kob27g
Moulin à graines
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- 12/7/12
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1er 2h13
2182 kob27g 4h45
2496 classés
Préparation chaotique, marathon chaotique.
Je me présente sur la ligne plein d’appréhension. Depuis le 15 août et ma blessure, je n’ai couru que 17km…
Depuis mon dernier marathon à Lyon (il y a 5ans), c’est devenu très pro, la patte ASO. Ce n’est plus l’anarchie dans les sas, tout est fléché, cadencé, avec pas mal d’ambiance.
J’appréhende le départ mais le 1er km me rassure, ma blessure ne se fait quasiment pas sentir.
Ca m’enlève un poids et pars plutôt sur un bon rythme en bouclant les 10km en 57’. Pendant ce début de course, je papote un peu avec un coureur arborant le superbe t-shirt Vegan Runner. Mais ce n’est pas parce qu’on est vegan qu’on est super sympa.
Il y a pas mal de public, c’est vraiment motivant.
Niveau ravito, c’est correct mais sans plus : de l’eau, du sucre, fruits secs (abricots/raisins), bananes et des TUCS (mais pas vegan ces trucs), et une seule fois du coca…
Passage des 15km en 1h25.
On enchaine en traversant le tunnel de Croix-rousse, les semi-marathoniens nous quittent. Dans le tunnel, des petites douleurs sur la jambe opposée à ma blessure apparaissent. Je crains la surcompensation inconsciente sur la « jambe forte ». Passage au semi en 2h02. Mon rythme ralenti, j’ai du mal à m’alimenter. J’ai sucé 4-5 bonbons stoptou depuis le départ, mais rien d’autres me fait réellement envie et j’espérais qu’il y ait des boissons sucrées sur les ravitos. Je complète par 2-3 morceaux de sucre.
25km 2h25, enfin une boisson sucrée (du coca). Mais je me ramasse déjà la barre du marathon. Mon rythme diminue fortement autour 9.5km/h.
30km 2h59. Les douleurs articulaires augmentent, j’ai une grosse sensation d’écœurement en buvant de l’eau. Je prends un bout de banane mais il ne passe vraiment pas. Je me force à boire un peu en suçant un morceau de sucre. Le tempo diminue toujours 8,5-9km/h. Je prends le temps de marcher un peu à chaque ravito.
35km 3h34. Je n’arrive plus à boire… Je suis dans le rouge et encore 7km à faire.
37km 3h47, une petite côte pour le passage d’un pont me terrasse. Un point de côté apparait, je n’ai plus d’énergie, articulations et tendons en feu, mal au ventre…
Je craque et je marche en me disant que je reprendrais la course un peu plus tard : 38km… 39km… 40km… 41km… J’ai toujours une bouteille d’eau dans la main mais impossible de boire une gorgée. 5km en marchant, c’est long. J’ai la tête basse, le regard au niveau des baskets, le moral dans les chaussettes, les larmes à l’œil, c’est dur.
Un virage sur la droite, je vois la ligne d’arrivée avec les spectateurs amassés autour des barrières. Pour mon orgueil, je fais les 200m finaux en toute petite foulée en luttant contre les crampes.
Je passe la ligne, enfin ma médaille et mon t-shirt finisher que je reçois avec beaucoup d’émotions.
Pas de chance, mon arrivée se fait en même temps qu’une partie du peloton du 10km. Une fois la ligne passée, un monde de fou…
Je prie que le ravito final ne soit pas le même que celui du 10km, ouf ce n’est pas le cas. Mais finalement, je ne tarde pas, difficile d’avaler quelque chose.
Pour conclure, un manque flagrant d’entrainement, une mauvaise gestion des ravitos, un départ trop rapide ont mené à cette défaillance.
Ce marathon aura été un mélange assez spécial de fierté et de honte.
Honte pour avoir craqué. Je m’en veux d’avoir fini en marchant, de n’avoir pas eu les ressources physiques et mentales pour finir dignement. J’ai honte de mon chrono, à des années lumières de mes ambitions lors de mon inscription.
Fierté, pour m’être quand même présenté sur la ligne et avoir terminé. Compte tenu de mes pépins, je flippais vraiment et avais même glissé un ticket de métro dans ma poche…
2182 kob27g 4h45
2496 classés
Préparation chaotique, marathon chaotique.
