La prostitution volontaire, pour, contre, s'en branle ?

Et pour les handicapé-es, être handicapé-es moteurs/pĥysique ne veux pas forcément dire: handicapé des sentiments ou de l'amour :rolleyes: .
Je tiens juste à dire, que si on ne les excluaient pas autant de la vie publique, iels auraient autant d'occasion que n'importe qui de rencontrer des gens, et d'avoir différents types de relations avec elleux... Le problème c'est pas qu'iels n'aient pas/peu de relations sexuelles, c'est juste le manque d'accesibilité criant au monde, à la sphère publique... C'est ça qu'il faut mettre en avant, pas rabaisser des gens (des femmes tiens, on s'en fout elles ont l'habitude), pour satisfaire ce soit-disant manque.


Le sexe n'est pas un service, ça ne doit pas l'être. On va p'tet me traiter de puritaine, que j'ai une vision trop romantique et pas réaliste des choses, ou chais pas quoi de pas sympa, mais je m'en fout. Parce que je sais au fond que c'est pas vrai.
Mais voilà j'estime que les relations sexuelles doivent être libres, consentis, faites dans le but que les partenaires mis en présence aient tous-tes du plaisir, je sais pas bien mettre les bons mots, mais on s'en fout c'est ça ma vision de la sexualité: une notion de plaisir partagé. Pas un service...
 
Uniquement parce que notre société nous rabâche depuis notre plus tendre enfance que la sexualité est forcément liée à l'amour, à la vie privée, à nos sentiments les plus intimes.
Or, je suis désolée, mais d'un point de vue purement biologique, nos organes sexuels sont des organes comme les autres, et c'est le sens que nous avons attribué à leur fonction qui les rendent à part, pas cette fonction en elle-même.

Et, ans vouloir "voler au secours" de Fushicho, je dois avouer que je ne comprends pas non plus cette notion d'intimité.

Les organes génitaux ne sont pas vraiment des organes anodins, justement. Leur contact/manipulation permet de provoquer une réaction sur le cerveau, des poussées de dopamine qu'on ne contrôle pas forcément. C'est, je crois, surtout ça, le plus gênant dans le rapport intime non voulu (d'après ce que m'en a dit une femme). Ça peut provoquer un "plaisir" physique qui n'est pas un plaisir voulu. Donc un viol de "l'esprit" plus que du corps.
Me faire caresser le sexe par une vieille bonne femme hideuse, répugnante et détestable, à qui je ne veux rien devoir, et surtout à qui je ne veux pas donner le plaisir de m'offrir quelque chose, me retrouver en érection et tout le bazar, ça oui, ça serait un viol monstrueux de mon intimité. Ou même si, bloqué, je ne ressentais qu'un vague demi-plaisir. Et même si je réussissais à n'y prendre aucun plaisir, c'est la peur d'être mené à cette situation malgré ma volonté qui me serait le plus terrifiant et douloureux.

C'est donc, je crois, en ce sens que les organes génitaux sont intimes. Si on arrive à les déconnecter complètement, y ressentir autant de choses que quand on serre la main à quelqu'un, ok. Mais je ne pense pas que ça soit aussi simple.
 
frago":29hishsp a dit:
Et le mythe du client qui va aux putes parce qu'il est en situation de miséribalité sexuelles... Je passe dessus, une bonne partie des clients, sont des hommes bien sous tout rapports... Le même type de mythe qui fait croire que les violeurs ne peuvent pas être de bon père de famille, le fiston propre sur lui, etc... Nan c'est forcément l'autre. Un mec bizarre, étrange, seul, moche, handicapé, dégueulasse, psychopathe et toute la liste de qualificatif qui va avec.

Je plussoie. Et j'étale ma vie, je n'ai aucun amour propre : Je suis en situation de misérabilité sexuelle. Mais aller aux putes pour avoir des rapports sexuels sans plaisir partagé (voire avec dégoût caché) est une idée qui ne m'attire pas du tout.

