L’idéologie anti-spéciste est-elle une impasse ?

Paradox

Jeune bulbe
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Dans la communauté végé*, tout le monde semble d’accord pour dire que le spécisme c’est « mal ». Beaucoup se définiront d’ailleurs comme « anti-spéciste ». Certains utilisent même le spécisme comme point Godwin en cas de débat houleux.

Mais qui se définit comme « spéciste » ? Qui revendique cette idéologie ? Personne.

Seuls les végé* « anti-spécistes » peuvent vous dire de quoi il s’agit, car ils sont les seuls à le définir, les seuls à coller cette étiquette. Le problème, c’est que ceux qui sont ainsi désignés comme spécistes ne se reconnaissent pas dans la définition. On peut alors se demander si le terme « spécistes » n’est pas le mot utilisé par les végé* pour dire « méchants », « ceux que je méprise », « ceux qui ne pensent pas comme moi ». A force de diaboliser l’opposition et d’imaginer ses arguments, on frappe à coté. Affronter un adversaire imaginaire, c’est facile mais futile.

L’étiquette « spéciste » est appliquée (à tord, car ce n’est pas la définition) à ceux qui réservent un traitement différent aux êtres sentients selon leur espèce. Pour les anti-spécistes, c’est une discrimination INJUSTE semblable au racisme et au sexisme. Mais cet argument ne tient pas.

Le problème du racisme, c’est qu’il justifie un traitement différent par la croyance en des races humaines différentes. La science a prouvé que cette croyance est fausse, donc le traitement différencié est injuste et donc mauvais.
Pour le sexisme, c’est plus compliqué. La science a prouvé qu’il existait des différences objectives entre les hommes et les femmes. Le traitement différencié n’est donc mauvais que s’il s’appuie sur une différence imaginaire. Pour diriger une nation ou pour nettoyer des toilettes, il n’y a pas de différences avérées entre hommes et femmes, donc il ne devrait pas y avoir de différenciation. Pour une épreuve olympique, les différences homme /femme sont nettes, dans certaines épreuves, et personne ne se plaint des catégories par sexe. Ce qui est pourtant une différenciation basée sur le sexe de l’individu.
Si on suit la même logique, les différences objectives entre espèces animales justifient le spécisme. CQFD

« Oui mais les spécistes se sentent supérieurs aux animaux non-humains, ils pensent que leur espèce est meilleure et qu’ils ont le droit d’exploiter les autres ! Et ça c’est mal !»

Cet argument, que j’ai souvent entendu, n’est pas correct non plus. Nous vivons dans une époque désabusée et si beaucoup pensent que l’Homme est décevant, voire même mauvais de nature, les même vous diront qu’ils aiment les animaux et que nos amis non-humains sont plus fiables, plus fidèles et même meilleurs que les humains.

A sujet de la préférence pour sa propre espèce, j’ai le sentiment qu’il ne faut pas chercher de justifications complexes et logiques car il s’agit juste de la défense de nos intérêts et d’affects. Si quelqu’un se revendique supporter de l’équipe de foot de sa ville, vous pouvez rationnaliser à l’infini sur la validité de ce choix (comme le supporter moyen) ou simplement admettre que, comme les gouts et les couleurs, cette préférence est personnelle et ne se discute pas.

Pour conclure, ce qui pose problème, ce n’est pas le fait de rejeter l’exploitation des êtres vivants. C’est le fait d’utiliser des arguments pseudo-logiques et autres sophismes, pour défendre nos convictions. La définition du spécisme est inutile car personne ne se reconnait dedans et la différenciation entre les espèces animales se justifie comme je l’ai montré ci-dessus.

Pour la question du droit à l’exploitation animale, les humains en ont le pouvoir et s’accordent le droit de l’exercer car elle nous est bénéfique. Les carnistes ne mangent pas de viande car ils pensent que les animaux méritent de mourir ; ils mangent de la viande parce qu’ils aiment ça, tout simplement. Ne nous trompons pas de combat.

