Ma belle famille et les moules :)

Miquette

Broute de l'herbe
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Mon choix de végétarisme a été difficilement accepté par ma famille.
Par contre, avec ma belle famille, ça passe plutôt bien, même si quelques points ont du être précisés (non Belle-maman, enlever tous les bouts de jambons qu'il y a dans la pizza que vous m'offrez ne me convient pas). En effet, sans être végétariens, ils sont très "bio".

Enfin bref. La semaine prochaine, nous passons le week-end avec eux, et nous allons à la mer.
Mon copain m'a affirmé qu'il était questions de manger des moules, et qu'apparemment, ils avaient beau comprendre le végétarisme mais pas le fait de ne pas manger de moules.

Je ne veux pas en manger car je refuse de manger toute vie animale aussi "primaire" (selon eux) soit elle... Mais je doute que cet argument soit suffisant pour ne pas passer pour une extrémiste (expression préférée des omnivores m'entourant).

Je crie donc à l'aide pour pouvoir développer mon argumentation...

Merci d'avance à ceux qui ont des idées, et je pense que pas mal d'entre vous ont du être confronté à cette question...
 
Perso, si on veut me convaincre d'en manger malgré tout, je dis toujours que je n'ai jamais aimé ça, ce qui, en plus, est vrai.

Et si on m'emm****, je dis "ah bon, j'ai pas le droit d'avoir des convictions, mais j'ai pas non plus le droit d'avoir des goûts ?"
 
J'ai du mal m'exprimer: il ne me forceront pas à en manger... Mais ils me demanderont certainement pourquoi, et affirmeront certainement qu'une moule c'est "pas pareil"...
Merci beaucoup pour l'argument IV...
Dans l'idéal j'aimerais bien leur donner des arguments animalistes car ils savent très bien que c'est pour ça que je suis végétarienne... Mais je ne sais pas trop comment les formuler...
 
+1 j'ai jamais aimé les coquillages : p
Sinon effectivement, ça filtre tout. Il y a même un projet pour nettoyer l'Hudson avec des coquillages (des huitres me semble t'il ^^)
 
Le premier argument qui me vient à l'esprit c'est qu'un coquillage, ça souffre aussi. Il n'y a qu'à voir la réaction d'une huître quand elle se prend un jet de citron. :><:
Par contre, est ce que ça suffira comme argument ? J'ai des doutes :/
 
Ils ont l'air assez compréhensifs alors explique leur simplement que toi tu estimes que tu dois respecter les moules autant que n'importe quel autre animal, et que ce sont tes convictions donc que quoi que eux pensent tu fais en fonction de ce qui te parais juste.
 
Hmmm je suis presque sur que tu peux jouer la carte "coeur" car je suis presque sur que les huitres en ont un donc une moule possiblement aussi... A verifier quand meme.

En revnache on pourrait bouffer les humains je me demande s'ils en ont un.
 
Nao":25br2xoz a dit:
Le premier argument qui me vient à l'esprit c'est qu'un coquillage, ça souffre aussi. Il n'y a qu'à voir la réaction d'une huître quand elle se prend un jet de citron. :><:
Par contre, est ce que ça suffira comme argument ? J'ai des doutes :/
Ce n'est pas parce que il y a mouvement qu'il y a douleur.
C'est juste une réaction en réponse à un stimuli pour autant que je sache, pas de système nerveux développé dans les coquillages, pas de douleur physique (et à fortiori psychique à l'approche de l'honni citron ^^ )
 
Wombattitude":3tk1h6fh a dit:
C'est juste une réaction en réponse à un stimuli pour autant que je sache, pas de système nerveux développé dans les coquillages, pas de douleur physique (et à fortiori psychique à l'approche de l'honni citron ^^ )
Évidemment pas de souffrance psychique (^^) mais les coquillages ont des nerfs et des ganglions nerveux ce qui est bien suffisant pour souffrir physiquement. De plus les coquilles Saint-Jacques ont par exemple des yeux et tentent de s'échapper en battant des valves quand elles voient arriver les dragues d'un bateau de pêche (c'est génial je trouve).

J'ai disséqué des moules en première année de fac (fac à gros budget attention) et à mon avis elles souffrent physiquement, même si comprendre les émotions d'un coquillage c'est dur.
 
VassiliZ":2mtz6lcj a dit:
Wombattitude":2mtz6lcj a dit:
C'est juste une réaction en réponse à un stimuli pour autant que je sache, pas de système nerveux développé dans les coquillages, pas de douleur physique (et à fortiori psychique à l'approche de l'honni citron ^^ )
Évidemment pas de souffrance psychique (^^) mais les coquillages ont des nerfs et des ganglions nerveux ce qui est bien suffisant pour souffrir physiquement. De plus les coquilles Saint-Jacques ont par exemple des yeux et tentent de s'échapper en battant des valves quand elles voient arriver les dragues d'un bateau de pêche (c'est génial je trouve).

