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Anonymous
Guest
Ça me paraît assez peu politiser la question, tout ça...Je comprends ton point de vue mais tu vois pourquoi je dis que ça me paraît glissant ?ChrisRed":3h0kdi9v a dit:- à qui on s'adresse (paske crise économique, augmentation de la précarité, ça peut être rapidement dégueulasse, en mode donner des leçons aux gens qui crèvent la dalle, "mangez moins et appréciez la sensation"...); et honnêtement je trouve que tu tombes un peu dedans en disant "Je commence à me dire que l'on possède beaucoup voire tout quand on ne possède peu voire rien."
Oui mais ça c'est parce que tu ne connais pas le montant de mes ressources. Moi je suis heureux mais honnêtement je serais catalogué comme quelqu'un qui vit dans une situation précaire selon les critères de la société d'aujourd'hui. Je ne me reconnais absolument pas dans la société actuelle. Je me suis toujours senti prisonnier dans un monde qui ne me ressemble pas. Et je vois des gens qui possèdent plus de biens matériels que moi, plus de ressources, et ce dans ma propre famille ou dans ma belle-famille et qui ne paraissent pas plus heureux. Le bonheur est immatériel et je ne pense pas que son essence se retrouve justement dans le matériel, même si je pense que ce dernier permet de satisfaire certains besoins (superficiels à mes yeux) et de s'offrir des plaisirs qui restent éphémères quand je pense que le bonheur doit être un état d'esprit permanent.
Mais ce que je voulais dire par cette phrase, c'est que pour moi on est réellement libres lorsqu'on se détache des liens affectifs engendrés par les objets et autres matériaux.
Il y a quand même une différence entre ce que je dis et ça, enfin j'espère ^^Grussie, ce que tu dis à la fin, c'est aussi repris par le discours libéral-conservateur ou anti végé, genre "vous ne diriez pas ça si vous creviez la dalle et que vous étiez face à un steak", "vous ne vous préoccuperiez pas des animaux si vous étiez dans le besoin", ou encore "c'est un truc de nantis de s'interroger sur le bien être animal ou à l'écologie".
Il y a beaucoup de problèmes dans le mouvement végé, et notamment il s'adresse à une classe privilégiée socialement et économiquement. (À travers tout un ensemble de choses : gamme de prix des restos végés, localisation de ces restos, accessibilité et prix des ingrédients utilisés dans nombre de recettes végés, mais également des ustensiles - kof kof extracteurs de jus à 700 euros au paris vegan day...). En fait j'ai envie de dire que c'est un peu normal, dans le sens où tout s'adresse de base aux dominants à moins que ce ne soit le mouvement spécifique de lutte des dominé.e.s (pour le dire plus simplement : on n'est pas un mouvement de lutte des classes donc on va spontanément avoir tendance à dévier vers quelque chose qui oublie quelque peu ces préoccupations...ce qui est fort regrettable). Donc la question n'est pas tellement que "c'est un truc de nanti" en soi, mais que le coeur du mouvement (pas forcément la majorité des végés mais celleux qui organisent des trucs, ont le plus de visibilité, etc) éjecte courtoisement les végés précaires qui mettent ces questions sur la table.