Maladies mentales ?

Picatau

Fait crier les carottes
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Je vous propose un petit tour de vos connaissances pour affiner mon opinion si vous le voulez bien sur le sujet des "maladies mentales".
La psychiatrie affirme l'existence de maladies mentales à grand renfort de tableaux typologiques façon DSM-IV.
Faites-vous confiance à ces typologies ?
Doutez-vous sinon de l'existence, en tous cas du caractère pathologique systématique, de ce qu'on qualifie de "maladies mentales" ?
Pour vous, les troubles psychiques sont-ils nécessairement pathologiques et pourrait-on, au cas par cas, les expliquer d'une autre manière ?

Voili voilou les questions du jour. Merci d'avance de vos réponses.
 
Je m'adonne à ces questions pour demain :) (Pas de bol j'ai déjà trop questionner aujourd'hui ...) :D
 
La psychiatrie affirme l'existence de maladies mentales à grand renfort de tableaux typologiques façon DSM-IV. Faites-vous confiance à ces typologies ?
En l'absence de compétence pour juger globalement, je donne le bénéfice du doute aux médecins. Alors je réponds globalement oui je fais confiance pour la raison évoquée.

Doutez-vous sinon de l'existence, en tous cas du caractère pathologique systématique, de ce qu'on qualifie de "maladies mentales" ?
Existence de maladie mentale : oui, ça me parait je n'ai rien lu qui me permette de remettre en question l'existence de maladie mentales.
Quand au caractère pathologique des maladie, ça me semble un pléonasme mais peut être que je manque finesse dans mon vocable médical.

Pour vous, les troubles psychiques sont-ils nécessairement pathologiques et pourrait-on, au cas par cas, les expliquer d'une autre manière ?
Là encore je vois un pléonasme entre trouble psychique (= maladie mentale pour moi) et pathologie.

Mais il y a un point non soulevé et que je perçois dans ces question : la frontière entre la normalité et le pathologique est une question de degré, il n' y a pas de frontière bien nette, bien établie entre le pathologique et le normal. D'ailleurs cette frontière est de plus en plus floue avec les mises à jour du DSM.
 
Mes connaissances sont trop ténues, je n'en sais rien.
Je sais par contre :
- que la psychiatrie change souvent d'avis,
- que l'homosexualité n'est plus une maladie mentale depuis peu,
- qu'il est logiquement très hasardeux et paradoxal d'être à la fois outil d'analyse et sujet d'analyse (= le cerveau humain), ce qui conduit automatiquement à des résultats souvent foireux
- que la psychiatrie connaît des trucs aussi géniaux que ça : http://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9r ... e_Rosenhan

Je dirais que l'essentiel de la psychiatrie devrait surtout être de détecter les souffrances psychologiques, les états mentaux qui mettent la santé physique de quelqu'un en danger, voire les états mentaux néfastes pour autrui (sociopathes dangereux, sadiques, etc.), et aider à les soigner, surtout s'il y a demande de la part de la personne concernée (ce qui est presque indispensable pour pouvoir arriver à quelque chose). Et ça devrait s'arrêter là, plutôt que d'essayer de définir une liste de "maladies mentales", qui concrètement ne veut pas dire grand chose...

Le débat reste parfois de savoir si c'est l'état mental d'une personne qui crée la souffrance parce qu'il est inadapté à la société, ou si c'est la société qui crée la souffrance en étant inadaptée de manière injuste à cet état mental (ce qui est bien trop souvent le cas, justement).

En pratique, n'importe quelle émotion, puisqu'irrationnelle par définition, pourrait être définie comme maladie mentale...
 
N1C0LAS":1hv8f4j5 a dit:
La psychiatrie affirme l'existence de maladies mentales à grand renfort de tableaux typologiques façon DSM-IV. Faites-vous confiance à ces typologies ?
En l'absence de compétence pour juger globalement, je donne le bénéfice du doute aux médecins. Alors je réponds globalement oui je fais confiance pour la raison évoquée.

