Les OGMS en question

J'ai regardé la vidéo en entier et à aucun moment elle n'aborde la question de la dissémination de gènes modifiés dans l'environnement.
Je vais quand même l'analyser car c'est selon moi un bel exemple d'enfumage.

Ça commence par du blabla sur le soi-disant procès (qui n'en est pas un) contre Monsanto.
A partir de 2 minutes, il parle de pousser les gouvernements à mettre en place des réglementations qui empêcheraient Monsanto de "continuer ses exactions". Or ce que les réglementations inutilement élevées obtenues par les groupes anti-biotechnologie font c'est surtout empêcher les petites et moyennes structures, qu'elles soient publiques ou privées, de rassembler les fonds nécessaires à la recherche et au développement sur le sujet, laissant ainsi le champs libre aux plus gros (et donc plus riche) acteurs privés, biaisant la concurrence et favorisant les monopoles tant décriés par ces même groupes.
D'ailleurs la présentatrice aborde ensuite le sujet et Gouyon lui répond qu'il n'est pas raisonnable de laisser "très peu de groupes posséder l'ensemble des ressources génétiques de la planète" (on passera sur l'absurdité de la forumule). Donc j'aimerai bien savoir ce qu'il entends par "très peu de groupes" car rien qu'en France le groupement nationale interprofessionnel des semences et plantes recense 244 producteurs de semences (et non pas 5 comme j'ai pu le lire ailleurs sur le forum).

Il parle ensuite de l’existence d'une "loi anti-trust" sans expliquer ce que cela signifie. Personnellement j'ai du faire une recherche car je n'avais aucune idée de quoi il parlait et je ne pense vraiment pas être la seule. Utiliser un jargon sans l'expliquer (et sans rapport avec le sujet en plus) est typiquement une technique d'enfumage qui doit nous amener à nous méfier des propos tenus (surtout quand c'est à la télé car on a pas le temps de vérifier).
D'après Wikipédia "en France il n'existe pas de loi anti-trust en tant que telle" donc je pense qu'il parle en fait des dispositifs visant à protéger le droit à la concurrence et contrairement à ce qu'il raconte cela s'applique parfaitement aux producteurs de semences (qu'elles soient génétiquement modifiées ou non).

Un peu après la quatrième minute la présentatrice déclare que les manipulations génétiques feraient plus de tord à la biodiversité que le réchauffement climatique. Étant donné que la vidéo ne présente aucune source on est obligé de la croire sur parole (ce qui ne sera évidemment pas mon cas). Mais pour une fois Gouyon fait une réponse intéressante en avançant que le problème vient surtout de l'agriculture industrielle. Il est dommage qu'il semble confondre les pratiques agronomiques et l'origine des semences. On peut parfaitement faire de la monoculture avec des semences biologiques et des pesticides biologiques comme on peut parfaitement cultiver des sgm en permaculture. Absolument rien ni dans la technologie, ni dans la réglementation n'oblige à ne cultiver qu'un seul type de semence sur un champs. Le choix revient entièrement à l'agriculteur. Un agriculteur informant sur le contenu du contrat avec Monsanto nous explique que lui va planter ensemble des maïs de Monsanto et de Pioneer et qu'il pourrait d'ailleurs y planter n'importe quoi d'autre si ça lui chantait.
D'ailleurs dans ses conditions générales d'utilisation Monsanto conseille de pratiquer la rotation des cultures pour prévenir l'apparition de résistances (page 9, paragraphe Prevention).
Alors oui la monoculture peut être dangereuse mais cela n'a pas de rapport avec les biotechnologies.

A partir de 5:08 la présentatrice aborde enfin une question intéressante : la majorité de la production agricole sert à nourrir le bétail des occidentaux et pas les humains souffrant de la faim. Mais Gouyon élude la question de l'élevage en accusant les entreprises de faire de la communication. On peut se demander s'il considère que la communication est un mal en soi (auquel cas c'est un débat à part entière sans rapport avec le sujet), ou s'il considère uniquement la communication des semenciers comme mensongère (ce qu'il ne démontre pas dans son discours).

