Comparaison sensibilité animale et végétale

A mon avis, dés qu'on se met à essayer de démontrer que les plantes ne souffrent pas, on perd du temps, on dépense beaucoup d'énergie, et l'autre en face s'en contre-fiche. Il sait bien que les plantes ne souffrent pas, c'est juste un moyen pour détourner l'attention et/ou se déculpabiliser : on fait souffrir les plantes, donc j'ai le droit de tuer des lapins (alors arrête de me faire sentir coupable)

On me l'a sortit l'autre jour, au nom de la logique :
"tu refuses qu'on fasse souffrir les animaux, mais les plantes aussi souffrent."
"et donc ?"
"bin c'est pas logique."

C'est troublant, déroutant, ça me rappelle les raisonnements de ma fille (3 ans) : "non je ne mets pas mon pyjama, parce que hier je suis allé à la bibliothèque."

En fait, je crois que les gens en face de moi comprennent que je prétends à la Pureté. Du coup ils mettent le doigts sur ce qu'ils pensent être une faille de mon système, pour me montrer que, comme eux, je ne suis pas parfait.
 
Tcharls":2rjnucyy a dit:
A mon avis, dés qu'on se met à essayer de démontrer que les plantes ne souffrent pas, on perd du temps, on dépense beaucoup d'énergie, et l'autre en face s'en contre-fiche. Il sait bien que les plantes ne souffrent pas, c'est juste un moyen pour détourner l'attention et/ou se déculpabiliser : on fait souffrir les plantes, donc j'ai le droit de tuer des lapins (alors arrête de me faire sentir coupable)
100% d'accord avec tout ce qui est dit
 
Lukah":f7gkoens a dit:
Je ne pense vraiment pas que la nature soit stupide à ce point : la souffrance est donnée aux être capables de pouvoir lui échapper
C'est intéressant comme point de vue !
Par contre, si on pose cette hypothèse, ça veut dire qu'on englobe les animaux qui ne peuvent pas bouger tout seul dans la catégorie des êtres qui probablement ne souffrent pas (exemple : coquillages, corail) et qu'en quelque sorte on les met sur le même plan que les végétaux.

Une question qui me vient en lisant cette discussion : si le critère est la souffrance, quid des coquillages et insectes (qui probablement ne souffrent pas, je crois) ?

Personnellement je ne me vois pas du tout manger des animaux quels qu'ils soient, mais si le coquillage ne ressent rien, alors je ne sais pas si on peut vraiment dire que sur le plan éthique manger un choux-fleur est mieux que manger un coquillage (en mettant ici de côté les conditions de production ou de pêche qui peuvent justifier le choix du végétal).

Bon, je ne sais pas, c'est juste qu'en ce moment ça m'interroge, cet aspect des choses.
 
Ben, la sentience des insectes et des coquillages est un bien quelque chose sur lequel la question se pose.
Mais la sentience, ça ne se limite pas à la souffrance, et la souffrance ne se présente pas forcément dans les mêmes conditions pour tous les animaux, puisque tous ne supportent pas et ne soignent pas leurs blessures de la même manière. On peut tout à fait imaginer par contre qu'un insecte (qui apparemment continue à manger même après mutilation grave) qui ne souffrirait pas de telle ou telle blessure( parce qu'il pourrait survivre à cette blessure, ou n'aurait aucun moyen d'en guérir de la même manière qu'on peut espérer que notre sang coagulé referme nos plaies... bref parce que la souffrance pour cette blessure ne lui apporterait rien...) puisse malgré tout ressentir de la peur (puisqu'un danger peut le priver de sa vie, et qu'il fuit donc les possibles prédateurs).
Je ne sais pas si tu as lu cet article : http://www.cahiers-antispecistes.org/sp ... article229

Par contre, les coquillages sont plus mobiles que les coraux.
Et pour les coraux, c'est clairement difficile d'évaluer la possibilité d'une sentience, puisqu'ils sont composés d'amas de polypes (http://fr.wikipedia.org/wiki/Corail) . S'il y a des individus, ce sont les polypes. Et leur système nerveux est rudimentaire, sans cerveau ni ganglion. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Cnidaria#Morphologie)

Bref, la question, ça n'est pas de savoir dans quelle classification on le range, mais s'il y a possibilité de sentience ou pas. Et bien souvent, on n'a pas vraiment moyen d'être fixé. (Si tant est qu'on puisse l'être pour quelqu'un d'autre que soi-même...)
 