Si nous voulons convaincre par échange d’idées, le faux débat spécisme/ anti-spécisme doit être abandonné au profit d’argument objectifs en faveur de l’arrêt de l’exploitation.

Qu’en pensez-vous ?
 
Comme toi j'ai de plus en plus de mal avec la notion d'antispécisme, car il n'y a pas de parallèle à faire avec l'antiracisme ou l'antisexisme: le premier revendique qu'on ne nuise pas à la vie des animaux non humains tant que notre survie n'en dépend pas, alors que les seconds revendiquent l'égalité de fait entre les humains(puisque aujourd'hui, l'égalité de droit est acquise).

Par contre, je n'approuve absolument pas ton approche naturaliste qui consiste à prêter des intentions aux faits. Si l'esclavage est immoral, c'est parce que nous avons décidé que l'égalité était importante. La justice est un acte de volonté, pas une réalité inhérente aux choses (à moins que tu sois partisan des philosophies de droit naturel ancien, mais celles ci pouvaient justement justifier l'esclavage par les faits: le plus fort à l'ascendant sur le plus faible, ce fait valide donc l'esclavage).
 
Merci pour ta réponse Excalibur.
Peux-tu développer la seconde partie, je ne suis pas sur de comprendre ?
Je ne parle pas des actes (exploitation, esclavage) mais de leurs justifications (« spécisme », racisme) par les auteurs ou leurs opposants. Les faits sont les faits, les jugements moraux que nous portons sur eux nous sont propres.
 
Si on suit la même logique, les différences objectives entre espèces animales justifient le spécisme. CQFD

« Oui mais les spécistes se sentent supérieurs aux animaux non-humains, ils pensent que leur espèce est meilleure et qu’ils ont le droit d’exploiter les autres ! Et ça c’est mal !»

Cet argument, que j’ai souvent entendu, n’est pas correct non plus. Nous vivons dans une époque désabusée et si beaucoup pensent que l’Homme est décevant, voire même mauvais de nature, les même vous diront qu’ils aiment les animaux et que nos amis non-humains sont plus fiables, plus fidèles et même meilleurs que les humains.

Heu je vois pas le rapport entre les 2. En général les "amis des animaux" (qui souvent mangent de la viande) se contentent d'appliquer cette affection à une infinitésimale partie de la population animale (chien ,chat, lapin, cochons d'inde et autres hamsters).

je ne peux pas me dire antispéciste totalement (comme je ne peux pas me dire féministe totalement parce qu'on a été élevé dans une société comme ça), mais ça n'a aucun rapport avec le fait d'éprouver de l'affection pour une autre espèce. Je n'ai aucun affinité avec les araignées, ça ne m'empêche pas de leur laisser vivre leur vie. Bref je ne comprends pas ce que tu dis.
 
Il y a tellement de biais et de dissonance dans tes raisonnements que je ne vais répondre qu'à quelques trucs.

Le spécisme n'est pas une insulte et ne sert pas à définir des personnes, mais avant tout une société et ses fonctionnements.

Mais qui se définit comme « spéciste » ?
Parce que tu connais beaucoup de gens qui se définissent comme raciste ? Pourtant nous le sommes tous, parce que nous vivons dans une société qui l'est. Ce n'est pas parce que les gens ne se pensent pas raciste qu'il faut arrêter d'utiliser le terme.


Les races existent. Non pas comme un fait biologique, mais comme un fait social et politique. C'est pour ça qu'on parle de racisme.


