Les raisons qui poussent au végétarisme

Sup, tu viens d'enflammer les passions! :YE:
Il me viens une remarque :
Les animaux mangés dans notre société occidentale ne sont pas n'importe quels animaux, on ne mange exclusivement que des animaux d'élevage et plus précisément : Bovins, Porcins, Volailles pour la majorité (pour la "viande"). Ces animaux n'existent pas dans la nature à l'état sauvage et certains ne peuvent survivre en liberté totale (les porcs se débrouillent pas mal).
On peut donc dire que ces animaux on été créé par l'Homme (par la domestication) dans le seul but d'être mangé. Ces animaux naissent pour être tués puis mangés(*)
Tu poses de bonnes questions de fond. Effectivement les animaux d’élevages ont été domestiqués soit pour servir d’aide aux humains (travaux pénibles des champs, transports de force) soit pour les vétir (laine, peau). Le nomadisme, dans des conditions parfois précaires, nécessitait d’avoir de la nourriture soit de conserve, soit sur pied. Le sédentarisme a modifié la donne par l’agriculture et l’ensilage des végétaux pour passer la saison difficile rendant moins nécessaire la mort de l’animal à des fins nutritives. Notre société avec les moyens techniques dont elle dispose (transports alimentaires, stockages importants, réseaux de distribution) ne peut plus justifier une culture passée pour des raisons de survie.
La consommation animale est devenue le symbôle (reconnu par l’OMS) d’une promotion sociale que l’on retrouve fréquemment dans ce genre d’expression : « Ils sont trop pauvres pour s’acheter de la viande » ou encore « J’ai les moyens de m’acheter de la viande ». Ainsi voit-on les populations « pauvres » des pays de l’orient augmenter considérablement leur consommation carnée comme nous l’avons fait au sortir de la guerre (période de privation).
Nous ne sommes plus nomades, nous ne sommes plus en période de privation, alors qu’est-ce qui justifie et même augmente ce besoin de carnisme ?
La plupart des habitants des grandes villes n’ont jamais tué un animal de leur mains (contrairement aux gens de la campagne) et ce sont aussi les plus grands consommateurs de viandes : pourquoi ? Manque de sensibilité ou décrochement d’avec la réalité du meurtre de l’animal ? Combien d’entre-eux ont visité un abattoir ? Si chaque consommateur "abstrait" de viande devait tuer de ses mains son futur repas, la société actuelle se retrouverait d’un seul coup végétarienne. C’est donc un problème fondamental de société beaucoup plus qu’un problème d’individu ou de diététique.
As-tu déjà tué un animal (les yeux dans les yeux) pour t’en nourrir ? Tu as là une partie de ta réponse !

Pourquoi depuis des millénaires, n'avons nous pas eu suffisamment de compassion pour remettre en cause l'élevage et pourquoi au contraire l'avons nous rendu tellement industriel (inhumain) que l'on en ferais des cauchemars?
Rappelle-toi, la phrase d’Henri IV : « Une poule au pot chaque dimanche » ce qui signifie que la population, de cette époque et plus récemment, ne mangeait de la viande même pas une fois par semaine.
Quel est la limite entre l'acceptable et l'inacceptable ?
L’inacceptable, c’est ce désir de mort que chacun a plus ou moins en lui et qui se manifeste, en partie, dans la chasse, la tauromachie et en général tout ce qui fait couler le sang dont les guerres.
Et la chasse ? vous en pensez quoi ?
La chasse pourrait se "justifier" si les chasseurs le faisaient par nécessité nutritive comme beaucoup de peuplades. Or c'est devenu un sport, c'est là que le bât blesse: tuer, un sport!!!
 
SuperResistant":2js4vm2v a dit:
Pourquoi depuis des millénaires, n'avons nous pas eu suffisamment de compassion pour remettre en cause l'élevage et pourquoi au contraire l'avons nous rendu tellement industriel (inhumain) que l'on en ferais des cauchemars ?

