Les enfants, ces êtres supérieurs

Lixou

Mange de la salade
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Hello,

Je me permet un post de râlage. Et aussi de débat, pourquoi pas.

Il y a un truc qui me gonfle dans la vie de tous les jours et qui m'est insoutenable à chaque catastrophe comme celle du crash qui s'est déroulé cette semaine.

Les enfants. On en parle comme si cela augmentait l'horreur d'un drame. "C'est terrible, il y avait des enfants dans cet avion / ce bus ...". Mais qu'est-ce que cela change ? S'il n'y avait eu que des adultes, ça aurait été moins grave ? Pourquoi ?

De la même façon, au quotidien, les enfants semblent prioritaires sur les adultes. Pour tout. Quelques exemples :
- Le plus probant sans doute : sa vie semble avoir plus de valeur que celle d'une femme (anti-avortement, mauvaise mère qui chercherait à faire carrière, qui refuse de se vouer corps et âme pour sa progéniture)
- En société : un enfant fait des conneries dans un magasin, que diable allez-vous lui demander d'arrêter ? qui êtes-vous pour oser reprocher quelque chose à un enfant ?
- Sur la vitre arrière des voitures, le très fameux "Bébé à bord" : Et ? ça veut dire quoi ? Je suis sensé faire quoi de cette information cruciale ? Tous les jours, ça me hérisse le poil.

Je veux bien que pour beaucoup, les enfants soient "l'Avenir". Mais l'espèce humaine est loin d'être en voie d'extinction. D'où vient cette "sacralité" du gnome ?
 
C'est quoi "faire des conneries dans un magasins" ?

Pour le reste je vais m'abstenir, je risque de devenir désagréable.
 
Tout à fait d'accord avec toi Lixou, surtout à une époque où on prône une éducation non infantilisante sans fessée et où on considère les enfants comme des mini-adultes.
La dualité de pensée de la société me fait peur.

Et oui les gnômes qui hurlent et courent dans les magasins, cette façon de les mettre prioritaires partout me saoulent aussi au quotidien...
 
Je n'ai pas de gosses (et sauf accident proche y a aucun risque que j'en ai), mais un vécu de gosse et je trouve justement que c'est cool que les gosses soient considéré·e·s de plus en plus comme des êtres humains.

Pour pleins de parents, mettre une fessée, une baffe ou enfermer son gamin dans la cave est encore quelque chose d'acceptable. Bien évidemment je suis contre ces pratiques.

De même que pleins d'enfants/pré-ado/ado ne sont pas pris au sérieux par leurs parents (par exemple des enfants qui veulent changer de sexe/genre ou qui veulent devenir végé).


Pour tout ce qui est de l'horreur d'un drame quand un·e gosse est impliquée, ben franchement, si une personne qui a longtemps vécue meure, ben c'est prévisible, attendu et parfois un soulagement (je pense à mon grand père parti y a quelques mois qui était paralysé, sans vessie ni plein d'autres organes depuis un moment, pacemaker) alors qu'une personne jeune, ben je trouve ça moche... Le début d'une vie qui s'arrête brutalement.

Par contre, je ne suis pas anti-avortement, vaut mieux un avortement qu'une vie de misère dans pas mal de cas.
 
Déjà que je trouve qu'on a tendance à considérer les enfants comme inférieurs aux adultes, alors supérieurs... On leur demande beaucoup dans la vie de tous les jours, chez eux, à l'école, dehors. Ils ne doivent pas faire de bruits, ne pas bouger, ne pas pleurer, ne pas réclamer (à manger, à boire, de câlins ect), gérer leur frustration et leurs émotions comme des adultes. Et ils sont loin d'être protégés malheureusement :><:
 
erulelya":2o4l29z8 a dit:
C'est quoi "faire des conneries dans un magasins" ?

Entre autre chose, ce qui m'était arrivé dans un célèbre magasin d'ameublement suédois il y a quelques années : On regardait les tapis, empilés les uns sur les autres. Deux gamins de 6-7 ans tout excités sont arrivés et ont sauté à pieds joints sur le tas de tapis, manquant de nous écraser les mains au passage, sans aucune gêne. Je leur ai demandé de descendre, leur disant irritée que ce n'était pas un parc à jeux. Ils m'ont fait des doigts d'honneur et la mère m'a réprimandé (moi, mais pas les gosses hein), me disant que ce n'était que des enfants, qu'ils avaient le droit de jouer et que je n'étais qu'une conne frustrée.

erulelya":2o4l29z8 a dit:
Pour le reste je vais m'abstenir, je risque de devenir désagréable.

Au contraire ! Si j'en parle c'est justement pour avoir le ressenti des autres !

— Le 27 Mar 2015, 12:31, fusion automatique du message précédent —

somadlateci":2o4l29z8 a dit:
Pour tout ce qui est de l'horreur d'un drame quand un·e gosse est impliquée, ben franchement, si une personne qui a longtemps vécue meure, ben c'est prévisible, attendu et parfois un soulagement (je pense à mon grand père parti y a quelques mois qui était paralysé, sans vessie ni plein d'autres organes depuis un moment, pacemaker) alors qu'une personne jeune, ben je trouve ça moche... Le début d'une vie qui s'arrête brutalement.

Ce n'est pas vraiment ce que je tentais d'expliquer. C'est un cas différent. Prenons une personne de 30 ans et un enfant de 8 ans, les deux meurent dans un accident d'avion. Est-ce que pour toi, le fait que le gamin soit mort et plus triste que la personne de 30 ans ? Les deux n'ayant rien demandé à personne, c'est un accident dont il ne sont ni l'un ni l'autre responsable, et dont ils subissent les même conséquences. Non ?

— Le 27 Mar 2015, 12:36, fusion automatique du message précédent —

somadlateci":2o4l29z8 a dit:
je trouve justement que c'est cool que les gosses soient considéré·e·s de plus en plus comme des êtres humains.

Pour pleins de parents, mettre une fessée, une baffe ou enfermer son gamin dans la cave est encore quelque chose d'acceptable. Bien évidemment je suis contre ces pratiques.

De même que pleins d'enfants/pré-ado/ado ne sont pas pris au sérieux par leurs parents (par exemple des enfants qui veulent changer de sexe/genre ou qui veulent devenir végé).
.

Pour moi, toutes ces situations sont aussi inacceptables si on y met un adulte à la place d'un enfant.

Mais je crois que je vois ce que tu veux dire. Un enfant a peut-être moins de moyens qu'un adulte pour se défendre face à de telles situations.

Seulement, il y a beaucoup de petites choses, comme celles que j'ai citée dans mon post de départ que je ne comprend pas. Le "Bébé à bord" par exemple, ça se justifie comment ?
 