Pour une épreuve olympique, les différences homme /femme sont nettes, dans certaines épreuves, et personne ne se plaint des catégories par sexe.
Personne ne se plaint de la non mixité du sport ???
Celle là est bien bonne aussi.
Les différences hommes/femmes dont tu parles sont juste le résultat d'une société patriarcale depuis des millénaires. C'est sûr que les femmes n'ayant pas accès aux sports depuis aussi longtemps que les hommes, elles ont moins développés les caractéristiques physiques à ce jour et que tant qu'on continuera à les y freiner, ça sera plus compliqué. (Pour information je rappelle que Kathrine Switzer a été la première femme a avoir couru le marathon de boston en 1967 (il y a à peine 50 ans!!) et que les femmes n'y ont été autorisées qu'en 1972!!!!).
Ce n'est pas pour rien que les écarts des meilleurs résultats hommes et femmes ont tendance à se réduire, et qu'il arrive même que les femmes fassent de meilleurs résultats.


Quand bien même ton raisonnement tiendrait la route (alors qu'il est faux et fumeux) [tu dis que certaines différences entre hommes et femmes justifieraient certaines différences de comportement, et que l'absence de différence injustifie des différenciations.] alors ta conclusion est aussi erronée, car on pourrait dire : il y a des différences entre les espèces animales (humaines et non humaines), c'est pour ça que personne ne propose d'élire un éléphant comme président de la république, et il y a des points communs (sentience, volonté de vivre) : c'est pour ça que les végés revendiquent pour les animaux non humains, le même droit simple : ne pas être torturé, exploité, tué.
 
La science a prouvé que cette croyance est fausse, donc le traitement différencié est injuste et donc mauvais.
Cette phrase illustre parfaitement ce que je te reproche: tu pars d'un fait pour valider ou non moralement une pratique. Ce raisonnement attribue à la "Nature" (aujourd'hui, les tenant de ces raisonnements utilisent la "Science" comme substitue, mais la logique est la même) des capacités normatives intrinsèques. Comme si ce qui était avait avoir avec ce qui devrait être. Ce raisonnement postule qu'il y aurait un "vrai bien" (celui qui est purement déduit de l'observation des faits) et un "vrai mal" (celui qui s'en détournerait).

Dire "les humains sont biologiquement similaires, donc les traiter différemment c'est mal" pour argumenter contre l'esclavagisme relève de ce biais. Tu fais le choix d'un fait que tu interprètes pour valider ton opinion comme si elle était une vérité absolue. Et paradoxalement, ce même type de raisonnement peut être utilisé pour justifier l'esclavage, par le constat que la domination au sein d'une même espèce existe, donc qu'il est bon de la reproduire.

C'est le même raisonnement qu'utilisent les homophobes: la reproduction est possible seulement entre un mâle et une femelle, donc les accouplements entre personnes de même sexe sont mauvais. => un fait objectif amène à une conclusion morale qui n'est absolument pas évidente puisqu'elle amène des postulats intrinsèques (l'égalité biologique doit amener l'égalité de traitement dans un cas, ou la reproduction doit conditionner notre sexualité dans l'autre).

Prétendre que notre morale est la Vraie morale parce qu'elle se base sur des faits est fallacieux, et la qualité d'une morale ne se mesure que dans sa cohérence logique avec les postulats de départ.
Par exemple, une morale végane serait basée sur le postulat que toute souffrance inutile doit être évitée => la souffrance est issue de la capacité de ressentir et d'interpréter les stimulus, donc cela suppose une certains subjectivité, qui elle même découle d'un système nerveux développé.
Le postulat est toujours contestable (bien que peu de gens le contesteront dans notre société, ça c'est le caractère culturel de l'éthique), mais la construction logique faite dessus est ce qui doit être parfaitement cohérent pour que le système de valeur soit de bonne qualité.

J'espère que c'est plus clair.
 
Il y a beaucoup à dire alors commençons par le commencement

« Je n'ai aucun affinité avec les araignées, ça ne m'empêche pas de leur laisser vivre leur vie. Bref je ne comprends pas ce que tu dis. » Yapuka
Je dis que les carnistes ne mangent pas les animaux pour des considérations morales mais par goût. Ils peuvent avoir plus d’estime et d’affection pour une espèce animale NH que pour leur propre espèce et poursuivre l’exploitation de cette espèce malgré tout. La définition du spécisme est donc erronée.


