Bah en fait je ne t'avais pas répondu parce que depuis y avait plein d'autres posts sur d'autres remarques, mais j'étais revenue pour te dire que manifestement mes paroles t'avaient blessé alors que ce n'était pas du tout mon but, et je ne voulais pas sous-entendre que tous les enfants à qui on raconte ce genre de contes allaient ensuite manquer d'empathie (de même, même si la comparaison ne te plaît pas trop, que tous les enfants frappés par leurs parents ne vont pas ensuite frapper leurs enfants. Beaucoup le feront, mais pas tous).
Bien évidemment tout dépend de l'enfant et de comment on lui raconte ce genre d'histoires.
Pour boucler le sujet en ce qui me concerne, en tout cas sur ce fil, je ne veux pas du tout mettre mon enfant sous cloche, pas du tout. Je veux le protéger, évidemment, mais aussi qu'il puisse découvrir la vie réelle. Pour donner un exemple vécu, je ne raconte pas le Petit Poucet à mon fils parce que je trouve ça débile comme histoire, déjà (désolée si ça te blesse), et susceptible de provoquer de sacrées peurs (de l'abandon entre autres) chez un enfant. En revanche, de tous ses cousins et cousines pourtant âgés de 5 à 12 ans de + que lui, mon fils, à même pas 3 ans, a été le seul à dire adieu à sa grand-mère avant qu'elle meure, les autres n'ayant pas pu sous prétexte qu'ils allaient être traumatisés parce qu'elle avait beaucoup changé depuis 8 mois qu'elle était à l'hosto dans un service interdit aux moins de 15 ans (grosse perte de poids, pas mal d'opérations dont des amputations, etc). Et ma mère m'a trouvée complètement inconsciente de l'emmener là-bas.
Eh bien disons qu'on n'a pas la même notion de l'inconscience. Confronter Fiston à la réalité, même si elle est douloureuse, je suis pour, avec moi à ses côtés pour lui expliquer les choses, le prévenir, l'accompagner et l'éloigner si besoin (au passage il n'a pas été traumatisé pour 2 sous, alors que le jour de la mort de ma grand-mère j'ai récupéré mon neveux de 9 ans en larmes parce qu'il n'avait pas pu la revoir). Par contre lui infliger les délires gores, cruels, sexistes ou autres que d'autres ont pondu y a des siècles sous prétexte que si y en a partout c'est que ça doit bien servir à quelque chose et que c'est la culture avec un grand Q, non.
Le laisser libre d'explorer son imaginaire même si parfois il est violent, ou même trop violent pour moi, oui, mais que ce soit SON imaginaire à lui, pas celui d'un autre qu'on m'imposerait de lui imposer.
D'ailleurs, je ne sais pas s'il y a un rapport, mais Fiston n'a jamais eu peur du noir ou des loups ou je ne sais quoi. Il dit qu'il voit dans le noir comme les chats, les loups, ce sont ses copains, les sorcières aussi, et les voleurs, il leur donnera des courgettes du jardin pour qu'ils aient plus à voler. ^^
Parce que ça peut faire rigoler quand on est adulte, mais moi je me rappelle comment j'étais terrorisée dans mon lit petite, sans oser me lever pour aller aux toilettes dans le noir alors que j'avais envie de faire pipi, et ça n'a rien de drôle. Et les parents qui ont leurs gamins qui n'osent plus s'endormir suite à une histoire qu'ils ont entendue ou un film qu'ils ont vu, qui doivent regarder 40 fois sous le lit pour leur assurer que non, y a pas de croquemitaine, ni de loups, que tout va bien se passer quand la lumière sera éteinte, qui ne savent plus quoi acheter comme veilleuse pour que le môme accepte de rester dans son lit et qui doivent se lever 4 fois dans la nuit parce que le gamin fait des cauchemars, et ce pendant des semaines, ils ne trouvent pas ça très drôle non plus.
En fait j'ai l'impression que c'est comme beaucoup de choses. On part du principe que c'est normal qu'un enfant à certains âges ait peur du noir, de dormir, donc ça légitime le fait de leur raconter des histoires horribles. De même qu'on part du principe qu'il est normal qu'un bébé régurgite à donf, ait des coliques, des RGO et tout ça, donc ça légitime le fait de ne pas chercher plus loin la cause du problème (qui est tellement souvent le lait de vache, que ce soit dans le lait maternisé ou dans l'alimentation de la mère qui allaite au sein).
Bon, en fait je me rends compte que j'écris une tartine et si je n'arrête pas là je peux continuer pendant des heures parce que j'écris en même temps que je réfléchis au sujet. Sorry.
En plus c'est super HS, là.
Bon en tout cas désolée si je t'ai blessé tout à l'heure, ou si je t'ai re-blessé à nouveau, le mode j'écris-comme-je-réfléchis n'est pas forcément le mieux pour faire preuve de tact, mais comme mon ordi chauffe et risque de bientôt s'éteindre je poste tel quel...