Quel est la limite entre l'acceptable et l'inacceptable ?
Moi, ce que j'en pense, c'est que notre société est culturellement esclavagiste.
Mais il faut prendre un certain recul pour le voir.
Est esclave celui qui a une valeur extrinsèque (= ce qu'on peut tirer de lui en terme de bien ou de services) et est libre celui qui a une valeur intrinsèque (= qui vit pour lui-même, donc sa vie est considérée comme ayant une valeur propre).
Le processus d' "esclavagisation" touche tout le monde dans notre société. Pour aller contre, il faut d'une certaine façon se battre. Les animaux, eux, ne parlent pas, et ne peuvent pas se défendre, donc nous en avons fait des animaux-machines. Cela tient à la façon que nous avons de hiérarchiser les choses. Contrairement à ce qu'on pense généralement, la vie n'est pas plus précieuse que les biens matériels dans notre société (un chasseur qui tire sur son gosse et le tue accidentellement aura une peine beaucoup moins lourde que quelqu'un qui arnaque son assurance, c'est un exemple). C'est pourquoi notre société est esclavagiste: ce que rapporte un être vivant peut facilement être plus important que l'être vivant lui-même.

nous esclavagisons même les animaux sauvages, puisque dans leur discours les chasseurs disent souvent qu'ils préservent la nature afin de "pratiquer leur passion". Autrement dit, ils font en sorte qu'il reste des animaux dans la forêt afin de pouvoir continuer à s'amuser à en tuer, alors que dans ma conception des choses, c'est évident qu'il faut protéger et préserver la nature même si cela ne nous rapporte rien. D'ailleurs on dit maintenant "préserver les ressources naturelles" comme si les plantes, les animaux, les cailloux, la terre étaient des ressources. (au passage, à propos de la chasse, je considère la vie sauvage comme infiniment précieuse et cela me sidère qu'on puisse avoir comme loisir de tuer des animaux).

J'ai travaillé dans les productions animales (le nom est en lui-même choquant) et c'est là que je me suis rendue compte que les animaux ne sont rien. Ils ne sont rien d'autre que... des productions. Dans le temps, c'était peut-être un peu différent, je sais pas. Mais les faibles ont toujours été opprimés par les puissants dans notre société. Un paysan pouvait aimer son cochon, mais il avait toujours le droit de vie ou de mort sur lui. Un éleveur a le droit d'être empathique et gentil avec ses bêtes, il a aussi le droit de ne pas l'être. La seule valeur qu'a la vie des animaux, c'est celle que, individuellement, nous leur donnons. Si on décide qu'elle n'en a pas, alors elle n'en a pas. Par contre, ils ont une valeur pécuniaire. un cheval vaut tant, une vache vaut tant.
Pourtant, un animal est le centre psychologique d'un univers qui n'existe pas sans lui, et aucun animal n'est semblable à un autre. Je suis devenue végétarienne quand j'ai compris que je ne mangeais pas DU cochon, mais UN cochon, semblable a aucun autre, qui a ses propres désirs, sa propre personnalité, rêve en dormant, se souvient peut-être de la chaleur de sa mère, ou je ne sais quoi encore... J'ai bien réfléchi et j'ai décidé que si cela n'avait pas de valeur, alors rien n'avait de valeur.
Comme tu le vois, tout dépend de notre compréhension du monde.

En revanche, il existe une schizophrénie sociale qui pousse beaucoup à penser que la vie d'un chien est très précieuse alors que celle d'un cochon ne l'est pas, et ça c'est absurde, ça ne résiste pas à un examen approfondi de ses propres valeurs... Dommage que si peu de gens fassent cet effort!
 
janic":ta4w46cm a dit:
As-tu déjà tué un animal (les yeux dans les yeux) pour t’en nourrir ? Tu as là une partie de ta réponse !
Je ne peux résister à coller cette petite fable en réponse :

Un jour, sur la Ligne Imaginot, j'ai rencontré un sage qui avait donné une épreuve à trois de ses disciples.

Allez attraper un coq sauvage, tuez-le et apportez-le moi. Mais attention, il faut que personne, absolument personne ne vous voit le tuer.

Deux des disciples, avant de renoncer à tout pour venir chercher la sagesse sur la Ligne, avaient connus la réussite. L'un s'était enrichi dans les affaires, l'autre avait fait l'ENA et suivi une brillante carrière politique. Ils partirent et revinrent quelques heures après avec leur victime.

Le troisième, un homme qui avait longtemps fait la route, c'était intéressé à tout les peuples du monde, qui avait appris de nombreuses langues, ne revint que trois jours après, avec son coq toujour vivant. Que c'est-il passé ? lui demanda le sage. Et bien, j'ai attrapé le coq, je suis allé dans ma cabane pour lui tordre le coup, mais j'ai pas réussi. Alors je suis allé dans la forêt, mais j'ai pas réussi non plus. Alors j'ai pris ma barque, je suis allé loin sur la mer, mais partout où j'allais, partout où j'étais, toujour le coq me regardait.
 
