Exposition sur l'histoire des zoos humains

Alter

Avale du tofu
Inscrit
2/2/11
Messages
637
Score de réaction
0
Une exposition démarre aujourd'hui au musée du Quai Branly qui présente l'exhibition dont ont longtemps fait l'objet des hommes, des femmes et des enfants venus du monde entier, dans des cirques, spectacles, zoos ou autres foires, phénomène qui ne s'arrêtera qu'au milieu du XXème siècle (!!!)

Dans une interview, le commissaire de l'exposition (qui de par sa précédente carrière peut être facilement décridibilisé...) explique : "Entre 1800 et 1940, plus d’un milliard de visiteurs ont ainsi pu voir l'«Autre» en se confortant dans l’idée de lui être supérieur. En 600 œuvres (affiches, cartes postales, tableaux), «Exhibitions» montre, de manière dépassionnée, comment se sont exercés ce racisme, cautionné par les scientifiques de l’époque, la politique coloniale et l’industrie du spectacle (...) Pendant très longtemps, on a pu voir des gens venus d’Asie, d’Océanie, d’Afrique, dans des zoos. Ces personnes, dans des enclos, étaient présentées comme des sauvages. Dans l’imaginaire collectif, ce phénomène a eu des conséquences. Aujourd’hui, nous sommes assez matures pour questionner le passé. Pour dépasser les préjugés, il faut les comprendre. Parler du racisme, c’est comme le sexisme ou l’antisémitisme. Ce sont des constructions culturelles, qu’on peut déconstruire grâce à la connaissance. (...) Nous devons avoir l’intelligence de réfléchir sur les conséquences qu’a eues ce phénomène dans la société. Je dis souvent aux enfants qu’il existe une histoire du racisme: il ne faut pas s’arrêter en se disant c’est honteux, mais pourquoi ça a été possible pour des millions de personnes d’aller dans des zoos ou des jardins voir des personnes qu’on présentait comme des sauvages. Pourquoi? Parce qu’à l’époque, il y avait une idéologie de prétendue «supériorité de la race blanche»"

J'espère d'une part que le public de l'exposition saura faire le parallèle avec la discrimination que les animaux non humains subissent tous les jours à cause de leur espèce (mais là je rêve je pense...), d'autre part qu'on pourra très vite aller voir une exposition sur l'époque révolue où on était assez cons pour exhiber des animaux en cage.

Le site de l'expo : http://www.quaibranly.fr/fr/programmati ... tions.html

L'interview du commissaire de l'exposition (son nom vous dira sans doute quelque chose ;-) ) : http://www.20minutes.fr/article/832308/ ... t-meconnue
 
Merci pour le lien !

Lilian Thuram":1ppuaqzv a dit:
Donc oui, quand je lis dans un journal, «un homme de couleur» au sujet d’un entraîneur, ça m’interpelle, ça veut dire que la couleur «blanche» n’est pas. Par ailleurs, dans notre société on se voit encore à travers la couleur de peau. Si on dit «minorité visible», ça veut dire qu’il y a une «majorité invisible», qui serait de couleur blanche et les autres non-blancs. Ce clivage de couleurs de peau, il faut essayer de le dépasser.

C'est intéressant ce qu'il dit là parce que j'étais justement en train de me dire que ça ne me choquerait pas plus que ça de lire dans un journal "un entraîneur noir".
(bon, je sais, pour faire politiquement correct aujourd'hui, on dit "de couleur" et je trouve ça aussi con que lui).
Parce que comme nous vivons dans une zone géographique comprenant une majorité de caucasiens, c'est une caractéristique physique qui permet de se représenter le personnage – comme on pourrait dire "une jeune femme rousse".
Et puis en y réfléchissant, je me suis dit qu'on ne dirait pas "un réalisateur asiatique" (par exemple). Ça sonne bizarre. On dirait ça peut-être par rapport à sa culture, mais pas pour le physique.
C'est étrange cette différence.

