Ne pas s'écraser/Ne pas être agressif, le juste milieu

Ravelle

Élève des carottes
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20/8/14
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Voilà je me suis fait la réflexion depuis ma re-prise de conscience que trop souvent j'atténuais mes réponses faces aux omnis sur le sujet de mon végétalisme. Mais quand j'essaie de briser la glace pour dire des choses un peu plus vraies j'ai peur d'y aller trop fort, de braquer... En même temps c'est peut-être mieux de déranger un peu les consciences plutôt que de s'écraser pour la "paix" sociale ? Est ce qu'il faut mieux dire "je ne mange pas de produits animaux par éthique personnelle" ou "je ne mange pas de produits animaux parce que c'est un chose inutile qui cause la mort de milliers d'animaux" ? (je schématise mais vous voyez le truc) Je ne tiens pas à être le végéchiant qui la ramène à la moindre occase, pas plus que d'être le végé-dans-son-coin-qui-dit-rien, mais j'ai pas trouvé le juste milieu qui me convienne en société (ça va venir, je questionne ça depuis peu de temps :p )

Et vous, où vous situez vous par rapport à ces deux extremes ?
 
Je pense qu'il n'y a rien de plus braquant pour un omni que ce que tu appelles un végé-chiant.
Personnellement, je dis que je ne mange pas de produits animaux par éthique, et si on me demande ce que j'entends par là je dis que je suis contre l'exploitation animale. Généralement, les gens sont curieux et te posent des questions qui te permettent de ne pas être le végé-dans-son-coin.
En tout cas, j'avoue que la question est complexe, et demande pas mal d'adaptation selon l'interlocuteur. Ainsi, je serai peut-être plus "virulente" (et donc végéchiante) avec quelqu'un qui se dit 100% écolo et qui me fait les grand yeux quand je dis que je suis végétalienne.
 
Miquette":2kfbioak a dit:
En tout cas, j'avoue que la question est complexe, et demande pas mal d'adaptation selon l'interlocuteur.
Je pense que c'est là le plus important : tu connais plus ou moins bien ton interlocuteur, mais dans tous les cas tu peux déceler des indices pour savoir s'il sera vege-friendly ou non, et tu adaptes ton discours (voire ton absence de discours) en fonction. Et puis certains jours tu pourras te sentir de taille à affronter le pire carniste, et à d'autres moments tu pourras n'avoir même pas envie de répondre aux questions d'un omni vege-friendly (parce que, même si c'est dit gentiment, il sera le 32è de la semaine à te demander "mais comment tu fais pour ne pas avoir de carences ?").
 
Carrément parfois je n'ai pas la patience d'expliquer et je préfère me taire. (mais wtf vos questions, ma démarche est pourtant évidente ^^)
Mais typiquement quand je dis que je suis "contre l'exploitation des animaux" (no offense miquette ;)) j'ai vraiment l'impression d'être vu comme un gentil excentrique et que les gens n'ont pas conscience de ce que ça représente : on ne parle pas d'animaux un peu bousculés ou de la précarité de l'emploi (qui en soi est un vrai problème) mais de la mort et de la souffrance insoutenable de milliards d'êtres sentients.
J'hésite de plus en plus à employer des termes un peu plus crus dans mes explications au lieu de les édulcorer (ce qu'auparavant je n'aurais jamais fait de peur de faire réagir).
 
Quand quelqu'un me dit qu'il n'aime pas les noirs (ou autre) ou qu'il pense que les femmes sont des objets, je lui dis que c'est un connard (sse).

Je fais pareil quand quelqu'un me dit "j'aime la viande, c'est trop bon".

Mais je suis comme ça, j'ai jamais réussi quoi que ce soit avec une méthode "douce".

Je crois en ce que je fais, j'ai mes arguments, je n'ai pas peur des confrontations.

Bien sur, y'a des gens que je cotoyais qui ne mne parlent plus, mais ça m'empêche pas de vivre.

Je suis prêt à perdre quelques glandus obtus plutôt que d'essayer de les amadouer pour en venir au même résultat.
 