Il dit ensuite que les famines sont du aux inégalités ce qui est vrai mais simpliste. Aucune famine n'est monocausale et ne pourrait par conséquent se satisfaire d'une solution unique. Ni le véganisme, ni les biotechnologies ne sont La solution pure et parfaite contre la faim dans le monde, pour autant les deux peuvent jouer un rôle dans cette lutte et je ne vois pas de raison de s'en passer sous prétexte que cela ne résoudra pas entièrement le problème. Je note d'ailleurs que Gouyon ne semble pas prôner une réduction drastique de l'élevage et de la consommation de produits animaux, donc quelles sont ses propositions ? Serait-il un anti-capitaliste acharné ?

Il dit que la lutte contre la famine n'était pas la but premier lors des début du génie génétique. Je n'ai pas trouvé de source sur le sujet donc je vais lui laisser le bénéfice du doute mais dans tout les cas qu'est-ce que ça peut faire ? De nombreux progrès scientifiques et technologiques ont été découverts par hasard ou en cherchant tout autre chose. En quoi ça serait un problème de s'en servir du coup ? C'est comme ça que fonctionne la recherche fondamentale dans bien des domaines. On découvre une technologie et après on lui cherche des applications, rarement l'inverse.

Il parle ensuite d'agriculture et de semence "très chères" mais sans donner de chiffres. Je n'ai pas entendu parler de prix scandaleusement haut et les semenciers ont quand même intérêts à ce que les agriculteurs puissent acheter leurs produits. D'ailleurs un gouvernement peut parfaitement décider de réglementer les prix sur son territoire. L'Inde par exemple n'a pas reconnu le brevet de Monsanto pour la première génération de coton bt (et oui, un brevet c'est national et les brevet sur le vivant n'existent pas en Europe) permettant ainsi à des entreprises indiennes de produire les mêmes semences et donc de faire baisser les prix via la concurrence.

Il revient ensuite sur le sujet de l'agriculture intensive versus agro-écologie que j'ai déjà traité plus haut dans je ne vais pas m'étendre.

Les dernières minutes de la vidéo sont consacré à une question philosophico-politique sur les "dérives" de la sciences et la soif de technologies des humains. Question qui serait très intéressantes si on lui consacrait le temps et la documentation qu'elle mérite et à condition de ne pas débattre qu'entre occidentaux blancs ayant le ventre plein tous les soir et au quotidien bardé de technologies.

Yoshiko":2rto83r2 a dit:
Pour moi la question des OGM n'est pas tellement celle de la santé, mais celle de la destruction de la biodiversité et du brevetage du vivant.
Je ne vois toujours pas en quoi modifier l'adn de certains organismes revient à détruire la biodiversité et encore moins en quoi ça serait la menace principale.
Et les brevets sur le vivant n'existent pas en Europe.
 
Je ne pense pas que Gouyon fasse de l'enfumage. Au contraire, il me semble que le regard d'un ex ingénieur agronome professeur à AgroParisTech et au Muséum national d'histoire naturelle était intéressant. Bien sûr, dans le cadre d'un débat de 10mn après un reportage de vulgarisation, c'est difficile d'être très précis.

Je ne pense pas que que modifier l'adn de certains organismes soit ce qui nuise à la biodiversité, c'est plutôt le généralisation de l'emploi de quelques souches qui peut l'être.

Bon, néanmoins je ne pense plus participer à ce fil vu la tournure que cela prend.
 
Yoshiko":3dq0bjr6 a dit:
Bon, néanmoins je ne pense plus participer à ce fil vu la tournure que cela prend.
Le fait que cela prenne la tournure d'une discussion argumentée (et pas juste avec des vidéos youtube) te fait quitter ce fil :hein: ? C'est dommage ; du coup on n'aura pas eu ton point de vue :><: ...
 
Non plutôt sur le fait que je suis mauvaise en communication, et que j'ai du mal à exprimer ce que je pense et rendre compte de mes idées ; je suis donc en peine pour répondre à Usagi.

Je vais essayer néamoins. J'étudie la biologie évolutive et de ce que je comprends de l'évolution du vivant, il est périlleux d'encourager l'usage de semences peu diversifiées.
Je ne suis ni contre les biotech ni contre les OGM en soit, et je trouve que CRISPR est une technologie fascinante par exemple.
Je crois que la question n'est pas d'être anti ou pro, mais d'être conscient des risques auxquels cela expose. Utiliser les mêmes souches sur des millions d'hectares, dont les gènes se disséminent dans les cultures alentour (il y a des études sur ce point, je ne les ai pas sous la main mais je pourrai les rechercher), cela expose à une diminution de la diversité génétique.
La vie fonctionne sur les bases même de cette diversité génétique, et la réduire (ou la congeler pour plus tard comme c'est le cas à Svalbard), c'est dangereux et probablement mal comprendre comme fonctionne le vivant.

