est-ce que donner aux textes bibliques une dimension historique, sociale et morale n'est pas la définition-même d'être chrétien pratiquant ?
Synae, je me suis mal exprimé. C'est le fait de lire un texte de type mythique (comme un mythe de création) sans comprendre qu'il s'agit d'un symbolisme complexe et, considérant les différents personnages, leur relations dans le récit mythique, comme des faits historiques, d'en déduire des normes sociales et morales dans la vraie vie, qui est à côté de la plaque (de mon point de vue). Typiquement: dans la genèse, Adam reçoit domination sur les animaux donc je peux torturer, tuer et bouffer tous les animaux que je veux dans la vraie vie.
Cela dit, ta remarque est intéressante et me permet de préciser un peu. La pratique chrétienne, ce n'est ni premièrement ni principalement accomplir des rituels dans un lieu particulier et des circonstances particulières. C'est une pratique "en esprit et en vérité". C'est chercher à comprendre plus qu'à être compris, à aimer plus qu'à être aimé, à recevoir ce qui m'arrive et ceux qui se présentent à moi comme des dons, comme des occasions, comme s'ils m'étaient confiés (par qui? peu importe). Le retournement intérieur est premier, ensuite seulement vient la pratique extérieure qui peut se traduire par des choix moraux. Faire l'inverse, appliquer un code moral qui m'est imposé, sans le comprendre intimement, c'est une aliénation. Pour résumer, la pratique c'est à chaque instant faire vivre l'enseignement, l'éprouver, le vérifier par soi-même (pas obéir servilement), mener son combat intérieur, faire son bout de chemin en toute humilité, sans s'enferrer dans le cercle vicieux du jugement de moi-même et des autres. Comme le dit le verset: "Chercher d'abord le Royaume, le reste sera donné par surcroit".
Bon en fait, je ne sais pas si ça répond à tes questions .
En tout cas, c'est comme ça que je l'envisage (mais bon on s'éloigne du topic).