Alors je me suis dit qu'on pourrait parler d'origine géographique, "un entraîneur sud-africain". Mais ça discriminerait aussi les noirs nés en France depuis des générations de les décrire par "d'origine nigérienne" plutôt que "français".
Pas facile de décrire les gens sans froisser les susceptibilités, en fait.
Est-ce qu'il faudrait simplement arrêter de se décrire ?

(en ce qui concerne l'emploi d'"homme de couleur" et de "minorité visible" et tout le reste de son discours, je suis entièrement d'accord avec lui).
 
ça me choque pas de parler de personne noire, ça dépend juste du contexte. Quand je raconte un truc qui implique une personne noire (et plus généralement, non caucasienne), j'essaie tjs de me demander si sa couleur de peau/ses origines sont importantes dans mon histoire. Si oui, je dis "une noire a fait telle ou telle chose", si non, ça devient "une femme a fait telle ou telle chose".

Le problème, c'est que dans mon esprit, c'est clair, "noir" est un terme descriptif que petit, chauve, femme, porte un pull vert, etc., avec, j'espère, un minimum de préjugés. Mais dans l'esprit de mon interlocuteur, ya des chances que dès que je prononce le mot noir (ou de couleur), il ait tout un tas de préjugés qui déferlent dans son esprit et ça va biaiser sa compréhension de ce que je peux raconter.

Aussi, quand on me raconte un truc, genre "un arabe a agressé verbalement une copine dans le bus", souvent je réponds "mais qu'est-ce qu'on s'en fout qu'il soit arabe ?!? Le pb, c'est ta copine qui se fait agresser, pas que l'agresseur soit arabe, si ?".
Parce qu'en général, quand la personne part sur une anecdote en précisant que la personne était arabe (ou autre), elle enchaîne avec des "encore un arabe, blablabla". En recadrant sur l'agression, je ramène généralement sur le vrai pb dont la personne voulait me parler, et je fais admettre au passage que l'agresseur aurait tout aussi bien pu être un blanc, que l'origine/couleur n'a rien à voir dans l'histoire.
Enfin, je fais pas ça non plus avec des racistes convaincus, je vais pas perdre mon temps non plus.

Sinon, Thuram a l'air pas trop con, pour un footballeur. ^^

Pour le "d'origine nigérienne", on a en france le fabuleux "XXX de 3e génération". Les types, ils sont en France depuis 3 générations, et on parle tjs pas d'eux en tant que Français. Et après y en a qui se plaignent que les noirs et les arabes s'intègrent pas ! Si on les intègre mm pas dans notre propre vocabulaire, mais comment voulez-vous ?
Par contre, le hongrois de 2e génération, j'aimerais bien qu'on lui rappelle justement qu'il est de 2e génération et qu'on le reconduise à la frontière (avec son italienne tout récemment et en procédure accélérée me semble-t-il devenue Française). Pfff, ces étrangers qui piquent le boulot de vrais français !!!
 
Ce que tu soulèves là est très pertinent Grenadine.
C'est tellement passé dans les moeurs d'utiliser ces termes pour parler des gens d'une autre origine que, pour certains d'entre-nous, cela crée un malaise ou un sentiment de mépris.
Et c'est peut-être bien là qu'est le problème, est-il utile, nécessaire ...d'apporter une précision sur cette particularité physique de la personne ?
Noir ou de couleur quelle différence ? Aucune ! Strictement aucune l'un comme l'autre sont des étiquettes apposées sur une personne.
Pour être politiquement corrects il faudrait dès lors parler de personne "blanche" ou "jaune" aussi pour tous les autres :confus:

Intéressant cette exposition de zoo humain, peut-être certains feront-ils la relation avec les animaux ? Peut-être...
 
Je pense surtout que les gens vont se dire que c'est dégradant pour les humains de les rabaisser au statut d'animal. Les zoos, c'est bon juste pour les animaux !
 