Je ne sais pas mieux expliquer mon point de vue pour le moment. C'est dans ce sens que je disais ne plus penser participer à ce débat, que je trouve fort intéressant au demeurant :gné:
 
Comme l'a déjà écrit Usagi, la monoculture à grande échelle n'a aucun rapport avec les OGMs ; ça aurait plutôt à voir avec un type de structures agricoles.
Et le fait de devoir nourrir des animaux d'abattoir n'y est pas pour rien selon moi ...
 
Tigresse":mx24tnmp a dit:
De ce fait, elle ignore délibérément les autres points qui font débat, comme par exemple la dissémination de gènes modifiés dans l'environnement, le lobbying des producteurs d'ogm,...

Bhen non il n'y pas débats, c’est un fait ;)
Achetè du soja produit en france bio, raisonné, conventionnel, peu importe il est impossible d'avoir 0% d'OGM.
Même si en france c'était interdit, il y a quand même eut ce qu'on appelle dans le milieux des "essais", c’est à dire des petites parcelles à titre expérimentales financées par les coopératives et semenciers (coucou monsanto)et cela à suffit à contaminé toute la chaine.
Alors je suis agricultrice et pour moi il n'y avait pas de doute, mais ça a été confirmé par un techniciens qui est passé à la maison il y a un moment avec qui on a discuter de la situation actuelle, bref on papote devant un café en remplissant la paperasse et je lui parle de faire mon propre soja avec 500Kg que j'ai pas vendue que je me suis mis de coté cette année. Et il m'a confirmer que "Par contre ça sera pas du 0% OGM, et puis légalement de toute façon on est obligé de le noter que si ça dépasse un certains pourcentage".
Alors si tu veux croire ou ne pas croire des journaliste libre à toi, mais essayes au moins de croire quelqu'un qui travaille dans le milieu et qui en à l'expérience ;)
Le petit jeune techniciens que je ne citerais pas par contre, à mon avis avait un peu moins d'expérience, et n'aurais jamais due me donner cette info ;)
 
En fait, au début, pour que le soja (et autres cultures) soit certifié bio, le pourcentage de soja ogm ne devait pas dépasser 0.1% (le seuil de détection de l'époque). Sinon, il était déclassé (et vendu en conventionnel)
Après, l'Union Européenne a décidé d'augmenter ce seuil à 0.9% à cause des contaminations possibles et de plus en plus probables à l'avenir, au lieu de protéger l'agriculture bio, et ce malgré les nombreuses pétitions et autres mouvements citoyens (source : je me souviens l'avoir lu dans la revue "Nature & Progrès"
 
J'avais pas les pourcentage en tête merci, mais ça change rien que dans les faits il est impossible de garantir du soja sans aucuns OGM :s
Et ça ne prend pas en compte à priori les contaminations sauvages, sinon il faudrait comptabiliser, aller voir dans chaque champ, faire un test génétique de chaque plante pour pouvoir le chiffrer :s
 
J'ai raté une étape : c'est quoi le rapport entre le fait que du soja soit issu d'une semence OGM ou pas (ce qui a juste à voir avec sa variété) et le fait qu'il soit bio ou pas (ce qui a juste à voir avec la façon dont il est cultivé) ?
On ne cultive pas pareil le soja OGM et le non OGM ? Les variétés OGM impliquent forcément d'utiliser des pesticides? Je croyais que c'était le but contraire qui était recherché, justement :hein: ...

À moinss que dans la définition de l'agriculture biologique, la présence de semence OGM soit exclue par définition. Mais du coup je ne vois pas pour quelle raison ...
 
Effectivement, dans le cahier des charges de l'agriculture bio, il faut éviter les pollutions génétiques.
Ensuite : concernant le lien ogm et pesticides. Il faut voir l'intérêt du producteur. Monsanto fabrique des plantes ogm résistantes au round up pour que l'agriculteur achète du round up. Théoriquement, toutes les plantes crèvent sauf les plantes ogm.... qui sont donc d'autant + aspergées (ça fait des plantes d'autant + chargées en pesticides qui se retrouvent dans l'alimentation).
De +, dans le cas de plantes qui peuvent se croiser facilement avec des espèces sauvages (cas du colza, Brassica napus subsp. napus, une crucifère qui peut donc se croiser avec des crucifères sauvages indigènes), ce gène de résistance à un herbicide peut se répandre dans les plantes sauvages, obligeant une escalade technologique dans les ogm de + en + résistants et désherbants de + en + toxiques.

