Apprentie végane

Shambalah

Broute de l'herbe
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Toulouse
Bonjour a tutti,

J'ai 30 ans, je vis à Toulouse, suis végétarienne depuis presque 2 ans et en virage végétalien depuis quelques semaines :YE:

Je travaille comme psychologue, et suis en cours de rédaction d'un mémoire essayant de traiter la question du végétarisme du point de vue de la psychanalyse lacanienne (c'est pas gagné !).

Plus je creuse et plus je me sens antispéciste et abolitionniste.
Plus je creuse et plus je suis en colère !

Une des questions qui me taraude est comment exprimer sa colère et son indignation sans être agressive/violente... Pas facile tous les jours. (Je vais poster ailleurs à propos d'un petit film sur KFC et la faim dans le monde envoyé par ma belle-mère, consternant !)

J'aimerais m'impliquer plus dans le militantisme, mais j'ai une petite fille de 4 mois, donc peu de temps pour tout ça pour l'instant.

Voilà, sinon je chante dans un choeur, je pratique le yoga, suis intéressée par le bouddhisme, la méditation, la philosophie, l'écologie, la décroissance...

Contente de rejoindre la tribu !
 
Shambalah bonjour
Une des questions qui me taraude est comment exprimer sa colère et son indignation sans être agressive/violente...
la colère est une mauvaise conseillère et elle est destructrice pour celui ou celle qui s'y laisse prendre alors que l'indignation est constructive puisqu'elle ne conduit pas à l'agressivité et à la violence. Philosophiquement, il faut considérer que le monde ne changera pas sur un claquement de doigt, admettre qu'il continuera longtemps ainsi et que le seul moyen positif c'est simplement de ne pas y participer.
 
Bienvenu ! Par contre j'ai rien compris a ton mémoire et au coup de la psychanalyse. :crazy:
 
Bienvenue :)

Un bref résumé de ton mémoire serait intéressant, parce que moi non plus je n'ai aucune idée de ce qu'est la psychanalyse lacanienne et quelles sont ses particularités.

Végane, antispé, abolitionniste, décroissante, tout ça tout ça, t'es quelqu'un de vraiment bien, toi !
 
Waw !! Tu ne dois pas t'ennuyer !!! :p

Bienvenue à toi sur ce forum et à ton petit bout dans ta famille ! :)

Ce que tu as dis est chinois pour moi, mais pitèt que petit à petit je comprendrais quelque chose ! :)

Et félicitation pour ton virage végétalien !! :)
 
Merci merci pour cet accueil chat-l'heureux...

Bon, pour le mémoire, c'est normal que ça ne soit pas clair, ça ne l'est pas déjà pour moi... :confus:
En fait, Lacan a conceptualisé quelque chose qu'il nomme "le discours capitaliste" (qui a une définition bien précise pour lui) : c'est selon lui le discours qui caractérise la post-modernité, et dont il dit qu'il ne fait pas "lien social" : c'est-à-dire qu'il ne permet pas à tous les sujets de vivre ensemble, au contraire, il favorise le repli de chacun sur lui-même et ses objets de consommation.

La question de mon mémoire est de savoir si le végétarisme peut être considéré comme une objection à ça, une forme de "résistance" ou soustraction à ce discours capitaliste. Et comment.
Ce qui est difficile, c'est de rester orientée par la psychanalyse et de ne pas chercher uniquement du côté de la philosophie (qui est quand même bien plus prolixe sur le sujet, avec Derrida notamment).

J'aimerais aussi discuter dans ce mémoire des implications du choix végétarien dans le rapport de chacun à autrui. Je m'explique : si on considère le végétarisme comme forme originale et subversive de réponse à l'altérité (l'animal étant de mon point de vue "autre" par excellence par rapport à nous), alors qu'est-ce que cela implique comme autre façon d'être en lien entre humains ? Si je considère "l'autre animal" avec respect en refusant de l'exploiter, de le manger, de m'en faire des godasses, etc..., est-ce que cela n'implique pas de considérer "l'autre humain" avec respect aussi ? Et qu'est-ce que ça laisse entrevoir comme autre forme du politique ?

Bon, le problème, c'est qu'il y a énormément d'autres questions qui sont venues : Pourquoi un tel déni de la question animale dans la société, et y compris dans la psychanalyse ? L'animal peut-il être considéré comme sujet (au sens lacanien de sujet de l'inconscient) ou objet (dans le sens de ce que Lacan formalise comme "l'objet a") ou autre ?

