La question des limites

Picatau

Fait crier les carottes
Inscrit
24/2/13
Messages
3 828
Score de réaction
1
Localité
Limousin
Faut-il fixer une limite à ses comportements véganes et, si oui, laquelle et comment ?
Je m'explique. Je pose comme postulat le principe suivant : nuire le moins possible.
Chaque jour, je me pose, ou suis susceptible de me poser, la question des conséquences de mes actes sur la vie d'autrui, des animaux quels qu'ils soient, ainsi que des répercussions sur les écosystèmes.
Ainsi, lorsque je mets en marche mon ordinateur, j'utilise de l'électricité, sans oublier l'énergie et la matière première qu'il a fallu pour construire mon ordinateur. Je sais pertinemment que la production d'électricité provient pour une grande partie du nucléaire ou d'autres sources d'énergies fossiles comme le charbon ou le pétrole. Quoi qu'il en soit, que l'électricité provienne du nucléaire ou non, sa production a nécessairement des répercussions sur les écosystèmes et par voie de conséquence sur la vie de nombreux individus animaux. Je décide néanmoins d'utiliser mon ordinateur.

Lorsque je décide de marcher dans l'herbe, car il s'agit bien là d'un choix dans nos pays, je sais que je vais écraser des centaines, des milliers (?), peut-être davantage encore, d'animaux, au cours de mon trajet. Pourtant je marche dans l'herbe.

Lorsque je mange un steak de soja, je sais aussi qu'il a fallu éventuellement utiliser des insecticides, récolter avec des machines... ce qui a engendré la mort de nombreux animaux.

Bref, quels que soient mes choix, il arrive toujours un moment où je nuis et où je sais que je nuis.
Seuls les adeptes du Jaïnisme suivent une ascèse telle qu'on peut dire qu'ils nuisent le moins possible. Mais eux-aussi nuisent malgré eux par le simple fait qu'ils vivent, mangent, s'habillent...

Quelles sont donc les limites que je peux poser à mes actes ? Quelles sont les limites que, vous, posez ?
Faut-il discriminer entre les actes, du plus nuisible (on peut sur ce point s'accorder sans difficultés sur le fait que de manger de la viande et des sous-produits animaux est nuisible et assez facilement évitable) au moins nuisible, et éventuellement entre actes volontaires (comme le fait de consommer de la viande), moins volontaires (comme le fait de marcher dans l'herbe) et involontaires (je tue malgré moi parce-que je vis) ?

Cela peut devenir obsédant. Rassurez-vous, je m'efforce de faire aussi bien que je peux sans tomber dans un comportement psychotique.
La question m'intéresse néanmoins d'un point de vue éthique. Je suis ouvert à toutes vos réponses.
 
Naturellement ton raisonnement et complexe mais pourtant viable, et réelle, dans ce cas là, est ce qu'il tes possibles de te passer de ton ordinateur ? Est ce vital ? Est ce nécessaire ?

Pour moi en étant vegan, c’est a dire refuser l'exploitation animale le plus possible, alors on doit essayer le plus possible d'éviter l'exploitation animal dans ce que l'on achète tout les jours, ce que l'on fait. Je crois que si il tes vitales, si il y a nécessité alors il peut, dans un cas extrêmes avoir des choix pas forcement en accord avec le véganisme. La société n'est pas faite pour que ce mode de vie soit applicable a 100% et je peux difficilement imaginer quelqu'un a 100% vegan mais si cela reste possible.

Après quand a la limite du raisonnement, applique le tend que tu peux, si la nécessité, le vital n'est pas la pour t'empêcher de faire un choix en accord avec tes principes (Hospitalisation par exemple).
 
Pour moi, c'est difficile de répondre à ces questions. Je n'ai jamais culpabilisé de marcher dans l'herbe à cause des insectes que je tue en le faisant, peut-être que maintenant j'y penserai mais je n'imagine pas limiter mes mouvements à cause de ça.

En ce qui concerne la nourriture aussi végétale soit-elle, on peut privilégier le bio et le local.

Je pense qu'en tant que personne soucieuse des animaux et végéta*ien, le plus important n'est pas tant de repousser la limite du "ne pas nuire" au maximum dans les gestes quotidiens, que de "propager" les idées antispécistes, rendre visible ce que les animaux subissent par les hommes intentionnellement.
 
Karouba":1u4sycgl a dit:
Je n'ai jamais culpabilisé de marcher dans l'herbe à cause des insectes que je tue en le faisant

Mais en même temps est-ce possible en tant qu'être humain de ne pas marcher sur des insectes ?

Malheureusement notre corps peut être une entrave a la philosophie vegan, une contrainte face au veganisme.
 
Yola":6p5ksyxw a dit:
Karouba":6p5ksyxw a dit:
Je n'ai jamais culpabilisé de marcher dans l'herbe à cause des insectes que je tue en le faisant

Mais en même temps est-ce possible en tant qu'être humain de ne pas marcher sur des insectes ?