Dans le cas de l'agriculture bio, qui n'autorise pas les herbicides chimiques, il n'y a aucun avantage à cultiver une plante résistante aux herbicides. Et non seulement le producteur bio ne sera pas dédommagé en cas de pollution accidentelle de + de 0.9%, mais sera de + obligé de vendre sa récolte un prix moindre (circuit conventionnel) et risquera même d'être condamné à payer des royalties pour utilisation d'ogm.
 
Chocogrenouille":2369hqzk a dit:
On ne cultive pas pareil le soja OGM et le non OGM ? Les variétés OGM impliquent forcément d'utiliser des pesticides? Je croyais que c'était le but contraire qui était recherché, justement :hein: ...

Non les cultures ne sont pas les même. en ce qui concerne les OGM il y a pleins de sous espèces modifiées différentes.
Par exemple celle qui à un gène de bactérie qui diffuse du pesticide, dans ce cas l'agriculteur en rajoute moins, mais la plante en diffuse quand même en permanence. Alors qu'en agriculture bio ou au moins raisonnée, les pesticide ne sont pas systématique, mais sont utilisé seulement en cas d'invasions probables (utilisation de pièges à insecte pour identifier les espèces présentes sur la parcelle et si déterminées comme nuisibles -> un bon gros coup de pchhhiiitt. alors que l'agriculteur OGM ou conventionnel se dit qu'à tel période il y aura peut être tel espèce classifiée nuisible alors dans le doute, pccchhhiiitt.

Il y a des OGM qui rendent la plante résistante au roundup. Dans ce cas un culture qui de base ne le supporterais pas, le roundup était un herbicide systémique aveugle, il détruit tout, s'infiltre dans le sol et se retrouve dans les nappe phréatiques. Mais là pour le coup il est possible de l'utilisé avant le semi comme l'agriculteur non OGM pour raser le champ à blanc et que les jeunes pousse n'aient aucune concurence, mais surtout et là seul avec les OGM c’est possible : Pendant les culture, vu que le roundup tuera absolument TOUT, sauf la plante modifiée génétiquement.

PS : roundup = glyphosate si ça donne envie à certains d'aller se renseigner sur la molécule (qui tue entre autre les chiens qui aime creuser les jardins des personne qui désherbent avec) je crois qu'on a pas trouvé plus nocif depuis le DDT (qui est un dérivé du gaz moutarde)...
 
Les seuls OGMs existants sont ceux de Monsanto résistants au glyphosate ?
Je veux dire : c'est le seul axe de développement des OGMs ?

Parce que là vous me parlez monsanto et pesticides, mais c'est un cas particulier, on s'éloigne du cas général des OGMs ...
 
Chocogrenouille":1lg5s5co a dit:
On ne cultive pas pareil le soja OGM et le non OGM ? Les variétés OGM impliquent forcément d'utiliser des pesticides? Je croyais que c'était le but contraire qui était recherché, justement :hein: ...

Non les cultures ne sont pas les même. en ce qui concerne les OGM il y a pleins de sous espèces modifiées différentes.
Par exemple celle qui à un gène de bactérie qui diffuse du pesticide, dans ce cas l'agriculteur en rajoute moins, mais la plante en diffuse quand même en permanence. Alors qu'en agriculture bio ou au moins raisonnée, les pesticide ne sont pas systématique, mais sont utilisé seulement en cas d'invasions probables (utilisation de pièges à insecte pour identifier les espèces présentes sur la parcelle et si déterminées comme nuisibles -> un bon gros coup de pchhhiiitt. alors que l'agriculteur OGM ou conventionnel se dit qu'à tel période il y aura peut être tel espèce classifiée nuisible alors dans le doute, pccchhhiiitt.

Il y a des OGM qui rendent la plante résistante au roundup. Dans ce cas un culture qui de base ne le supporterais pas, le roundup était un herbicide systémique aveugle, il détruit tout, s'infiltre dans le sol et se retrouve dans les nappe phréatiques.