Fushichô":hpfb7ozb a dit:
Par contre, le hongrois de 2e génération, j'aimerais bien qu'on lui rappelle justement qu'il est de 2e génération et qu'on le reconduise à la frontière (avec son italienne tout récemment et en procédure accélérée me semble-t-il devenue Française). Pfff, ces étrangers qui piquent le boulot de vrais français !!!
:D le nombre de fois que j'ai pensé ça !
 
Alter":3vbzj9bi a dit:
...L'interview du commissaire de l'exposition (son nom vous dira sans doute quelque chose ;-) ) : http://www.20minutes.fr/article/832308/ ... t-meconnue

ouhai, son nom me dit bien quelque chose... il court le 100m ? le problème avec les noirs, c'est qu'ils se ressemblent tous... Hahaha !!

Le soucis avec la "majorité blanche invisible", c'est qu'elle est en fait minoritaire, et qu'avec tout se métissage, l'homme "blanc" (kekséksa ?...), ne sera bientot plus... bouhouhou...

Pour la majorité des visiteurs, la questions des animaux non humains restera certainement enfouie bien profond... la réflexion est éventuellement valable dans l'autre sens, pas dans celui là...
 
Le nom ne me dit absolument rien ... ptet parce que je suis pas sportive.
Au sujet de l'expression : "personne de couleur", ça concerne uniquement la couleur noire ? Ou toutes les autres couleurs que le blanc ?
Paradoxalement, en lumière, le blanc est la somme de toutes les couleurs du spectre, tandis que le noir en est l'absence. Bizarre, non ?
Je ne comprend pas non plus pourquoi "noir" est péjoratif. Nègre, oui, mais noir ?
M'enfin, quand tu décris une personne, tu la décris par des caractéristiques qui la démarque des gens autour d'elle (grande, un chapeau vert, des cheveux roux, avec un sac à dos .... ), et dans une foule européenne, noir sera une caractéristique comme une autre pour distinguer une personne. Comme tu parlerais d'une personne blanche en afrique (ou plutôt rouge à cause des coups de soleil :D)
 
Je crois que "de couleur" c'est surtout pour dire noir, oui. Je n'ai pas l'impression qu'on emploierait le terme pour un Indien (d'Inde) ou un maghrébin.
Ça me fait penser à Obama, qui est parfois décrit comme le premier président américain noir, alors qu'il est métis d'un père noir et d'une mère blanche...
 
Fushichô":2dhckws9 a dit:
ça me choque pas de parler de personne noire, ça dépend juste du contexte. Quand je raconte un truc qui implique une personne noire (et plus généralement, non caucasienne), j'essaie tjs de me demander si sa couleur de peau/ses origines sont importantes dans mon histoire. Si oui, je dis "une noire a fait telle ou telle chose", si non, ça devient "une femme a fait telle ou telle chose".

Je vais faire ma chieuse, mais le fait d'être un femme a-t-il de l'importance dans l'histoire ? Pourquoi ne pas dire "une personne a fait telle ou telle chose" ? Et plus largement, pourquoi se poser la question pour la couleur et pas pour le sexe ?
(Mais peut-être que tu disais ça juste pour provoquer frago ... :D )
 
Non, non, rien à voir avec frago. On s'en fout de frago !

Le sexe de la personne n'a pas tjs d'importance dans l'histoire, bien sûr, comme le fait qu'elle soit noire ou qu'elle porte un bonnet jaune, donc j'essaie de faire pareil qu'avec la couleur de peau, mm si ça vient sans doute moins naturellement, faut être honnête, en racontant une anecdote de dire "j'étais dans le bus, et là t'as une personne qui arrive et qui me dit..." au lieu de "j'étais dans le bus, et là t'as une femme qui arrive et qui me dit". Raconter une histoire à coup de "une personne", "un individu", ça fait un peu bizarre, bancal, je trouve.
Mais j'avoue que je reprends sans doute moins les gens qui me disent "une femme a fait ça" que lorsqu'ils me disent "une noire a fait ça". Enfin, sauf si ça sent à plein nez que ça va partir en propos misogyne n'ayant rien à voir avec le fond de l'histoire.