C'est difficile mais pas impossible en refusant de marcher sur de la terre, herbeuse ou non d'ailleurs, par exemple encore que en marchant ailleurs (goudron, béton, dalles...), on puisse en écraser aussi mais a priori moins que dans l'herbe, et il n'y a pas que les insectes qu'on écrase vu la quantité de "bestioles" au cm2 dans la terre (en fait, dans un gramme de terre, il y a 1000 milliards de micro-organismes mais je ne connais pas quelles sont les conséquences sur eux du fait de marcher).

Yola":6p5ksyxw a dit:
Malheureusement notre corps peut être une entrave a la philosophie vegan, une contrainte face au veganisme.

Cela me semble juste en effet.
 
L'utilisation de l'électricité et de l'ordinateur tue peut-être indirectement des animaux mais internet est aussi un incroyable outils de promotion du véganisme. Par ailleurs le fait d'être très pointilleux dans sa mise en pratique du véganisme peut avoir pour conséquence d'en détourner les personnes qui en sont témoins. Il faut aussi compter sur ce genre de paramètre avant de faire le bilan.
 
Watermelon":20k3zicn a dit:
L'utilisation de l'électricité et de l'ordinateur tue peut-être indirectement des animaux mais internet est aussi un incroyable outils de promotion du véganisme. Par ailleurs le fait d'être très pointilleux dans sa mise en pratique du véganisme peut avoir pour conséquence d'en détourner les personnes qui en sont témoins. Il faut aussi compter sur ce genre de paramètre avant de faire le bilan.

Bonne remarque, merci.
 
Watermelon":28mt48io a dit:
L'utilisation de l'électricité et de l'ordinateur tue peut-être indirectement des animaux mais internet est aussi un incroyable outils de promotion du véganisme. Par ailleurs le fait d'être très pointilleux dans sa mise en pratique du véganisme peut avoir pour conséquence d'en détourner les personnes qui en sont témoins. Il faut aussi compter sur ce genre de paramètre avant de faire le bilan.

J'allais le dire, mais j'ai plus rien à dire. Mais je vais quand même le faire.

L'important n'est pas de savoir combien je peux éviter de tuer directement par mes actes.
D'abord, parce que c'est impossible à calculer. En tuant un animal, je peux en sauver d'autres. Je ne connais pas la longévité des petits animaux que je tue. Et je ne sais même pas combien j'en tue. Je ne sais même pas s'ils souffrent. Et je peux toujours faire attention où je marche pour limiter la casse, sans pour autant me rendre la vie insupportable, impossible.
Mais si je veux vraiment arrêter de tuer directement, mieux vaut me suicider tout de suite.

Sauf que... en tant qu'humain, on a la capacité d'informer et de discuter avec les autres humains. On a la capacité d'influer sur le reste de la société. Et avec cette capacité d'influer sur la société, on peut sauver largement plus d'individus sensibles, éviter largement plus de souffrances qu'en se suicidant. En oeuvrant pour une humanité végétarienne, on peut épargner largement plus d'animaux qu'en se concentrant sur son propre impact direct. Chercher la pureté du véganisme, pour obtenir des gains de plus en plus minimes au prix de plus en plus d'efforts, est une perte de temps quand on peut dépenser la même énergie pour multiplier son impact positif par deux/trois/quatre/... (voire beaucoup plus... X 100 000 pour Gary Yourofsky, paraît-il...) en influant sur les autres humains pour les faire aller vers la même prise de conscience.

Mais la sentience des insectes et des petits animaux est effectivement un problème. Un problème (parmi d'autres) sur lequel on pourrait se pencher si la société humaine était déjà antispéciste.
 
Oui enfin bon nous sommes aussi des êtres vivants...
En tant qu'être vivants non parfaits et qui ne le seront jamais et ben oui on va tuer des bêtes. Ensuite y a une différence entre "est que c'est volontairement" (ex du plat qu'on t'as assuré sisi c'est vg c'est bon prends en! Et après quelques bouchée tu te rends compte qu'en fait non), "est que c'est pas ultra méga contraignant quasi impossible de faire autrement" (par exemple imaginons que je sois gravement malade et que si je prends pas un médicament, dont je sais consciemment qu'il y a un animal mort dedans, et ben c'est moi l'animal mort... Ok ma vie est importante aussi je prends le médoc en chialant un peu, mais je le prends quand même) qui sont à regarder aussi.
On peux pas tout choisir, ni être parfait non plus, fait de ton mieux dans les limites du possible c'est déjà pas mal beaucoup. (Et à bas l'enculage de mouches si je puis m'exprimer ainsi... )
 
frago":3ewk65fe a dit:
Et à bas l'enculage de mouches si je puis m'exprimer ainsi...