T'es sûr que tu veux mon ressenti à ce sujet ? Tu sais que j'ai trois enfants en bas-âge, que je suis pour l'éducation non violente, la reconnaissance des enfants en tant que personne à part entière et résolument en colère contre les gens qui ne tolèrent pas qu'un enfant soit une personne vivant dans un monde de géant qui ne leur est absolument pas adapté ? Ok.

"Faire des conneries" Non. Juste non. Un magasin est un endroit hyper-stimulant pour un enfant, même pour un adulte un peu sensible d'ailleurs, ça foisonne de bruit, de couleurs, d'odeurs, de gens, de tentations en tout genre...C'est juste normal qu'un enfant y perde pied. Sauter sur des tapis à Ikéa, quoi de plus normal pour un gosse qui vient d'y passer un long moment ? Puis 6 ans, comment tu veux qu'elles aient eu conscience de te gêner ? Si ça avait été moi la maman tu aurait aussi reçu une réplique désagréable, déjà je déteste qu'on réprimande des gosses qu'on ne connait pas, ensuite Ikéa est un magasin familial aménagé justement pour que les enfants puissent y jouer partout.

On en parlait hier avec des copines et l'une d'elle a littéralement fondu en larme quand on a évoqué les critiques qu'on recevait des autres au sujet du comportement de nos enfants. Il y a des parents qui n'osent plus du tout sortir de chez eux avec ces trucs là, peur de se prendre des remarques, peur de déranger, peur que leurs enfants aient face à eux des gens qui les grondent quand ils osent juste jouer ou parler fort.

On vit dans un monde pas du tout adapté aux enfants, faudrait juste en avoir conscience avant de critiquer, penser à ces petits êtres vivants qui essaient de d'adapter et de comprendre comment ça marche, tout en grandissant et en apprenant, avec de grands efforts et beaucoup beaucoup de difficulté. Si on pouvait juste leur rendre la vie plus douce en étant indulgents et compréhensifs face à ce qu'ils ressentent.

Les autocollants je vois pas en quoi ça gêne, c'est marrant. Il y en a qui collent leurs préférences musicales, leur équipe de foot préférée ou leur origine ethnique ? Qu'est-ce qu'on est censé faire de ces informations cruciales ?

Les drames comme les crashs d'avion ou les tueries ça me touche toujours beaucoup plus quand ça inclus des enfants, et encore plus quand ce sont des bébés, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce qu'ils ont moins de chance de survie que les autres, qu'ils sont plus fragiles, qu'ils ne peuvent pas se défendre aussi bien, qu'ils étaient innocents et n'avaient pas le bagage intellectuel nécessaire pour comprendre ce qui pouvait se passer, comment s'en sortir. Je suis juste plus sensible à la détresse des enfants, des veaux, des chatons, des agneaux...Qu'à celle des animaux adultes.
 
erulelya":s56nxt13 a dit:
C'est juste normal qu'un enfant y perde pied. Sauter sur des tapis à Ikéa, quoi de plus normal pour un gosse qui vient d'y passer un long moment ? Puis 6 ans, comment tu veux qu'elles aient eu conscience de te gêner ?

Si on considère que les enfants sont des personnes à part entière, qui sont capables de comprendre plein de choses, y compris quand ils gênent d'autres personnes (enfants ou adultes), je ne vois pas comment on peut dire qu'ils n'ont pas conscience de, pour les défendre. Surtout quand ils font des doigts d'honneur à la personne qui leur fait remarquer ensuite. Ils n'avaient pas conscience que des doigts d'honneur sont insultants ?
 
erulelya":2cke5dmj a dit:
T'es sûr que tu veux mon ressenti à ce sujet ?

Vivivi sûre et certaine ! C'est justement ce que je venais chercher ! Et tes réponses sont exactement celles que je ne comprends pas. N'y voit aucune attaque personnelle surtout, c'est même cool de répondre, je vais pouvoir essayer d'analyser les choses pour comprendre le pourquoi du comment.

erulelya":2cke5dmj a dit:
Tu sais que j'ai trois enfants en bas-âge, que je suis pour l'éducation non violente, la reconnaissance des enfants en tant que personne à part entière et résolument en colère contre les gens qui ne tolèrent pas qu'un enfant soit une personne vivant dans un monde de géant qui ne leur est absolument pas adapté ? Ok.

Je ne savais pas, mais c'est noté. Et justement, pour moi considérer les enfants comme une personne à part entière, c'est aussi ne pas les placer au-dessus de tout, et admettre que, comme n'importe quelle personne, un enfant ça a une personnalité. ça peut être parfois gentil, ou méchant. ça peut faire des bêtises en toute conscience, juste pour enquiquiner les gens. Mais peut-être que je me gourre aussi, j'ai pas de petits.

erulelya":2cke5dmj a dit:
"Faire des conneries" Non. Juste non. Un magasin est un endroit hyper-stimulant pour un enfant, même pour un adulte un peu sensible d'ailleurs, ça foisonne de bruit, de couleurs, d'odeurs, de gens, de tentations en tout genre...C'est juste normal qu'un enfant y perde pied. Sauter sur des tapis à Ikéa, quoi de plus normal pour un gosse qui vient d'y passer un long moment ? Puis 6 ans, comment tu veux qu'elles aient eu conscience de te gêner ? Si ça avait été moi la maman tu aurait aussi reçu une réplique désagréable, déjà je déteste qu'on réprimande des gosses qu'on ne connait pas, ensuite Ikéa est un magasin familial aménagé justement pour que les enfants puissent y jouer partout.

On en parlait hier avec des copines et l'une d'elle a littéralement fondu en larme quand on a évoqué les critiques qu'on recevait des autres au sujet du comportement de nos enfants. Il y a des parents qui n'osent plus du tout sortir de chez eux avec ces trucs là, peur de se prendre des remarques, peur de déranger, peur que leurs enfants aient face à eux des gens qui les grondent quand ils osent juste jouer ou parler fort.

On vit dans un monde pas du tout adapté aux enfants, faudrait juste en avoir conscience avant de critiquer, penser à ces petits êtres vivants qui essaient de d'adapter et de comprendre comment ça marche, tout en grandissant et en apprenant, avec de grands efforts et beaucoup beaucoup de difficulté. Si on pouvait juste leur rendre la vie plus douce en étant indulgents et compréhensifs face à ce qu'ils ressentent.

Je vois ce que tu veux dire. Aux yeux des enfants, le monde est un grand terrain de jeux et de découverte, et ils n'ont pas toujours conscience que leurs aventures et leur expérimentations dérangent. C'est même très logique, puisque c'est justement lorsqu'on est jeune, qu'on apprend ce qu'est la vie en société, et que nos actes peuvent impacter les autres.