Ceci dit, quand on parle, en français on est emmerdé avec les ils/elles, on est forcément réduit à exprimer le genre à un moment où à un autre, que ça soit pertinent pour l'histoire ou pas ; faire gaffe systématiquement (et je dis pas qu'il faut pas faire gaffe), ça finit souvent par compliquer le truc (y a qu'à voir un texte dégenré, c'est pas tjs facile à lire, ça perd souvent vachement en fluidité de lecture). Faudrait qu'on passe tous au riisme, ça serait plus simple ! ^^

Mais bref, nan, là, dans ma phrase, c'était juste que j'étais parti avec "une noire", comme j'aurais pu écrire "un noir", et qu'en enlevant la couleur de "la noire", il reste son sexe (qui est déjà évoqué par la mise au féminin). Et en écrivant "une noire" (vu que j'aurais pu écrire "une personne noire"), j'avais en tête un épisode récent où le sexe de la personne était crucial pour l'histoire.
 
Fushichô":mlw690z0 a dit:
ça me choque pas de parler de personne noire

Bonjour,

A première vue, je suis d'accord. Mais en fait...

Je trouve que cette expression, "une personne noire", a quelque chose de particulier qui l'empêche d'être neutre. Quand on dit "il est noir", on ne dit pas "sa peau est de couleur noire" ; on dit beaucoup plus car grammaticalement on détermine la personne dans son ensemble, pas seulement sa peau. "Etre noir" utilise, il me semble, le verbe "être" dans un sens fort : c'est un mode d'existence, de pensée, c'est ce qui, selon le locuteur (même involontairement mais ses mots, de fait, peuvent aller à l'encontre de sa pensée - "je ne voulais pas dire ça" mais pourtant c'est bien ce que tes mots disent, eux), définit cette personne dans son ensemble. Et c'est bien là le problème. Les "troisième génération" ont peut-être toujours la peau noire, mais pas forcément la culture qui "va avec" ( :confus: ).

On peut bien-sûr avoir la peau de couleur noire et être occidentalisé au possible. Et inversement, on peut "être noir", ou plutôt se sentir "noir" tout en ayant la peau blanche. Par exemple, Eminem dans le monde du rap américain. J'ai aussi une amie franco-française qui vit en cité et adore la culture arabe, se sent arabe, s'invente une histoire familiale avec des origines arabes alors que ce n'est absolument pas le cas. Et puis de toute façon on n'est jamais "que" noir ou arabe tout comme on n'est jamais "que" végétarien.

Le problème est donc sémantique. Exemple avec une personne dont la peau est de couleur jaune et/ou de culture asiatique :
"Sa couleur de peau est jaune"(en plus c'est moche comme mot, on pourrait faire plus poétique) / "il est influencé par la culture asiatique".
On ne parlerait jamais de "culture jaune" ! Sauf, justement, dans l'expression forcément conotée péjorativement "les jaunes" (je dis "forcément" car déterminer d'office une personne uniquement selon des critères physiques donne une détermination qui est toujours fausse et réductrice)... Alors qu'avec une personne à la peau noire et/ou porteuse de valeurs culturelles particulières à son pays d'origine on peut dire :
"Sa couleur de peau est noire" / "Il est influencé par la culture noire".
C'est le même terme qui peut être utilisé tout en restant politiquement correct à l'heure actuelle, et je pense que c'est cette ambiguïté sémantique qui est à l'origine de pas mal de malentendus... En plus, bien sûr, de tous les préjugés négatifs qu'ont les gens sur la culture "noire" (afro-américaine en fait), la culture africaine etc. Quand on dit "un homme noir", l'auditeur balance tous ses clichés dans le mot "noir" et les applique à l'homme entier. Quand on dit "une peau de couleur noire", l'auditeur n'a pas le choix... Il ne s'agit que d'une couleur, pas de place pour les clichés dans cette expression. Et au fond, la même chose s'applique à "une jeune femme rousse" etc.

