Wormery/Lombricompost

Bonjour à toutes et à tous !

J'ai un dilemme à soumettre à mes confrères et consoeurs vegans :

Je suis en colocation, on vient d'avoir une wormery filée par les parents d'un de mes colocs. Ce qui va nous servir pour faire du compost pour faire pousser nos petits légumes, sans pesticide, tout ça qui va bien. La question qu'on m'a posée c'est : est-ce que les légumes ainsi obtenus sont vegans ?
Ils seront bio, ça c'est évident, les vers ne seront pas maltraités, bien nourris, évoluent dans un environnement quasi naturel (mais limité par les parois de la wormery, comme en cage, donc), donc tt ça me paraît bien, en plus on les tue pas, on met pas des morceaux de ver sur les légumes, on fout pas de coups de pied aux vers pour qu'ils fassent plus vite du compost ou quoi, on leur fout même clairement la paix, on récupère pas un produit dont ils ont besoin pour vivre ou élever leur descendance, etc. Donc pour moi, des légumes ainsi produits seraient vegans. Mais, parce qu'il y a un mais, y a qd mm un truc qui me gêne : on les exploite. On les utilise. Ils vivent pour nous, pour qu'on puisse avoir du compost, pas pour eux, contrairement à ceux qui sont "élevés en pleine terre", comme les légumes qu'on va faire pousser. Bref, Y a qd mm cette exploitation qui me met mal à l'aise.
Z'en pensez quoi ? Wormeries, vegan or not vegan?

Fushichô bonjour
Nous, les humains, et particulièrement dans les grandes agglomérations, sommes des lombrics dans un compost. Entassés comme des sardines dans des boites appélées HLM ou pas, entassés dans des métros, bagnoles ou bus, enchainés à des pointeuses ou ce qui leur tient lieu. A mon avis les lombrics ont de la chance car ils bouffent toute la journée sans chef aux fesses pour s'assurer de leur rendement. Vive la vie de lombric en cage!
Sinon, les lombrics se reproduisent puis meurent en (?) et le compost est plein de cadavres.
cette obsession jusqu'au boutiste (qui a ses raisons d'être en soi) peut déboucher vers un contre sens, un résultat inverse à celui cherché. Ainsi la traction animale (boeuf, chevaux) a été remplacée par la machine dépendante du pétrole et donc polluante. Par quoi remplacera-t-on les voitures, les tracteurs, et autres engins mécanisés à la fin de l'ère pétrole? Par 1.000 petits bras peu musclés de sédentaires qui ne savent plus monter un escalier? Il me semble plus raisonnable de redéfinir les rapports mutuels avec les animaux que de les occulter. (Par exemple, non limitatif, les chiens d'aveugles, d'avalanche, soumis à l'homme, mais aussi compagnons).
Ouf, ça fait du bien, ça fait longtemps que je voulais faire cette mise au point personnelle.

Ben écoute, pour moi oui, c'est vegan. Puisque, comme tu le dis, il n'y a aucune maltraitance animale, pas de tests, pas de souffrance non plus. Au contraire, ce qu'il leur faut pour vivre, c'est toi qui lui apporte. Ce serait un peu comme un mini élevage de chien, que tu ne peux pas aller gratouiller, mais dont tu prends soins, et que tu ne cherches pas à te faire de l'argent sur leur dos.
Et puis je pense que c'est un peu comme une fourmi ou un poisson rouge : la taille de leur habitacle ne modifie pas leur mode de vie puisqu'ils ne se déplacent pas tant que cela autour de leur lieux de vie.
Mais ceci est mon point de vue... mais ceci est une excellente question!

et puis si ce n'était pas vegan, tu pourrais par extension zapper les legumes bio de ton alimentation, puisque c'est entre autre grace aux lombrics et autres organismes qui se trouvent dans le sol, que tout ça pousse si bien dans la nature.

erf! j'ai des pertes d'attention, la prochaine fois promis je lis deux fois les posts avant de repondre ^^

Merci pour vos avis!

La distinction que je fais entre la wormery et les vers déjà en terre, c'est que justement, ces derniers sont déjà là, vivent tranquillement avant que je plante mes légumes. Alors que dans le cas de la wormery, c'est de l'élevage pour en retirer qqch qui me permet de cultiver mes légumes. Dans le 2e cas il y a une volonté délibérée qu'il n'y a pas dans le premier. La distinction est un peu subtile, j'espère que j'arrive à la faire passer. C'est une distinction un peu semblable, dans une certaine mesure, à tuer par mégarde et tuer délibérément.

Ça va sembler agressif, tant pis, mais le blabla sur la pureté, le jusqu'au boutisme et 95% de ton com', janic, j'ai pas vraiment vu l'intérêt, du moins le rapport avec ma question. Enfin si, mais je cherchais plus une réponse du type de celle de l'Elfe (merci à toi ) ou de Lanimo, un truc concret sur le sujet, quoi, pas un laïus métaphysique. Néanmoins, la seule phrase de ton com qui me plaît et me parle vraiment, et qui effectivement soulève un point particulièrement intéressant, et c'est pour ça que j'aime ton commentaire, c'est quand tu parles de la redéfinition des rapports avec les animaux. Désolé de te dire ça, mais tu as raison.

A partir du moment où on a un rapport avec un animal (humain ou non, d'ailleurs), qu'il y a échange, il y a utilisation de l'un parle l'autre. Je donne à bouffer aux lombrics (d'une certaine manière ils m'utilisent pour ça), et en échange ils me filent le compost dont j'ai besoin. Tant que l'échange est de l'entre-aide et pas de l'exploitation, c'est vrai qu'il y a pas de souci. Mais la limite est pour moi fine, j'ai tjs plus tendance à voir le côté exploitation que le côté entre-aide...
Bref, thx Janic!

Pas la peine de couper les vers en quatre...euh les cheveux je veux dire: tu fais déjà LARGEMENt mieux que 99,99% de la population, oiseau immortel!

thx

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@ Janic : thx = thanks
Je l'emploie tellement souvent que j'oublie que tout le monde n'est pas forcément familier de cette abréviation.

@ Wuzhen : Je fais peut-être mieux que 99,99 % des gens, mais pourquoi se contenter de ce chiffre et ne pas viser à faire mieux que (100 % de la population mondiale - moi) ? Quitte à être immortel, autant être également supérieur ! ^^
Conneries à part, lorsque j'ai su qu'on allait avoir une wormery, spontanément j'ai pas vu de pb particulier (à part que je déteste tt ce qui est insecte, vers et autres bestioles, beurk), c'est juste quand mon coloc m'a posé la question que je me suis vraiment mis à réfléchir, peut-être trop d'ailleurs. Si tant est qu'on puisse trop réfléchir. Mal, oui, mais trop...