Bon je plussoie hein, ça va sans dire. ^^
Je vois 100 000 choses à dire sur le sujet mais, à défaut de pouvoir développer verbalement autour d'une bière, le format illustrations parlantes tirées de mon vécu + liens me plait bien :
- J'ai un jour rencontré un type qui a réellement bugué le jour où je lui ai tenu la porte, moi, petite chose fragile.
- La galanterie participe à maintenir les femmes dans l'impotence et dans la dépendance des hommes.
Avant d'être féministe j'ai été flattée que mon futur mec me tienne la porte. Il me fallait cette reconnaissance pour mon estime de moi. Pathétique.
Avant d'être féministe j'ai raillé mon mec avec le serveur de la pizzeria qui disait qu'il avait bien de la chance que je paye.
Après être devenue féministe, je me suis résolue à ouvrir ma première bouteille de pinard toute seule. J'avais intériorisé le geste de passer le tire-bouschtroumpf à mon voisin. Eh bien, j'ai galéré.
- Aujourd'hui, j'ai bien du mal à tenir la porte aux hommes, à les laisser sortir avant moi de l'ascenseur même quand je suis tout au fond.
La galanterie entretient une frontière réelle, puissante, que ces petits gestes du quotidien me renvoient à la gueule.
La dernière fois que j'ai cédé face à un homme en bas de mon immeuble, je lui ai glissé en passant : "j'espère que c'est pas parce que je suis une femme". Je ne me suis pas retournée pour constater l'efficacité de la réplique, mais je pense prendre l'habitude de la lancer, ça peut avoir son effet.
- Pour paraphraser un peu Dworkin :
Les gestes galants sont courtois ou ils ne le sont pas.
S'ils sont courtois, alors pourquoi les hommes seraient-ils courtois envers les femmes uniquement, et pourquoi les femmes n'ont-elles pas le droit d'être courtoises ?
S'ils ne sont pas courtois, alors pourquoi les infliger aux femmes ?
Enfin, des liens, tout récents :
La porte en pleine figure, de Crêpe Georgette.
Le sexisme bienveillant, ce cadeau empoisonné, de Sophie Gourion.
Je suis preneuse d'autres textes sur le sujet.
S'il ne fallait retenir qu'une seule chose, je dirais : l'expression
sexisme bienveillant, qui en dit long.
Féministement vôtre.