'autre que d'être là (enfermés dans un enclos plus ou moins grand, mais malgré tout délimité par l'homme)
- le but est de les observer (manger, copuler et tourner en rond)
- et "d'apprendre" des choses sur eux (je me marre...)

Comme à la fin du XIX eme siècle à Paris et ailleurs dans les expos universelles ou coloniales

D'où vient cette propension profonde de l'homme au spécisme ?
Pourquoi vouloir encager des espèces ou races que l'on considère inférieures à la race ou espèce à laquelle on appartient ?
Quel est ce plaisir qui consiste à observer l'autre pour son contentement.
Imaginons nous habiter dans nos maisons et de trouver derrière nos fenêtres un tas d'individus qui nous regardent nous nourrir, nous divertir, nous aimer ?!

Si on veut sauver des animaux d'une triste destinée, allons jusqu'au bout : offrons leur un espace et des conditions de vie dignes et foutons leur juste la paix, non ?!
Faisons en sorte que vraiment ils ne servent à rien. Ni nous divertir, ni nous apaiser, nous éduquer ou quoi que ce soit... rien ! juste vivre !
 
Princesse, l'article était très intéressant et celui qui suivait sur le bar à chats aussi. Cela donne matière à réflexion. Merci du tuyau!
Theleme : Je ne suis pas fan des fermes pédagogiques dans la mesure où beaucoup produisent du beurre, du miel... donc, les animaux sont effectivement exploités un minimum, voire plus. Mais je ne crois pas que certains animaux puissent vivre en parfaite liberté ne serait-ce que parce qu'ils n'ont pas été libres de le faire dès leur naissance ou parce qu'ils ont été malheureusement créés pour cela. De plus, un sanctuaire peut être alors une solution pour eux avec des interactions aimantes et respectueuses avec des humains.
En outre, si pour respecter on peut se contenter de connaissances théoriques, pour aimer il faut connaître, il faut donc des interactions minimales. Dire qu'on aime un chat, un cochon ou un humain en photo est, selon moi, faux. On ne sait rien de ses qualités, de ses goûts, de ses particularités, de ses excentricités, de sa personnalité. Voilà pourquoi des endroits où l'on apprend à prendre soin et à aimer des animaux peuvent être utiles selon moi. Les animaux doivent pouvoir refuser mais aussi pouvoir voir leurs besoins satisfaits autant que cela est possible. Comme pour les humains au final. De tels lieux peuvent permettre aux humains d'apprendre à communiquer avec leurs homologues non humains, à s'adapter à eux et non, comme dans la majorité des cas, à ce que les animaux s'adaptent aux humains. Et les enfants peuvent être d'excellents ambassadeurs pour ce type de relations.
Après, je comprends les risques de dérive et toutes les espèces animales ne peuvent participer à ce genre d'expérience car elles pourraient être malheureuses. C'est pourquoi j'aime aussi aller dans la nature voir des animaux en liberté, en essayant de ne pas les déranger, de ne pas interférer avec leurs activités. Observer une abeille qui butine, un escargot qui avance ou mange, une baleine qui joue avec son petit, des dauphins qui viennent jouer avec des kayakistes... c'est juste des moments fabuleux!
Mais suite à toutes les dérives auxquelles j'ai participé jusque-là je comprends ton pont de vue. Le mien risque fort d'évoluer encore beaucoup, voilà pourquoi j'essaie de trouver des lectures et des sources intéressantes pour réfléchir.
A bientôt