De toute façon enculer des mouches sans leur consentement c'est pas très vegan quoi...
 
frago":2ah9wt3y a dit:
Oui enfin bon nous sommes aussi des êtres vivants...
En tant qu'être vivants non parfaits et qui ne le seront jamais et ben oui on va tuer des bêtes. Ensuite y a une différence entre "est que c'est volontairement" (ex du plat qu'on t'as assuré sisi c'est vg c'est bon prends en! Et après quelques bouchée tu te rends compte qu'en fait non), "est que c'est pas ultra méga contraignant quasi impossible de faire autrement" (par exemple imaginons que je sois gravement malade et que si je prends pas un médicament, dont je sais consciemment qu'il y a un animal mort dedans, et ben c'est moi l'animal mort... Ok ma vie est importante aussi je prends le médoc en chialant un peu, mais je le prends quand même) qui sont à regarder aussi.
On peux pas tout choisir, ni être parfait non plus, fait de ton mieux dans les limites du possible c'est déjà pas mal beaucoup. (Et à bas l'enculage de mouches si je puis m'exprimer ainsi... )

Merci pour ta réponse. Je ne suis pas sûr que se poser la question de la nuisance que l'on provoque soit vraiment de l'enculage de mouches. On ne peut pas être parfait, je suis entièrement d'accord mais là n'est pas la question (d'ailleurs, je ne sais pas ce que c'est la perfection). La question que je me posais, c'est justement où mettre la limite du tolérable, de l'acceptable, dans la nuisance que l'on provoque sans se nuire à soi-même en fait.
Ça implique en effet de s'interroger sur ses actes, ça implique la question de la souffrance des insectes et autres petits animaux et organismes etc.
Personnellement, je crois beaucoup en la responsabilité individuelle et en l'exemple. Convaincre les gens de devenir vegan, pourquoi pas, mais cela ne doit pas être une fin en soi et doit rester au service d'une cause, celle liée à la condition animale. Si je peux en effet y contribuer par mon action, soit, je suis sans doute plus utile que mort.
Quoi qu'il en soit, je fais ce que je peux et à vrai dire, je marche dans l'herbe, j'utilise mon ordinateur et je fais toutes sortes de choses qui indirectement tuent... cela me rend juste conscient du fait que je ne suis pas non plus un surhomme parce-que j'ai adopté un régime alimentaire vegétalien.
 
En tant que débutante-vg, il m'arrive de buter sur la question des limites. Puisque désormais ma conscience adhère complètement à la philosophie végane, je tente de l'appliquer au mieux dans mes pratiques quotidiennes. N'ayant pour l'instant pas vraiment une connaissance accrue de tout ce qui pourrait se trouver sur liste rouge, j'essaye alors de faire appel à mon bon sens afin de palier à ce problème de pureté dans mes agissements.
Le principal pour moi consiste à rester conséquente sur des critères de base évidents, reconnaissables, légitimes pour la majorité d'entre nous.
Je pense qu'il ne faut pas perdre de vue l'argument primordial du véganisme: Essayer de vivre sans exploiter les animaux non-humains (cf définition Société Végane + texte fondateur).
Puisque l'époque dans laquelle je suis condamnée à vivre est totalement spéciste, je préfère alors privilégier et réfléchir à tout ce qui pourrait aller dans le sens de l'abolition de cette exploitation plutôt que de me concentrer sur des pratiques trop ascétiques à mon goût... Se responsabiliser, s'améliorer oui, doucement et surtout étape par étape sûrement. :)
 
méta":19om0duc a dit:
En tant que débutante-vg, il m'arrive de buter sur la question des limites. Puisque désormais ma conscience adhère complètement à la philosophie végane, je tente de l'appliquer au mieux dans mes pratiques quotidiennes. N'ayant pour l'instant pas vraiment une connaissance accrue de tout ce qui pourrait se trouver sur liste rouge, j'essaye alors de faire appel à mon bon sens afin de palier à ce problème de pureté dans mes agissements.
Le principal pour moi consiste à rester conséquente sur des critères de base évidents, reconnaissables, légitimes pour la majorité d'entre nous.
Je pense qu'il ne faut pas perdre de vue l'argument primordial du véganisme: Essayer de vivre sans exploiter les animaux non-humains (cf définition Société Végane + texte fondateur).
Puisque l'époque dans laquelle je suis condamnée à vivre est totalement spéciste, je préfère alors privilégier et réfléchir à tout ce qui pourrait aller dans le sens de l'abolition de cette exploitation plutôt que de me concentrer sur des pratiques trop ascétiques à mon goût... Se responsabiliser, s'améliorer oui, doucement et surtout étape par étape sûrement. :)

Merci pour cette réponse qui décrit un comportement qui me semble très sensé.
Je retiens particulièrement "Essayer de vivre sans exploiter les animaux non-humains."
 
Retour
Haut