Ça dépend du contexte et de sa propre humeur du moment. Des fois, on regorge d'énergie et on est prêt.e.s à débattre ou à se faire un peu charrier et d'autres fois, on a juste envie d'être tranquille.
Comme toi, Ravelle, j'évite l'expression "exploitation animale" : malheureusement elle est souvent mal perçue. Sauf avec des féministes par exemple, parce que ça permet de faire le lien entre sexisme et spécisme. La plupart du temps, je réponds un truc du genre "je ne souhaite pas entretenir les méthodes d'élevage et d'abattage des animaux qui sont abjectes". J'ai rarement de moqueries en disant cela. Parfois, ça provoque une conversation, parfois les gens passent à autre chose. Quand j'ai envie d'énerver je dis "parce que je ne mange pas de cadavre" (mais c'est pas la meilleure approche niveau pédago :D )
 
Ah, moi je dis "parce que je suis contre l'exploitation et le meurtre des animaux". ^^
M'en fous d'être pédago, on me pose la question, je réponds. Si ma réponse plaît pas, bah fallait pas poser la question. :p
En mm temps, on me demande rarement, parce qu'ici, tt le monde se fout que tu sois végé...
 
Pas de recommandation particulière juste, tu vois comment faut s'y prendre, est juste confiance en toi ! Laisse tombé la masse de connaissance...

"je trouve que tuer c’est mal"
"j'ai pas envie de tuer un être vivants"
"je trouve sa triste de tuer un animal"

Et sa asse bien, des remarques innocentes, enfantine .

Sinon ben arguments bouffe, "tu veux que je fassent un gâteaux"

En gros chaque échange est inédit et impossible a prévoir, part de ce principe, et conscience de toi et parle avec sincérité, simplement, innocemment.

"Ceci était un conseil de Yola, sociologue et psychologue analytique en grammaire du langage oral"
 
Moi je suis très compréhensive si j'ai l'impression que la personne en face est de bonne volonté, curieuse, etc; je dis que je comprends que ce soit difficile, de penser à changer ses habitudes, etc, mais je ne fais pas de compromis sur le fait que pour les animaux, c'est horrible. Par contre, si on vient me parler de cri de la carotte ou de canine, ça m'énerve.
 
Pour le cri de la carotte, c'est de la bêtise, mais pour les canines, y en a plein qui sont sincères en fait, ils sont juste complètement ignorants.

D'ailleurs, ça m'arrive de prendre les gens comme ça, tout simplement : comme des ignorants. Par contre, il faut pas que ça soit trop flagrant sinon la personne en face risque de se braquer.
 
"Je trouve ça étrange de consommer des produits animaux alors qu'on peut très bien vivre en s'en passant et que c'est mieux pour l'environnement. C'est un peu absurde, non ?"
Et après cette ouverture en douceur, on s'adapte à l'interlocuteur.

Par contre, j'avoue que quand la personne en face est vraiment idiote, je vais retrouver ma nature profonde, la végé-chiante et violente : "Mais les animaux sont stupides, ils servent à rien ! - ça leur fait un point commun avec toi", "Mais c'est naturel de vouloir manger de la viande, on peut pas réprimer tous ses désirs ! - Si on ne réprimait pas les désirs nocifs, tu seras mort douloureusement il y a un quart d'heure".
 
Je ne sais pas du tout où je me "positionne".
Ca fait des nombreux mois que je n'ai pas eu l'occasion d'avoir des échanges à l'oral avec des personnes qui découvraient mon végéta*isme, et il y a un an et demi, j'étais surtout le végé discret sur la défensive qui voulait surtout qu'on lui foute la paix, qui évitait les débats, et qui n'argumentait que devant les carnistes insistants qui voulaient me prouver que j'avais tort (des cas relativement rares, malgré tout) ("tort de les remettre en question de par mon existence", bien sûr).
Aujourd'hui, je n'ai donc plus trop l'occasion d'aborder le sujet à l'oral.
Mais de manière générale, de toute façon, je reste introverti et phobique social, donc je ne suis pas sûr d'avoir beaucoup changé là-dessus. Tous les sujets me posent problème, donc le végétarisme certainement pas moins que les autres.

Par contre, par écrit, via internet, j'ai testé beaucoup plus de choses, de manières de transmettre les idées.