— Le 29 Mar 2018, 12:52, fusion automatique du message précédent —

Végévore, effectivement, je ne pensais pas à un élevage respectueux. Qui dit élevage dit reproduction forcée à tout le moins et un minimum d'exploitation.
Je songeais davantage à un troupeau constitué d'animaux sauvés des abattoirs (et s'ils peuvent et veulent se reproduire, why not! c'est eux que ça regarde, pas moi). Il y a suffisamment d'animaux en captivité dans les élevages pour en sauver le plus possible pour de nombreuses années encore, je crois. Quant à leurs conditions de travail, je pensais simplement à ce qu'ils fassent ce qu'ils font naturellement pour leurs besoins : brouter, manger. Dans une petite commune, il est même largement envisageable qu'il n'y ait pas de transport en camion. Dans une commune plus vaste, il suffit de disséminer les lieux d'habitation des troupeaux pour qu'ils n'aient pas de trop longues marches à faire. A voir selon les besoins des animaux en question et leur état après une vie d'exploitation. L'idée est tout de même de leur donner de bonnes conditions de vie donc de restaurer leur santé à la base. <br /:><:br /> — Le 29 Mar 2018, 12:58, fusion automatique du message précédent — <br /:><:br /> Aslanthe : je connais aussi ce principe des chèvres débroussailleuses. Ce qui me gêne est effectivement l'exploitation pour leur lait et leur possible mort à l'abattoir quand elles ne produisent plus. Le débroussaillage dans le sud a souvent lieu du printemps à l’automne pour éviter les incendies. Mais l'hiver? Que font ces chèvres? Et puis, ce sont des entreprises qui les louent, elles ont donc des exigences de rentabilité. Voilà pourquoi je songeais que nos impôts locaux seraient mieux investis ainsi en donnant un toit et des soins à des animaux et éventuellement un emploi sans exigence de rentabilité à une ou plusieurs personnes.
 
Je comprend bien ta bienveillance Nel, et ton approche des animaux est très partagée dans le monde végan: aimer les animaux et en prendre soin.
La mienne est différente : mon souci n'est pas d'aimer les animaux, de vivre à leur contact, mais de les respecter.
- Si un animal sauvage recherche ma compagnie, je la lui offre volontiers (c'est un plaisir et un honneur), mais sauf cas exceptionnel (grand froid, sècheresse, etc.) je ne le nourris pas, ne lui fabrique pas un abri, bref je ne le met pas en condition pour entrer en état de dépendance vis à vis de moi. Il vit sa vie, moi la mienne, et nous nous retrouvons si l'envie nous en prend à tous les deux et que l'occasion se présente.
- Pour les animaux d'élevages ou de compagnie "sauvés", c'est différent puisqu'ils ont été fabriqué de toute pièce par l'homme dans le but de lui servir (viande ou compagnon). Ceux là malheureusement pour eux sont nés dépendants, il faut donc continuer à s'en charger jusqu'à leur mort "naturelle" en se gardant de tout anthropomorphisme.
Et dans ce cas mon approche est un peu la même, s'en charger mais sans rien attendre d'eux en retour : ni un profit (lait, œufs...) ni l'éducation de mes enfants (fermes péda).
L'éducation de mes enfants je m'en charge moi même, et je ne leur apprend pas à aimer et soigner des animaux (autrement on se retrouve à la ferme) mais bien à respecter toute forme de vie, sans forcément vouloir intervenir "pour faire le bien" (l'enfer étant pavé de bonne intentions, c'est quoi "le bien" ?!).

Le simple et profond respect des animaux c'est une forme d'amour, mais à mon sens plus altruiste, sans appropriation.

C'est ma pratique de l'antispécisme: respecter réellement les animaux non humains et humains mais sans forcément les aimer tous à égalité.
Chez les humains par exemple il existe de nombreux groupes sociologiques que je respecte sans pour autant les aimer (les spécistes, les racistes, les carnistes,...), mais si l'un d'eux est en difficulté je lui offrirai mon aide sans réfléchir.
Chez les non humains, je n'ai pas d'amour débordant pour les araignées velues ou les scolopendres lorsqu'en plus ils squatent ma maison, mais je les met gentiment dehors en évitant de leur causer la moindre blessure.
 
Theleme : merci d'expliquer ta philosophie. Cela vient enrichir ma réflexion. C'est véritablement intéressant!
De ce fait, tu ne fais jamais une ballade ou une rando pour spécifiquement aller voir des animaux dans leur habitat naturel? Moi, j'adore ça. On ne sait jamais à l'avance si on va pouvoir observer un animal, ni lequel. Et puis j'aime le challenge de ne pas leur faire peur, de ne pas les déranger, d'attendre...
 