Dans l'exemple que j'ai donné (et le but de mon poste), ce n'est pas du tout DU TOUT les enfants que j'incrimine ! C'est l'attitude des adultes par rapport aux enfants, attention à la nuance ! Dans le magasin, je ne me suis pas énervée, je n'ai pas fait un scandale, je n'ai frappé personne. J'ai simplement exprimé aux enfants que leur attitude me gêne, et que ce n'était pas le lieu. Effectivement, ça peut être perçu comme une forme d'ingérence (je sais pas si le mot est approprié), dans l'éducation des gamins, mais pour moi, c'est aussi lorsqu'on se prend des remarques qu'on comprend ce qu'il faut faire et ne pas faire. Mais encore une fois, ce n'est pas l'attitude des enfants en question qui m'a agacée, mais celle de la mère. Pendant que les petits faisaient les marioles et manifestaient un irrespect total, elle m'a enguirlandée (et insultée, quel bel exemple), devant eux. C'est surtout ça qui ne m'a pas plu.

J'ai juste mis une limite. Qu'ils courent dans les rayons, jouent à cache cache, crient etc... je m'en fous, c'est de leur âge, qu'ils s'amusent ! Mais lorsqu'ils dépassent une limite, il faut juste leur dire, comme ça ils savent où elle se trouve. Les laisser faire ce qu'ils veulent, vivre, jouer oui ! Mais en profiter pour leur apprendre la vie en société. Enfin c'est comme ça que je vois les choses.
Ce n'était peut-être pas mon rôle à moi, certes.

Ce n'était pas méchant de ma part, même si j'ai été agacée parce que gênée. Je n'ai jugé personne au premier abord, ni les gamins, ni la mère. Mais lorsque je me suis faite engueulée par la mère, oui, je me suis dit qu'elle se plantait.


erulelya":2cke5dmj a dit:
Les autocollants je vois pas en quoi ça gêne, c'est marrant. Il y en a qui collent leurs préférences musicales, leur équipe de foot préférée ou leur origine ethnique ? Qu'est-ce qu'on est censé faire de ces informations cruciales ?

Disons que souvent cette info est encadré d'un symbole "attention" (le triangle rouge, ou le losange jaune). Et que perso, j'y interprète plus un message du genre "faites attention, il y a un enfant dans cette voiture !". Et je ne vois pas pourquoi je devrais faire tout particulièrement attention à cette voiture là en particulier. Et pas aux autres. Les autres, c'est pas grave ? C'est moins important (retour à mon impression de "les enfants, c'est plus mieux bien que les adultes")

erulelya":2cke5dmj a dit:
Les drames comme les crashs d'avion ou les tueries ça me touche toujours beaucoup plus quand ça inclus des enfants, et encore plus quand ce sont des bébés, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce qu'ils ont moins de chance de survie que les autres, qu'ils sont plus fragiles, qu'ils ne peuvent pas se défendre aussi bien, qu'ils étaient innocents et n'avaient pas le bagage intellectuel nécessaire pour comprendre ce qui pouvait se passer, comment s'en sortir. Je suis juste plus sensible à la détresse des enfants, des veaux, des chatons, des agneaux...Qu'à celle des animaux adultes.

J'avoue que je ne comprends pas trop ce sentiment. Plus fragiles, moins de chance de survie. ça, je suis OK. Mais je pars aussi du principe qu'à partir du moment où la personne n'est pas responsable de la situation dans laquelle elle se trouve, elle est tout aussi "innocente" à ce moment là que l'enfant.

Pour moi, le fait de ne pas comprendre ce qu'il se passe en cas d'accident, c'est presque "mieux". Comprendre que la voiture d'en face va me foncer dedans et que je vais mourir, que mon compagnon et mes petits vont aussi y rester, pour moi c'est encore plus horrible que de ne juste pas comprendre et pouf mourir. C'est morbide comme discussion, je sais pas si je suis super claire...


Merci d'avoir répondu en tout cas, j'espère ne pas t'avoir froissée, je sens que ça remue des chose en toi. ;)
 
Les enfants ne sont certainement pas privilégiés dans cette société. Bien au contraire ! Leurs intérêts en tant que personnes là, ici et maintenant, passent souvent à la trappe. On parle quand même des seules personnes qu'il est encore légal de frapper. Ils sont vus comme de futurs adultes et comme les petits projets personnels de leurs parents. Ils peuvent paraître importants mais ce n'est souvent qu'au travers de l'intérêt des adultes.

Quand tu critiques un enfant dans l'espace public tu critiques aussi ses parents et certains ne l'acceptent pas. Mais tu aurais tout aussi bien pu tomber sur un parent qui engueule ses mômes comme du poisson pourri pendant une demie heure pour avoir "embêté la dame" au point que tu t'en sentes gênée. Les enfants sont complètement tributaires des réactions de leurs parents. Soit ils ont de la chance, soit ils n'en ont pas. Quand on a des droits, quand on a du pouvoir, ça ne dépend pas de la chance. Les enfants, en tant que classes n'ont aucun pouvoir et leurs droits sont très limités (même si moins qu'avant). Rien ne garantie d'ailleurs que les enfants que tu as croisé ne se font pas régulièrement gronder pour des raisons complètement wtf, genre : "je t'avais dis de ne pas mettre ce t-shirt parce que je ne le trouve pas beau".
Ajout après avoir lu le poste d'erulelya : Dans le cas rapporté ici la mère est quand même sacrément de mauvaise foi. D'ailleurs je ne pense pas qu'un doigt d'honneur serait la réaction instinctive d'un enfant élevé dans un foyer ou l'on tente de bannir la violence au maximum.
Mais c'est vrai que souvent les gens sont très peu tolérants envers les enfants. Les enfants ont effectivement des besoins spécifiques. S'attendre à ce qu'ils soient aussi posés, aussi patients, aussi aptes à gérer leur frustration que des adultes c'est tout aussi con que de s'attendre à ce qu'ils sachent marcher à 1 mois. Il y a des choses qui ne viennent qu'avec le temps. Peu importe combien de fois tu les engueules. Et l'espace public est très peu adapté pour eux. On part du principe qu'ils n'ont qu'à pas être là. On organise la ségrégation âgiste en leur faisant des petits espaces pour eux mais on a plus aucune patience s'ils se trouvent en dehors. Alors quoi ? Les enfants ne sont pas censés sortir de chez eux ou de leurs aires de jeu ?