Par contre, j'ai le même fantasme (typiquement patriarcal et débile, et que j'imagine largement partagé par beaucoup d'hommes, peut-être grâce à Julia et Richard) que V3nom, lu plus haut, de payer une prostituée pour discuter avec elle le temps imparti et simplement l'écouter (voire l'aider, et puis la sauver de sa situation en l'hébergeant le temps nécessaire, en l'aidant à se réorienter, ce qui lui permettra de se trouver un job de ses rêves, puis la laisser partir, heureuse, sans jamais avoir profité sexuellement d'elle, tel un fier chevalier blanc héroïque, sans peur, sans reproche et plein d'abnégation... avant de retourner, seul, presque rancunier, dans ma misère sexuelle aigrie...).
(Oui, parce que si ça n'était pas un fantasme patriarcal débile, il suffirait simplement de lui demander une interview, sans spécialement proposer de payer pour un service du coup inexistant.)
 
frago":1zbbmwpu a dit:
Mais voilà j'estime que les relations sexuelles doivent être libres, consentis, faites dans le but que les partenaires mis en présence aient tous-tes du plaisir, je sais pas bien mettre les bons mots, mais on s'en fout c'est ça ma vision de la sexualité: une notion de plaisir partagé. Pas un service...

Sans parler de prostitution, il faudrait bien avant ça revoir le concept de couple chez un nombre important de foyer s'il fallait que toutes les femmes prennent du plaisir lors du "devoir conjugal" hélas... (je ne parle même pas des viols conjugaux)

C'est d'ailleurs peut-être à cause de cet état de fait que des couples se délitent, puis que ces chers maris finissent par aller voir ailleurs (la prostituée enlevant peut-être un soupçon de sentiment d'adultère, puisque "c'est son travail")

Le plaisir sexuel des femmes existant légitimement dans l'inconscient collectif c'est super récent, je dirais même que ça doit avoir comme source les films porno, où c'est en général un indice de performance sexuelle mâle. (peut-être même avec comme pionnier le fameux "gorge profonde", qui parait-il aura fait découvrir de façon grotesque une partie importante de l'anatomie sexuelle féminine à beaucoup de monde...)

Wombattitude":1zbbmwpu a dit:
Non désolé mais c'est débile ^^ Si il y a soudainement 0 client, c'est le "chômage" et précarité pour les prostituées (encore que niveau précarité même avec des clients...), point barre.

+ Jezebel

Vous me prendriez pas pour un demeuré des fois ? Je parle d'axe de discussion, en allant plus loin que "pouf, plus de client, et 100000 prostituées qui attendent sur un trottoir...

Là pour le coup c'est Wombat qui me fait le coup de l'envahissement de la planète par les vaches en fermant les abattoirs...

Enfin bref Frago a un peu exprimé ce que j'entendais par là. Evidemment qu'elle vont se trouver autre chose à faire (ou pas), mais "socialement" du coté des hommes, que pourrait-il se passer. Vous ne pouvez pas voir un poil plus loin que "bah elles vont avoir froid sur le trottoir cet hiver" ou encore "mais ça n'existe pas alors on s'en fout !" ?
Enfin passons, j'ai compris que c'était stérile.

Sinon que je suis pas du tout d'accord sur 2 notions lues et donc une façon d'aborder le sujet :

frago":1zbbmwpu a dit:
Et le mythe du client qui va aux putes parce qu'il est en situation de miséribalité sexuelles... Je passe dessus, une bonne partie des clients, sont des hommes bien sous tout rapports...

Et donc cette personne "bien sous tous rapports" ne peut pas aller voir des prostituées pour y trouver ce qu'il a pas chez lui ? (fellation, sodomie, scato, SM, accent russe, asiatique, menottes ou je ne sais quoi...)