Ballade nature oui, s'il les animaux sont dans leur habitat et leur mode de vie naturels et que je n'intervient pas pour faciliter mon observation ou mon contact avec eux.
Par exemple je pratique beaucoup la plongée sous marine : j'y observe une multitude de poissons en pleine eau, mais je ne fais jamais de nourrissage pour les attirer. Au niveau des roches on trouve beaucoup de mollusques, de crustacés, etc, mais je ne vais jamais retourner un abri naturel ou les titiller au fond d'un trou pour les voir. En étant seulement super discret, en s'intégrant dans le milieu, on peut déjà voir tellement de choses que le promeneur lambda, gesticulant et bruyant, ne verra jamais ! Cela vaut en plongée comme en montagne ou en forêt.
Et dans ces conditions si un animal curieux veut m'approcher et interagir avec moi, ce qui arrive régulièrement, c'est du bonheur :)
Mais même si c'est lui qui vient spontanément chercher de la nourriture (car il a compris que humain en ballade = friandise) je ne lui en donne pas, sauf s'il s'agit d'aide ponctuelle pour survivre. Dans ce cas c'est juste de l'entraide ponctuelle entre habitants de la planète. Si c'est ce que tu appelles plus haut de l'amour pour les animaux, c'est de cette manière que je l'exprime directement envers eux. Mais mon expression de l'amour, ou du respect, pour les autres formes de vies que la mienne se manifeste plus souvent par des non actions (je ne consomme pas de produits issus de l'exploitation animale, viande-lait-œufs-miel-cuir, zoo, etc...) que par des actions (manifestations, activisme) car comme tous le monde je m'habille chaque jour et je mange plusieurs par fois par jour, alors que je ne manifeste pas quotidiennement.
Pour conclure sur les zoo, aquariums et fermes (péda ou simplement accueillantes) que j'ai beaucoup pratiqué par le passé, mes yeux se sont ouverts du jour au lendemain avec ma passage au véganisme brutal, franc et massif, en 48h.
J'habite en Provence et il y a tout près de chez moi un couple qui possède un joli troupeau de chèvres. Ils accueille souvent les enfants des école avec leurs instits. Ces gens, très sympathiques, passent sept à huit heures par jour dans la colline et les vallons avec leurs animaux, des chiens débonnaires aident mener la troupe, le soir les abris sont spacieux et bien entretenus... je trouvait ça tellement formidable que j'y allais plusieurs fois par semaine pour rester au milieu des chèvres, discuter avec eux et acheter des fromages.
J'y suis repassé quelques temps après mon éveil végane : je n'y ai vu qu'enfermement et exploitation malgré tout "l'amour" et les bons soins que les propriétaires donnent à leur animaux. Ces chèvres ne sont que des machines à produire du lait. Leur existence, leur survie, les bons soins, ne tiennent qu'a cette finalité : produire du lait et des agneaux qui poursuivrons la carrière des parents ou seront sacrifiés après quelques semaines de vie aux approches de Pâque ! (je le sais j'en ai mangé certains :facepalm: )
Je n'y suis jamais retourné.
 
C'est dommage theleme pour le troupeau de chèvres.

"Ces chèvres ne sont que des machines à produire du lait. Leur existence, leur survie, les bons soins, ne tiennent qu'a cette finalité : produire du lait et des agneaux qui poursuivrons la carrière des parents ou seront sacrifiés après quelques semaines de vie aux approches de Pâque".
C'est un raisonnement exclusivement Humain, ça n'a pas de sens du point de vue de la chèvre... C'est de la "philosophie speciste". Une chèvre n'a pas conscience de sa "finalité", 100% de ses capacités sont dévouées a la survie, a la recherche de nourriture et la procréation, elle n'es pas "triste" d’être une chèvre d’élevage...
C'est toi qui est triste pour elle, c'est de la sur-empathie. Et au final c'est a AMHA un sentiment un peu égoïste car c'est ton mal-etre par rapport a cela qui te gene, + que la condition de l'animal.
De plus ce que tu décrit entre les éleveurs et leurs animaux n'est rien de plus qu'une association mutualiste : les chèvres sont logées, soignées et protégées des intempéries et des dangers divers (blessure, attaques, maladie etc) ; en contrepartie l'homme beneficie de ce que la chèvre apporte.
J'anticipe ta réponse : "oui mais la chèvre, desfois elle meurs... pas forcement terrible ta mutualité". C'est pas faux... Mais la nature regorge d’association identique, comme le Remora et le Requin pour n'en citer qu'un.
 
C'est dommage Pacivak pour les groupes d'esclaves africains.

"Ces esclaves ne sont que des machines à cultiver du champ. Leur existence, leur survie, les bons soins, ne tiennent qu'a cette finalité : cultiver des champs et engendrer une descendance qui poursuivra la carrière des parents ou sera vendue si on a pas besoin d'eux."

