Merci merci pour cet accueil chat-l'heureux...
Bon, pour le mémoire, c'est normal que ça ne soit pas clair, ça ne l'est pas déjà pour moi...

En fait, Lacan a conceptualisé quelque chose qu'il nomme "le discours capitaliste" (qui a une définition bien précise pour lui) : c'est selon lui le discours qui caractérise la post-modernité, et dont il dit qu'il ne fait pas "lien social" : c'est-à-dire qu'il ne permet pas à tous les sujets de vivre ensemble, au contraire, il favorise le repli de chacun sur lui-même et ses objets de consommation.
La question de mon mémoire est de savoir si le végétarisme peut être considéré comme une objection à ça, une forme de "résistance" ou soustraction à ce discours capitaliste. Et comment.
Ce qui est difficile, c'est de rester orientée par la psychanalyse et de ne pas chercher uniquement du côté de la philosophie (qui est quand même bien plus prolixe sur le sujet, avec Derrida notamment).
J'aimerais aussi discuter dans ce mémoire des implications du choix végétarien dans le rapport de chacun à autrui. Je m'explique : si on considère le végétarisme comme forme originale et subversive de réponse à l'altérité (l'animal étant de mon point de vue "autre" par excellence par rapport à nous), alors qu'est-ce que cela implique comme autre façon d'être en lien entre humains ? Si je considère "l'autre animal" avec respect en refusant de l'exploiter, de le manger, de m'en faire des godasses, etc..., est-ce que cela n'implique pas de considérer "l'autre humain" avec respect aussi ? Et qu'est-ce que ça laisse entrevoir comme autre forme du politique ?
Bon, le problème, c'est qu'il y a énormément d'autres questions qui sont venues : Pourquoi un tel déni de la question animale dans la société, et y compris dans la psychanalyse ? L'animal peut-il être considéré comme sujet (au sens lacanien de sujet de l'inconscient) ou objet (dans le sens de ce que Lacan formalise comme "l'objet a") ou autre ?
Et tant d'autres question que je ne peux pas développer ici, sous peine de vous saoûler pour de bon

Bref, c'est juste un petit mémoire pour un diplôme universitaire que je fais en formation continue, mais il y aurait de quoi écrire plusieurs thèses !!
@Fushichô : Lacan a pioché dans beaucoup d'autres disciplines pour fonder son enseignement (philo, mathématiques, linguistique, etc). La "vision" lacanienne, pour faire court, a ceci de particulier qu'il a élaboré une conception de l'inconscient comme "structuré comme un langage". En gros, nous sommes avant tout des être de langage, et on peut comprendre beaucoup de choses à partir de là. Sinon, il est dans la lignée de Freud dans le sens où selon eux, le symptôme n'est pas un vilain truc à éradiquer à tout prix, mais d'abord quelque chose qui a du sens, qui nous dit quelque chose sur qui nous sommes, qu'il s'agit de décrypter.
Le côté "être de langage" est peut-être ce qui a empêché la réflexion sur l'animal dans la psychanalyse ? C'est une idée que développe Sandrine Delorme dans Le cri de la carotte, super bouquin, au passage.