Picatau
Fait crier les carottes
En complément du sujet sur le fil Pierre Rabhi au nom de la Terre (cf. post375456.html?hilit=rabhi#p375456), je crée un topic pour avoir l'avis d'autres vegewebiens sur la compatibilité entre préservation de milieux naturels, ou plus précisément naturo-culturels, et véganisme.
Pour avoir une idée de la problématique, je reposte ci-après une petite compilation de mes messages en provenance du fil sur Pierre Rabhi.
"Voilà, en Limousin, il existe des landes et des tourbières qui sont pour l'essentiel liées à l'activité agropastorale. Sans pâturage, le milieu se ferme et les bouleaux et autres espèces pionnières colonisent le milieu. Alors, la plupart de ces milieux ont disparu aujourd'hui car l'activité agropastorale a considérablement changé. Au début du 20ème siècle, le plateau de Millevaches en Limousin était un gigantesque espace de landes (un peu comme dans les High-Lands en Ecosse à ce jour) sèches et humides et de tourbières. Bon, la petite activité agropastorale a disparu au profit des grandes exploitations intensives qui ont ""fertilisés"" les prés et prairies, les landes ont disparu aussi mais il en reste quelques-unes plus ou moins grandes et en plus ou moins bon état. Ces milieux présentent un intérêt faunistique et floristique majeur dans le sens où les espèces qui vivent dans ces milieux leurs sont inféodées (en dépendent si vous préférez) et rares. De ce fait, il existe dans de nombreuses régions dont le Limousin, un conservatoire des espaces naturels (on devrait dire naturo-culturels en fait) qui se donne pour mission d'entretenir ces espaces reliquats au moyen de fauches, de débardage, de pâturage (avec la participation d'éleveurs ou du troupeau de brebis du conservatoire). Bon, faut-il laisser disparaître ces milieux au risque de faire crever les bestioles qui en dépendent. Il ne s'agit pas que de sauvegarder des espèces d'ailleurs à mon sens, mais aussi de venir en aide à de malheureuses bestioles qui n'ont plus beaucoup de ressources pour vivre. D'accord, je vous entend déjà, le truc entretient l'élevage à cause du besoin de pâturage.
Alors, voilà, faut-il toujours soutenir la loi du plus fort ? On pourrait là aussi faire comme pour les abeilles, s'en occuper gratuitement en sorte, reste le problème du pâturage (encore que si c'est à échelle réduite, on doit pouvoir éviter les dérives de l'élevage pour la viande, en n'éliminant pas les vieilles brebis ou vaches, en n'éliminant pas les mâles etc.).
Il existe bien entendu quelques tourbières, landes et étangs strictement naturels mais il y en a peu par chez nous.
Dans le cas des landes, deux cas de figure se présentent : soit un éleveur accepte de mettre à pâturer de temps en temps ses vaches ou brebis dans les milieux à entretenir, ce qui n'est pas évident car ce sont des milieux assez pauvres, soit les brebis du conservatoire sont mises à pâturer.
Dans le premier cas, je dirais que ça change pas grand chose que les vaches ou les brebis paissent dans ces milieux ou dans d'autres. Néanmoins, c'est aussi participer d'une certaine manière à l'élevage pour la viande de demander à l'agriculteur de mettre ses vaches dans la mesure où sans élevage, pas de landes. Donc, c'est pas le mieux mais en fait, on ne peut pas dire que ça entretienne vraiment l'élevage non plus car c'est simplement un "bénéfice secondaire" dirons-nous pour préserver quelques milieux reliquats sans compter que les milieux ne sont pas entretenus uniquement pour le pâturage désormais mais par des activités de fauche et de débardage par des moyens humains (encore que pour le débardage, des chevaux puissent être utilisés).
Dans le second cas, c'est le troupeau de brebis du conservatoire qui est mis à pâturer. Les brebis sont bien traitées, par contre, je ne sais pas s'il les font se reproduire et je ne sais pas ce qu'ils font des vieilles brebis ou des brebis malades. Et puis, il est vrai que les brebis acquises proviennent forcément d'un élevage. Soit on considère que c'est leur sauver la vie, soit on considère que c'est participer là aussi à l'exploitation.