Sinon Jezebel, je suis pas aussi naïf que tu as l'air de le croire, je me doute bien que "tout n'est pas rose" dans le monde du porno, tu pourrais d'ailleurs commencer par citer les chambrettes webcam des pays de l'Est, remplissant des sites qui fleurissent sur le net et qui font les choux gras des propriétaires de ces hôtels sordides, avec des "filles à la demande", etc... (quand bien même ici il n'y a pas d'acte sexuel, la "consommation" est du même ordre pour moi).
Je n'ai d'ailleurs jamais dis que c'était ce que tu me reproches par 2 fois (que le monde du porno serait "tout rose"), j'ai simplement dit qu'on doit surement y trouver plus souvent des filles l'ayant choisit avec un quelconque désir (autre que le porte monnaie vide) que chez les prostituées.
 
(j'écris trop lentement u_u)

Sinon sur le sujet de la sacralisation du corps, ce film doit pas parler aux plus jeunes et être abject pour d'autres, mais la scène du viol de "Baises-moi" est intéressante concernant l'emprise masculine et cette notion d'intimité certainement surévaluée.

D'ailleurs Numa tu dis qu'il n'est pas question de sacralisation par l'importance de la considération légale du viol, mais ça doit pourtant participer, en plus de ce que disait Fushi sur les notions culturelles, éducatives, religieuses et autres espèces de propriété paternaliste que "tu n'iras qu'avec celui que tu épouseras ma fille"... Disons que sans chercher qui de l'oeuf ou de la poule, aujourd'hui chacun de ces aspects doit encourager les autres, et ainsi de suite...
 
V3nom":2bqel81y a dit:
Et donc cette personne "bien sous tous rapports" ne peut pas aller voir des prostituées pour y trouver ce qu'il a pas chez lui ? (fellation, sodomie, scato, SM, accent russe, asiatique, menottes ou je ne sais quoi...)

Pourquoi y a pas ça chez lui?
Parce que les hommes ont des fantasmes "hard" que n'ont pas ou peu les femmes? -> patriarcat.
Je dirais même: les femmes sont puritaines -> patriarcat. Education genrée. Tout ça.
Moi franchement pour avoir discuté avec des clients et des prostituées, y a qu'une seule chose chez eux, c'est le désir de domination. Aller voir une prostituée, c'est pas l'amour, c'est la guerre: il veut la dominer, elle veut faire gaffe à elle et donc garder le contrôle (les compétences que doit posséder une prostituée consistent beaucoup moins à savoir faire des fellations ou autres pratiques sexuelles, qu'à garder le contrôle, à se préserver, etc).
C'est vrai que certains hommes peuvent aller voir des prostituées pour assouvir des fantasmes particuliers, comme être soumis par exemple. Mais ça reste marginal par rapport à l'ensemble de la prostitution. Et en plus, ces gens payent pour réaliser des fantasmes parce qu'ils ne peuvent pas en parler à d'autres que des "professionnelles" du sexe, parce qu'ils ont honte, parce qu'ils sont jugés, etc.
De même, pour les handicapés, mettons qu'on autorise la prostitution juste pour eux. Ce serait poser qu'une personne non-handicapée ("normale") peut avoir du sexe, de l'amour et de l'attention gratuitement, parce que c'est une personne intéressante et qui vaut le coup d'être aimée pour rien. Alors qu'un handicapé serait condamné à payer pour avoir de l'attention et de l'amour (quelle horreur franchement, comment peut-on imaginer que l'attention et l'amour peuvent s'acheter sans être de l'attention et de l'amour au rabais?). Ce serait officialiser le fait que les handicapés n'ont pas le droit à une vie privée comme tout le monde mais que comme on est gentil, on leur offre un substitut. (enfin, "offre"....)
Voilà comment je vois les choses: on créé une catégorie d'opprimés, les prostituées, et une autre catégorie d'opprimés, les handicapés, et on justifie une forme d'oppression par l'autre. On plonge les handicapés dans une profonde misère affective et sexuelle pour justifier que des personnes soient condamnées à combler les besoins sexuels et affectifs des autres sans s'occuper des leurs. Formidable !