Doutez-vous sinon de l'existence, en tous cas du caractère pathologique systématique, de ce qu'on qualifie de "maladies mentales" ?
Existence de maladie mentale : oui, ça me parait je n'ai rien lu qui me permette de remettre en question l'existence de maladie mentales.
Quand au caractère pathologique des maladie, ça me semble un pléonasme mais peut être que je manque finesse dans mon vocable médical.

Ok, je concède le pléonasme sur ce point. Cela révèle au passage la difficulté de désigner de manière neutre les "troubles mentaux" (caractères/caractéristiques mentaux/mentales/psychiques ? atypiques ? déviant-e-s ?). J'aurais dû dire "Doutez-vous sinon de l'existence de ce qu'on qualifie de "maladies mentales, en tous cas du caractère pathologique systématique des "caractères psychiques atypiques" (ou quelques chose comme ça, si quelqu'un a mieux, je prends) ?

N1C0LAS":1hv8f4j5 a dit:
Pour vous, les troubles psychiques sont-ils nécessairement pathologiques et pourrait-on, au cas par cas, les expliquer d'une autre manière ?
Là encore je vois un pléonasme entre trouble psychique (= maladie mentale pour moi) et pathologie.

Là, je suis plus sceptique sur le pléonasme en ce sens qu'il me semble qu'un trouble n'est pas nécessairement pathologique. L'anglais "trouble" n'influencerait-il pas l'idée de pathologique que le français trouble ne présente pas forcément. Dans trouble, je vois quelque chose d'atypique mais pas nécessairement pathologique. Il faudrait jeter un coup d'oeil au TLFi, peut-être me trompé-je.

EDIT - le TLFi indique à l'entrée "trouble" :
PATHOL., souvent au plur. Dérèglement d'ordre physiologique ou psychique qui entraîne des perturbations dans le fonctionnement normal du corps humain.

J'aurais donc tort.

N1C0LAS":1hv8f4j5 a dit:
Mais il y a un point non soulevé et que je perçois dans ces question : la frontière entre la normalité et le pathologique est une question de degré, il n' y a pas de frontière bien nette, bien établie entre le pathologique et le normal. D'ailleurs cette frontière est de plus en plus floue avec les mises à jour du DSM.

Oui, tu as parfaitement raison, c'est bien de cette question qu'il s'agit, celle du normal et du pathologique, et il est particulièrement difficile d'y répondre, d'autres s'y sont essayés qui n'ont pu résoudre la question.
Pour ma part, j'aurais tendance à penser que la vie est pathologique. Mais si tout est pathologique, tout est normal finalement. Tout de même, je veux bien admettre des degrés dans la pathologie et concéder qu'au delà d'un certain seuil (mais lequel ?), on entre dans la "médicalisation" (comment nommer autrement ?).
Ce sujet me fait penser par ailleurs au débat sur le surpoids sur un autre fil. On parle d'obésité morbide quand cela devient pathologique.
Néanmoins, j'ai la singulière impression qu'on a tendance à surpathologiser, dans notre société, à surmédicaliser (même si je suis bien placé pour ne pas non plus diaboliser le monde médical), et enfin à surpsychiatriser, dirais-je, des "troubles" mentaux parfois bénins.
Sur l'existence de "maladies mentales", je suis un peu réservé. Il existe peut-être des maladies qu'on peut qualifier de mentales mais, par expérience, après des années de "recherches" autodidactes, je me suis forgé l'opinion que nombre de troubles mentaux étaient étroitement liés à des désordres (encore un autre mot) physiques, physiologiques.
Qu'en pensez-vous ?
 
J'ai les même interrogations alors : d'un coté le pathologique à l'autre extrémité de la ligne on met le normal : où place t'on la limite entre les deux ?
Et pourquoi aurait on besoin de mettre une limite ? Pour nommer les choses ? Vaste question.
Et je crois que c'est de cette question dont parle perSonne en pointant les grandes incertitudes qu'il y a dans les diagnostiques de maladies mentales (du moins pour la schizophrénie).

Pour revenir à votre sujet j'avais entendu une émission radio lors de la sortie du DSM 5 avec un livre d'un français très critique sur le sujet. Sinon il y a cet article du Monde qui répond assez bien, disons qui formule assez bien les questions :
 
Le DSM-IV est controversé par les psychiatres et praticiens eux-mêmes.