« Il y a tellement de biais et de dissonance dans tes raisonnements que je ne vais répondre qu'à quelques trucs. » Titesieste
Même si tu me réponds pas à tout, merci pour tes remarques et analyses ; Je suis là pour ça.
« Le spécisme n'est pas une insulte et ne sert pas à définir des personnes, mais avant tout une société et ses fonctionnements. » Titesieste
Je n’ai pas dis le contraire, mais le spécisme est une idéologie : Les individus comme les sociétés peuvent se définir en fonction.
« Parce que tu connais beaucoup de gens qui se définissent comme raciste ? » Titesieste
Hélas oui. Et d’autres qui revendiquent leur sexisme, leur violence, leur homophobie ou leur croyance que la Terre est plate. Il existe toujours un noyau dur de radicaux qui « disent tout haut ce que « tout le monde » pense tout bas ». En revanche, je n’ai jamais trouvé (malgré mes recherches) de groupes affirmant qu’ils exploitent les animaux parce que leurs « droits moraux sont supérieurs ». Les carnistes n’envisagent tout simplement pas la question sous cet angle.
« Les races existent. Non pas comme un fait biologique, mais comme un fait social et politique. C'est pour ça qu'on parle de racisme. »Titesieste
Quand la politique, la religion ou la société commencent à dire des aberrations scientifiques, il est du devoir des scientifiques de rappeler les faits objectifs. Sinon, on remplace la raison par l’émotion et c’est le début de la folie.
« Pour une épreuve olympique, les différences homme /femme sont nettes, dans certaines épreuves, et personne ne se plaint des catégories par sexe. » Paradox
Ne me fais pas dire, ce que je n’ai pas dit. J’insiste sur les différences objectives et significatives. Je n’ai jamais vu les femens réclamer un combat de boxe poids lourds mixte. La testostérone est utilisée comme substance dopante mais les hommes la produisent naturellement en plus grande quantité, comment gérer ça dans une épreuve mixte ?
« Quand bien même ton raisonnement tiendrait la route (alors qu'il est faux et fumeux) [tu dis que certaines différences entre hommes et femmes justifieraient certaines différences de comportement, et que l'absence de différence injustifie des différenciations.] alors ta conclusion est aussi erronée… »Titesieste
Là, j’avoue ne pas te comprendre. Je suis un scientifique, ma vision du monde évolue en fonctions des données objectives que j’obtiens. Après je ne suis pas biologiste… mais la conclusion que tu énonces n’est pas en contradiction avec la mienne. :hein:


« Cette phrase illustre parfaitement ce que je te reproche: tu pars d'un fait pour valider ou non moralement une pratique. » Excalibur
Je me suis surement mal exprimé car c’est l’inverse : J’utilise un fait scientifique (il n’y a qu’une race humaine) pour invalider une fausse croyance (il y a des races humaines différentes) qui servait à justifier moralement l’esclavage. Visiblement, nous luttons contre les mêmes biais de raisonnement sauf que je m’exprime comme un pied. :snif:
« Dire "les humains sont biologiquement similaires, donc les traiter différemment c'est mal" pour argumenter contre l'esclavagisme relève de ce biais. » Excalibur
Je n’ai pas dit ça. Ce que j’essaye de dire, c’est que l’on ne peut pas justifier l’esclavage par l’existence de races humaines aux capacités différentes car la science a prouvé qu’il n’y a qu’une race humaine.
« C'est le même raisonnement qu'utilisent les homophobes: la reproduction est possible seulement entre un mâle et une femelle, donc les accouplements entre personnes de même sexe sont mauvais. » Excalibur
Personnellement, je dirais plutôt : la reproduction sexuée humaine est possible seulement entre un mâle et une femelle, donc les accouplements entre personnes de même sexe sont stériles.