Sinon je trouve que c'est un peu du foutage de gueule de dire que si la demande s'arrêtait les prostituées se retrouveraient à la rue. Je vous rappelle que la valeur marchande de l'être humain qu'est la prostituée diminue au fur et à mesure qu'elle prend de l'âge, que c'est un métier qui expose beaucoup à la précarité. D'ailleurs plus la prostituée prend de l'âge, moins elle trouve de clients, si elle veut continuer ses activités elle doit donc baisser ses exigences, notamment ses tarifs, faire davantage de clients, peut-être accepter des pratiques qu'elle refusait avant, ou accepter des clients qu'elle n'aurait pas accepté avant... On se retrouve au coeur du problème de la prostitution: on fait pas ça pour le plaisir, mais par nécessité, et la pression financière est une contrainte comme une autre dans une vie où il faut bien avoir un toit et manger.
 
Ha mais j'ai le même avis, je ne me posais pas la question à moi, mais à frago :)

Juste...
lelfe":4zzc7pre a dit:
Voilà comment je vois les choses: on créé une catégorie d'opprimés, les prostituées, et une autre catégorie d'opprimés, les handicapés, et on justifie une forme d'oppression par l'autre. On plonge les handicapés dans une profonde misère affective et sexuelle pour justifier que des personnes soient condamnées à combler les besoins sexuels et affectifs des autres sans s'occuper des leurs. Formidable !

Je crois que tu peux agrandir la catégorie d'opprimés voire "handicapés" (sociaux) à tout un panel d'hommes "normaux" mais qui se persuadent de ne pas l'être, de ne pas faire ou pouvoir faire comme il faut "avec les femmes", de ne pas avoir le "droit" de draguer, de demander, d'expliquer ce qu'ils voudraient, etc... En fait aussi pour plein des les raisons que tu cites plus haut finalement.
Un peu de la même façon qu'une fille pourtant jolie va se persuader qu'elle est moche ou trop grosse selon les critères collectifs actuels...

Sinon le dernier paragraphe je n'ai pas trop compris la première phrase. (ta position qui te fait dire que c'est du foutage de gueule en fait)
Ni le lien avec le reste du paragraphe d'ailleurs.

Sinon est-ce quelqu'un a daigné regarder le docu de Roselmack que j'avais donné en liens (avant que TF1 en le retire)
J'ai l'impression que non. Pourtant on y entends l'avis des-dites "travailleuses" elles-mêmes et les raisons qui peuvent les pousser, ainsi que les différentes manières de le vivre, ou de se voiler la face.
Evidemment c'est pas représentatif, puis c'est du montage TF1, mais a reste intéressant au niveau de l'individu. Je trouve que c'est bien de parler un peu des prostituées en tant qu'individus, et non plus forcément tout le temps en terme de "caste" obscure, comme une masse indivisible...
 
jess":208qnifo a dit:
La féministe que je suis est 100% d'accord avec ce que tu dis, Fushicho.
Je trouve ça absurde et hypocrite de considérer qu'un(e) prostitué(e) vend son corps et pas un ouvrier.
Je trouve absurde de s'insurger contre le fait qu'ils/elles apportent du bien-être à des gens, et de trouver tout à fait normal d'autres formes de bien-être, comme aller au restaurant ou dans un parc de loisirs par exemple, alors les conditions de travail dans ces domaines-là sont loin d'être toujours idylliques.
Je trouve absurde de prétendre être une société libérée et de perpétuellement vouloir dire comment ils doivent vivre leur sexualité, et de la régenter à tout prix.
Et surtout, je trouve absurde de se prétendre féministe et de véhiculer des préjugés archaïques entièrement créés par une société dominée par des religions machistes, raison pour laquelle je ne fais pas partie d'une association féministe.

A mon sens, le proxénétisme devrait puni beaucoup plus sévèrement qu'il ne l'est actuellement, les réseaux de prostitution devraient être traqués avec acharnement, mais à l'inverse on devrait offrir à celles et ceux qui souhaitent vraiment faire ce métier des conditions de travail décentes, avec des lieux dans lesquels ils/elles pourraient travailler en sécurité, sans crainte d'être agressés, voire qu'ils/elles puissent avoir accès à un suivi médical spécifique, une médecine du travail adapté aux risques spécifiques à cette profession en somme.