Pour ce qui est d'accorder plus d'importance à leur mort, ça n'est absolument pas indicatif d'une position privilégiée. D'ailleurs dans le temps c'était : "les femmes et les enfants d'abord". Est-ce que ça voulait dire que les femmes étaient privilégiées par rapport aux hommes ? Absolument pas ! C'était (et c'est toujours) tout le contraire, même. Cette considération apparente n'est qu'une minuscule mesure de compensation par rapport au système réel de domination.

Pour ce qui est de l'avortement, en fait dans ce cas le gamin est juste un outil, un prétexte, pour contrôler le corps des femmes. Il me semblait avoir lu que la virulence de la répression contre l'avortement était historiquement corrélée avec les périodes de guerre, quand la société avait besoin de renouveler sa chair à canons. Ils peuvent emballer ça dans des jolis discours sur la viiiiiiiiiie, les anti-avortement se fichent des enfants une fois qu'ils sont nés (comme le dit bien George Carlin - en anglais par contre). D'ailleurs le miracle de la viiiiie du clochard en bas de chez eux, bizarrement ça les émeut vachement moins.
D'une manière générale, même après la naissance, les enfants sont un excellent moyen de contrôle social. On le voit avec le végéta*isme. Tant que c'est que pour toi, bon, les gens n'approuvent pas mais ils ne peuvent pas t'empêcher de faire ce que tu veux. Par contre dès que tu as des enfants, là ça devient une catastrophe. Et c'est vrai dès qu'on s'éloigne un peu de la norme, pas que pour le végéta*isme. Je soupçonne que c'est pour ça que cette société met autant de pression sur les individus pour qu'ils aient des enfants. Mais il ne faut pas confondre pour autant. Ça n'est pas les enfants eux-même qui sont responsables du fait d'être utilisés comme outils de contrôle.
 
Cépafo":2va8lbj7 a dit:
Si on considère que les enfants sont des personnes à part entière, qui sont capables de comprendre plein de choses, y compris quand ils gênent d'autres personnes (enfants ou adultes), je ne vois pas comment on peut dire qu'ils n'ont pas conscience de, pour les défendre. Surtout quand ils font des doigts d'honneur à la personne qui leur fait remarquer ensuite. Ils n'avaient pas conscience que des doigts d'honneur sont insultants ?

Ta première phrase, tu remplace enfant par handicapé moteur. Tu demanderais à un handicapé de marcher et de courir comme un valide pour l'accepter comme une personne à part entière ? Parce que ta définition de personne à part entière là, c'est un adulte en pleine possession de ses moyens.

Tu es d'accord avec moi si je te dis que les enfants sont en pleine croissance ? Ce qui inclus entre autre leur cerveau inachevé, leur champ de vision pas encore optimal, leur capacité partielle à prendre conscience de la présence d'autrui et de toutes les normes sociales qui régissent les interactions entre adulte. La conscience des autres débute vers 3-4 ans et s'achève à la pré-adolescence.

Reconnaître le statut de personne à des enfants veut dire qu'on reconnaît surtout qu'ils ont des besoins particuliers. Mais droit à la même dignité et à la même reconnaissance de leur particularité que des adultes.

Les doigts d'honneur c'est une histoire d'éducation, je l'ai volontairement laissée de côté parce que je ne connais pas le contexte précis qui a fait que ces deux enfants ont eu de tels gestes. C'est une autre histoire, mais il est tout à fait possible que pour elles ce geste veuille simplement dire "j'ai pas envie de faire ce que tu me dis" sans aucune connotation vulgaire je l'ai déjà vu. Peut-être aussi qu'elles en connaissaient le véritable sens et l'origine historique, c'est possible. Toutefois je n'ai pas envie de résumer ça à "elles sont mal-élevées", la réalité est beaucoup plus complexe que ça.
 
Vous m'autorisez à dire un petit mot sur le sujet (?) en essayant d'être le plus mesuré possible. C'est un sujet qui a déjà été débattu sur Vegeweb sous un angle ou un autre. Je ne peux que vous parler de mon rapport aux enfants, excusez-moi (ou pas) si ça fait trop "je parle de moi moi moi".
J'ai un rapport assez ambivalent avec les enfants (j'entends par là entre 0 et 12 ans). En fait, je m'entends généralement très bien avec eux parce que je suis volontiers joueur (de là à dire que je suis un grand gamin, il n'y a qu'un pas). Je n'ai pas d'affinité par contre avec les nourrissons, je ne sais pas quoi faire ni comment m'y prendre avec eux, je suis très embarrassé face à eux. En fait, je crois que je fais preuve de pas mal de patience et de compréhension avec les enfants. Mais d'un autre côté, y a des aspects de leur comportement qui m'insupportent (j'ai l'impression de me répéter car je l'avais déjà écrit) mais j'y vois davantage, comme écrivait quelqu'un ci-dessus, un effet de l'éducation des parents. Notamment lorsqu'il est question de respecter autrui. Je disais que je jouais bien avec les enfants mais par contre, je ne fais jamais autorité avec eux, parce que je ne sais pas me faire respecter en fait, et pour peu que les parents ne leur aient pas appris le souci de l'intérêt d'autrui, bé, je me retrouve avec des petits qui vont en profiter voire qui seront carrément irrespectueux avec moi. Je n'estime pas avoir à faire l'éducation des enfants des autres, j'ai renoncé à en mettre au monde moi-même (enfin lol, avec l'aide d'une copine), donc, je me retire dans ces cas et je me la ferme (comme presque tout le temps, pour ne pas déranger) mais c'est franchement désagréable de se prendre dans la gueule des insultes ou ce genre de choses provenant de la bouche d'un enfant (enfin, c'est pas mieux venant d'un adulte hein !) sans que les parents ne disent rien (dire qqc ne seraient pas nécessairement violent à mon sens ou alors c'est renoncer à toute éducation).

Bon, je crois que je comprends ce que dit Erulelya en ce sens que je crois y percevoir une forme de pédolâtrie (attention, c'est pas un gros mot, tu m'en voudras pas, c'est pas un reproche) de la même manière que je possède une forme de zoolâtrie qui voit en les animaux une totale innocence, une absence totale de méchanceté etc. (que je ne vois pour ma part pas chez les enfants humains mais que d'autres voient, ou alors je me goure ?) sans doute (suis-je clair ? pas sûr).