Je reviens sur le débardage avec les chevaux. Considérez-vous que ce soit de l'exploitation ?
De manière pragmatique, c'en est évidemment puisqu'on profite de la traction animale pour une activité intéressée mais, par ailleurs, les chevaux ne sont pas destinés à la boucherie, sont nourris, logés, brossés, soignés, ont de l'espace...
Ça me fait penser que ma voisine végétarienne a deux chevaux et deux ânes qu'elle bichonne, et dont elle n'attend rien si ce n'est le plaisir d'être avec eux. L'un des chevaux a une maladie qu'on appelle la fourbure, une vraie saloperie, on se demande même comment ça peut exister. Considérez-vous de vivre en compagnie de deux ânes et deux chevaux comme de l'exploitation sachant qu'ils ne proviennent sans doute pas d'un élevage pour la viande ?
Un autre truc me vient à l'esprit. Il existe en Haute-Vienne une ferme asine qui fait aussi des chambres d'hôtes, camping en yourte ou en roulotte, et qui propose des activités de randonnées avec les ânes. Plusieurs des ânes sont des ânes "de récupération" c'est-à-dire que c'est leur "seconde vie" en somme. Certains ont parfois souffert et ont l'échine bien courbe. Les jeunes propriétaires de la ferme font très attention à ne pas les charger, choisissent bien les ânes adéquats selon le type de randonnée. Les ânes sont contents de partir en randonnée. Le but est néanmoins de gagner un peu d'argent pour vivre. Peut-on parler d'échange de bons procédés avec les ânes : on vous bichonne, en contrepartie, vous faites des ballades avec les gens. Leur site est par là : http://www.anes-de-vassiviere.com/
Un coup d'oeil par là pour les conservatoires d'espaces naturels : http://reseau-cen.org/home.php?num_niv_ ... um_niv_3=3
Et aussi par là pour ce qui concerne le conservatoire du Limousin : http://www.conservatoirelimousin.com/
Je parle des landes et tourbières mais il n'y a pas que ça, sont aussi concernés les ripisylves, les mares et étangs, les bois, les marais... et tous ne dépendent pas forcément de l'activité humaine."
Pour avoir une idée de la problématique, je reposte ci-après une petite compilation de mes messages en provenance du fil sur Pierre Rabhi.
"Voilà, en Limousin, il existe des landes et des tourbières qui sont pour l'essentiel liées à l'activité agropastorale. Sans pâturage, le milieu se ferme et les bouleaux et autres espèces pionnières colonisent le milieu. Alors, la plupart de ces milieux ont disparu aujourd'hui car l'activité agropastorale a considérablement changé. Au début du 20ème siècle, le plateau de Millevaches en Limousin était un gigantesque espace de landes (un peu comme dans les High-Lands en Ecosse à ce jour) sèches et humides et de tourbières. Bon, la petite activité agropastorale a disparu au profit des grandes exploitations intensives qui ont ""fertilisés"" les prés et prairies, les landes ont disparu aussi mais il en reste quelques-unes plus ou moins grandes et en plus ou moins bon état. Ces milieux présentent un intérêt faunistique et floristique majeur dans le sens où les espèces qui vivent dans ces milieux leurs sont inféodées (en dépendent si vous préférez) et rares. De ce fait, il existe dans de nombreuses régions dont le Limousin, un conservatoire des espaces naturels (on devrait dire naturo-culturels en fait) qui se donne pour mission d'entretenir ces espaces reliquats au moyen de fauches, de débardage, de pâturage (avec la participation d'éleveurs ou du troupeau de brebis du conservatoire). Bon, faut-il laisser disparaître ces milieux au risque de faire crever les bestioles qui en dépendent. Il ne s'agit pas que de sauvegarder des espèces d'ailleurs à mon sens, mais aussi de venir en aide à de malheureuses bestioles qui n'ont plus beaucoup de ressources pour vivre. D'accord, je vous entend déjà, le truc entretient l'élevage à cause du besoin de pâturage.