Mais je crains que, pour le moment, on en soit à des années lumière...

+1

je ne puis qu'adhérer à autant de Sagesse. :genoux:
 
V3nom":84wjejda a dit:
Sans parler de prostitution, il faudrait bien avant ça revoir le concept de couple chez un nombre important de foyer s'il fallait que toutes les femmes prennent du plaisir lors du "devoir conjugal" hélas... (je ne parle même pas des viols conjugaux)

C'est quoi la différence entre "devoir conjugal" et "viol conjugal" ?
 
Je crois que 1er : la femme se laisse faire, et à la limite, elle s'en fout. Elle regarde le plafond 5 min, le temps que ça passe (Bon, mon chéri, à la limite, tu peux me prendre par derrière pendant "Desperate Housewire"). Viol conjugal : la femme a vraiment pas envie de sexe ce soir là.
 
Pour toi, manifestement aucune différence Usagi. (ce que je comprends)

Je fais quand même un distingo entre la femme qui s'y adonne à contre-coeur (ou simplement sans la moindre envie ni désir), ou pire, uniquement "pour" son mari (avec conviction, et déni de soi-même quelque-part), et la femme qu'on force, violente, voire tabasse, pour se faire...

PS : ça signifie pas que j'excuse plus l'un que l'autre hein.
 
Un viol ce n'est pas forcément avec force et violence.
Un rapport sexuel obtenue par autorité, intimidation, surprise, habitude, etc ... c'est aussi un viol !
Ce n'est pas parce qu'une personne ne dit pas non qu'elle est consentante.
Je trouve très dangereux de distinguer les viols avec violence et ceux sans. Cela légitime d'idée qu'un certain type de viol serait le seul "vrai viol" et que si ça n'y correspond pas, c'est moins grave.
Les victimes ayant baignées dans ce genre d'idées risque de penser que ce qu'elles ont subit n'était pas vraiment un viol, ou pire que c'est un peu de leur faute quand même, qu'elles auraient du se débattre, qu'elles n'ont pas été assez claires, dit non assez fermement. C'est à cause de ce genre d'idées que moins de 5% des victimes portent plainte.
 
V3nom a dit: Et donc cette personne "bien sous tous rapports" ne peut pas aller voir des prostituées pour y trouver ce qu'il a pas chez lui ? (fellation, sodomie, scato, SM, accent russe, asiatique, menottes ou je ne sais quoi...)

Je rebondissait juste, sur le fameux "nan mais pauvres clients, ils sont en situation de misère sexuelle, alors ben vu qu'ils en ont jamais (de relation sexuelle) et ben ils sont obligés d'aller voir des putes". Alors qu'en l'occurence les clients, sont des gens normaux, qu'on pourrait presque cotoyer dans la rue. C'est pas un pauvre mec en manque de sexe, c'est comme les violeurs (d'ailleurs à mon sens cela en est un), le violeur c'est pas le psychopathe déséquilibré mentale, non le plus souvent c'est "M. tout le monde).
C'est ça que je mettais en avant, rien d'autres...
Merci de ne pas me faire dire, ce que je ne dis, ni ne pense ^^.


+e^x quand x=>+infini avec Usagi.
 