Si les enfants ne sont pas "privilégiés" (je comprends mal ce mot en fait de manière générale, j'entends mieux le mot "avantages" pour ma part) dans notre société, ils sont quand même largement idéalisés, sacralisés et idolâtrés ce qui n'implique en rien justement qu'ils bénéficient d'un traitement équitable. Bref, je crois que je préférerais qu'ils soient moins idolâtrés et traités de manière plus juste.
Quand j'étais petit, j'étais largement contemplatif et introverti et les enfants agités, j'avais bien du mal avec eux, alors, je crois que cela m'est resté aussi, je suis toujours plus attiré par un enfant contemplatif. Quant aux ados, je n'en parlerai pas, j'ai très mal vécu cet âge, non pas en soi, mais dans mon rapport aux autres ados, car je n'avais presque rien en commun avec eux pendant cette époque de ma vie, je n'ai pas connu d'adolescence à proprement parler et j'ai gardé le souvenir amers des brimades de cet âge, alors, j'ai beaucoup de mal avec la plupart des ados même si j'ai mis de l'eau dans mon vin et que je peux très bien communiquer avec eux, mais sans grandes affinités en fin de compte.

Je suis 100% pour une éducation non violente. Merci Mélodie28 d'avoir partagé avec moi ses idées, ça m'a ouvert les yeux sur quelque chose que j'entrevoyais mais sans le formaliser vraiment, la tendance culturelle, les penchants culturels même, étant en général de les rabrouer pour un oui ou pour un non. J'ai justement des ami-e-s desquel-le-s je suis admiratif car justement, leurs enfants sont épanouis, respectueux et leur éducation est non-violente.
Bon, est-ce que je pourrais ajouter que je n'assimile pas les enfants aux adultes et je trouve que ce serait leur faire violence de leur demander ce qu'on attend des adultes. En fait, je vois, comme pour les animaux, et peut-être que les égalitaristes absolus ne seront pas d'accord avec moi, une différence de degré, pas de nature, qui ne justifie en rien un traitement inéquitable.

Voilà, je me suis épanché, je sais pas si ça fera avancer le schmilibililick. Juste un témoignage ambivalent entre parfois l'envie de les faire taire, les mioches, et l'envie de les protéger, surtout de m'amuser en fait, les enfants. Bisous. Si ça vous choque ce que je dis, dites-le moi, on verra ce qu'on peut faire.

Edit : Sur le fait que l'on soit plus sensible à la mort, ou la souffrance, des enfants, je crois que je le comprends pas mal en ce sens qu'on se dit que la personne adulte, voire âgée, qui meurt aura au moins bénéficié d'un bon morceau de vie (pas toujours bonne la vie néanmoins) et que c'est déjà ça (je sais, ça fait peut-être un peu cynique dit comme ça). Quand j'étais omni d'ailleurs, j'avais commencé par refuser de manger de la viande de bébés animaux car j'estimais que c'était encore pire de prendre la vie d'être à peine nés (mais je ne savais pas que la vie des animaux adultes s'arrêtaient finalement pas beaucoup de temps après alors qu'ils peuvent vivre tellement plus longtemps).
 
Lixou":ngsqttta a dit:
Je ne savais pas, mais c'est noté. Et justement, pour moi considérer les enfants comme une personne à part entière, c'est aussi ne pas les placer au-dessus de tout, et admettre que, comme n'importe quelle personne, un enfant ça a une personnalité. ça peut être parfois gentil, ou méchant. ça peut faire des bêtises en toute conscience, juste pour enquiquiner les gens. Mais peut-être que je me gourre aussi, j'ai pas de petits.

Caprice, gentil et méchants sont des concepts que les adultes plaquent sur les attitudes des enfants qui ne leur conviennent pas, qui ne correspondent pas à leurs fantasmes d'enfants mignons et polis qui obéissent à tout. Déjà un enfant n'est pas méchant, tu connais le réflexe de Pavlov ? A force de plaquer une étiquette sur un enfant, il fini par s'y conformer pour répondre aux attentes des adultes, les enfants sont très sensibles aux étiquettes. Un enfant n'est pas méchant ni gentil (pitié, on est pas dans un shonen), il a des comportement qui peuvent être problématiques et sur lesquels on doit réagir, mais ça ne fait pas de lui quelqu'un de méchant.

Juste pour embêter les gens non plus. Ça s'appelle chercher le cadre, chercher les limites, ce comportement reflète une inquiétude infantile, il connaît les règles mais il a besoin de tester pour être sûr que l'adulte qui les lui pose est fiable. Ce ne sont pas des caprices, ce n'est pas un comportement méchant, c'est une étape normale du développement.


Lixou":ngsqttta a dit:
C'est l'attitude des adultes par rapport aux enfants

Terrain glissant. Tout ne se résume pas aux parents qui élèvent mal vs ceux qui font tout bien. Je ne vais défendre personne, ni toi, ni cette dame, j'ai presque envie de dire que là personne n'a raison ni tord.

A titre perso, il y a eu quelques fois où j'ai remonté les bretelles de certaines personnes, soit parce qu'ils avaient fait une remarque, soit parce qu'ils se sont permis de gronder mes enfants. Les remarques ne partent certainement pas d'une mauvaise intention mais à la réception elles font mal, qu'est-ce qu'on est censé en faire ? Elles fusent souvent à un moment M sans que la personne qui les lance n'ai cherché à s'intéresser au contexte, et c'est souvent le moment où tout va de travers dans la journée, THE moment où le parent commence sa transformation en super sayen et où l'enfant à un comportement qu'il n'a pas d'habitude.

Si ça se trouve tu es tombée sur une mère complètement blasée et épuisée qui a été obligée de prendre ses filles par manque de place à la garderie et qui venait de leur répéter pour le soixante millième fois d'arrêter de courir partout, mais sur les tapis c'est ok (parce que c'est safe) et que ta remarque à été celle de trop.



Lixou":ngsqttta a dit:
J'ai juste mis une limite. Qu'ils courent dans les rayons, jouent à cache cache, crient etc... je m'en fous, c'est de leur âge, qu'ils s'amusent ! Mais lorsqu'ils dépassent une limite, il faut juste leur dire, comme ça ils savent où elle se trouve.

Alors c'est là que ça devient intéressant, jouer et courir, c'est précisément ce qu'elles faisaient et en courant dans les rayons je me doute qu'elles devaient déranger d'autres personnes. Mais soudain elles ont empiété sur ton espace donc tu as éprouvé le besoin de poser TA limite.

Tu as dit que tu était irritée (je comprend), que tu leur avait fait remarquer avec agacement que ce n'était pas un terrain de jeu. Mais pour elles, qu'est ce qui est différent entre un tas de tapis, un fauteuil et un rayon de luminaires ? Rien. la seule chose qui n'allait pas, c'est que soudain une cliente voulait regarder des tapis à l'aise et qu'à ce moment précis elles ont sauté dessus. Tu n'aurai pas râlé si tu avait regardé les fauteuils pendant qu'elles sautaient sur les tapis, tu vois où je veux en venir ? Elles te manifestaient un comportement que tu interprète comme de l'irrespect envers toi, en gros ce qui t'a gêné c'est qu'à ce moment précis elles empiètent sur ton espace vital, avec un comportement qui ne correspond pas à ce que tu attendrai idéalement d'un enfant poli et bien élevé.