"Maladie mentale" de même que "folie" sont des termes utilisés dans le langage courant. Peu probable qu'un psy -chiatre -ologue -chothérapeuthe emploie ce genre de vocabulaire. Donc, non, "maladie mentale" et "pathologie" n'ont en réalité pas grand chose en commun.

J'ai été élevée (enfin c'est pas vraiment le bon terme :whistle: ) par "l'un d'eux" et certain.e.s de mes ami.e.s proches le sont, quoi que cela veuille dire. Ma langue maternelle paternelle est celle de la folie et cela m'a beaucoup apporté.
Pendant longtemps, quand je ne comprenais rien au monde des gens "normaux" que je découvrais, je me disais que le tort des fous c'est de ne pas être outillés pour traiter l'illogisme de la "normalité". Et que la frontière entre folie et normalité était là : capacité ou non à traiter l'absence de logique ; avec plein de degrés entre les deux extrêmes.
Plus tard, je me suis demandé si ma propre structure mentale "héritée" n'était pas une donnée du problème ^^

Pour moi les folies sont des langages. Lorsque ces langages sont si étrangers à ceux-là même qui les portent qu'il altèrent leur perception et leurs sens (je ne sais pas si c'est cela qu'on appelle pathologie), ils sont une source de souffrances abominables. Etre trahi par ses propres émotions et sens c'est une des choses les plus terribles qu'on puisse vivre.
Une de mes amies notamment se bat construire sa vie malgré tous les obstacles posés par sa maladie et la société. C'est une super-héroine, et je pèse mes mots. Et le plus ironique c'est qu'elle ne peut pas percevoir à quel point elle est exceptionnelle parce que sa maladie ne lui permet pas de prendre la mesure du décalage entre le monde et elle (et c'est aussi ce qui la protège).

Du coup, il y a évidemment une dérive normalisante de la psychiatrie qui est, parfois, un outil de contrôle social (comme tous les corps de médecine ceci dit), mais quand tes oreilles entendent qq chose alors que tes yeux ne voient pas les lèvres de ton interlocuteur bouger (et qu'il n'y a personne autour, que la radio n'est pas allumée etc :p ) ; c'est important d'être pris en charge, de recevoir des soins. Parce que c'est une angoisse terrible. L'angoisse est accentuée par la stigmatisation de la société... On se heurte à l'ignorance et au mépris stigmatisants "des gens" sans possibilité de s'appuyer sur son propre jugement, puisque par définition altéré. Ce sont des états d'extrême vulnérabilité.
J'ajoute qu'il doit y avoir peu de psys qui se permettent de nommer par des catégories les maladies de leurs patients. Cela doit être nécessaire lors d'évaluations dans le cadre de procédures d'internement, ou pour élaborer la théorie, etc. Mais dans un cadre de soins, je doute que cela existe ou très minoritaire (à vérifier).

Le gros problème avec ces pathologies, c'est la question de la responsabilité.
 
C'est assez terrifiant cette expérience de Rosenham. C'est aussi ce qui me dissuade de me faire soigner, j'ai peur que le moindre aspect de ma personne soit vu sous le jour de la pathologie et qu'on essaie de me normaliser, de me convaincre que c'est parce que je suis malade que je vois certaines choses sous un certain angle. :confus:
J'ai l'impression qu'il y a une pathologisation à outrance de certains comportement, par exemple, si un-e enfant est trop souvent en opposition par rapport à ses parents, ille peut être diagnostiqué-e avec un "syndrome d'opposition" ou quelque chose dans ce genre. Dernièrement, illes ont également pathologisé les syndrome pr--menstruel (qui peut effectivement être costaud chez certaines femmes, mais de là à l'inscrire au DSM...).

A tort ou à raison, je trouve la psychiatrie (au même titre que le reste de la médecine) de plus en plus normalisante et alliénante. Aussi, pour répondre à ta question, Picatau, non je ne leur fait pas vraiment confiance (à aucun personnel soignant, surtout qu'il y a trop d'abus de pouvoir en général).
 