Mais surtout ne prenez pas la mouche, je sais très bien, en vous lisant tous, que vous n'êtes pas xénophobes. C'était juste une petite précision, car les mots sont des fourbes et qu'il est facile de se faire mal comprendre :). Et puis j'aime bien chipoter sur les mots.
 
Mais c'est quoi la "culture noire" ?
Parce que un afro-américain, un français antillais, un congolais, un sud-africain ... peuvent énormément se ressembler. Et pourtant leur culture n'ont rien à voir les unes avec les autres.
Il n'y a pas de culture noire, pas plus que de culture blanche, jaune ou rouge.

Si on suit ton raisonnement, on ne doit pas non plus dire "une femme rousse" mais "une personne de sexe féminin aux cheveux roux".
Si le fait de dire "un noir" ou "une personne noire" enferme la personne dans des stéréotypes, pourquoi ce n'est pas le cas en parlant d'une femme, d'une homme, d'une rousse, d'une blonde ... ? (Et les stéréotypes sont légions dans toutes ces catégories.)
 
Ben si, j'ai bien dit "Et au fond, la même chose s'applique à "une jeune femme rousse" etc.", ça s'applique toutes les fois qu'on définit une personne par et uniquement par un critère physique.

Mais je n'ai jamais écrit "il ne faut pas dire". J'ai juste voulu montrer qu'il faut être conscient de ce que les mots peuvent vouloir dire pour ceux qui nous lisent ou nous écoutent.

Bien sûr qu'il est plus facile de faire des raccourcis, bien sûr que tout le monde le fait et que c'est inévitable pour communiquer et rester clair et succint. Mais certains problèmes en découlent. C'est un fait.

Je n'ai pas prétendu donner de solution dans mon message. La seule solution serait de changer les mentalités à tel point qu'il n'y ai plus jamais, en aucun cas, la moindre discrimination. C'est-à-dire que personne, jamais ne puisse avoir l'idée, en entendant "personne noire", que "noire" soit péjoratif. Tant que ce n'est pas le cas, si on veut être prudent, il peut être utile de préciser à l'extrême, "personne dont la peau est de couleur noire". Mais, par exemple quand on juge que les personnes à qui l'on s'adresse ne feront pas de jugement péjoratif, je pense qu'en effet préciser ainsi serait juste lourd. Tout dépend du contexte :).

Enfin, je ne sais pas non plus ce qu'est la "culture noire" et je suis d'accord avec toi, elle n'existe pas en-soi. Ce que je voulais dire, c'est que le fait est que cette expression est utilisée et qu'elle correspond à une certaine représentation mentale dans l'esprit de beaucoup de gens, une catégorie, une boîte dans laquelle ils mettent certaines personnes.

Mais au fond, tout, tout le monde et toutes les situations sont uniques. Pourtant si on ne catégorisait pas un minimum, ça compliquerait quand même beaucoup les choses. Il n'y aurait tout simplement plus de nom commun mais que des noms propres ! Le problème c'est pas les catégories, c'est de foutre quelqu'un / quelque chose dans une catégorie et de s'obstiner à l'y laisser coûte que coûte. Il faudrait qu'à chaque fois que quelqu'un dise "tu es ceci...", il pense systématiquement "... mais pas seulement, mais pas pour toujours, mais c'est pas sûr etc.". On en est loin malheureusement.
 
Synae":391zp21t a dit:
Ben si, j'ai bien dit "Et au fond, la même chose s'applique à "une jeune femme rousse" etc.", ça s'applique toutes les fois qu'on définit une personne par et uniquement par un critère physique.

Au temps pour moi, j'avais mal saisi. :)

Synae":391zp21t a dit:
Enfin, je ne sais pas non plus ce qu'est la "culture noire" et je suis d'accord avec toi, elle n'existe pas en-soi. Ce que je voulais dire, c'est que le fait est que cette expression est utilisée et qu'elle correspond à une certaine représentation mentale dans l'esprit de beaucoup de gens, une catégorie, une boîte dans laquelle ils mettent certaines personnes.