C'est bien d'avoir posé ta limite hein, je ne dis pas que tu aurai du la boucler, je ne sais pas sur quel ton tu l'as dit non plus. si c'est à mes gosses que ça arrive et que la personne leur parle sur un ton que je trouve agressif ou énervé je vais me fâcher, si c'est demandé poliment avec s'il te plait et merci ça passe.

Par contre leur expliquer que "ce n'est pas un terrain de jeu", ça me gêne...C'est comme si quelqu'un qui était assis sur un banc t'interdisait de t'y asseoir.

Je suis consciente que ça demande un grand effort de déconstruire des choses comme ça, tout le monde n'est pas prêt à le faire.

Lixou":ngsqttta a dit:
Mais lorsque je me suis faite engueulée par la mère, oui, je me suis dit qu'elle se plantait.

Qu'elle se plantait parce qu'elle a fait preuve d'incivilité ou parce que tu estime qu'elle aurait du plutôt engueuler ses filles ?

Qu'on soit d'accord, les insultes sont inadmissibles.


Lixou":ngsqttta a dit:
J'avoue que je ne comprends pas trop ce sentiment.

Moi non plus, mais c'est un ressenti très personnel. Le cas de société qui amplifie le phénomène quand un être vivant humain de moins de 10 ans s'y trouve doit coller à une peur collective de l'humanité pas bien identifiée. En tout cas c'est clair que ça me fais moins pleurer quand c'est un bus d'hommes de 30 ans qui brûle que quand c'est une école maternelle prise en otage. C'est aussi inexplicable que de pleurer devant la mort de la maman de Bambi.

Merci d'avoir répondu en tout cas, j'espère ne pas t'avoir froissée, je sens que ça remue des chose en toi. ;)[/quote]

C'est pas particulièrement moi, c'est juste que c'est mon cheval de bataille depuis quelques années. Ça ne me froisse pas, t'inquiète pas^^ par contre je suis toujours aussi attristée que les enfants soient si mal aimés dans notre société. C'est un peu comme lafâme et son piédestal, réifiée pour être mieux dominée. Pour les enfants c'est encore pire, élevés au rang de petit être pur et innocent sur lequel on aurait tous les droits dont celui de leur faire du mal sans en craindre les conséquences.
 
Caprice, gentil et méchants sont des concepts que les adultes plaquent sur les attitudes des enfants qui ne leur conviennent pas, qui ne correspondent pas à leurs fantasmes d'enfants mignons et polis qui obéissent à tout. Déjà un enfant n'est pas méchant, tu connais le réflexe de Pavlov ? A force de plaquer une étiquette sur un enfant, il fini par s'y conformer pour répondre aux attentes des adultes, les enfants sont très sensibles aux étiquettes. Un enfant n'est pas méchant ni gentil (pitié, on est pas dans un shonen), il a des comportement qui peuvent être problématiques et sur lesquels on doit réagir, mais ça ne fait pas de lui quelqu'un de méchant.

Juste pour embêter les gens non plus. Ça s'appelle chercher le cadre, chercher les limites, ce comportement reflète une inquiétude infantile, il connaît les règles mais il a besoin de tester pour être sûr que l'adulte qui les lui pose est fiable. Ce ne sont pas des caprices, ce n'est pas un comportement méchant, c'est une étape normale du développement.

A quel âge ils ne sont ni gentils ni méchants ? Parce bon c'est vrai qu'en maternelle, je n'ai pas le souvenir d'enfants "méchants", mais je pense qu'à partir de la primaire (genre à partir ce1 ce2), se mettre en groupe pour insulter un(e) camarade, c'est déjà de la cruauté, et je ne suis pas sûr qu'on leur ait tous collé des étiquettes dans le dos. Enfin à beaucoup sûrement, mais pas à tous.
Et une question par rapport à ce truc des étiquettes, tu crois que lorsqu'il s'agit d'un talent (genre tu dis à un enfant "ah tu es un boss en maths" ou "wouah tu as beaucoup d'imagination), l'enfant pourrait développer ce talent plus facilement ? Et l'inverse marche aussi, tu dis à un enfant qu'il est pas très fort en maths et il finit par détester ça.
Encore une question (encore à propos des étiquettes 0:) ) si tu dis à un enfant très jeune qu'il est timide parce qu'il est un peu craintif, ça peut le rendre vraiment timide le reste de sa vie ?
 
Alors, je ne vais pas "quoter", parce que je m'en sors pas avec les balises -_-'

En fait, pour moi, ce ne sont pas vraiment des étiquettes. Mais on se rejoint sur le fond. Une attitude "méchante", c'est des "comportement qui peuvent être problématiques et sur lesquels on doit réagir".
Pour les limites : justement, si un enfant cherche les limites, un cadre, il faut les montrer clairement, en le disant : "Stop ! ça c'est pas correct". Le correct variant bien sûr d'un personne à l'autre. Et comme tu le dis, c'est une étape de développement, c'est normal. Et je considère donc tout aussi normal de réagir lorsque le comportement d'un enfant n'est pas approprié. Pas pour l'engueuler, juste lui faire comprendre que non, ça, c'est pas bien (selon moi).

Là, leur attitude a été agressive envers nous (involontairement c'est certain, enfin j'espère), ils ont empiété sur notre espace vital. J'ai donc exprimé mon désaccord. Quand je dis "Mais lorsque je me suis faite engueulée par la mère, oui, je me suis dit qu'elle se plantait. " c'est par rapport au fait qu'elle a également été agressive et qu'elle a utilisé des insultes, le tout sans expliquer à ses enfants que ce qu'il avait fait été problématique. Niveau éducation j'ai trouvé ça contre-productif, c'est comme si elle avait validé un comportement inapproprié. Effectivement, peut-être que ce n'est pas tombé au bon moment pour la maman, d'autant plus que sa réaction m'a paru soudaine, j'aurai été la ptite goutte d'eau en trop ? Et elle n'a aussi peut-être pas tout vu de la scène je ne sais pas.

Disons que ça a été une part de réaction réflexe de ma part "ah bah en vala un beau tapis, regarde m'amour" * boum* "Oh la vache heureusement que j'ai enlevé ma main" => "Dis donc vous voulez bien descendre de là ! C'est pas un parc à jeux !" (textuellement)

J'ai pas trop compris en quoi cette remarque a fait de moi "une conne frustrée". Qu'est-ce que j'aurai du faire ?