PS : Mirde j'ai eut un bug perdue toute la fin du post alors je vais essayer de remettre en gros ce que j'avais mis :p

Donc le roundup est prévue pour tout éradiquer, il n’est donc utilisé qu'avant le semi pour raser le champ à blanc et éliminer toute concurrence à l'avance à ce qu'on veut faire pousser.
Pour les OGM résitant l'agriculteur va en mettre 2, 3, 4 etcc... autant de fois qu'il veut vu que ça va tout tuer sauf ce qu'il à semer. Là aussi c'est une catastrophe écologique.
Roundup = glyphosate si jamais certains veulent aller se renseigner sur la molécule plus en détail. A un moment il y a eut des plaintes pour des chiens mort empoisonnés parce qu'ils avaient creusé dans un jardin / terrasse qui avait reçue du roundup.

Edit : Mince ça avait bugger plus que prévue :p

http://www.chimie-sup.fr/OGM.htm
J'ai trouvé ça vite fais. Les OGM insecticides et résistant au roundup sont les deux que je connais et qui sont très communs, après je sais pas pour les autres types soit c’est pas commercialisé, pas encore prêt ou pas rentable ou encore en essais / moins connus en france, vu qu'on les a quasiment tous interdit pendant longtemps et qu'on a toujours refuser les essais chez nous.
Quand à celui qui diffuse son propre pesticide à la base c’est pour dire que l'agriculteur pollue moins, mais entre la plante qui diffuse en permanence et un ou deux épandages faudrait pouvoir trouver une étude représentative non pas en quantité de molécule lachés dans la nature, mais quantifier la masse de bio-organismes tué / Ha et par culture. Ainsi que des étude pour voir si vraiment seulement les espèces ciblées sont touchées.

Et pour n'importe quel OGM on a pas encore d'étude viable à long terme, on sait juste qu'on sait pas ce que ça va donner dans 50/100/150ans en ayant lâché des gènes hybrides dans la nature qui n'appartienne même pas au même règne que l'organisme modifié.
 
Monsanto est un "cas particulier" quand même suffisamment répandu :

Après plus de 10 ans de présence sur le marché, seules quatre plantes OGM
sont cultivées en quantités significatives (soja, maïs, coton et colza). Ces
quatre cultures représentent 99 % des OGM vendus
(chiffres de 2008) ;

Près de 100 % de la superficie mondiale des cultures d’OGM commerciales
présentent une ou deux des caractéristiques suivantes : tolérance aux
herbicides et résistance aux insectes
(essentiellement des plantes qui sécrètent la toxine Bt).

La quasi-totalité des plantes OGM actuellement diffusées appartiennent à quatre
entreprises : Monsanto, Dupont, Syngenta et Bayer. Monsanto vend plus de 90 %
de la totalité des semences OGM au niveau mondial
.
(source : ce pdf de greenpeace)
 
Bon je découvre ce topic ^^ (oui les absents... toujours tords bla bla ^^)

Le principale problème avec les ogm n'est pas tant ce qui engendre la confusion hybride / stérilité comme évoqué plus tot par Usagi, mais le soucis de la biotechnologie et des brevets, notamment sur le vivant, sur l'appropriation des terres par la "contamination" des semences ogm (sensées être stériles et finalement non), et finalement le contrôle du meilleur levier de pression sur les états : les ressources alimentaires et l'eau potable.

Je remets (encore) la conférence (forcément réductrice) de Jean-Pierre Berlan et Dominique Guillet sur ce vaste sujet, conférence qui fourmille d'infos que je trouve très intéressantes :

https://www.youtube.com/watch?v=VAHmOv0LEBM
(edit : source récente de bien meilleure qualité et plus complète)

à laquelle je trouve que l'intervention de Claude Bourguignon à propos du devenir des terres tout à fait à propos.

Conférence "Où va le monde ?"
(je sais que beaucoup trouvent Bourguignon insupportable, mais j'estime qu'il a le droit d'être aussi affirmatif et assuré qu'il l'est sur ces sujets-là étant donné que c'est un des seuls spécialiste de la microbiologie des sols de la planète...)

Et comme les ogm BTrésistants et roundup ready (sensés être le miracle anti-pesticide) sont un échec retentissant, et que donc ils ne peuvent pousser sans pesticide : étudier le problème potentiel des ogm en labo sans tenir compte des pesticides qui seront forcément ingérés avec est un non sens de mon point de vue.

(c'est un peu comme étudier les méfaits du lait de vache industriel sans tenir compte de la présence d'antibiotiques, de pus, etc...)