Le coup de Rosenham... Oui, c'est terrifiant, et c'est pour ça, je pense qu'il est important que les services psychiatriques aient toujours une ouverture sur l'extérieur. A cause de Rosenham, et à cause d'autres trucs (Les résultats de l'expérience de Stanford appliqués aux hôpitaux psy, en fait.)... D'après expériences, lectures et témoignages, en entrant dans un service psychiatrique on peut tomber sur quelque chose d'excellent avec du personnel médical véritablement aidant et à l'écoute des patients, ou au contraire lorsque les services fonctionnent en circuit fermé (peu de visites, peu d'échanges avec l'extérieur, et personnel médical tout puissant dans un univers clos) sur des choses vraiment terribles, voire dangereuses pour la santé/survie des patients.

Par exemple, excellente BD basée sur les témoignages de cinq infirmiers psy au début des années 70. (Le premier tome, en tout cas. J'ai pas lu le deuxième.)
http://www.bedetheque.com/serie-22118-B ... ation.html
(Pour cette BD, c'était les années 70, OK... Mais j'ai d'autres exemples plus contemporains. Je peux développer par mp.)

Ce qui ne veut pas dire que certains cas ne nécessitent pas un suivi médical et des soins, pour guérir, pour survivre. (Juste que parfois, quand on tombe au mauvais endroit, on se demande si le prétendu remède n'est pas pire...)
 
Merci à vous pour vos réponses.
Merci à Fabicha également pour son éclairage. Je reste malgré tout dans l'idée que le vocable "maladie mentale" est relativement en usage de nos jours dans les milieux psy.
Un petit lien qui illustre ce fait, bien que je ne sache pas si cette fondation est le fait de psy (c'est au Canada) :
http://www.fmm-mif.ca/les-maladies-mentale.html

Le magazine de vulgarisation Psychologies sur son site évoque aussi la maladie mentale en 2010 : http://www.psychologies.com/Dico-Psycho/Maladie-mentale

Sinon, à défaut de parler de maladies mentales, on utilise aussi maladies psy j'ai l'impression.
 
Picatau":1yu3xh2q a dit:
Faites-vous confiance à ces typologies ?

Partiellement, car je doute qu'il aille jusqu’à la nature du trouble.

Picatau":1yu3xh2q a dit:
Doutez-vous sinon de l'existence, en tous cas du caractère pathologique systématique, de ce qu'on qualifie de "maladies mentales" ?

non, je pense qu'il y'a toujours une cause.

Picatau":1yu3xh2q a dit:
Pour vous, les troubles psychiques sont-ils nécessairement pathologiques et pourrait-on, au cas par cas, les expliquer d'une autre manière ?

Pathologique nécessairement.
 
Fichtre, c'est fort ça. PCG et DSM-IV lol
 
J'y connais rien en maladies mentales mais quand je regarde le monde, on dirait que c'est toute l'humanité qui est atteinte de très graves maladies mentales. Ce monde a été créé par des psychopathes pour des psychopathes.
 
D'une certaine manière, je trouve l'observation du Mat assez plaisante et ne suis pas loin d'en partager l'avis, en fait, oui, je le partage. Je suis moi-même psychopathe.
 
Sur ce, je citerai ma signature : « It is no measure of health to be well adjusted to a profoundly sick society », Jiddu Krishnamurti

;)
 
Vous en avez croisé beaucoup de véritables psychopathes ?
L'emploi à tort et à travers des termes psychiatriques pour condamner/culpabiliser ou même désigner des comportements tout à fait communs cause beaucoup de tort à celles/ceux qui en souffrent réellement.
Comme la "dépression" (non, la dépression c'est autre chose que "ne pas avoir le moral"), la cyclothymie (il y 10 ans et bipolaire maintenant), psychopathe, paranoïaque, schizophrène, etc.
 
Fabicha":st0qswjb a dit:
Vous en avez croisé beaucoup de psychopathes ?
L'emploi à tort et à travers des termes psychiatriques pour condamner/culpabiliser des comportements tout à fait communs cause beaucoup de tort à celles/ceux qui en souffrent réellement.
Comme la "dépression" (non, la dépression c'est autre chose que "ne pas avoir le moral"), la cyclothymie (il y 10 ans et bipolaire maintenant), psychopathe, paranoïaque, etc.