Pour ce qui est de l'attitude des adultes, on a dévié par rapport au sujet de départ, pour passer sur ce cas particulier. Je ne parles pas directement de l'éducation qui est donnée. C'est trop sujet à interprétation personnelle, je ne m'y risquerai pas. Je parle des attitudes des adultes par rapport aux enfants, c'est-à-dire leur façon de les considérer => voir mon post de départ, les enfants c'est plus mieux... blablabla.

Je penses aussi que ça ne rend pas forcément service aux enfants eux-mêmes d'être idolâtrer.

Pour contre-balancer avec un exemple qui vient de me revenir en tête : il y a pas quelques années j'étais chez mon oncle. Il y avait des amis à lui qui avait une petite fille, je ne me souviens plus exactement de l'âge, je dirais vers les 5 ans ? (Elle parlait, marchait, commencer à savoir écrire... c'est quel âge ça ?) Bref, c'est parent avait une attitude pas commune vis à vis de leur fille. Ils lui parlaient exactement comme à une adulte, la traitait comme une adulte, ne s'extasier pas forcément sur le moindre de ces faits et gestes. Je les ai trouvé froid à l'époque, ça m'a fait bizarre. Et puis j'ai parlé avec la petite. Ben je suis restée scotchée. On a discuté pendant une bonne heure, elle avait un vocabulaire impressionnant et tenait une conversation hyper construite et intéressante. Ce qui ne nous a pas empêcher de jouer ensuite à la console et de découvrir que c'était une super mauvaise perdante.... :p

Ce que j'essaye de dire par là, c'est que je pense que les enfants sont infantilisés (c'est bizarre dit comme ça non ?). Que la société a tendance à vouloir en faire des êtres à part, des choses différentes, des personnes pas comme les autres. Certes ils sont en construction, mais je penses qu'il faut essayer d'arrêter de vouloir mettre de telle frontière. Un enfant est une personne. Pas moins (donc avec des droits, une dignité), mais pas mieux non plus : non, la vie d'un enfant n'a à mes yeux pas plus de valeur, de pureté, ou que sais-je, que celle d'un adulte. Non, je ne ferais pas "plus" attention à une voiture parce qu'il y a un gamin dedans, non je ne pleurerai pas plus un enfant qu'une personne de 30 ans suite à un crash, non je ne me tairai pas si un gamin vient me marcher sur les pieds dans un magasin parce que "il joue, laisse-le, ramasse ton pieds et tais toi".

C'est ça que j'essaye de dire. Je suis plus tolérante face aux éventuels écarts des enfants, parce qu'effectivement, ils n'ont pas encore tous les paramètres de la vie en société. Je n'ai pas de problème avec eux. J'ai un problème avec les gens qui les voient comme des petits anges parfait, que les adultes doivent prendre en compte plus que les autres et devant lesquels ils doivent se plier.
 
@Lixou : Pour les petits panneaux accrochés dans les voitures "bébé à bord", perso j'ai toujours compris ça comme "j'ai un bébé dans la voiture, donc si je n'avance pas assez vite pour toi arrête de t'exciter comme une puce et double".


Pour le reste, j'ai pas d'enfant, j'en veux pas, et parfois ils m'agacent sévèrement. Tout dépend du comportement, du contexte etc.

Pour l'exemple, ma belle soeur a un fils de... 7/8 ans, je sais pas trop qui très impoli et sort des trucs vulgaires tout le temps. Globalement c'est ce que j'appellerais un enfant mal élevé. Et j'ai franchement du mal à me supporter, il me hérisse.

Mais je le blâme pas parce que, de mon point de vue (je le connais depuis qu'il est tout gamin) c'est plutôt de la faute de ses parents et de son entourage plutôt que la sienne.
Y'a des limites qui n'ont pas été posées par les parents, l'entourage lui apprend des conneries (les gros mots et autres langages fleuris ne sortent pas de nul part, et ne viennent pas de l'école pour le coup) et donc il se comporte d'une manière qui lui semble être acceptable, puisque personne ne lui dit le contraire...

Je pense qu'on connaît assez mal les enfants au final.
Je me rappelle avoir lu un petit document sur les châtiments corporels et dedans c'était écrit que ça sert à rien de s'énerver et de taper sur la main d'un enfant en bas âge quand il tiens le collier de quelqu'un ou les cheveux, parce qu'avant tel âge (c'était précisé mais j'ai pas retenu) le bébé est tout simplement incapable de desserrer correctement la main, et que mettre une tape ça lui fait serrer encore plus et ça fait mal pour rien.

Le concept de caprice, de colère, etc, perso j'y vois surtout (je sais pas trop comment expliquer alors j'espère que ça sera clair) d'une part une incompréhension de la part des parents, et d'un autre côté une forme de domination presque. La société décide que les enfants ça fait des caprices, ça chouine pour rien, et je pense que c'est pour ça que les enfants sont souvent mal aimés. On les désigne comme des potentiels tyrans qu'il faudrait mater à coup de fessées et de gifles, sous peine d'en faire des enfants rois incontrôlables et mal élevés.

Ces derniers mois j'ai lu des choses sur l'éducation non violente etc, et ça m'a vachement fait relativiser en fait. Je ne suis pas encore un modèle de patience et de compréhension, mais j'aborde les choses différemment, et là ou un enfant dans une salle d'attente, qui fait du bruit, joue, crie, m'aurait énervée avant, maintenant au mieux ça me fait sourire, au pire j'm'en fout (et des fois je laisse même passer les gens avec le bébé devant moi quand je vois qu'il s'ennuie vraiment, histoire d'abréger l'attente).

Mais je comprend ton agacement, surtout par rapport à la réaction de la mère en fait, je sais que de mon côté j'aurai super mal vécu de me faire insulter alors que les enfants ont failli m'écraser les doigts, et face à des doigts d'honneurs j'aurai certainement pas été indulgente non plus.
 
Je pense que ce texte de Shulamith Firestone peux en intéresser certain-e-s ici. :) Je l'ai lu il y a un certain temps donc je ne me souviens pas de tout dans le détail mais il me semble que tu devrais y retrouver certaines conclusions auxquelles tu es déjà arrivée toute seule Lixou.
 