Très juste Barbux, c'est aussi une raison pour laquelle on bandait les yeux des condamnés à mort.
 
Chaque végéta*ien de ce monde a chacun des raisons différentes de l'être car ça ne concerne que soi. Mais le plus souvent c'est un désaccord entre ce que tu penses et ce que tu fais, qui fait que tes propres raisons te sautent aux yeux !

Bonne découverte ;)
 
"Si un végétarien mange exceptionnellement de la viande un jour, alors ce n'est pas "un vrai", il n'est pas considéré par ses pairs comme intègre et donc indigne d'être appelé végétarien."

Si c'était le cas, ça serait en effet malheureux. Je crois qu'un végéta*ien se réjouit toujours quand quelqu'un mange fait l'effort de manger le moins de viande possible, et ne se permettrait pas de le critiquer car il n'est pas assez "intègre"(c'est rigolo, car ce qualificatif, je ne l'entends jamais de la bouche d'un végéta*ien...Par contre, qu'est-ce que les omnis(pas tous évidemment, hein!)en abusent pour nous décrire!).

Je me permet d'affirmer ceci, car j'ai été longtemps "flexibidule" et je ne me suis jamais sentie attaquée par aucun végéta*ien. Si j'ai passé le cap, ça n'est pas par dégoût et encore moins à cause d'un choc émotionnel. J'en avais marre d'avoir le cul entre deux chaises et de na pas prendre mes responsabilités. L'industrie de la viande, c'est une catastrophe (écologique,humaine, éthique,...), point-barre. Quand on s'informe et se comporte en adulte, ce n'est plus possible d'en consommer. Cela n'a rien d'irrationnel, c'est le choix le plus réfléchit et posé de ma vie.

Contrairement à d'autres végéta*iens, je ne peux pas affirmer que la viande ne me manquera jamais (tu vas voir, personne ici ne va me traiter de mauvaise végé)...Seulement, ce que j'ai à gagner en consommant de la viande de temps en temps (ne pas froisser certaines personnes, ne pas se faire remarquer, du plaisir éphémère,...) ne vaut pas ce que j'ai à y perdre (ma fierté d'être altruiste, conséquente, sensible, de savoir me dominer...bref, mon "intégrité" personnelle de moi envers moi-même ;-)).
 
Teïki":q34hajaq a dit:
SuperResistant":q34hajaq a dit:
Teïki":q34hajaq a dit:
excellent ! wow quel fil ! 0:)
J'avoue. Beaucoup de réponses pertinentes et que des avis intéressant.
notre but est de faire de la Terre le Ciel
notre arme la compassion
notre chemin la non violence

es-tu prêt à changer ce monde ? tu as la réponse ! chacun de nos actes ou pensées a des conséquences pour soi et le monde
le choix végétarien ne coute rien, ne pas se laisser dominer par son estomac et ouvrir son coeur
les Indiens d'Amérique du Sud disent "tu es moi , je suis toi" réaliser cette phrase , c'est s'oublier et s'unir avec Dieu
comme dit le dicton populaire , donner un sens à sa vie terrestre ;)
je lisais ça en ecoutant le generique de Léon, une musique de Sting, ça avait de la gueule.
 
Léon?! Un très bon film sur la force de l'amour.
 
janic":24bsr09c a dit:
Léon?! Un très bon film sur la force de l'amour.
oui, ça me rappelle une bd lue récemment ou nettoyeur est un metier comme un autre (J'ai tuer Hitler).
on fait nettoyer son voisin parce qu'il fait trop de bruit, son copain parce qu'il te trompe, son mari parce que tu t'ennuies avec, etc. La compassion a disparu. Et l'amour existe encore... Un monde assez space...
 
Kerloen bonjour,
il ne s'agit pas d'autojustifier la profession de nettoyeur. Je pense que l'objectif de l'auteur était de monter qu'un individu froid et méthodique pouvant se réhumaniser au point de sacrifier sa vie pour un enfant. Eole6 a tenté d'expliquer que la profession de nettoyeur existe aussi lors des IVG même si certaines IVG peuvent s'autojustifier, mais elles le font sous le couvert de la loi.
 
nasha
ça dépend tout de même de si on considère un amas de cellules comme une personne, et si oui, à partir de quand.
Très juste c'est pourquoi il n'y a pas consensus sur le plan international où chaque pays à sa propre définition. Donc personne ne sait! :(
 
Anicée":2bi6qncr a dit:

Je me permet d'affirmer ceci, car j'ai été longtemps "flexibidule" et je ne me suis jamais sentie attaquée par aucun végéta*ien. Si j'ai passé le cap, ça n'est pas par dégoût et encore moins à cause d'un choc émotionnel. J'en avais marre d'avoir le cul entre deux chaises et de na pas prendre mes responsabilités. L'industrie de la viande, c'est une catastrophe (écologique,humaine, éthique,...), point-barre. Quand on s'informe et se comporte en adulte, ce n'est plus possible d'en consommer. Cela n'a rien d'irrationnel, c'est le choix le plus réfléchit et posé de ma vie.
.