Un chiffre à retenir, cité dès le début par Berlan : la quasi totalité des plantes transgéniques produites dans le monde est représentée par 4 espèces : maïs, soja, colza et coton. Des plantes pas du tout choisies pour résoudre la faim dans le monde (ça c'était l'argument éthique absolu quand il a été -soit disant- question de s'y lancer ou pas), mais principalement pour leurs apports financiers industriels.

Et comme à terme (si ça continue) toute la production alimentaire sera l’apanage des industriels alors qu'on assiste déjà à un appauvrissement du caractère nourricier d'à peu près tous les fruits et légumes depuis le plan Marshall, pour moi le liens, même si on peut le considérer indirect, est clair. <br /:><:br /> — Le 06 Déc 2016, 17:57, fusion automatique du message précédent — <br /:><:br /> La conférence ci-dessus datant de 2007 (et même si tout ce qui y est dit est toujours d'actualité), j'ai cherché une conférence plus récente : celle-ci date de 2014, histoire de couper court à tout risque de "ouai mais c'est vieux, ça a changé maintenant".

https://www.youtube.com/watch?v=beyNFeq11c4
 
Un cultivateur de coton Burkinabé explique pourquoi il a fait le choix des semences ogm.

Cet article est intéressant pour plusieurs raisons selon moi :
- c'est l'avis d'une personne directement concerné par les conséquences aussi bien économiques que sanitaire de la culture des ogm,
- il a 9 années d'expérience dans la culture des ogm et environ 40 ans dans l'agriculture,
- l'article aborde à la fois la question des pesticides, des conditions de travail, de la propriété intellectuelle des semence et des royalties, du développement et de l'indépendance des pays africains.
 
Je trouve ce témoignage un peu trop imprécis.

Un exemple parlant :

Une étude de l’agroéconomiste, Gaspard VOGNAN de l’INERA, a montré que le gain de productivité du coton OGM varie de 4% à 48% -dans quelles proportions ?-à l’hectare par rapport au coton conventionnel, avec un rendement moyen de l’ordre de 1,2 tonne/ha. Et l'ancien rendement était de... ?
Le coton OGM revient moins cher car il ne nécessite que deux (02) pulvérisations -de quel produit ?-contre six (06) -le même produit ? Un autre ? Le glyphosate ?-pour le coton conventionnel contre les insectes ravageurs du cotonnier. Ce qui était très pénible pour les producteurs qui doivent marcher des dizaines de kilomètres avec près de 20 kg de charge de pesticide au dos.

Quid d'une modification -ou pas- de la dangerosité de ces produits sur ces personnes qui pulvérisent.
Quid de la taille de son exploitation, son chiffre d'affaire avant/après, la modification, ou non, de ses bénéfices, des subventions, d'éventuels conflits d'intérêts, ou leur absence.
De même un peu avant, l'exposé des pourcentages est flou pour moi : Je ne comprend pas bien si ce sont des surfaces, des exploitations, des nombres d'exploitants, ou un peu tout à la fois comparés entre eux...
C'est très incomplet je trouve comme démonstration. (je n'ai pas lu le reste de son blog encore)

Je cite se passage car dans l'immense majorité des cas, le passage aux semences ogm s'accompagne d'un contrat stipulant clairement (surtout chez Monsanto) l'obligation simple et nette d'employer leurs pesticides, et quasiment systématiquement le glyphosate (devenu roundup, permettant de renouveler le brevet à l'infini car lié à la technologie "roundup ready"). Donc je ne serais pas surpris que les multiples passage précédants étaient principalement du au fait qu'il y avait plusieurs autres produits à pulvériser, d'efficacité diverses, et que maintenant, le fameux glyphosate qui tue tout suffit en 3 fois moins de passages.

Le problème numéro un de l'agriculture conventionnelle dans le monde s'est la dépendance aux semenciers, aux vendeurs de poisons (tous les *cides) et l'obligation de passer par les engrais chimiques pour que quelque-chose pousse.
Les OGM tels qu'ils sont utilisés aujourd'hui ne font que verrouiller encore plus ce problème.
C'est le contraire de l'agriculture. Et le contraire de la paysannerie.
Et dans la plupart des cas, le rendement revient à peine au niveau du conventionnel avant que le sol ne soit bousillé, les couts semences/pesti/engrais de chez Monsanto en plus.