Sinon, pour savoir comment aborder le sujet à l'oral, livrer ses idées sans concession mais sans agressivité, je pense qu'il faut surtout pratiquer, et que ça vient avec le temps, en gardant à l'esprit quelques règles, comme celles-ci :
http://www.veganoutreach.org/advocacy/conseils.html
http://www.carnism.org/vegans-relating- ... gory&id=56
Et des réflexions super intéressantes qu'on peut trouver dans ces bouquins :
http://www.amazon.com/The-Animal-Activi ... 1590561201
http://www.amazon.fr/Change-Heart-Psych ... 159056233X

Et sinon, un exemple récent (= qui me vient en tête parce que je l'ai visionné récemment) de discours que je trouve à la fois cohérent, solide, sans s'écraser ET sans être culpabilisateur, agressif, violent et qui est donc très audible (du moins je pense), c'est Entretiens avec Un Egalitariste :
http://www.youtube.com/watch?v=zfT31C6Mbnc
Je pense qu'Yves Bonnardel est typiquement le genre de militant (chevronné) qui a la bonne approche, humainement. Même en manif, il aborde tout le monde en souriant, ouvert, pour distribuer ses tracts, et les gens sont réceptifs... alors que le discours qu'il transmet est une critique des fondements mêmes de la société et de notre vision du monde. Il ne fait aucun compromis sur ses idées, mais il réussit quand même à créer le contact pour les transmettre. (Et je pense que les années d'expérience jouent aussi...)

(Oui, je sais, pour ceux qui ont déjà lu ça... Je suis gâteux, je remets mes liens partout... Mais je trouve que c'est important qu'un maximum de personnes voie et lise ces réflexions/expériences/informations... Ca pourrait être très profitable à tous les militants végé.)
 
Quand on commence à me parler carences, c'est ilico : "je fais un contrôle annuel chaque début d'année. C'est au poil. Et toi ?". Après, j'enchaîne rapidement sur la course à pied en proposant de se faire une sortie tranquille de 2 heures. Ca calme
 
Ravelle":268g7az8 a dit:
Mais typiquement quand je dis que je suis "contre l'exploitation des animaux" (no offense miquette ;)) j'ai vraiment l'impression d'être vu comme un gentil excentrique et que les gens n'ont pas conscience de ce que ça représente : on ne parle pas d'animaux un peu bousculés ou de la précarité de l'emploi (qui en soi est un vrai problème) mais de la mort et de la souffrance insoutenable de milliards d'êtres sentients.

Je comprends ce que tu veux dire mais je ne l'avais jamais vu comme ça. Pour moi, dire que je suis contre "l'exploitation animale", c'est "juste" dans le sens où ça englobe tout mon mode de vie. Si je dis que je suis contre les "méthodes abjectes", ou "le meurtre des animaux", on pourra toujours me rétorquer que telle ou telle pratique ne ferait pas souffrir les animaux, et qu'on peut donc le faire. L'idée d'exploitation est plus générale, c'est le fait de refuser qu'un animal soit approprié et utilisé par l'homme.
Et puis généralement, c'est une réponse qui amène d'autres questions, alors que se dire contre "le massacre" des animaux, ça renvoie la personne à sa propre responsabilité et ça la braque.
J'ai du mal avec la position "j'ai raison, je dis ce que je pense de la manière dont je le veux", ça ne fait pas réfléchir, ça n'avance à rien et ça braque.
 
je comprends aussi ton point de vue. Mais parfois quitte à braquer on a peut-être plus d'impact sur le long terme, en public on met moins facilement l'ego de côté alors que plus tard dans sa tête on est plus honnête. oupas. Anyway personne ne nous dira jamais "ok t'as raison, je deviens vegan sur le champ" (aaaaahhhh que j'aimerais ça !!)
Le côté global de l'exploitation j'approuve c'est pourquoi je l'utilise souvent mais parfois j'aimerais pouvoir être plus percutant ^^

Pers0nne merci mille fois pour tes liens qui vont m'être précieux je pense dans les temps à venir :kiss:
 
Désolé de faire un pavé en répétant ce que vous savez, mais c'est pour montrer un de mes échanges d'idées habituel.

Je me dis que les personnes qui ne sont pas devenues (au moins) végétariennes par elles-mêmes seront plus facilement convaincues par les arguments relatifs à la santé.
Perso, quand je voyais (par exemple) des sandwichs sans viande ni poisson, dans ma tête c'était immédiatement "c'est pas bon pour la santé" donc ça fermait la réflexion avant de l'avoir commencée.