Édit (désolé de ne pouvoir éditer mon ancien message :/):
Je recherchais des textes de Dworkin, parce qu'elle est géniale, et malheureusement peu connu (et pas traduit en français, ou si peu :'(! En même temps les États-Unis on attendu plusieurs décennies avant de pouvoir lire l'intégrale du "deuxième sexe"... Si ça se trouve ça va être pareil pour elle...), ce passage me semble une parfaite description de ce qu'est la prostitution:
"Je veux nous ramener aux éléments de base. La prostitution qu'est-ce que c'est ? C'est l'utilisation du corps d'une femme pour du sexe pour un homme : il donne de l'argent, il fait ce qu'il veut. Dès que vous vous éloignez de ce que c'est réellement, vous vous éloignez du monde de la prostitution, vous passez au monde des idées. Vous vous sentirez mieux ; ce sera plus facile ; c'est plus divertissant : il y a plein de choses à discuter, mais vous discuterez d'idées, pas de prostitution. La prostitution n'est pas une idée. C'est la bouche, le vagin, le rectum, pénétrés d'habitude par un pénis, parfois par des mains, parfois par des objets, pénétrés par un homme et un autre et encore un autre et encore un autre et encore un autre. Voilà ce que c'est."
(in prostitution: réalité et cause, trouvé http://hypathie.blogspot.fr/2011/04/andrea-dworkin-la-prostitution-realite.html avec d'autres extraits trop cool.)
 
Moi je dis en Afrique ils sont quand même beaucoup plus évolués: au Sénégal par exemple nos vieilles occidentales peuvent très facilement se trouver des jeunes hommes prostitués :) .


*Faites pas attention, chui pu là :p *
 
frago":178zjsh9 a dit:
Je rebondissait juste, sur le fameux "nan mais pauvres clients, ils sont en situation de misère sexuelle, alors ben vu qu'ils en ont jamais (de relation sexuelle) et ben ils sont obligés d'aller voir des putes". Alors qu'en l'occurence les clients, sont des gens normaux, qu'on pourrait presque cotoyer dans la rue. C'est pas un pauvre mec en manque de sexe, c'est comme les violeurs (d'ailleurs à mon sens cela en est un), le violeur c'est pas le psychopathe déséquilibré mentale, non le plus souvent c'est "M. tout le monde).
C'est ça que je mettais en avant, rien d'autres...
Merci de ne pas me faire dire, ce que je ne dis, ni ne pense ^^.

Bin avec toutes les infos, c'est subitement plus clair xD

Et je suis bien d'accord, autant sur la notion de "normalité" des gens concernés (tant violeurs que "clients"), que sur le mythe du "besoin" sexuel.

Mythe qui est hélas réel pour ceux qui y sont soumis (l'auto-persuasion fait faire des choses bien plus folles encore), du coup peut-on vraiment parler de mensonge...
Disons que ce n'est plus tant un réel besoin physiologique qu'un besoin social synthétique, un peu comme celui d'avoir une rolex avant 50 ans...

Usagi.Chan":178zjsh9 a dit:
Un viol ce n'est pas forcément avec force et violence.
Un rapport sexuel obtenue par autorité, intimidation, surprise, habitude, etc ... c'est aussi un viol !
Ce n'est pas parce qu'une personne ne dit pas non qu'elle est consentante.
Je trouve très dangereux de distinguer les viols avec violence et ceux sans. Cela légitime d'idée qu'un certain type de viol serait le seul "vrai viol" et que si ça n'y correspond pas, c'est moins grave.
Les victimes ayant baignées dans ce genre d'idées risque de penser que ce qu'elles ont subit n'était pas vraiment un viol, ou pire que c'est un peu de leur faute quand même, qu'elles auraient du se débattre, qu'elles n'ont pas été assez claires, dit non assez fermement. C'est à cause de ce genre d'idées que moins de 5% des victimes portent plainte.

Je ne légitime rien du tout hein, mais le fait est que ce distingo existe au yeux de la loi, et que tant qu'elle n'est pas modifiée, bin faut malheureusement composer avec... (je n'en suis pas plus responsable que d'accord avec)

Du coup je fais un distingo "par défaut" en terme de "société générale" (nonon pas la banque non).
Personnellement, je crois que la fille qui se laisse faire, résignée, subit quelque-chose de tout aussi "violent", et quelque-part plus cruel encore qu'un "viol violent" (mais ceci n'engage que moi)