C'est un raisonnement exclusivement d'humain libre, ça n'a pas de sens du point de vue de l'esclave... C'est de la "philosophie raciste". Un esclave n'a pas conscience de sa "finalité", 100% de ses capacités sont dévouées a la survie, a la recherche de nourriture et la procréation, il n'est pas "triste" d’être un esclave...
C'est toi qui est triste pour lui, c'est de la sur-empathie. Et au final c'est AMHA un sentiment un peu égoïste car c'est ton mal-être par rapport a cela qui te gene, + que la condition de l'esclave.
De plus ce que tu décrit entre les esclavagistes et leurs esclaves n'est rien de plus qu'une association mutualiste : les esclaves sont logés, soignés et protégés des intempéries et des dangers divers (blessure, attaques, maladie etc) ; en contrepartie l'homme beneficie de ce que l'esclave apporte.
J'anticipe ta réponse : "oui mais l'esclave, des fois il meurt... pas forcément terrible ta mutualité". C'est pas faux... Mais la nature regorge d’associations identiques, comme le Remora et le Requin pour n'en citer qu'un.

Ca me fera toujours rire. :D

J'anticipe ta réponse : "Mé cé pa pareille lé umains et lé nanimos ! Lé umains y peuve pensé !".
D'une : prouve que tous les autres animaux ne peuvent pas penser/avoir conscience de la mort/de leur vie.
De deux : prend des humains qui n'ont pas cette capacité (un humain à qui on a pas appris à parler; pour faciliter les choses, prend un esclave sourd muet de naissance, qui n'utilise aucun langage). Serait-ce acceptable de l'exploiter parce que soi-disant il ne pourrait pas concevoir sa "finalité" ?

EDIT: balises.
 
Pacivak":iiefjb4o a dit:
theleme":iiefjb4o a dit:
"Ces chèvres ne sont que des machines à produire du lait. Leur existence, leur survie, les bons soins, ne tiennent qu'a cette finalité : produire du lait et des agneaux qui poursuivrons la carrière des parents ou seront sacrifiés après quelques semaines de vie aux approches de Pâque".
C'est un raisonnement exclusivement Humain, ça n'a pas de sens du point de vue de la chèvre... C'est de la "philosophie speciste".
Merci pour le cours de spécisme/antispécisme, mais rassure toi et ne te donne pas trop de mal: je manie déjà bien le concept. Ça fait même quelques années que je la mâchouille cette idée là et qu'elle sous-tend quotidiennement ma réflexion sur les petites et grandes choses de ma vie ! :cool:

Pacivak":iiefjb4o a dit:
Une chèvre n'a pas conscience de sa "finalité", 100% de ses capacités sont dévouées a la survie, a la recherche de nourriture et la procréation
Non consciente de sa finalité une chèvre ?! :
- Qui a dit autre chose ici ? qui n'est pas d'accord avec ça sur ce forum ?
Là tu affirmes avec force... une idée qui fait juste consensus ! Le débat n'a pas beaucoup avancé.

Pacivak":iiefjb4o a dit:
C'est toi qui est triste pour elle, c'est de la sur-empathie. Et au final c'est a AMHA un sentiment un peu égoïste car c'est ton mal-etre par rapport a cela qui te gene, + que la condition de l'animal.
Génial, tu entreprends ma psychanalyse et gratos en plus ! tu es vraiment un(e) chic type (fille) toi !
Juste pour le fun: tu es inscrit depuis qq heures seulement, tu n'en auras donc eu pas eu le temps, mais si tu lis quelques uns de mes posts ici, tu constateras que je ne découvre pas le concept d’anthropomorphisme ce matin et que je le décris habituellement comme un des pires biais dans lequel peut se fourvoyer un défenseur de la cause animale et/ou de l'antispécisme....
J'adore vraiment les gens qui débarquent et qui me parlent de mon "mal être" de ma "tristesse"... ! Mais d'où tu sors toi ?! D'où tu parles ?! Qui es tu pour jouer au petit Freud des forums ?!

Pacivak":iiefjb4o a dit:
De plus ce que tu décrit entre les éleveurs et leurs animaux n'est rien de plus qu'une association mutualiste : les chèvres sont logées, soignées et protégées des intempéries et des dangers divers (blessure, attaques, maladie etc) ; en contrepartie l'homme beneficie de ce que la chèvre apporte.