Although plants are generally immobile and lack the most obvious brain activ-
ities of animals and humans, they are not only able to show all the attributes
of intelligent behaviour but they are also equipped with neuronal molecules,
especially synaptotagmins and glutamate/glycine-gated glutamate receptors.
Recent advances in plant cell biology allowed identification of plant synapses
transporting the plant-specific neurotransmitter-like molecule, auxin. This
suggests that synaptic communication is not limited to animals and humans
but seems to be widespread throughout plant tissues
. Root apices seated at
the anterior pole of the plant body show many features which allow us to
propose that they, especially their transition zones, act in some way as brain-
like command centres. The opposite posterior pole harbours sexual organs
and is specialized for plant reproduction. Last but not least, we propose that
vascular tissues represent highways for plant nervous activity allowing rapid
exchange of information between the growing points of above-ground organs
and the brain-like zones in the root apices

http://ds9.botanik.uni-bonn.de/zellbio/ ... ologia.pdf

http://ds9.botanik.uni-bonn.de/zellbio/ ... roview.php

Sinon concernant de lien vers le site de l'elfe : "Les plantes sont capables de répondre à des stimuli environnementaux sans avoir recours à un système nerveux, donc sans éprouver de douleur ou d’émotions. Si une plante ressentait de la douleur par exemple quand on coupe une de ses feuilles, ça ne lui servirait à rien puisqu’elle serait incapable de réagir en fonction." Les plantes sont capables de réagir et elles le font, en sécrétant des composés chimiques pour rendre leur feuilles moins au goût des prédateurs, pour appeler les prédateurs des prédateurs, et pour prévenir leurs homologues dans le voisinage.
 
Je ne sais pas si tu as lu cet article : http://www.cahiers-antispecistes.org/sp ... article229

L'article des Cahiers est savant mais il laisse à penser que les insectes ne ressentent pas la douleur tout en disant en préface que cette position n'est pas partagée par tous les spécialistes. Il aurait été intéressant d'avoir les différents sons de cloche du coup. Quoi qu'il en soit, les cas limites nous forcent à affiner nos définitions: sentience, conscience etc. Pour moi, c'est principe de précaution: dès que je peux éviter de tuer un insecte (c'est à dire 99% du temps) j'évite.
 
Merci pour vos précisions !
Oui, je trouve aussi que les cas-limites sont super intéressants, ils mettent à l'épreuve les définitions.
Et je partage l'idée du principe de précaution vis-à-vis des insectes et autres animaux dont on ne connaît pas trop le fonctionnement en termes de sentience.

Pour les insectes qui vivent en "société" comme les fourmis et les abeilles (certaines), j'ai tendance à penser que c'est peut-être le groupe entier qui fonctionne comme un grand animal sentient. C'est juste mon intuition, ma sensation, mais puisqu'il y a chez une forme d'intelligence collective, je me dis qu'il y a peut-être une forme de conscience de soi collective, genre une "conscience de ruche" ou une "conscience de colonie"...
 
Je ne pense pas qu'on puisse comparer intelligence collective et "conscience collective". La conscience, la sentience, c'est individuel. Vu de l'extérieur, l'humanité aussi est dotée d'une structure complexe, de mécanismes qui tendent à prendre compte la société entière plutôt que les individus, bref, d'une intelligence collective... On n'a pourtant pas de "conscience collective".
 
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