Je pourrai écrire rigoureusement la même chose. ;)
 
aëlys":3m41v8ec a dit:
Anicée":3m41v8ec a dit:

Je me permet d'affirmer ceci, car j'ai été longtemps "flexibidule" et je ne me suis jamais sentie attaquée par aucun végéta*ien. Si j'ai passé le cap, ça n'est pas par dégoût et encore moins à cause d'un choc émotionnel. J'en avais marre d'avoir le cul entre deux chaises et de na pas prendre mes responsabilités. L'industrie de la viande, c'est une catastrophe (écologique,humaine, éthique,...), point-barre. Quand on s'informe et se comporte en adulte, ce n'est plus possible d'en consommer. Cela n'a rien d'irrationnel, c'est le choix le plus réfléchit et posé de ma vie.
.

Je pourrai écrire rigoureusement la même chose. ;)

On est nombreux à être passés par le flexitarisme, non?
C'est bien un temps, puis quand on y réfléchit vraiment, on ne se trouve plus d'excuses valables à être "omni en société". Un peu comme si le végétarisme, c'était une pratique honteuse à pratiquer exclusivement dans la sphère privée...
 
Salut SR,

Les raisons de mon végétarisme sont simples: au début il y a eu le goût. Enfant je ne supportait pas l avue du sang dans les steacks que m'apportaient mes parents. Ils m'ont fait comprendre que la viande ça se mangeait comme ça, ce que j'ai refusé, je voulais de la semelle. Je voyais bien à leur tête que quelque chose clochait. J'ai par contre toujours refusé de manger du cheval, depuis mes plus lointains souvenirs. J'ai fini par comprendre que je n'étais pas un mangeur de viande et j'ai arrêté la viande rouge assez tôt. Puis avec l'âge de nouvelles philosophies spirituelles orientales, beaucoup plus riches que les nôtres, m'ont convaincu à la non violence absolue. Tu vas rigoler, mais je fais même attention à ne pas écraser les fourmis en marchant par exemple. Je ne tue pas les araignées chez moi, je les capture avec un pot de confiture vide et les rend à la liberté au fond du jardin. Donc pour ma part, même si le mode de production de la viande changeait en devenant plus "humain", je ne changerai pas mon alimentation car elle résulterait toujours de la mort et la violence faite à un être sensible. Ceci est un point important: les êtres sensibles. Je ne peux me résoudre à les "manger" ou à porter leur peau. En des temps plus reculés ce fût indispensable, certes, mais de nos jours nous pouvons largement nous en passé. En revanche, n'ayant que peu de doute quant à la sensibilité d'une moule ou d'une coquille St Jacques, je m'autorise les fruits de mers, ce qui simplifie mes rapports avec mes amis omnis ;)

Quant à la chasse, si elle devait réellement servir à la régulation des populations, je serai pour à condition qu'elle soit réservée à des professionnels et non des amateurs plus qu'alcoolisés passé 9 heures du matin et de surcroit le mercredi ou le dimanche. Il y a eu en haute garonne un accident encore incroyable cette saison: une famille a retrouvé une balle de fusil de chasse (type sanglier) dans la chambre de leur enfant. Il m'est arrivé de me faire tirer dessus, alors que j'étais en session photo juste à côté de chez moi, parce qu'un pauvre lièvre s'était interposé entre un groupe de chasseurs et moi-même. J'ai entendu les plombs traverser les feuilles des arbres des jardins autour de moi, un truc de dingue !!! Donc la chasse utile aux professionnels, le reste interdiction.
 
Mais donc tu n'es pas végétarien. Ca n'est pas pour te jeter la pierre ou quoique ce soit, mais si on présente aux omni que l'on mange des fruits de mer, par exemple, ben c'est comme avec le poisson qu'on nous présente à chaque fois (j'y ai encore échappé de peu dernièrement).
Donc restons cohérents quant à ce que nous présentons.
 
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