Je ne prétends pas connaitre la Vérité. Pour moi, elle ne nous est pas accessible. En revanche, la science nous apporte la vision du monde la moins fausse et la moins subjective possible. C’est sur cette vision des choses et sur la raison que je m’appuis pour agir au mieux. Je me trompe toujours mais je réduis les risques de l’erreur le plus possible. La démarche scientifique n’établie pas de vérité ou de ligne de conduite morale, elle démonte juste les croyances erronées.


Merci à tous pour vos réponses, c’est très instructif. :)
 
Tu parles beaucoup de science.
Or, comme il a été démontré scientifiquement la sentience de tous les animaux vertébrés, pourquoi continuer à leur nier leurs droits élémentaires d'individus sentients ?
 
Il n'y a rien d'évident à faire découler des droits de faits biologiques, justement parce que, si la morale peut s'appuyer sur les faits pour sa cohérence, les postulats sur lesquels se construit la morale ne sont que de la volonté, l'ancrage n'est pas objectif.

Pour revenir à l'esclavage, effectivement on peut démontrer l'incohérence d'une posture pro esclavage qui s'ancre sur le postulat que l'inégalité raciale le justifie, mais ça n'a pas été cette justification en tout temps: le constat que les forts dominaient les faibles a aussi pu justifier très simplement l'esclavage, et là il n'y a aucune incohérence.
 
Paradox":12fjn7uq a dit:
Je dis que les carnistes ne mangent pas les animaux pour des considérations morales mais par goût. Ils peuvent avoir plus d’estime et d’affection pour une espèce animale NH que pour leur propre espèce et poursuivre l’exploitation de cette espèce malgré tout. La définition du spécisme est donc erronée.
heu en fait tu donnes précisément une partie de définition du spécisme : faire du mal à un animal quelqu'il soit par goût, en prime tu explique parfaitement que le spéciste s'ignore car il ne se rend même pas compte de la discrimination qu'il fait subir à d'autres êtres sentients.
Je trouve un chouia facile de dire : "mais c'est purement moral donc ça n'existe pas", tout est morale (avec le e), la science apporte des faits, la morale sculpte lesdits faits : un humain blanc et un humain racisé n'ont pas la même couleur de peau, c'est un fait. Dire que l'humain blanc est supérieur à l'humain racisé par sa couleur de peau est un fait moral (en l’occurrence, immoral) pour l'humain ; humain qui a justement cette capacité de transformer des faits en valeur morale. Dans l'absolu, il n'y a pas de bien et de mal, la nature n'est pas bonne ou mauvaise, elle est.
La morale est ce que nous en faisons. Il se trouve que l'humain est un animal grégaire, qu'il vit en groupe et qu'il hiérachise ses priorités dans le groupe afin d'optimiser au mieux le bien être de chacun et sachant que l'"objectif" (c'est pas le bon mot, mais j'ai des troubles de la mémoire en ce moment, d'où, d'ailleurs un discours assez pauvre et décousu, désolée) de toute être sentient est de vivre sa vie de la meilleure façon possible, d'éviter toute souffrance, une morale juste implique qu'a minima nous foutions la paix aux animaux non humains.
 
Hélas oui. Et d’autres qui revendiquent leur sexisme, leur violence, leur homophobie ou leur croyance que la Terre est plate. Il existe toujours un noyau dur de radicaux qui « disent tout haut ce que « tout le monde » pense tout bas ». En revanche, je n’ai jamais trouvé (malgré mes recherches) de groupes affirmant qu’ils exploitent les animaux parce que leurs « droits moraux sont supérieurs ». Les carnistes n’envisagent tout simplement pas la question sous cet angle. Paradox

Le simple le fait de considérer qu'on a le droit de consommer des animaux lorsque c'est pas une nécessité suppose que leurs "droits moraux sont supérieurs".

Et je pense que si on cherche du côté des religions on doit trouver des tas d'exemples (par exemple genèse 1.28 - ou dieu dit qu'on doit dominer les animaux)du fait que humain est supérieur et à le droit de consommer des animaux non humain.

P.
 