Tu as raison Fabicha mais je crois que le monde est réellement malade. J'utilisais pour ma part psychopathe dans son acception étymologique "souffrant dans son psychisme" (si je ne me trompe pas), alors évidemment, la psychiatrie a une définition beaucoup plus restreinte de la psychopathologie qu'il convient de ne pas dévoyer.
 
Je ne sais pas si les malades mentaux ont fait leur bingo. Mais je suis sûre que le leur dépasse haut la main tous les autres :)
 
Bonjour à toutes et à tous,

En tant que malade mental - récemment sorti d’un énième passage à l’hôpital psychiatrique -, et défenseur de l’utilisation de cette terminologie PAR les malades mentaux et non pas uniquement par le personnel médical, j’aimerais répondre aux première questions posées par Picatau.

Non, je ne fais pas confiance au DSM.
Oui, les maladies mentales existent et doivent être répertoriées, en ça le DSM est un excellent outils de synthèse. Les critères qui y sont définis permettent non seulement aux professionnels de santé mais aussi aux malades de se retrouver, de se poser des questions précises, et d’en apprendre plus sur les troubles qu’ils subissent.
Mais ça n’est qu’un outil.

Non, je ne fais pas confiance aux docteurs.
Dans le monde des maladies mentales, seule l’expérience compte pour diagnostiquer ceux qui en souffrent, et plus encore pour leur proposer des soins. Depuis toutes ces années dans le système de santé publique, j’ai rencontré des psychiatres et des psychologues qui ne connaissaient pas mes problèmes, et sans une référence comme la DSM il aurait été nécessaire de reprendre à zéro le travail effectué par les professionnels précédents. Avant de faire confiance à un docteur, il faut d’abord s’assurer que, face à une maladie dont ils n’ont pas la connaissance, ils sont capable d’admettre leurs faiblesses et de se documenter.

Le travail du psychiatre consistant à soigner, ou du moins à calmer les troubles rencontrés par les malades, il est bien normal qu’ils ne s’attardent pas à en découvrir les causes. Selon moi il y a autant de causes aux maladies mentales qu’il y a de malades mentaux, qu’elles se trouvent dans les traumatismes vécus dans la petite enfance, ou qu’elles soient de nature neurologique ou génétique. C’est afin de faire le tri et de répondre à ces questions qu’interviennent les psychologues.

Il n’y a pas de différence notable entre troubles psychiques et pathologies. Bien que, comme certains l’ont notés, un malade mentale ne l’est que par rapport à son environnement, et rien n’empêche à l’environnement lui-même d’être malade, comme c’est le cas, j’en suis convaincu, de cette saleté de monde, le travail des professionnels de santé se focalise sur les symptômes et leur éradication. Il est important de souligner que les maladies mentales causent du MAL, et que c’est ce mal qui est la cible des docteurs. Qu’il s’agisse d’un décrochage d’avec la réalité ou de troubles d’anxiété sévères : ce sont les symptômes qui sont visés.

Face à des problèmes mentaux complexes comme ils le sont tous, le fait que plusieurs spécialistes soient désignés pour soigner un patient et un gage de bonne foi. Et quand le psychiatre et le psychologue ne suffisent pas, les ergothérapeutes, les psychomotriciens, les psychanalystes - et n’oublions surtout pas les infirmières qui font un travail exceptionnel pour une paie deux fois moindre - prennent le relais.

Les maladies sont toutes différentes. Les malades sont tous différents. La différence, j’en suis intimement persuadé, fait la richesse de notre monde. Avant de se poser la question de savoir s’il est question de pathologie, ou de trouble psychique, ou si le monde va mal et que de toutes manières il n’est pas sain d’y être en bonne santé… Demandons aux malades ce qu’ils veulent que l’on soigne, et demandons leur s’ils veulent être soignés.

Pour finir, si le quotidien d’un malade mental vous intéresse et si vous comprenez l’anglais, mon blog traite justement de mon quotidien en tant que souffrant. J’espère que certains d’entre vous s’y reconnaitront.
 
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