D'un autre coté, comme ça a été timidement évoqué plus haut, il y a aussi je pense une certaine sacralisation de cette intimité qui peut je pense être un facteur d'aggravation des souffrances éprouvée. (un peu de la même façon que le "besoin sexuel masculin" évoqué au dessus)
Associé à la notion d'exclusivité (pour pas dire de propriété) qui va bien... Et qui doit d'ailleurs grandement participé à l'auto-culpabilisation des victimes qui peuvent se persuader qu'elle auraient pu mieux protéger la propriété de leurs maris/copains... (et donc préfèrent se taire, concernant celles qui ne sont pas celib)

Enfin bref... ça n'a rien de très logique, mais on nage en plein de ce qui fait de moi un humain honteux de faire partie de la gent masculine... (c'est un ressentit 200000% subjectif)
 
Je ne voulais pas t'accuser de quoique ce soit V3nom. Mais même avec les meilleures volontés du monde, il faut faire attention à ce genre de discours car cela entretient la culture du viol, même si ce n'est pas ton intention.
 
Un peu comme V3nom, je trouve qu'il y a une nuance entre les viols (conjugaux ou non, ça je vois pas l'intérêt d'établir une différence) et le "devoir conjugal"; ou alors, faut se mettre d'accord sur ce qu'on met derrière "devoir conjugal", parce que dans mon expérience perso, ça m'est déjà arrivée d'avoir l'impression que je "devais" du sexe à mes copains, impression bien ancrée dont j'ai eu beaucoup de mal à me défaire parce que c'est comme ça que ma mère voyait la sexualité féminine, et pourtant je ne me considère absolument pas comme une victime de viol car zéro traumatisme/souffrance psychologique, et je ne considère pas non plus mes ex comme des violeurs parce qu'ils m'avaient dit qu'il ne fallait pas que je me force, et que je l'ai fait quand même parce qu'alors je croyais comprendre, mais je ne comprenais pas vraiment de quoi ils parlaient (d'ailleurs eux non plus).
Bref, j'aurais du mal, et je vois pas l'intérêt d'ailleurs, à définir précisément où se trouve la limite, mais je la trouve très floue, entre les cas où t'es un peu excitée mais pas suffisamment pour avoir envie de faire l'amour, ceux où t'en as pas spécialement envie mais bof, pourquoi pas si ça lui fait plaisir, les cas où il est aussi gentil que peut l'être n'importe quel type pas spécialement féministe et où c'est toi qui instaure avec lui cette vision à gerber du sexe...

EDIT : bon bein mon message est obsolète maintenant.
 
Puisqu'on parle de clients... Juste pour info, je vais vous faire part d'une anecdote.

J'ai travaillé pendant un temps dans une petite ville transfrontalière, à 6 km d'une ville espagnole connue pour être un passage important de camions, de clopes pas chères, mais aussi pour abriter plusieurs bordels dont un se targue d'être le plus grand bordel d'Europe, rien que ça !
Bon, c'est super glauque, et les filles viennent essentiellement d'Amérique Latine.
La clientèle se compose essentiellement de camionneurs, mais aussi de vacanciers, des "locaux" (ce que je sous-entend par "locaux" : des français de la région limitrophe).
Un de mes potes s'est vanté d'y être allé. Pas par misère sexuelle, non, mais pour dire qu'il y a été au moins une fois... toute discussion fut impossible, allez savoir pourquoi :whistle:
Il n'empêche, il semblerait que dans certains milieux, aller aux p**** au moins une fois dans sa vie serait normale.

Bref, au boulot, j'ai eu un client venu acheter un cadeau pour sa femme. Jusque là, ok. Pendant que je préparais le paquet cadeau, il me demandait, tout penaud, si je connaissais pas de bonnes adresses là-bas, un bordel mieux réputé qu'un autre... J'en étais estomaquée !

On ne peut tirer de conclusions générales sur quelques cas particuliers, mais toujours est-il qu'ils donnent une idée de la chose.
Tout comme les bordels allemands qui avaient recruté en masse des filles de l'est pour anticiper une forte hausse de la demande pendant une compétition de foot.

Ce n'est toute la réalité de la prostitution, mais une bonne partie !
 
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