(Je n'ai pas lu la totalité des quatre pages de réponses ; je ne me bouffez pas si je répète ce qui a déjà été dit.)
Je ne connaissais pas le jeûne intermittant et tiens à remercier benyhex d'avoir communiqué sa pratique, d'autant plus que je partage certains points de son avis.
En effet, je considère également que le corps humain est fait pour jeûner, au sens où il peut se passer de nourriture pendant un certain temps. Car, qu'on le veuille ou non, chacun d'entre nous jeûne au bas mot dix heures par jour (personnellement, j'en suis à plus de douze, soit la moitié de mes journées) : depuis le dîner juqu'au petit déjeuner. Mais peut-on vraiment comparer une nuit de sommeil à un jeûne ? En tout cas, l'étymologie de "dé-jeun-er" (et celle de "breakfast" en anglais, le monde est bien fait) signifie littéralement "briser le jeuine". Et les connaissances scientifiques approuvent : au réveil, le glucose directement assimilable dans le sang a été consommé ainsi que le glycogène des muscles. D'ailleurs, certains athlètes de haut niveau (dont des marathoniens) courent le matin à jeun afin d'habituer leur corps à travailler sans réserve énergétique.
J'adhère également au principe selon lequel le corps s'accoutume à l'insuline si celle-ci est trop souvent diffusée : c'est le principe de l'insulino-résistance, bien connu des diabétiques. Et aussi à celui selon lequel il est préférable de manger des aliments à index glycémique bas. Car quand l'index glycémique (c'est-à-dire la quantité de glucose, c'est-à-dire de sucre, dans le sang) s'élève subitement, une grande quantité d'insuline est libérée et entraîne une hypoglycémie réflexe. Cette hypoglycémie conduit à une fringale, le corps réclament une dose minimale de sucre dans le sang. Bref, pour éviter ce que j'appelle des "crises d'insuline" (et accessoirement, pour maigrir), il vaut mieux limiter l'index glycémique.
Par contre, je ne suis pas trop d'accord pour parler du "mode protection" des cellules face au jeûne. En effet, Emmanuel Duquoc (52 semaines pour vivre bien sans médecin), qui présente lui aussi l'expérience visant à étudier les effets du jeûne sur la chimiothérapie, ne parle pas tant de la protection des cellules saines que du "suicide" des cellules vieilles ou malades. En effet, une fois le glucose et le glycogène utilisé, le corps doit trouer un autre carburant. Or, toute personne qui cherche à maigrir sait que le corps réchigne à puiser dans les réserves de graisses, qui sont pourtant là pour ça Que reste-t-il alors à l'organisme pour produire des calories ? Les cellules vieilles ou malades, qui ne servent pas à grand-chose, devraient être détruites de toute façon et sont somme toute une bonne source de calories (c'est ce qu'on appelle l'apoptose).
Ceci dit, quelle est ma position vis-à-vis du jeûne intermittant ?
Je pense que le concept est intéressant. Néanmoins, qui, à l'heure actuelle, peut décider de la durée optimale du jeûne quotidien ? Étant donné que je ne mange pas pendant la moitié de mes journées, soit la moitié de ma vie, en cumulant, je considère que je jeûne suffisamment. Et étant donné que je privilégie les aliments à index glycémique bas, je considère que je n'affole pas mon organisme par des pics d'hyperglycémie suivis d'hypoglycémie. Donc, oui, j'adopte le jeûne intermittant... mais sans le prolonger autant que benhyhex, qui l'adopte 19h par jour.
Et pour finir, j'en reviens sur l'apoptose (pour rappel : l'auto-destruction des cellules vieilles ou malades), qui me semble être une prévention intéressante du jeûne intermittant (quelle que soit sa durée) contre le cancer ou autres maladies (quoique je ne sache pas lesquelles...). Pour la stimuler, je me motive faire du sport à jeun, tous les matins (ce qui,, pour les partisans de "comme dans la nature", peut s'apparenter à la quête de nourriture de l'animal après son repos). Ensuite, un bon petit déjeuner remonterait (je parle bien au conditionnel : motivation, motivation) mes réserves énergétiques, sans nuire aux bénéfices de la course, puisque les cellules vieilles ou malades ne repoussent pas par magie...
En résumé:
Difficile d'être conre le jeûne intermittant, puisque chacun d'entre nous le pratique forcément lors de son sommeil. D'autant plus que, d'une part, le jeûne permet d'éviter, dans une certaine mesure, l'insulino-résistance, en particulier lorsqu'il est complété par une alimentation à index glycémique bas ; et que, d'autre part, il stimule la destructon (surtout lorsqu'il est accompagné de sport) des cellules vieilles ou malades, ce qui peut en faire une bonne prévention contre certaines maladies.
Toutefois, reste à fixer la durée de ce jeûne ; et s'il est possible de le prolonger au maximum, je m'en tiens personnellement à douze heures par jour, soit la moitié de ma vie.