Cela me fait penser aux arguments de notre chère Jocelyne Porcher, cette passionaria de l'élevage "humain et familial" (mdr!) qui en quelques lignes dans Libé la semaine dernière, a plus fait pour ridiculiser l'image du carnisme que l'équipe L214 en un an !
:pouces:
A ce sujet la réponse à l'ami NicolasJ juste au dessus résume bien le fond de ma pensée. :)

Allez cher(e) Pacivak, soigne toi bien parce que c'est pas bon ce que tu nous as attrapé là, et reviens me voir lorsque tu auras purgé toutes les leçons que tu as à donner au monde entier :kiss:
 
C'est quand meme dommage de prendre comme des "leçons" connoté de manière péjorative, toute discutions que tu peux avoir... C'est dire que tu sais tout sur tout? ;)

Mais j'aime ta réponse, c'est constructif et contrairement a ce que tu penses mon commentaire n’était ni agressif ni teinté de leçon.
Je répond cet aprem midi, ainsi qu'a Nicolas.
A+.
 
Alors ;

@Nicolas, je ne sais pas en quoi me faire passer pour un raciste(???) ou quelqu'un qui ne sait pas écrire va faire avancer le débat, merci d’éviter ce genre de choses ;).

La tu appliques l'Homme de paille https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pou ... %A9torique) , c'est pas reluisant...
Tu n’étais pas loin du point Godwin d'ailleurs.
En bref tu choisis de comparer ce qui n'est pas comparable, ici nous parlons d'animaux qui n'ont pas conscience d’être utilisés, contrairement a un esclave qui a son libre arbitre et sa conscience.
Du coup, ça nous ramene a
"Non consciente de sa finalité une chèvre ?! :
- Qui a dit autre chose ici ? qui n'est pas d'accord avec ça sur ce forum ?
Là tu affirmes avec force... une idée qui fait juste consensus ! Le débat n'a pas beaucoup avancé.".
Bah la va va falloir t'entendre avec theleme, apparemment vous n’êtes pas sur la même longueur d'onde a ce sujet.
N'oubli jamais NicolasJ : "comparaison n'est pas raison".

"D'une : prouve que tous les autres animaux ne peuvent pas penser/avoir conscience de la mort/de leur vie.
De deux : prend des humains qui n'ont pas cette capacité (un humain à qui on a pas appris à parler; pour faciliter les choses, prend un esclave sourd muet de naissance, qui n'utilise aucun langage). Serait-ce acceptable de l'exploiter parce que soi-disant il ne pourrait pas concevoir sa "finalité" ?"
Je n'ai jamais écrit qu'il n'avait pas conscience de leur vie, ou je me suis mal exprimé.
J'ai écrit qu'il n'avait pas conscience d’être "exploité" car c'est un principe et une valeur exclusivement humain.

Ton 2eme point par contre est intéressant.
Mais une fois encore tu fais le parallèle ET la comparaison entre un humain et un animal.
Outre tout débat moral et philosophique, la question ne se pose toutefois par puisqu'il qu'on parle ici de quelque chose d’illégal, mais je pense que tu veux quand même connaitre mon point de vue. Par contre ton exemple n'est pas bon, un sourd-muet de naissance n'est pas pour autant un légume qui n'a pas conscience de lui...
Je suis plutôt un homme de science, je place d'un point de vue biologique l'Homme et l'Animal sur la même ligne, mais j'ai aussi des valeurs morales qui différencient les un des autres et j'ai plus d’empathie pour les humains que pour les animaux. Peut être est-ce cela la différence entre l'empathie cognitive et émotionnellement.
Donc NON, je ne trouverai pas cela normal mais mon échelle de valeur diffère entre un animal et un humain, c'est naturel on a tous tendance a a voir plus d’empathie avec sa propre espèce qu'avec les autres, et les animaux font de même.
 
Si tu estimes que tu te fais bannir sans raison, attends que ta réclamation donne quelque chose.
Créer 4 comptes ça montre un sacré acharnement...