Je commence généralement par le scepticisme, en me rappelant le mien. Je croyais que c'était indispensable, mais alors comment expliquer que les végétariens vivent plus longtemps ? C'est une accroche qui a marché dans 100 % des cas ! :YE: Ils veulent en savoir plus, donc j'explique les raisons qui font que le grand public croit que c'est indispensable (ça me semble indispensable de faire sauter ce verrou, sinon le 1er message pro-viande risque de faire oublier mes propos) et quels sont les avantages à manger moins, voire pas du tout, de viande (je précise les deux, car la plupart des vg passent par une phase de réduction).
Parfois je leur apprends que dans les autres pays, la place de la viande est bien moindre, par exemple en regardant leur pyramide alimentaire et/ou le fait que l'Australie offre une réduction pour l'assurance santé et/ou le fait que j'ai lu de nombreux rapports scientifiques.
Parfois je case un "Ca ne m'arrangeait pas puisque je mangeais de la viande ou du poisson, midi et soir, 7 jours sur 7, mais je préfère une rude vérité à un doux mensonge" (anecdote réelle qui créée de l'empathie).

Dès que quelqu'un parle de sa sensibilité à la mort des animaux, je lui dit que des gens commencent par ne plus manger de bébé animaux, ou ne prennent de la viande que le midi (gros pourcentage de "Ah oui, j'aimerai bien ça", voire "Je fais ça" :) ), ou que le week-end ou que pendant les fêtes. Sinon j'aborde le sujet entre le sujet 'santé' et 'environnement'.
J'ai presque toujours droit au "J'aime trop la viande", là je dis que la majorité des végétariens aiment le goût de la viande, mais qu'ils mettent l'éthique avant. Et surtout, je ne dis pas "l'éthique avant la gourmandise", sinon ça veut dire qu'on bouffe mal. Au contraire, je dis qu'avec tous les légumes, les fruits, les céréales, les herbes, les épices... qui existent, c'est impossible de ne pas se faire des plats qu'on adore, surtout que tout le monde a déjà mangé de la ratatouille, des salades, une pizza 4 fromages, une basquaise de légumes, du chocolat... Et qu'en réalité, les végétariens ont une alimentation davantage variée, même si ça semble paradoxale.


J'essaie toujours de caser "Kit du végétarien débutant", car avec cette phrase-clé, ils peuvent aller sur le net en atterrissant sur l'AVF. Ca me semble important, sinon pour en savoir plus ils vont peut-être taper 'viande' et se retrouver au CIV, ou nutrition et atterrir sur 'MangerBouger'.
Je parle au moins une fois des restos végétariens (parce qu'on a davantage de chance d'aimer si c'est un professionnel aux commandes) et comment souvent ils me disent qu'ils essayerez bien, je propose de leur envoyer une liste par mail (100 % de "Oui d'accord"), avec mes commentaires (le resto là est bon, celui-ci est asiatique, celui-là un lounge...) et d'autres infos en plus (comme le manuel de conversation d'Insolente veggie). Et si la personne a l'air vraiment motivée, je lui propose un resto végéta*ien ce midi en lui envoyant le menu (pour limiter la peur de l'inconnu) ; ça aide vachement d'être à Paris évidemment.
Parfois je dis une ou deux blagues. Par exemple "Avec tous les problèmes de vaches folles, grippe aviaire, dioxine du poulet... on ne sait plus quoi manger, mais si vous voulez manger de la bonne viande, bien saine : bouffez un végétarien !" (Desproges, j'aime bien Albert Meslay aussi).
J'essaie aussi de caser '2 000 000 de végétariens en France', pour ça fasse un effet "tu seras loin d'être tout seul si tu le deviens".

Sinon, au niveau de la forme, tout au long de la discussion, je n'ai jamais un ton accusatif, parce que les gens ne font pas exprès de causer de la cruauté, alors je les informe.
D'ailleurs, je vais plutôt dire "les végétariens" et "les non-végétariens" plutôt que 'moi' et 'toi' (ou 'vous'). Ca dépassionne le débat et on reste sur le terrain des idées (je n'ai jamais eu d'accusation de sensiblerie).
Je parle de manière positive, c'est-à-dire que je vais parler des "avantages à manger moins de viande" et non des "graves problèmes de santé à en manger, surtout beaucoup".
Je fais gaffe à parler lentement (parce qu'en disant la même chose 100 fois, on a tendance à aller trop vite) et à bien écouter leurs questions pour répondre précisément à ce qui les interroge. Et d'attendre la fin de leur phrase, alors qu'on sait pertinent la fin quand c'est un argument récurrent. 0:)
 
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