lelfe":2qa3kh2k a dit:
D'ailleurs ça peut être stratégique. S'ils sont persuadés que "ça lui passera" et qu'ils acceptent de faire des menus vegan "en attendant", le jour où ils se rendront compte que non ça ne passe pas, ce jour est loin et ils auront fini par accepter l'idée avec le temps. Et ils auront eu le temps de se rendre compte qu'on peut très bien manger vegan, que l'idée d'être vegan n'est pas si idiote, etc.
Donc pas besoin d'expliquer ses choix en long en large et en travers. La vraie nécessité c'est de les imposer.
Vrai.
D'ailleurs, ça marche aussi pour le végétarisme d'une autre manière.
Beaucoup de newbies végétariens s'y essaient, sans trop savoir s'ils vont le rester, pour les bienfaits santé, voire pour l'écologie (même si là, c'est déjà un peu plus engageant), ou pour le goût, parce que c'est moins cher, parce que c'est plus "naturel", etc. mais sans jamais aborder le problème éthique.
En gros, la question "Il est mal de torturer/tuer sans nécessité." n'est pas posée... parce qu'elle fait encore peur, et parce que l'absence de nécessité n'est pas encore avérée pour celui qui n'est pas encore végé. Ils ne savent pas s'ils tiendront sur le durée.
Mais au bout d'un certain temps, après avoir vu par expérience qu'ils n'avaient aucun problème à tenir sur la durée, que leur santé reste bonne, la "nécessité" s'efface... et le problème éthique peut enfin leur sauter aux yeux. Ils ne sont plus en contradiction avec eux-mêmes, donc ils peuvent réfléchir plus librement.
Ce n'est pas toujours la réflexion qui pousse à modifier son comportement, ça peut être au contraire un premier changement dans son comportement qui ouvre d'autres voix de réflexion.
(Et ça peut rejouer la même dans la transition végétarisme=>végétalisme. Il est difficile pour un végétarien d'envisager la fin de l'exploitation animale tant qu'il n'est pas sûr qu'oeufs et produits laitiers ne sont pas nécessaires.)
Et donc de la même manière, en changeant l'environnement "Pas de végétariens, et tous mes plats sont carnés.", en "Des végétariens dans mon entourage, et je mange de moins en moins souvent de la viande.", ça permet d'ouvrir et d'accepter certaines réflexions. (D'où, entre autres, l'intérêt de la Veggie Pride, qui a copié l'idée sur la Gay Pride, laquelle a eu sur la société, c'est à dire sur nous tous, un véritable impact quant à l'évolution de nos mentalités. Je dis sans honte que j'ai largement vu mon niveau d'homophobie diminuer continuellement ces 25 dernières années, tout comme le reste de la société.)
Bref, oui, comme le dit l'elfe, la première étape nécessaire, c'est vraiment d'être sûr.e de soi, garder le cap, ne pas forcément aller au conflit et risquer de reculer, d'abandonner, de se pourrir la vie sous la pression. Faire profil bas dans un premier temps, pour bien ancrer ses convictions sans chercher les tensions, trouver ses habitudes compatibles avec la vie de société, les astuces pour tenir et le vivre bien. Que tout ça devienne simple à faire tenir, pour soi.
Après un an ou deux, une fois bien posé.e, il sera toujours temps de penser à suivre une autre stratégie plus militante, plus proactive.