SuperBulle":2yqovqby a dit:
A quel âge ils ne sont ni gentils ni méchants ? Parce bon c'est vrai qu'en maternelle, je n'ai pas le souvenir d'enfants "méchants", mais je pense qu'à partir de la primaire (genre à partir ce1 ce2), se mettre en groupe pour insulter un(e) camarade, c'est déjà de la cruauté,
Ce n'est pas de la cruauté dans le sens où à cet âge ils ne se rendent pas encore complètement compte de ce que ça implique pour l'autre. Même s'il y a une évolution par rapport à un petit d'âge pré-élémentaire, ça reste encore assez abstrait. Et puis il faut rajouter l'effet groupe à cause duquel l'enfant (et l'adulte d'ailleurs) se laisse facilement embarquer parce que justement la responsabilité est complètement diluée dans le groupe. Le fameux, c'est pas de ma faute, c'est truc qui m'a dit de le faire.

SuperBulle":2yqovqby a dit:
Et une question par rapport à ce truc des étiquettes, tu crois que lorsqu'il s'agit d'un talent (genre tu dis à un enfant "ah tu es un boss en maths" ou "wouah tu as beaucoup d'imagination), l'enfant pourrait développer ce talent plus facilement ? Et l'inverse marche aussi, tu dis à un enfant qu'il est pas très fort en maths et il finit par détester ça.
Encore une question (encore à propos des étiquettes 0:) ) si tu dis à un enfant très jeune qu'il est timide parce qu'il est un peu craintif, ça peut le rendre vraiment timide le reste de sa vie ?
C'est pas le fait de le dire une fois, c'est de le lui répéter suffisamment pour qu'il interprète ça comme une attente de l'adulte. Machin est casse-pied, machin est vraiment embêtant, machin franchement il est énervant : ben machin il va finir par coller complètement au personnage que les autres ont construit parce que d'une part, il sait à quelles réactions s'attendre (forcément il a déjà testé plein de fois) et en plus il pense que les autres ne s'intéressent à lui que s'il correspond à ce qu'on lui renvoie comme image de lui.
C'est le problème qui se pose par exemple en matière de sexisme avec des fillettes qui n'aiment pas les maths parce que "c'est des filles et les filles ça aime pas les maths tout le monde sait ça."
Pareil avec les petits garçons qui se comportent comme des bourrins parce qu'un vrai garçon, il pleure pas, il est fort, il montre qu'il domine.....
 
SuperBulle":3g9ibw3h a dit:
A quel âge ils ne sont ni gentils ni méchants ? Parce bon c'est vrai qu'en maternelle, je n'ai pas le souvenir d'enfants "méchants", mais je pense qu'à partir de la primaire (genre à partir ce1 ce2), se mettre en groupe pour insulter un(e) camarade, c'est déjà de la cruauté, et je ne suis pas sûr qu'on leur ait tous collé des étiquettes dans le dos. Enfin à beaucoup sûrement, mais pas à tous.
Et une question par rapport à ce truc des étiquettes, tu crois que lorsqu'il s'agit d'un talent (genre tu dis à un enfant "ah tu es un boss en maths" ou "wouah tu as beaucoup d'imagination), l'enfant pourrait développer ce talent plus facilement ? Et l'inverse marche aussi, tu dis à un enfant qu'il est pas très fort en maths et il finit par détester ça.
Encore une question (encore à propos des étiquettes 0:) ) si tu dis à un enfant très jeune qu'il est timide parce qu'il est un peu craintif, ça peut le rendre vraiment timide le reste de sa vie ?


Les enfants sont généralement cash et ne s'encombrent pas de diplomatie ni d'hypocrisie quand ils ont quelque chose à dire. Quand tu mêle ça avec la violence ordinaire qu'on subi tous, tu obtiens inévitablement des enfants cruels entre eux. Mais ce n'est pas de la cruauté intentionnelle, c'est un modèle qu'ils reproduisent sans vraiment se rendre compte combien ça blesse.

Ensuite des étiquettes on en a tous, tout le temps, il faut être sacrément à fond dans l'écoute active et la CNV en se contrôlant sans cesse pour ne jamais en apposer aucune sur personne.

Il y a un exemple flagrant et scientifiquement mesurable : les filles vont plus dans les métiers du care, les garçons dans les branches scientifiques. Pourquoi ? On offre des poupées aux filles et des jeux de construction aux garçons.
 
erulelya":z242i2jx a dit:
Cépafo":z242i2jx a dit:
Si on considère que les enfants sont des personnes à part entière, qui sont capables de comprendre plein de choses, y compris quand ils gênent d'autres personnes (enfants ou adultes), je ne vois pas comment on peut dire qu'ils n'ont pas conscience de, pour les défendre. Surtout quand ils font des doigts d'honneur à la personne qui leur fait remarquer ensuite. Ils n'avaient pas conscience que des doigts d'honneur sont insultants ?

Ta première phrase, tu remplace enfant par handicapé moteur. Tu demanderais à un handicapé de marcher et de courir comme un valide pour l'accepter comme une personne à part entière ? Parce que ta définition de personne à part entière là, c'est un adulte en pleine possession de ses moyens.

Je comprends bien que les enfants ont besoin de jouer et ne se rendent pas forcément compte de tout, mais à 7 ans, il me semble que tu peux quand même saisir quand tu manques d'écraser les doigts de quelqu'un et qu'un doigt d'honneur n'est pas une façon de s'adresser aux autres. Du coup, je comprends pas ta comparaison.

erulelya":z242i2jx a dit:
Tu es d'accord avec moi si je te dis que les enfants sont en pleine croissance ? Ce qui inclus entre autre leur cerveau inachevé, leur champ de vision pas encore optimal, leur capacité partielle à prendre conscience de la présence d'autrui et de toutes les normes sociales qui régissent les interactions entre adulte. La conscience des autres débute vers 3-4 ans et s'achève à la pré-adolescence.

Oui, mais je vois pas en quoi ça les empêche de comprendre quand ils se comportent mal, il me semble pas que ça soit hors de portée à 7 ans. Et je vois encore moins en quoi ça justifie que la mère puisse se permettre d'envoyer chier les gens qui le font remarquer.

yapuka":z242i2jx a dit:
C'est pas le fait de le dire une fois, c'est de le lui répéter suffisamment pour qu'il interprète ça comme une attente de l'adulte. Machin est casse-pied, machin est vraiment embêtant, machin franchement il est énervant : ben machin il va finir par coller complètement au personnage que les autres ont construit parce que d'une part, il sait à quelles réactions s'attendre (forcément il a déjà testé plein de fois) et en plus il pense que les autres ne s'intéressent à lui que s'il correspond à ce qu'on lui renvoie comme image de lui.

http://kaamelott.co/livre-2/la-conscience-darthur/

« J'ai vu tout blanc, tout noir et puis encore deux fois tout blanc. » :D
 
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