Raison de plus pour ne plus l'utiliser. C'est ainsi que l'on déconstruira les représentations mentales. ;)
 
Eh bien oui, je suis tout à fait d'accord. Et là il me semble que je n'ai pas utilisé le terme "culture noire" personnellement, je suis assez certaine que dans le cadre d'une conversation classique je n'aurais jamais utilisé ce terme mais plutôt un terme géographique ("sud-africain" ou autre en fonction du cas), ne concernant pas l'apparence physique des personnes.

C'est juste que comme je l'ai dit c'est une expression "qui peut [simple possibilité, pas autorisation (halala tous ces mots ambigus...) ] être utilisée tout en restant politiquement correcte à l'heure actuelle". Ce n'est qu'une constatation. Mais après en effet je ne cautionne absolument pas cet usage et ne comprends pas qu'on puisse le considérer respectueux :).
 
Je n'ai pas lu tous les messages mais pour en revenir au sujet principal je trouves ça intéressant les zoos humains.
C'est l'un des sujets que l'on a étudié en philosophie (on a d'ailleurs eu le droit a une remarque du genre "Oh mais je ne comprends pas, c'est horrible, comment ils pouvaient faire ça, ils le voyaient bien que c'était des hommes!" oui, c'est justement ça le problème. ) mais j'avais déjà un peu regardé sur le sujet avant.

031102010113128000000exposition.jpg
 
@Synae : bin justement, c'est drôle, mais moi je trouve que dire "sa peau est de couleur noire" insiste bien plus sur le fait que cette personne est noire que de dire "un homme noir". Dans le deuxième cas (pour moi, en tout cas), c'est juste un terme descriptif comme "elle est rousse".
Dire "sa couleur de peau est noire", faire une phrase entière, je trouve que c'est bien plus insistant et donc bien plus notable dans la conversation. Ça passe moins inaperçu, on y fait bien plus attention.
(mais c'est juste mon avis :) )
 
Oui c'est compliqué Grenadine, on peut chacun avoir des ressentis différents... C'est sûr qu'en précisant on "insiste" mais je trouve qu'on insiste d'une manière militante, justement par nécessité de faire comprendre à certaines personnes qu'il ne s'agit que de peau, et que ce n'est pas un problème de l'avoir noire. Et bien sûr c'est mieux si on ne se contente pas de dire "il avait la peau noire" mais qu'on ajoute d'autres caractéristiques, "... et les yeux bleus, une cravate à rayures, des lunettes roses" que sais-je encore... Tout au même plan quoi. L'interlocuteur sera peut-être quand même interpellé par la précision "la peau noire" puisqu'il n'est pas courant de préciser comme ça, mais peut-être que justement il se demandera "mais pourquoi dit-il/elle ça comme ça ?". C'est comme ceux qui s'essaient au "texte dégenré" comme disait Fushichô : c'est plus lourd à lire, ça interpelle, ça insiste sur le problème. Mais au fond c'est le but, que les gens se posent des questions :).

Mais peut-être que je me trompe hein ! :D

Edit : Et par ailleurs, comme ça a été dit plus haut, inutile de préciser quand ça ne sert pas à l'histoire ! C'est là je trouve que ça pourrait être bizarre d'insister quand même. Mais je pensais à un contexte du style réclamation dans un restaurant, "Qui vous a servi ?" - "Il avait la peau noire,..." etc.
 
C'est dingue, mais bon l'humain est comme ça, il a crée les cirques pour voir les hommes s'entretuer, et les fauves les bouffer, il a crée l'esclavage, la torture public (viens chéri on écartèle à 5 heures !).
Oui l'humain à des tendances perverses, et heureusement il peut évoluer. Donc ça fait du bien de se rappeler de temps en temps, que le monde peut changer, voir doit.
Je trouve que c'est plutôt une note d'espoir non ?
 
Retour
Haut