Quand ça ne concerne que nous encore ça va....

Tysha

Jeune bulbe
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CARCASSONNE
Bonjour tout le monde :)

Je ne poste que très très peu ici mais je vous lis beaucoup :oops:

Pour rappeler les faits, je suis devenue subitement VG il y a deux ans, j'étais une omni non assumée et un jour ça m'a pris, j'ai décidé d'arréter purement et simplement.

Tout va bien pour moi, aucun regret, aucune difficulté importante (on ne compte pas les nombreux débats improvisés, les cartes de resto désespérément vides :'( , etc qui ne sont que des détails).

Mais j'ai refait ma vie, j'ai quitté mon conjoint de 6 ans (de vie commune, pas qu'il ait eut 6 ans.....) et rencontré un homme, plus agé, avec qui je vis le grand amour depuis un an.

Les difficultés ?
Il est omni, il a une petite fille, omni aussi, il vient d'un milieu de chasseurs (aux rapaces mais chasseurs tout de meme).

Notre façon d'y faire face ?
Il est presque VG à la maison, omni en extérieur, il soutient à fond mon vgtarisme, voudrait lui même passer le cap mais pour le moment n'y arrive pas à 100%.
Pour sa fille, que l'on a une semaine sur deux, il m'épargne les viandes que l'on doit faire cuire et lui donne du jambon, des choses froides.
Il a cessé la chasse et ne fait plus que du vol libre avec son rapace.

Mes états d'ame ?
Qu'est ce qui légitimise mon refus de viande (comprendre autre que jambon) à la maison ?
Ils sont aussi chez eux maintenant, s'il a envie de faire un steack à sa fille... quel droit ai-je là dessus ?
Que va t il se passer quand sa fille va poser des questions ? réaliser mon mode alimentaire et pourquoi, nous allons au devant de difficultés que je voudrais anticiper.

En ce qui le concerne, il fait face à un rejet assez violent de la part de son entourage face à son changement, quand bien même il n'est pas intégral. Ses amis chasseurs le rejettent violemment, et sa famille se croit obligé de préciser les termes "cote de boeuf" ou "lapin moutarde" quand ils l'invitent à manger... Or il n'est pas VG non plus, donc il n'arrive pas à s'identifier à ça non plus.

Il est comme bloqué entre deux univers sans arriver à se sentir bien ni dans l'un, ni dans l'autre....


Du coup je me sens assez mal à l'aise face à cette situation, comment l'aider ?
 
Bonjour,
Étant donné que votre copain « soutient à fond » votre végétarisme, et « voudrait lui même passer le cap mais pour le moment n'y arrive pas à 100% », il me semble que la meilleure chose que vous pouvez faire (pour vous, lui, votre couple et, bien sur, les animaux) serait de lui aider à se détacher de son viande/lait.

J’ai l’impression que la viande/lait est une drogue. On en est accro. Et comme une drogue, avant que l’on soit prêt à s’en détacher, on nie que c’est Mal (où on l'admet mais on n’agit pas en conséquence). Quand on essaie de montrer une vidéo (ou lire un texte) à quelqu’un pour lui montrer ce qui est derrière leur sandwich, les réactions principales sont : (1) ils ne veulent pas voir la vidéo parce-que c’est douloureux (pour qui est-ce ça vraiment le plus douloureux ? la personne qui regarde la vidéo où les animaux dans la vidéo ?) (2) ils nient, disant que c’est un incident isolé et/ou (3) ils affirment que manger de la viande est nécessaire pour la survie de l’espèce (une idée qui a été démantelé par beaucoup d’études – et par nous, les végés !).

J’ai une copine qui se trouvait dans une situation similaire ; son mari était omnivore (mais, par respect, mangeait peu de viande à la maison), issue d’une famille qui aime « la bonne bouffe » à savoir très carniste. Il respectait son choix mais tenait à nourrir leurs enfants avec un peu de viande/lait (quand même) convaincu, comme la majorité, que c’était vital. Et quand les enfants restaient chez les parents du mari, un régime omnivore s’imposait…

Un jour, ma copine lui a montré la vidéo de Gary Yourofsky (http://www.adaptt.org/videos.html). Première réaction : il a été très choqué et s’est mis en colère contre sa femme pour lui avoir montré de tels horreurs – et un tel discours (!!). Deuxième réaction, le mur de résistance commençait petit à petit à s’effondrait. Aujourd’hui il et lacto-végétalien et commence petit à petit à s’affirmer devant sa famille et amis/collègues son choix. Depuis qu’il a choisi son camp, il est beaucoup plus sereine et – comme c’est le camp de la résistance, pas le choix de la facilité – il se sent plus fort et fier. Et leur couple et mille fois plus fort et profond.

