Bon, là où je rejoins Fuschi, c'est qu'à mon avis dans un société qui ne serait pas patriarcale (ni capitaliste, vu qu'on rêve, profitons-en), la prostitution ne poserait aucun problème, elle serait l'exercice d'une liberté comme toute autre activité. Autrement dit, je ne pense pas que la prostitution soit en elle-même un mal ni un atteinte aux personnes ou quoi que ce soit.
Par contre maintenant il faut redescendre sur terre : la société dans laquelle on vit est patriarcale, capitaliste et stigmatise fortement les putes qui, en théorie comme en pratique, ne jouissent pas des même droits que le reste des êtres humains. (En droit : difficulté à louer un appart, ouvrir un compte bancaire, etc. bicoz lois sur le proxénétisme très mal fichues (on se demande si ça serait pas fait exprès, vu qu'à part ça, les réseaux de traite ont pas l'air très menacés). En pratique : va donc porter plainte pour viol quand t'es prostituée... sans parler des cas où les auteurs de l'agression sont des flics.)
Alors aborder les choses seulement sous l'angle de la liberté individuelle alors qu'on vit dans une société patriarcale, capitaliste, etc. ça me paraît bien dangereux. J'irais même plus loin : c'est un raisonnement de privilégié, de dominant, qui n'a pas fait l'effort de prendre conscience de ses privilèges et du fait que tout le monde est loin de jouir effectivement des mêmes libertés que lui.
Je vais prendre l'exemple des femmes battues, dont une forte proportion reste avec le conjoint violent et ne porte pas plainte. Bah, battre sa femme est quand même un délit, on va pas dire « ouais, mais si elle accepte, tout le monde y trouve son compte ». Maintenant, je dis pas que toutes les prostituées sont dans ce cas, ça serait totalement paternaliste de décréter à leur place si elle sont victimes ou pas, et en fait je pense pas qu'elles soient toutes victimes. Mais clairement, on peut pas non plus dire « chacun fait comme il veut » sans tenir compte du fait qu'il y a des victimes à protéger, qui n'ont pas toujours les moyens (matériels, sociaux et/ou psychologiques) de s'en sortir toutes seules.
Un autre truc : dès qu'on considère qu'une agression sexuelle est plus grave qu'une agression physique « simple », il faut aussi considérer que la prostitution n'est pas un métier comme un autre : c'est au minimum un métier à risque élevé, qui peut engendrer des traumatismes très importants (soit parce qu'il n'est pas choisi très librement, soit parce qu'il l'est mais que les clients pas nets ça existe).
Bref, je sais pas trop ce qu'il faudrait faire, a priori je suis pas abolitioniste à la fois parce que je me reconnais pas dans certaines parties des discours abos et que je suis pas persuadé qu'en pratique des mesures comme la pénalisation du client soient les plus efficaces. Mais clairement, on peut pas juste se dire qu'il n'y aura plus de problème quand le patriarcat et/ou la capitalisme seront abolis, il faut faire quelque chose maintenant pour protéger les femmes qui souffrent maintenant.
Par contre maintenant il faut redescendre sur terre : la société dans laquelle on vit est patriarcale, capitaliste et stigmatise fortement les putes qui, en théorie comme en pratique, ne jouissent pas des même droits que le reste des êtres humains. (En droit : difficulté à louer un appart, ouvrir un compte bancaire, etc. bicoz lois sur le proxénétisme très mal fichues (on se demande si ça serait pas fait exprès, vu qu'à part ça, les réseaux de traite ont pas l'air très menacés). En pratique : va donc porter plainte pour viol quand t'es prostituée... sans parler des cas où les auteurs de l'agression sont des flics.)
Alors aborder les choses seulement sous l'angle de la liberté individuelle alors qu'on vit dans une société patriarcale, capitaliste, etc. ça me paraît bien dangereux. J'irais même plus loin : c'est un raisonnement de privilégié, de dominant, qui n'a pas fait l'effort de prendre conscience de ses privilèges et du fait que tout le monde est loin de jouir effectivement des mêmes libertés que lui.
Je vais prendre l'exemple des femmes battues, dont une forte proportion reste avec le conjoint violent et ne porte pas plainte. Bah, battre sa femme est quand même un délit, on va pas dire « ouais, mais si elle accepte, tout le monde y trouve son compte ». Maintenant, je dis pas que toutes les prostituées sont dans ce cas, ça serait totalement paternaliste de décréter à leur place si elle sont victimes ou pas, et en fait je pense pas qu'elles soient toutes victimes. Mais clairement, on peut pas non plus dire « chacun fait comme il veut » sans tenir compte du fait qu'il y a des victimes à protéger, qui n'ont pas toujours les moyens (matériels, sociaux et/ou psychologiques) de s'en sortir toutes seules.
Un autre truc : dès qu'on considère qu'une agression sexuelle est plus grave qu'une agression physique « simple », il faut aussi considérer que la prostitution n'est pas un métier comme un autre : c'est au minimum un métier à risque élevé, qui peut engendrer des traumatismes très importants (soit parce qu'il n'est pas choisi très librement, soit parce qu'il l'est mais que les clients pas nets ça existe).
Bref, je sais pas trop ce qu'il faudrait faire, a priori je suis pas abolitioniste à la fois parce que je me reconnais pas dans certaines parties des discours abos et que je suis pas persuadé qu'en pratique des mesures comme la pénalisation du client soient les plus efficaces. Mais clairement, on peut pas juste se dire qu'il n'y aura plus de problème quand le patriarcat et/ou la capitalisme seront abolis, il faut faire quelque chose maintenant pour protéger les femmes qui souffrent maintenant.