L'exemple que j'ai donné, c'est celui d'un humain qui correspond au critère de discrimination humain/animal que tu utilises pour justifier une exploitation de l'un et un respect de l'autre: celui d'avoir "conscience" d'être exploité.
Prend un enfant sourd-muet, montre-lui toute sa vie qu'il n'a pas d'autre choix que de se plier à tes souhaits. Ne lui apprends pas de langage (et limite donc ses capacités d'abstraction). Et voilà un bel esclave hypothétique, privé de libre arbitre et de qui ne pourra pas prendre conscience de lui-même qu'il est exploité (comme ce que tu avances pour les animaux). Je dis hypothétique, mais l'endoctrinement d'enfant, c'est pas quelque chose de fantastique.

J'ai assumé là que les animaux ne pouvaient pas prendre conscience de leur exploitation (comme tu l'affirmes), et j'argumente que ça ne justifie pas leur exploitation (contrairement à ce que tu dis), puisque ce serait inadmissible dans le cas d'un humain dans les mêmes conditions.


J'ajoute même, que la prémisse initiale est fausse: les animaux peuvent tout à fait prendre conscience de leur exploitation, même sans langage articulé.
Prend une grande prairie de 100 hectares. Mets un cheval dans un enclos de 1 hectare dans cette prairie. Mets dix chevaux sur les 99 hectares restant. Affirmerais-tu que le cheval dans l'enclos n'a pas conscience qu'il n'est pas libre (qu'il est exploité) ?
Ou alors prends deux poules dans un même poulailler: à l'une tu voles les oeufs, à l'autre tu lui laisses. Tu argumenterais que la première poule ne se sentirait pas exploitée ?
Ou alors deux vaches dans un pré: tu les insémines tous les deux, puis au bout de 9 mois tu retires le petit à l'une mais pas à l'autre. Cette dernière ne verrait pas la différence de traitement ?

C'est facile de dire "ils n'ont de toute façon conscience de rien" pour justifier ce qu'on leur inflige (j'ai montré plus haut que ça ne justifierait rien si c'était vrai), lorsque nous créons le système dans lequel on fait en sorte (du moins on le suppose) qu'ils n'aient conscience de rien (en les privant d'informations). Il suffit de transposer le contexte pour un humain pour voir la perversité du stratagème, et l'emploi qui en est fait d'ailleurs au travers de la propagande...
Des humains qui n'ont pas conscience d'être utilisés, n'est-ce pas la base de nos sociétés.

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Aucun logicien ne verra d'inconvénient à utiliser Hitler dans ses exemples. Si tu n'es pas capable de contrôler tes émotions et d'utiliser la logique pour faire de l'éthique, alors ce sera difficile d'avoir une discussion sincère.
Je ne réponds pas sur le fait soi-disant problématique de comparer animaux et humains, puisque tu n'as donné aucun argument.
J'ajoute qu'à aucun moment j'ai dit que tu étais raciste (???): mon message était une analogie tout à fait pertinente entre un esclavagiste qui défendrait son droit à posséder des esclaves, et un carniste qui défendrait son droit d'exploiter un animal. Quelques exemples "d'arguments" pour l'esclavage:
http://www.bbc.co.uk/ethics/slavery/eth ... ions.shtml


Je réitère, tu devrais patienter avant de répondre, si tu te fais ban encore et que tu reviens, je ne répondrais plus.

EDIT: Ah ça y est, tu es banni. Je ne répondrai donc pas.
 
Un chouïa dégoûtée qu'une question entraîne de tels comportements. Désolée!
Ceci dit, l'analogie raciste/spéciste est intéressante même si elle ne me paraît pas expliquer tout. Il en irait aussi ainsi du sexisme selon moi. Merci NicolasJ.
Je lis actuellement "Un éternel Treblinka". Intéressant, foisonnant mais tout ne me semble pas carré. Après, est-ce grave? Probablement pas. On ne peut être tous d'accord sur tout.
 
Nel":3gjxpsx8 a dit:
Ceci dit, l'analogie raciste/spéciste est intéressante même si elle ne me paraît pas expliquer tout. Il en irait aussi ainsi du sexisme selon moi. Merci NicolasJ.
Il y a à la fois des mécanismes semblables derrière et des différences. Comprendre les similitudes est important pour comprendre les (ou des) causes et schémas.

Mais attention à ne pas oublier ce qui distingue ces dominations : à la fois pour ne pas se planter, mais aussi (surtout) par respect envers celleux qui les subissent.

H.
 
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