Shambalah > Ouh la, moi j'ai pas parlé de pornographie, hein. J'ai jamais non plus défendu l'idée de relations sexuelles entre adultes et enfants, pas du tout. Je te parle d'une attirance, pas de la concrétisation de cette attirance. La concrétisation est un crime, oui, mais l'attirance sans passage à l'acte n'en est pas un. Que ce soit bien clair : pour moi, un adulte ne doit pas avoir de relation sexuelle avec un enfant. Point.
Ensuite tu me parles d'inceste : déjà l'inceste est bien plus large que les relations entre adultes et enfants, l'inceste c'est une relation sexuelle entre membres de la même famille. Si je couche avec mon frère qui a 3 ans de + que moi, c'est un inceste. Si je couche avec mes parents, j'ai beau avoir 39 ans, ça reste un inceste. Ça n'a rien à voir avec un interdit entre adultes et enfants.
L'inceste sur mineur est un cas particulier et justement, dans la plupart des cas les auteurs ne sont pas du tout pédophiles. C'est bien cet amalgame contre lequel je me bats. C'est juste que c'est + facile de s'en prendre à un enfant, on peut + facilement l'intimider qu'un adulte, on l'a sous la main quand c'est qq'un qui vit dans son foyer, et on peut le dominer totalement, moralement et physiquement, ce qui est bien souvent ce que recherchent les violeurs d'enfants. Et puis d'autres fois c'est juste que l'enfant est là au mauvais moment. Pour te donner un exemple, l'auteure du livre que je cite + haut est elle-même une enfant de l'inceste, mais celui qui l'a violée à répétition pendant des années n'était pas du tout pédophile, il sautait tout ce qui lui tombait sous la main et elle, pas de bol, elle n'avait pas d'autre choix que de le côtoyer régulièrement.
Je serais pédophile, consciente que jamais je ne pourrais passer à l'acte sous peine de faire du mal à la personne que j'aime - eh oui, les pédophiles peuvent être amoureux comme les autres - et donc déterminée à rester abstinente, je l'aurais très très mauvaise d'être assimilée par défaut à ce genre d'individus.
Ceux qui ont ce type de fantasmes/pulsions/envies ont bien d'autres alternatives que le suicide. Je ne les blâme pas. Ils ont sans doute besoin d'aide et/ou de soin. Ils peuvent parler, ne pas rester seuls avec ces fantasmes s'ils en souffrent.
Je suis bien d'accord avec toi : la meilleure prévention du passage à l'acte, c'est de libérer la parole.
Mais "ils peuvent parler", tu dis : en parler à qui, dans une société où la pédophilie est confondue avec le viol d'enfant, et où "pédophile" est devenu l'insulte suprême ? Où, dans le meilleur des cas, le pédophile qui n'a rien fait est considéré comme un criminel en puissance ?
Sincèrement, tu te découvrirais pédophile, tu crois vraiment que tu oserais en parler à qui que ce soit, à l'heure actuelle ?
Moi j'adorerais vivre dans une société où un(e) voisin(e) pourrait me dire : "écoute, je ne veux pas garder ton gamin, je suis pédophile et je préfère ne pas rester seul avec lui" sans crainte que j'aille le/la dénoncer ou caillasser ses fenêtres. Et je ne doute pas que ce serait une société bien plus sécurisante pour les enfants en général et mon gamin en particulier que la nôtre, où jamais quelqu'un n'oserait me dire ça (à moins de très bien me connaître).