Je me présente sur la ligne plein d’appréhension. Depuis le 15 août et ma blessure, je n’ai couru que 17km…
Depuis mon dernier marathon à Lyon (il y a 5ans), c’est devenu très pro, la patte ASO. Ce n’est plus l’anarchie dans les sas, tout est fléché, cadencé, avec pas mal d’ambiance.
J’appréhende le départ mais le 1er km me rassure, ma blessure ne se fait quasiment pas sentir.
Ca m’enlève un poids et pars plutôt sur un bon rythme en bouclant les 10km en 57’. Pendant ce début de course, je papote un peu avec un coureur arborant le superbe t-shirt Vegan Runner. Mais ce n’est pas parce qu’on est vegan qu’on est super sympa.
Il y a pas mal de public, c’est vraiment motivant.
Niveau ravito, c’est correct mais sans plus : de l’eau, du sucre, fruits secs (abricots/raisins), bananes et des TUCS (mais pas vegan ces trucs), et une seule fois du coca…
Passage des 15km en 1h25.
On enchaine en traversant le tunnel de Croix-rousse, les semi-marathoniens nous quittent. Dans le tunnel, des petites douleurs sur la jambe opposée à ma blessure apparaissent. Je crains la surcompensation inconsciente sur la « jambe forte ». Passage au semi en 2h02. Mon rythme ralenti, j’ai du mal à m’alimenter. J’ai sucé 4-5 bonbons stoptou depuis le départ, mais rien d’autres me fait réellement envie et j’espérais qu’il y ait des boissons sucrées sur les ravitos. Je complète par 2-3 morceaux de sucre.
25km 2h25, enfin une boisson sucrée (du coca). Mais je me ramasse déjà la barre du marathon. Mon rythme diminue fortement autour 9.5km/h.
30km 2h59. Les douleurs articulaires augmentent, j’ai une grosse sensation d’écœurement en buvant de l’eau. Je prends un bout de banane mais il ne passe vraiment pas. Je me force à boire un peu en suçant un morceau de sucre. Le tempo diminue toujours 8,5-9km/h. Je prends le temps de marcher un peu à chaque ravito.
35km 3h34. Je n’arrive plus à boire… Je suis dans le rouge et encore 7km à faire.
37km 3h47, une petite côte pour le passage d’un pont me terrasse. Un point de côté apparait, je n’ai plus d’énergie, articulations et tendons en feu, mal au ventre…
Je craque et je marche en me disant que je reprendrais la course un peu plus tard : 38km… 39km… 40km… 41km… J’ai toujours une bouteille d’eau dans la main mais impossible de boire une gorgée. 5km en marchant, c’est long. J’ai la tête basse, le regard au niveau des baskets, le moral dans les chaussettes, les larmes à l’œil, c’est dur.
Un virage sur la droite, je vois la ligne d’arrivée avec les spectateurs amassés autour des barrières. Pour mon orgueil, je fais les 200m finaux en toute petite foulée en luttant contre les crampes.
Je passe la ligne, enfin ma médaille et mon t-shirt finisher que je reçois avec beaucoup d’émotions.
Pas de chance, mon arrivée se fait en même temps qu’une partie du peloton du 10km. Une fois la ligne passée, un monde de fou…
Je prie que le ravito final ne soit pas le même que celui du 10km, ouf ce n’est pas le cas. Mais finalement, je ne tarde pas, difficile d’avaler quelque chose.
Pour conclure, un manque flagrant d’entrainement, une mauvaise gestion des ravitos, un départ trop rapide ont mené à cette défaillance.
Ce marathon aura été un mélange assez spécial de fierté et de honte.
Honte pour avoir craqué. Je m’en veux d’avoir fini en marchant, de n’avoir pas eu les ressources physiques et mentales pour finir dignement. J’ai honte de mon chrono, à des années lumières de mes ambitions lors de mon inscription.
Fierté, pour m’être quand même présenté sur la ligne et avoir terminé. Compte tenu de mes pépins, je flippais vraiment et avais même glissé un ticket de métro dans ma poche…