Pas besoin d'aller aussi loin que la religion, depuis le lycée chaque premier cours d'intro à la philosophie (et même un cours de français une fois) que j'ai eu a commencé par "L'Homme se distingue des Animaux par sa faculté de penser blablabla". Y a que mon professeur de philosophie du droit qui nous a épargné de ce bullshit.
 
« Comme il a été démontré scientifiquement la sentience de tous les animaux vertébrés, pourquoi continuer à leur nier leurs droits élémentaires d'individus sentients ? » Chocogrenouille
« Il n'y a rien d'évident à faire découler des droits de faits biologiques, justement parce que, si la morale peut s'appuyer sur les faits pour sa cohérence, les postulats sur lesquels se construit la morale ne sont que de la volonté, l'ancrage n'est pas objectif. » Excalibur
Chocogrenouille, Je pensais te répondre mais Excalibur m’a enlevé les mots de la bouche ;)

« Le constat que les forts dominaient les faibles a aussi pu justifier très simplement l'esclavage, et là il n'y a aucune incohérence. » Excalibur
Exact, il s’agit juste d’un système moral différent. La science observe les faits sans juger, le reste est affaire de conscience.


Merci pour le lien Carotte. Personnellement, je comprends le concept mais je désapprouve le terme utilisé qui prête trop à confusion. Malheureusement un vocabulaire précis manque souvent dans ce genre d’échange.


« heu en fait tu donnes précisément une partie de définition du spécisme : faire du mal à un animal quelqu'il soit par goût, en prime tu explique parfaitement que le spéciste s'ignore car il ne se rend même pas compte de la discrimination qu'il fait subir à d'autres êtres sentients. » Yapuka
C’est ce qui me pose problème avec la définition du spécisme : Celles que j’ai trouvées indiquaient toutes l’action (traitement différencié des animaux) et la raison (sentiment de supériorité morale), hors personne ne se revendique spéciste et nous ne sommes pas dans la tête des gens pour connaître leur vraie motivation. Pour moi, cette définition est inutile.

Je suis dubitatif sur la « prise de conscience » qui n’aurait pas lieu chez les spécistes. Certains font souffrir sans s’en rendre compte, d’autre en ont conscience mais passent outre, un peu comme un funambule, qui a conscience du vide, mais qui marche quand même sur son fil.

« Une morale juste implique qu'a minima nous foutions la paix aux animaux non humains. » Yapuka
Chaque individu est unique, avec sa sensibilité, son empathie, sa conscience qui façonnent sa propre morale. Ce qui est évident pour des végé*, sera discutable pour des survivalistes et étrange pour des chasseurs, par exemple.

« Le simple le fait de considérer qu'on a le droit de consommer des animaux lorsque c'est pas une nécessité suppose que leurs "droits moraux sont supérieurs". »Princesse
Certains ne considèrent pas qu’ils exercent un droit : ils ont la motivation et le pouvoir, cela leurs suffit pour agir sans que cela trouble leur sens de la justice ou leur conscience.

« je pense que si on cherche du côté des religions on doit trouver des tas d'exemples (par exemple genèse 1.28 - ou dieu dit qu'on doit dominer les animaux)du fait que humain est supérieur et à le droit de consommer des animaux non humain. » Princesse
C’est plus compliqué que ça, la « domination » accordée à l’Homme peut être vue comme un devoir de gérance. D’ailleurs le verset suivant ( genèse 1.29) semble dire que l’Homme doit être …Végan 0:) ( « Et Dieu dit : Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence : ce sera votre nourriture. » aucune référence à la nourriture d’origine animale ! CQFD :D )

« depuis le lycée chaque premier cours d'intro à la philosophie (et même un cours de français une fois) que j'ai eu a commencé par "L'Homme se distingue des Animaux par sa faculté de penser blablabla". » Excalibur
Je suis content d’avoir eu une formation scientifique : on nous disait souvent « l’Homme est un animal comme les autres »
 
Paradox":2d0qa3cf a dit:
C’est ce qui me pose problème avec la définition du spécisme : Celles que j’ai trouvées indiquaient toutes l’action (traitement différencié des animaux) et la raison (sentiment de supériorité morale), hors personne ne se revendique spéciste et nous ne sommes pas dans la tête des gens pour connaître leur vraie motivation. Pour moi, cette définition est inutile.