Et tant d'autres question que je ne peux pas développer ici, sous peine de vous saoûler pour de bon :rolleyes:
Bref, c'est juste un petit mémoire pour un diplôme universitaire que je fais en formation continue, mais il y aurait de quoi écrire plusieurs thèses !!

@Fushichô : Lacan a pioché dans beaucoup d'autres disciplines pour fonder son enseignement (philo, mathématiques, linguistique, etc). La "vision" lacanienne, pour faire court, a ceci de particulier qu'il a élaboré une conception de l'inconscient comme "structuré comme un langage". En gros, nous sommes avant tout des être de langage, et on peut comprendre beaucoup de choses à partir de là. Sinon, il est dans la lignée de Freud dans le sens où selon eux, le symptôme n'est pas un vilain truc à éradiquer à tout prix, mais d'abord quelque chose qui a du sens, qui nous dit quelque chose sur qui nous sommes, qu'il s'agit de décrypter.
Le côté "être de langage" est peut-être ce qui a empêché la réflexion sur l'animal dans la psychanalyse ? C'est une idée que développe Sandrine Delorme dans Le cri de la carotte, super bouquin, au passage.
 
Bienvenue parmi nous.

Ça a l'air super intéressant ton sujet de mémoire, je te souhaite bon courage pour sa continuation. N'as-tu pas peur d'avoir choisi un sujet polémique sur lequel tu risques de te casser les dents ?
 
Merci de toutes ces explications, Shambala !
En tout cas, bon courage pour ce mémoire, ça va pas être simple ! :p

"Si je considère "l'autre animal" avec respect en refusant de l'exploiter, de le manger, de m'en faire des godasses, etc..., est-ce que cela n'implique pas de considérer "l'autre humain" avec respect aussi ? Et qu'est-ce que ça laisse entrevoir comme autre forme du politique ? "
Ça c'est particulièrement intéressant, parce que souvent, on nous dit "pfff, tu préfères les animaux aux humains, il vaut mieux d'abord s'occuper des pauvres qui meurent de faim en Afrique plutôt que des animaux.".
Or je pense qui si on en arrive à avoir autant de respect pour l'animal non humain, c'est quand même bien qu'on est déjà capable de pas mal de respect pour les membres de notre propre espèce ! Mais bon, ça c'est peut-être mon point de vie d'antispéciste. Après tout, un végé qui le sera pour sa santé pourra penser différemment.

Enfin bref, quoi qu'il en soit, j'avais oublié dans mon précédent com', mais j'ai vu que t'es de Toulouse, et des Toulousain-e-s, il y en a en pagaille sur ce forum !
 
En gros, nous sommes avant tout des être de langage, et on peut comprendre beaucoup de choses à partir de là.
"Au commencement était le verbe, le verbe était avec dieu et le verbe était dieu" et "dieu dit: et la chose vint ".
 
jess":3c95zx02 a dit:
Bienvenue parmi nous.

Ça a l'air super intéressant ton sujet de mémoire, je te souhaite bon courage pour sa continuation. N'as-tu pas peur d'avoir choisi un sujet polémique sur lequel tu risques de te casser les dents ?
Si ! Et en même temps, la voie est libre, puisqu'il n'y a pas grand chose de déjà fait sur le sujet. Et puis c'est une formation continue que je fais "pour le plaisir" (un peu maso la fille), il n'y a pas d'enjeu de diplôme ni de réussite...

J'ai vraiment l'impression d'aller secouer le cocotier dans ce "milieu psy" universitaire avec mes idées antispécistes. C'est pas très confortable, mais ça fait du bien !

@ Fushichô : Oui, il y a plein de vg à Toulouse, c'est une chance.
Pour le lien avec le respect de l'humain, pour moi, ça tombe sous le sens aussi. Mais pas pour tout le monde visiblement. Sinon, même les psys se seraient intéressés à la question animale depuis longtemps.

Merci en tous cas pour vos encouragements, je vais en avoir besoin !! (soutenance prévue en décembre)
 
janic":ixahqxml a dit:
En gros, nous sommes avant tout des être de langage, et on peut comprendre beaucoup de choses à partir de là.
"Au commencement était le verbe, le verbe était avec dieu et le verbe était dieu" et "dieu dit: et la chose vint ".
Oui, il y aurait beaucoup à dire sur les liens entre psychanalyse lacanienne et spiritualité/religion, mais je ne suis pas très calée sur le sujet.
Il me semble que Lacan avait un petit frère moine...

Merci pour l'éclaircissement colère/indignation :)
 
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bienvenue :)
 
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