Alors certes c'est moins pénible dans le cadre de ce témoignage là, ok, mais au revoir le sol et un semblant de dépendance (il n'en parle pas mais je devine qu'il a interdiction de resemer sa récolte, si elle n'est pas stérile, et donc obligation de passer par son détaillant) et je reste persuadé qu'il y a d'autres voies possibles d'orientation de culture qui permettent de redresser la barre sans aller toujours plus loin dans le délire de mort des sols, et en se passant de ces poisons.

Et le paragraphe de fin qui évoque le formidable maïs ogm "résistant à la sècheresse" c'est le pompon pour moi. Le maîs de base est une plante résistante aux sècheresse, ce sont les sélectionneurs et semenciers qui en ont fait un monstre de flotte, pour aujourd'hui voir Monsanto venir nous vendre sa chimère "spéciale sècheresse".
Pourquoi ne pas aller voir les paysans du bassin mexicain leur demander s'ils n'ont pas des variétés pas ogm du tout (pour ce qui n'a pas été encore contaminé par les semences de monsanto vendues comme stériles mais finalement non) qui pourraient être encore suffisemment "rustique" pour les habitats des cultures évoquées par Mr Traoré ?

Et les exemples d'alternatives continuent à se multiplier, j'en avais exposé une liste non exhaustive à plusieurs reprise à Nicollas durant nos vieilles prises de bec.
La redécouverte du milpa au mexique
Les diverses techniques de Push-Pull en Afrique, ainsi que des campagnes d'introduction au BRF via des distribution de plans de Gliricina, permettant en même temps d'avoir du fourrage ou du paillage sans sacrifier de l'espace de culture ni trop de flotte et avoir un apport d'engrais vert azoté gratos, ainsi qu'une réarborisation des territoires afin de limiter la désertification façon Bausse et l'érosion des sols de monocultures. (monoculture obligatoire dans une orientation OGM à grande échelle)
Et ces exemples sont basés sur un modèle en circuit fermé qui n'a pas besoin d'intervention extérieures pour fonctionner. Ce ne sont pas des systèmes qui nécessitent des connexions marchandes pour fonctionner.

Je ne suis pas anti-OGM par principe "tombé du ciel", je suis surtout anti culture conventionnelle, principalement pour des raisons de souveraineté alimentaire, de sauvegarde des sols (et accessoirement de la vie dans ces sols, qui me semble tout à fait végane comme approche) et d'indépendance paysanne, mais pas que.
Et en observant comment vont les choses, les OGM aujourd'hui sont à mon sens la prolongation un peu plus absolue de ce système conventionnel, avant même toute question d'ordre "santé humaine et diététique", et ce n'est pas une solution mue par le désir d'aider les populations à se nourrir ni à se sortir d'un système économique dépendant selon moi.

Ceci dit merci Usagi pour cet article, je suis toujours preneur d'avis, témoignages et autres articles qui vont à l'encontre de mon avis, et reste ouvert à ce débat. (je ne prétend ni avoir raison ni tout savoir là dessus, ni ailleurs d'ailleurs)

Je ne prétend pas éviter de dire des niaiseries, ici ou ailleurs, mais voilà en gros l'état actuel de mes connaissances et de mon avis sur la question en tout cas, du mieux que je peux l'exprimer. (je crois, en tout cas j'essaie, et désolé si ça a l'air parfois abscons ou prétentieux, ce n'est pas le but)
N'hésite pas à me corriger (toi ou une autre personne) si j'ai loupé une info cruciale qui rend mon post caduque ou si j'ai dis une énormité, il se fait tard, je peux très bien avoir loupé la plus grosse connerie de l'année. J'ai surtout essayé d'être le plus logique possible.

Je n'ai pas lu les article récents, mais la FONGS (Sénégal) avait il y a quelques années émis des avis violemment défavorables à la culture OGM. Je potasserais le site demain pour voir l'état des lieux actuel. (d'après le moteur de recherche, aucune occurence de "ogm" ni "génétiquement"... bizarre) <br /:><:br /> — Le 08 Déc 2016, 02:14, fusion automatique du message précédent — <br /:><:br /> Deux sons de cloches un peu différents sur la question du coton OGM au Burkina Faso

http://www.jeuneafrique.com/mag/320508/ ... -monsanto/

http://www.infogm.org/5901-burkina-faso ... gm-en-2018

Ce dernier évoquant à la fin et à demi-mot la relation étroite entre Monsanto, Syngenta et le marché OGM, et la fondation Gates (Bill Gates, l'ancien de microsoft)
 
il y a des points à aborder ...