Je suis dubitatif sur la « prise de conscience » qui n’aurait pas lieu chez les spécistes. Certains font souffrir sans s’en rendre compte, d’autre en ont conscience mais passent outre, un peu comme un funambule, qui a conscience du vide, mais qui marche quand même sur son fil.

Parce qu'ils ne se rendent pas compte on ne doit pas nommer le fait que moralement ils considèrent les animaux non humains comme négligeables, donc qu'ils sont spécistes ?

Ceux qui ont "conscience" de faire souffrir comme tu dis, n'ont pas vraiment conscience en fait. Ils savent, ils constatent mais ce n'est parce que les écailles de leurs yeux sont devenues plus ou moins transparentes qu'ils ne les ont plus.
 
« je pense que si on cherche du côté des religions on doit trouver des tas d'exemples (par exemple genèse 1.28 - ou dieu dit qu'on doit dominer les animaux)du fait que humain est supérieur et à le droit de consommer des animaux non humain. » Princesse
Il faut poursuivre la lecture pour comprendre...
1.29
Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture.

L'homme n'est pas destiné à consommer de chair animal.
 
La première étape pour soigner une addiction, c’est que le malade prenne conscience et reconnaisse son problème. Si un spéciste ne se reconnait pas dans la définition du spécisme, il ne se sentira pas concerné, pensera que TU te trompes à son sujet et tes arguments seront inefficaces et lassants. A terme le spéciste adoptera la même attitude qu’un végan à qui l’on parle du « cri de la carotte » : il ne t’écoutera même plus.

Le mouvement de lutte pour les droits des animaux se définit comme anti-spéciste. Si le grand public ne comprend pas le concept, il identifiera les militants comme des « amis des animaux » de plus, juste un peu plus exaltés que les autres. Les braves gens pourront dire « c’est bien, on est avec vous les jeunes ! Moi aussi, j’aime les animaux ! » tout en sortant de la boucherie.

Je pense que la définition du spécisme devrait être affinée. La partie « droit lié à une considération morale supérieure » est trop abstraite pour avoir un impact.
Dire que le spécisme est « l’idéologie, qui justifie un traitement différencié des espèces animales, en fonction de l’empathie envers la dite espèce » me parait plus compréhensible.

Pour la prise de conscience, AMHA, elle ne relève pas d’un savoir mais de la présence d’un lien empathique suffisamment fort. En gros, si j’ai un peu d’empathie pour un animal, je deviens welfariste, si j’en ai beaucoup, je deviens végan.
Nous n’avons pas affaire à une hiérarchie de la moralité (tout le monde à des valeurs morales) mais à une échelle d’empathie.
 
Paradox":13355ju3 a dit:
Je pense que la définition du spécisme devrait être affinée. La partie « droit lié à une considération morale supérieure » est trop abstraite pour avoir un impact.
Dire que le spécisme est « l’idéologie, qui justifie un traitement différencié des espèces animales, en fonction de l’empathie envers la dite espèce » me parait plus compréhensible.

Juste la partie "l’idéologie, qui justifie un traitement différencié des espèces animales" suffit, pas besoin de donner une raison, ça serait réducteur ; le spécisme est plutôt caractérisé par ses conséquences que par ses causes, qui peuvent être multiples et différentes pour chaque spéciste.

Bref du coup on retombe sur la définition communément répandue :><: ...
#toutçapourça
 
Idéologie ça convient pas trop, vu que c'ert un ensemble de faits bien réels, non ?
 
A Chocogrenouille et Chips,

Bien vu! « Le spécisme est le traitement différencié des espèces animales » est clair et suffisant.
 
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