Alors, voilà, faut-il toujours soutenir la loi du plus fort ? On pourrait là aussi faire comme pour les abeilles, s'en occuper gratuitement en sorte, reste le problème du pâturage (encore que si c'est à échelle réduite, on doit pouvoir éviter les dérives de l'élevage pour la viande, en n'éliminant pas les vieilles brebis ou vaches, en n'éliminant pas les mâles etc.).
Il existe bien entendu quelques tourbières, landes et étangs strictement naturels mais il y en a peu par chez nous.
Dans le cas des landes, deux cas de figure se présentent : soit un éleveur accepte de mettre à pâturer de temps en temps ses vaches ou brebis dans les milieux à entretenir, ce qui n'est pas évident car ce sont des milieux assez pauvres, soit les brebis du conservatoire sont mises à pâturer.
Dans le premier cas, je dirais que ça change pas grand chose que les vaches ou les brebis paissent dans ces milieux ou dans d'autres. Néanmoins, c'est aussi participer d'une certaine manière à l'élevage pour la viande de demander à l'agriculteur de mettre ses vaches dans la mesure où sans élevage, pas de landes. Donc, c'est pas le mieux mais en fait, on ne peut pas dire que ça entretienne vraiment l'élevage non plus car c'est simplement un "bénéfice secondaire" dirons-nous pour préserver quelques milieux reliquats sans compter que les milieux ne sont pas entretenus uniquement pour le pâturage désormais mais par des activités de fauche et de débardage par des moyens humains (encore que pour le débardage, des chevaux puissent être utilisés).
Dans le second cas, c'est le troupeau de brebis du conservatoire qui est mis à pâturer. Les brebis sont bien traitées, par contre, je ne sais pas s'il les font se reproduire et je ne sais pas ce qu'ils font des vieilles brebis ou des brebis malades. Et puis, il est vrai que les brebis acquises proviennent forcément d'un élevage. Soit on considère que c'est leur sauver la vie, soit on considère que c'est participer là aussi à l'exploitation.
Je reviens sur le débardage avec les chevaux. Considérez-vous que ce soit de l'exploitation ?
De manière pragmatique, c'en est évidemment puisqu'on profite de la traction animale pour une activité intéressée mais, par ailleurs, les chevaux ne sont pas destinés à la boucherie, sont nourris, logés, brossés, soignés, ont de l'espace...
Ça me fait penser que ma voisine végétarienne a deux chevaux et deux ânes qu'elle bichonne, et dont elle n'attend rien si ce n'est le plaisir d'être avec eux. L'un des chevaux a une maladie qu'on appelle la fourbure, une vraie saloperie, on se demande même comment ça peut exister. Considérez-vous de vivre en compagnie de deux ânes et deux chevaux comme de l'exploitation sachant qu'ils ne proviennent sans doute pas d'un élevage pour la viande ?
Un autre truc me vient à l'esprit. Il existe en Haute-Vienne une ferme asine qui fait aussi des chambres d'hôtes, camping en yourte ou en roulotte, et qui propose des activités de randonnées avec les ânes. Plusieurs des ânes sont des ânes "de récupération" c'est-à-dire que c'est leur "seconde vie" en somme. Certains ont parfois souffert et ont l'échine bien courbe. Les jeunes propriétaires de la ferme font très attention à ne pas les charger, choisissent bien les ânes adéquats selon le type de randonnée. Les ânes sont contents de partir en randonnée. Le but est néanmoins de gagner un peu d'argent pour vivre. Peut-on parler d'échange de bons procédés avec les ânes : on vous bichonne, en contrepartie, vous faites des ballades avec les gens. Leur site est par là : http://www.anes-de-vassiviere.com/
Un coup d'oeil par là pour les conservatoires d'espaces naturels : http://reseau-cen.org/home.php?num_niv_ ... um_niv_3=3
Et aussi par là pour ce qui concerne le conservatoire du Limousin : http://www.conservatoirelimousin.com/
Je parle des landes et tourbières mais il n'y a pas que ça, sont aussi concernés les ripisylves, les mares et étangs, les bois, les marais... et tous ne dépendent pas forcément de l'activité humaine."