Les pyomètres peuvent s'opérer, si on réagit à temps : les symptômes sont pas évidents à détecter pour les propriétaires qui du coup souvent attendent que l'animal soit en vraiment sale état pour l'amener au véto, ce qui veut dire que l'infection utérine s'est parfois déjà propagée dans la cavité abdominale (et dans ce cas, le pronostic est nettement plus mitigé), ou que l'utérus risque très fortement de se rompre pendant l'opération (aboutissant aux mêmes résultats), ou que la chienne est trop faible pour supporter l'opération. Dans tous les cas, c'est une souffrance importante pour l'animal, malgré anti-inflammatoires et antibios, avec souvent nécessité d'hospitaliser et de perfuser. Beaucoup de complications pour un problème qui aurait pu être réglé en amont.
Pour les cancers, oui, effectivement, plus on attend, plus le risque augmente. C'est pour ça que les préconisations actuelles sont justement de stériliser l'animal avant que les cycles de chaleurs n'aient commencé. Ainsi, le risque est quasi nul.
Et là encore, en cas de cancer, les gens réagissent souvent trop tard, et il arrive régulièrement qu'elle meure peu de temps après l'opération, soit à cause de l'état d'affaiblissement important dans lequel elle était, soit parce que le cancer a migré.
Pour l'incontinence, je conçois que ça gène, et je suis d'accord pour dire que c'est un point qui n'est pas suffisamment évoqué avec les "propriétaires" avant d'opérer. Cependant, si ça peut arriver, ça reste relativement rare (ce n'est pas, comme j'ai pu le lire sur certains sites, une chienne sur deux qui développe de l'incontinence, heureusement). De plus, il existe pour ce problème des traitements qui sont efficaces dans la majorité des cas.
Pour l'embonpoint, certes, la stérilisation augmente le risque d'embonpoint. Mais 90% des animaux en surpoids qu'on voit en clinique vétérinaire le sont à cause des propriétaires, la stérilisation n'étant au final qu'un facteur aggravant. Entendre dire qu'un chien est obèse à cause de la stérilisation alors que ses propriétaires lui donnent un demi-croissant chaque matin au petit déj', ça me fait doucement rire quand même (c'est véridique, malheureusement, et c'est loin d'être un cas isolé...).
Le problème majeur des animaux domestiques modernes n'est pas la stérilisation mais la mauvaise alimentation et le manque d'exercice (comme pour nous, en somme...).
Après, il est vrai que certaines races sont prédisposées à la prise de poids (typiquement, les races prises en ex., golden retriever et cocker, font partie des pires races sur ce point), mais c'est un peu facile de rejeter la faute de leur prise de poids sur les vétos, alors que les éleveurs qui se font du fric en vendant des chiots oublient un peu trop souvent d'informer les proprios des spécificités de leur race, et que les proprios ne tiennent pas à moitié compte de ce que leur disent les vétos justement...
Quant au poil... Alors là, une telle mauvaise foi me fait juste totalement halluciner ! C'est tellement facile de comparer d'un côté une chienne de concours dont l'apparence est une préoccupation constante de ses propriétaires, et de l'autre une chienne de "particuliers" qui, visiblement, n'ont pas compris qu'un chien ça se brosse (entre autre). Et c'est d'autant plus facile quand on prend une race dont le poil nécessite un entretien constant comme c'est le cas avec les cockers. Franchement, travaillant en clinique véto, j'en vois tous les jours des chiens, des stérilisés avec un beau poil brillant, et des non stérilisés avec un poil hyper moche, emmêlé, sale, plein de poussières et de squames. La différence entre les deux n'est pas la stérilisation mais l'entretien pour la plupart d'entre eux, ou des maladies pour certains autres.
De plus, globalement, les arguments contre la stérilisation sont du domaine du confort personnel (incontinence, problèmes de poils,,...) ou des convictions anthropomorphiques ("elle a besoin d'avoir une portée"... Euh.. non en fait), alors que ceux en faveur sont du domaine de la santé de l'animal (éviter pyomètres et cancers), de la sécurité (de l'animal et de son entourage : agressivité chez le mâle, fugues avec risque d'AVP, bagarres avec risques de blessures, MST,...) et de la protection animale (surpopulation).
— Le 04 Aoû 2016, 11:02, fusion automatique du message précédent —
Pepito":1tc1vcv6 a dit:
l'avortement est autorisé pour les humains donc la logique voudrait que ça ne pose pas de problème de tuer des petits chiens et si ton chien est un mâle ça ne sera pas à toi de le faire
Je viens seulement de voir ça, j'ai le droit de faire une crise cardiaque là ???
Comment peut-on comparer le fait d'avorter, donc de détruire un amas de cellules, et de tuer un être vivant sensible ? C'est sérieux là ???
Quant à l'argument "j'ai un mâle c'est pas mon problème"... C'est juste consternant en fait. A partir du moment où nous décidons d'adopter un animal nous sommes responsables de ses actes à part entière, des petits ça se fait à deux, et comme les animaux ne peuvent être considérés comme responsables de leurs actes sur ce point, ce sont leurs propriétaires qui sont responsables, autant ceux du mâle que ceux de la femelle !!!
Puisque la comparaison a été faite entre cette situation et une grossesse humaine en parlant d'avortement, je continue là-dessus : franchement, quand un ado met une ado enceinte, on ne dit pas "ah ben non, moi je suis le père/la mère du garçon, c'est pas mon fils qui est enceint donc c'est pas mon problème" ???? Ou alors, quand deux adultes consentants ont des relations sexuelles hétéros, si la femme tombe enceinte, on considère que l'homme doit assumer aussi la situation (d'ailleurs, puisqu'on parle de législation, c'est même une obligation légale).
Enfin, non, je sais très bien, pour m'intéresser largement aux problématiques féministes, que certaines personnes pensent qu'il faudrait laisser la nana se démerder, dans un cas comme dans l'autre, que c'est sa responsabilité. Mais j'ose encore espérer, peut-être un peu utopiquement, que ce sont des cas isolés, et que personne ici ne pense comme ça !