Par rapport à son enfant, on a le droit « d’imposer » son vég-isme à ses enfants comme on a le droit d’imposer son régime carniste ou son religion. Si votre conjoint devient végé, son enfant pourrait l’être quand elle vit chez vous (de toute façon, les jeunes enfants ne réclament pas de la viande – ils ne sont pas encore intoxiqués).

Est-ce que ça vous aide ?
Bon courage.
 
C'est compliqué en effet quand il s'agit d'enfant et surtout quand ce ne sont pas les siens. Après en fait, si ton nouveau compagnon devient lui-même un jour 100% végétarien, il se rendra compte qu'il n'y a aucune difficulté à faire manger végétarien à son enfant.
Le problème avant tout c'est la pression sociale, les gens qui vont lui dire que c'est n'importe quoi, qu'il est sectaire, qu'il met son enfant en danger, j'en passe et des meilleurs (ou des pires...). Même pour lui, surtout si il vient d'un milieu de chasseur, ça peut être éprouvant de se prendre des remarques et des moqueries de la part de son entourage.
Du coup de ton côté, la vraie question c'est surtout par rapport à chez toi, le fait d'accepter ou non du cadavre, et comment réagis ton copain à tes éventuels refus. Tant que lui même est omni, c'est difficile d'intercéder dans sa manière de nourrir sa fille mais en revanche tu n'es pas, il me semble, obligé de tout accepter. Tu peux également proposer des petits plats végés qui peuvent plaire à sa fille.
 
Hum... les couples, c'est tellement compliqué, que donner un avis sans vous connaitre, c'est trop difficile franchement.
J'aurais tendance à dire que déjà, s'il mange vg chez vous, c'est une bonne chose, plus agréable et plus simple à gérer.
Après, pour sa fille, ça se comprend aussi qu'il soit plus réticent, sachant que certains végés eux-même n'envisagent pas d'élever des enfants végés à leur tour... Donc forcément, si des végés ne le font pas, pourquoi un omni le ferait...
Mais bon, un enfant est encore très ouvert à la souffrance, animale ou non, et donc tu peux tout simplement lui expliquer, puis lui rappeler de temps en temps le pourquoi de ton choix, en restant subtile bien sûr, mais du coup en prenant quand même part à son éducation à ta manière.
De toute façon, essayer de "brusquer" les choses est généralement contre-productif, la subtilité marche beaucoup mieux ! ^^


Sinon, petite question : et comment envisages-tu la place de son rapace ? Et comment ça se passe pour le nourrir ?
 
Alors tout d'abord merci pour vos réponses :kiss:

Oui vos messages m'aident bien,

Je crois que récemment on a avancé dans ma direction, au cours d'une manifestation anti-corrida il a pu rencontrer tout un tas de personnes "comme moi" alors que dans notre entourage proche je suis isolée, et surtout il a pu rencontrer des hommes, des vrais des virils LOL, ça lui permet je pense de mieux s'identifier, se projeter. Il a été très curieux tout au long de la journée des expériences des autres, leur a exposé ses difficultés, ses questions. Je crois que ça lui a été très bénéfique, et il y a deux jours il m'a sciée en me racontant une vidéo sur les abattoirs qu'il a regardé sur le net ! c'est la toute première fois qu'il fait la démarche seul d'aller se renseigner, de se confronter à la réalité, je crois que ça fait son chemin dans sa tête.