J'ai disséqué des moules en première année de fac (fac à gros budget attention) et à mon avis elles souffrent physiquement, même si comprendre les émotions d'un coquillage c'est dur.
Bonsoir à tous,
Justement je voulais savoir, celon vous les saint jacques sont des animaux ?
Qui souffrent psychologiquement et physiquement ?
Au début je me suis poser la question, est-ce vraiment un animal ? J'avoue que je ne connais pas vraiment cette espèce.. :confus:
Avez vous des documents ou recherches là dessus, celà m'interresserai beaucoup ?! Merci d'avance :)
 
A partir du moment où les cellules de la Saint-Jacques sont des cellules animales (http://perso.fundp.ac.be/~clefebvr/biol ... nimale.htm), ce sont des animaux. Après c'est très compliqué de déterminer le niveau de souffrance d'une espèce autre que la notre. On peut être sûr que les animaux pourvus d'un cerveau sont capables de douleur, et c'est une fonction très utile pour les amener à éviter le danger. Les animaux pourvus de systèmes nerveux plus simples sont capables de réactions aux agressions physiques c'est sûr, qu'ils soient insectes ou autres invertébrés.

Je pense qu'à partir du moment où un organisme réagit aux agressions du milieu on peut appeler ça de la souffrance.

Quant aux Saint-Jacques en particulier il me semble que la capacité de reconnaitre le filet qui vient les attraper (comme un prédateur) les classe dans la catégorie des êtres capables de représentations mentales, donc AU MOINS capables de douleur. Je pense aussi que tout être qui vit dans un groupe d'individus de son espèce a au moins un certain degré de conscience individuelle (à l'exception peut-être des insectes sociaux).
 
Coucou Miquette,

à ta place, j'expliquerais simplement que les moules sont des animaux qui ressentent la douleur (ce qui est a priori le propre de l'animal), même si leur système nerveux peut paraître très primitif. Je m'y connais très peu en conchyliologie (si c'est comme ça qu'on dit :whistle:), mais je pense que les moules ne souffrent pas tels qu'on définit la souffrance (ce que ta belle-famille ne manquera certainement pas de te faire remarquer), càd émotionnellement ; mais tu peux leur expliquer que si tu commences à manger certains animaux et pas d'autres, pour des raisons plutôt confuses (puisque tous ressentent la douleur), les frontières vont être rapidement éclatées, et tu vas passer des moules aux huitres et des huitres aux lapins. Alors que garder la frontière classique et fondée animal/le reste, ça évite les quiproquos et les ambiguités. Et puis tu peux finir sur un "de toute façon j'aime pas ça", c'est vrai, en laissant de côté l'aspect éthique moi j'aurais du mal à remanger de la chair animale, c'est psychologique.

voilou pour mon avis, j'espère que ça t'aidera

edit: ah oui, ce qui peut t'être utile : bosser les définitions de "douleur" et "souffrance", ce n'est pas pareil. Il me semble que douleur = uniquement physique et souffrance = une expérience mentale, le fait de sentir, de vivre la douleur. Si besoin je ressortirais mon bouquin "Les animaux souffrent-ils" pour te donner les définitions précises.
 
Dagoh":veoaga13 a dit:
Coucou Miquette,
les moules sont des animaux qui ressentent la douleur (ce qui est a priori le propre de l'animal), même si leur système nerveux peut paraître très primitif.
En court : non !
En plus long : toujours non ! : p

Il y a dejà le problème de définir l'animal en fait. Eucaryote hétérotrohpe ne suffit pas (levures me semble t'il, champignons). Wiki dit "hétérotrophe multicellulaire complexe" Ce qui inclue entre autres les éponges, les ascidies, anémones et autres organismes marins du même type qui pour autant qu'on sache ne souffrent pas. (Et avant qu'on me dise "c'est pas sur" : les carottes non plus c'est pas sur)

Le problème est qu'il n'y a pas de classes tranchées, il y a un gradient évolutif, de la levure à l'humain. Heureusement on se limite là à ce qui est consommé par l'humain.

HS : dans le genre chiant pour la classification, il y a des nudibranches (sp : Green sea slug), qui intègrent les chloroplastes des algues durant leur croissance jusqu’à devenir autotrophes (présence de gènes de chlorophylles et tout, pas juste une exploitation temporaire des chloroplastes fonctionnels)
 
Ne parlons pas de gradient évolutif déjà, ça ne veut rien dire. Les animaux (c'est une classification et elle est donc par essence fautive) sont des eucaryotes hétérotrophes à tissus différenciés (contrairement aux champignons).