SUR LA FERTILITE

- une semence hybride n'est pas stérile en soit, vous pouvez en faire poussez chez vous
- une semence hybride stérile est difficile à obtenir et la technique utilisé n'est pas applicable à toutes les plantes
- un OGM n'est pas stérile en soit
- un OGM stérile est un OGM ayant reçu le gène "Terminator"
- il n'y a pas d'OGM en France, les parcelles d'expérimentation sont surprotégés à causes des décérébrés voulant les faucher

MAIS

- un OGM est différent d'un organisme génétiquement modifié (Oo)
- Un OGM est issu de la transgénèse
- beaucoup de fleurs et d'haricot sont des organismes génétiquement modifiés issus de la mutagénèse (en gros, irradier des plantes à la Hulk)

ET

- le bio correspond à un cahier des charges, qui interdit les OGM mais pas les organismes génétiquement modifiés
- on peut cultiver des OGM en suivant le cahier des charges bio, comme on peut faire pousser des semences bios avec des techniques conventionnel. On ne gagne pas le macaron "bio européen", et c'est tout
- le bio français est plus hardcore que le bio européen, qui a le cahier le plus dur de la planète

AU NIVEAU DES INDIENS

- c'est juste que les semences avaient été sélectionné pour pousser aux USA, dont le climat n'a rien à voir avec l'Inde. Ce n'est pas la composante OGM qui a joué, mais que les graines n'étaient pas faîtes pour ce climat
- en soit, l'OGM ne demande pas de produit en plus. Mais les agriculteurs indiens ont bien poussé le bouchon à un moment donné

L'OGM est sain et bon pour vous ^^. Mais pose la problématique de la possession du vivant ...
D'un point de vue éthique, on fait pousser des tomates dans le désert algérien, et on pourrait avoir un coup d'avance sur le réchauffement climatique. C'est une solution - potentiellement
 
GrimRolak":lo0ch01v a dit:
- il n'y a pas d'OGM en France, les parcelles d'expérimentation sont surprotégés à causes des décérébrés voulant les faucher

Rien que ce point-là est un non-sens en soi. C'est surprotégé... à cause, ou grâce aux faucheurs ?
Et surprotégé des intrusions de faucheurs, mais pas des fuites de pollen, si ?

Enfin bref, je dois avouer que cet intérêt que je découvre pour les ogm ici sur végéweb n'en finit pas de me surprendre (et de m'inquiéter)...

Est-ce que les personnes qui s'expriment en faveur des ogm tels qu'ils existent actuellement sur le marché mondial ET français (disons les ogm commerciaux hein, je parle pas des greffes de papy) ont-elle seulement prit la peine de regarder cette conférence-là ? (je la rerereremet car j'me pose la question)

https://www.youtube.com/watch?v=VAHmOv0LEBM
Je sais c'est 2h30, donc long et chiant, oui c'est technique, mais ça me semble un minimum pour au moins parler sur des bases communes, et c'est franchement accessible.

Les autres je ne sais pas, mais perso je ne m'oppose pas aux ogm par principe, et du post juste au dessus, à par des procès d'intentions qui me font penser à un bingo des clichés, je ne vois qu'une liste à la Prévert assez hors contexte.
 
V3nom":2xxx8xdx a dit:
Rien que ce point-là est un non-sens en soi. C'est surprotégé... à cause, ou grâce aux faucheurs ?
Et surprotégé des intrusions de faucheurs, mais pas des fuites de pollen, si ?
Le pollen meurt assez rapidement, et selon son poids ne va pas super loin. Pour la production de semence, le moindre grain de pollen est surveillé, ce qui donne des distances pour garantir la pureté de la production, quitte à créer des îlots d'isolation parfaitement respecté.
Pour un maïs, une distance de 200 mètres, c'est du bon. Tu mets des arbres, des plants de maïs normaux pour "pourrir" le nuage de pollen, etc ... et ça se gère.
Et si vraiment c'est glissant, pouf la serre, mais pour des cas de pollen extrêmement léger.
Donc on cache les parcelles d'expérimentation pour éviter les crasses des faucheurs, qui ne se privent pas pour allez pourrir la production d'honnête agriculteurs
 
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