Par rapport à sa fille, le contexte fait que c'est TRES compliqué, c'est une toute petite fille (vient de faire 5 ans), elle m'adore, me colle, m'imite beaucoup, et forcément ça agace la maman qui n'a pas encore accepté la séparation d'avec le papa.
Du coup je redoute fortement d'influencer la petite à ce niveau là, et en même temps je ne me vois pas tenir un autre discours que le mien, et je sens les questions arriver, récemment elle a dit à son papa que pour manger des animaux il fallait les tuer et que c'était pas bien ..... ça vient pas de moi ! je lui ai encore jamais parlé du sujet, et pourtant je pense que je vais être prise pour cible directement si elle continue sa réflexion et vient à repousser la viande. :(

Alors je suis prise entre plusieurs émotions, l'envie de l'aider à réaliser, l'accompagner dans ses questions, et à la fois la peur de me méler de ce qui me regarde pas et de m'attirer les foudres de l'entourage.


Jess, le rapace....grande histoire ! je n'apprécie pas du tout le milieu de la fauconnerie... Il a un rapace, avant il chassait avec, j'ai été claire, hors de question pour moi d'assister à ça, par exemple d'aller me promener avec eux si l'oiseau peut à tout moment attaquer, tuer et dépecer un lapin sous mes yeux.
Donc on a trouvé un compromis, l'animal est nourrit au poing (avec de la viande cru) et fait du vol libre. C'est à dire que l'on se balade avec nos chiens dans la campagne, il nous suit de loin, quand on le rapelle il vient se poser au poing, on lui donne une récompense.
Je n'ai toujours aucune affinité pour ce milieu, mais c'est son oiseau, il s'est adapté pour que la cohabitation se passe bien alors je m'adapte aussi je fais des efforts (comme rappeler l'oiseau et lui donner un bout de viande ....).

En fait on s'est rencontré tous les deux avec de grosses grosses différences,à force de discussions on applanit le terrain, on gomme les difficultés.
 
Si la fille montre un intérêt à ces questions, laisses venir le plus simplement du monde, c'est inutile d'aller au devant de problèmes qui "risquent" d'arriver (et qui par définition n'existent pas encore, et peut-être n'existeront jamais).

Sinon je pense que ton compagnon a, par le biais de cette action anti-corrida, ouvert une porte dont il n'a peut-être pas encore conscience, mais qui risque de s'imposer très prochainement s'il souhaite continuer dans cette voie anti-spéciste : le tri chez les "ami".
Quitte a faire le vide dans son entourage, il sera probablement amené à revoir sa conception des liens sociaux et de ce qui lie les gens, surtout ceux qui se disent "amis".

Et ce n'est pas une tare que de n'avoir que peu d'amis (mais des vrais), plutôt que faire du remplissage avec des pique-assiettes malhonnêtes et toujours en attente d'un "retour". (comme si l'amitié était une monnaie)

Pour le reste, et notamment entre vous deux, tout semble aller dans une direction des plus clémentes et ensoleillée :)
 
Bonjour Tysha

Je pense que ton compagnon a déjà fait un grand pas dans le "bon sens".
Ne rien précipiter et continuer à le soutenir chaque fois que nécessaire dans sa démarche.
Lui dire que ses efforts sont appréciés.
Au niveau de sa fille c'est plus délicat et je pense qu'il va te falloir faire preuve de compréhension et de douceur pour ne pas risquer que sa mère s'énerve car, après tout, c'est "leur" fille ;)
Je crois qu'il fait du mieux qu'il peut pour le moment et il est dans un entre-deux pas très confortable pour lui c'est évident.
Quand la petite posera des questions ? Je suppose qu'il y répondra et si c'est à toi qu'elle les pose, tu pourras faire de même sans entrer dans des détails inutiles.
Réponses simples à questions simples :)
Tu sembles être avec quelqu'un de suffisamment adulte et à l'écoute de ton bien être, c'est quelque chose de très positif.
Je ne pense pas que tu puisses anticiper sur l'avenir et que cela risque fort de créer des tensions inutiles car personne ne sait de quoi demain sera fait.
 
Je ne suis pas sûre que ça soit une meilleure idée de nourrir un faucon avec de la viande d'élevage (qui a donc probablement subi des semaines/mois ses tristes conditions d'élevage), plutôt que le laisser chasser un animal qui aurait profité pleinement de sa vie jusque là.
Mais pour ton copain et sa fille, ça m'a l'air prometteur :)
 
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