Mais en effet il y a des animaux simples qui n'ont pas de système nerveux, comme les éponges et les divers polypes filtreurs c'est vrai. Mais les animaux qui possèdent un système nerveux, même simple, est-ce qu'ils ne souffrent pas ? C'est pourtant la base fonctionnelle du système nerveux que de contrôler la douleur pour conditionner les réactions physiques. Si on parle vraiment des moules et autres huîtres ici il me semble que oui effectivement elles peuvent souffrir.

Et non, on ne dérive pas sur le cri de la carotte, les végétaux ne possèdent pas de système nerveux parce que ça serait absurde, cela ne leur apporterait aucun avantage évolutif. Quant aux nudibranches ce sont des animaux puisque c'est leur histoire évolutive.

Il ne sert à rien de débattre sur les définitions des règnes, tout ça est artificiel (utile voire indispensable mais artificiel), ce à quoi il faut réfléchir c'est : est-ce que le fait de posséder des fibres nerveuses est signe d'une capacité à ressentir la douleur ? Avec les éléments que nous avons en main il me semble qu'on peut répondre oui. Mais j'attends avec intérêt les arguments contre cela car c'est un sujet passionnant.
 
Les tissus des champignons sont tout à fait différenciés, entre le mycélium, les fructification, les producteurs de spores (ascocarpes ? ).
Pas de gradient évolutif, mea culpa, je pensait à un gradient de dévellopement des systèmes nerveux, du rien au cerveau mammifère, avec les intermédiaires (SN diffus, triangulaire des annélides, cerveau reptilien...)
C'est pourtant la base fonctionnelle du système nerveux que de contrôler la douleur pour conditionner les réactions physiques
Hé non, système nerveux n'implique pas forcément de douleur, simplement la perception des stimuli. C'est là le problème qui se pose (j'ai pas été clair apparement), c'est que comme il y a un gradient continu de complexité des systèmes nerveux, où est ce qu'on place l'apparition de la douleur ?
Et même en mettant une zone large de transition, de quel coté sont les bivalves ?
Je ferais un peu de biblio sur le cumul SN/bivalves/douleur demain, là je vais faire de la biblio sur le thème oreiller-couette-morphée
 
Voilà c'est ça qui est intéressant^^. Mea culpa pour les champignons je voulais dire "organes différenciés" même si ça implique beaucoup pour les tissus justement.

Et perception de stimuli, c'est quoi un stimulus ? C'est ça qui est compliqué. Pour moi un stimulus extérieur est une agression en un sens, et sa perception est la douleur.

En fait je pense vraiment que la douleur est l'un des premiers sinon le premier rôle du système nerveux (directement avec le mouvement musculaire en fait).
 
Stimuli c'est pas forcément une agression, c'est juste une variation d'un facteur je pense (environnemental pour la pointe du couteau, ou interne pour un glucose sanguin).
Tu as l'exemple des algues vertes, 2 flagelles de même taille sur l'avant de la cellule, et donc j'ai perdu le nom. Il y a une variété de pigment dans la cellule, certains photosensibles, d'autres opaques, et quand les photosensibles sont cachés par les opaques, un des flagelles s'agite, et hop, l'algue tourne vers la lumière ^^
Pas de douleur, juste une action en réponse à un stimuli.

Apparement dans l'état actuel des connaissances, pas de douleur chez les bivalves et invertébrés (sauf céphalopodes)
http://www.parl.gc.ca/Content/SEN/Commi ... elly-e.htm
 
Tout tient à la définition de la douleur en fait. Et à la définition de la peur. Parce que l'exemple de la coquille Saint-Jacques me reste en mémoire.

J'y réfléchis^^.
 
Tout d'abord merci pour vos réponses, je ne pensais pas en avoir autant, et c'est vraiment chouette (en plus, j'ai le droit a un petit cours de bio! )

Je pense que je vais adopter un mix de tous ces arguments et particulièrement:
- Évoquer et différencier notion de douleur et de souffrance
- Reprendre l'argumentation de Dagoh (si je commence à manger une moule, je mangerais une huitre, puis un poisson, puis un lapin, ect): autant éviter les ambiguïtés

C'est clair qu'après, j'ai pas trop à me plaindre vis à vis d'eux, ils sont plutôt compréhensif comparé à mes propres parents (ma mère a tenté de mixer des bouts de poulets dans ma purée le jour où elle a appris que j'étais végétarienne).
 
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